NiPoGi GK3 Plus : un MiniPC sous Intel N95 disponible en France

Le NiPoGi GK3 Plus est une formule matérielle assez connue qui est lancée avec un processeur qui débarque incognito.

Avec le NiPoGi GK3 Plus, on découvre un châssis déjà largement exploité par la marque avec les générations précédentes mais cette fois-ci équipé d’un processeur Intel N95. Une puce de 12e Gen mobile qui semble vouloir débarquer en masse sur le marché.

Le NiPoGi GK3 Plus est donc une reprise des modèles précédents. Ceux équipés de Celeron disponibles depuis plusieurs années désormais puisqu’on les a d’abord connus sous le nom d’AcePC en 2021. Le format ne change pas beaucoup, c’est la puce qui évolue et avec elle les possibilités offertes par la machine et… son tarif. Le tout premier modèle de ces MiniPC était équipé d’un Celeron N3350. Pas une merveille de processeur avec une fréquence faible et des capacités de calcul limitées. Il a vite laissé la place au Celeron J4125 près de trois fouis plus rapide avec le double de coeurs et un bien meilleur profil d’usage. Ce modèle est toujours disponible aujourd’hui et il a le gros avantage d’un tarif généralement très faible. On le négocie entre 150 et 160€ aisément.

Incognito Ergo Sum

Le NiPoGi GK3 Plus reprend donc le même format, le même aspect général mais intègre un processeur plus récent. Avec l’Intel N95, la marque propose une puce Alder Lake-N construite avec l’architecture de coeurs Gracemont. Les même coeurs qui équipent les puces Intel de 12e Gen pour leurs coeurs Efficient. Je ne vais pas vous ré expliquer toute l’architecture de ces puces mais à gros traits, depuis la 12e Gen de ses processeurs Intel emploie deux sortes de coeurs dans ses processeurs. Des coeurs Performance qui sont très puissants et très rapides mais qui ont le défaut de pas mal consommer d’énergie et de dégager de la chaleur. Et, dans la même puce, des coeurs Efficients qui sont plus lents, moins performants mais qui, de leur côté sont moins gourmands en énergie et peuvent se refroidir plus facilement. L’idée est de mixer en temps réel les capacités de ces deux types de coeurs pour répondre le plus justement possible aux sollicitations du système. Avec les coeurs P, on exécutera les tâches les plus gourmandes comme le jeu, la retouche d’images et autres travaux lourds. Avec les coeurs E, on pourra sans problème aller vérifier la présence d’un email, afficher un film ou faire tourner un traitement de texte.

Dans un processeur comme le Intel N95, ce sont quatre coeurs E qui sont embarqués. La puce est donc moins puissante qu’un Intel Core i5 ou i3 mais elle consomme beaucoup moins tout en proposant la même architecture globale. Elle est aussi bien moins chère dans le catalogue d’Intel.

Truc étrange avec l’Intel N95, il n’est pas apparu dans la présentation de cette nouvelle gamme chez Intel lors du CES 2023 au début du mois de janvier. Seuls les N100 et N200 ont été présentés. Si la puce est désormais listée dans le catalogue ARK du fondeur elle a fait une apparition surprise en étant dévoilée par des fabricants de machines plutôt que par Intel lui même. Sa fiche technique nous apprend donc qu’il s’agit d’un clone du N100, c’est à dire un processeur quadruple coeur proposant quatre threads dans une fréquence de 1.7 à 3.4 GHz et disposant de 6 Mo de mémoire cache. Le processeur embarque le même circuit graphique que le N100, un Intel UHD à 1.2 GHz avec une seule « nuance » puisqu’il est accompagné par 16 Unités d’Execution quand le N100 en propose 24.

En clair, le N95 est un processeur adapté pour de multiples usages. Aussi bien la bureautique que le web, les travaux simples de retouche d’images ou de visualisation multimédia. Il sera à même de piloter des jeux peu gourmands et pourra décoder tout type de flux audio et vidéo sans soucis. Il pourra également mener à bien pas mal de tâches globalement complexes si on lui en laisse le temps. Le tout pour une consommation de 15 watts seulement. La volonté d’Intel avec ces puces Alder Lake-N est de tuer l’image persistante qui colle aux Celeron et aux Pentium. Ces puces « abordables » ne sont pas des puces « incapables ». Ce sont des processeurs qui s’adressent à des profils moins exigeants pour des usages basiques mais ils rempliront beaucoup de tâches sans aucun problème.

C’est quelque chose qui est vrai depuis longtemps, lors du mon test du Transformer Book T100 d’Asus en 2013 – il y a 10 ans donc – je montrais qu’il était possible de faire énormément de choses avec un Atom Bay Trail bien moins performant qu’un simple Celeron. Retouche photo, jeu, bureautique, surf, musique et plein d’autres choses encore. Ces puces sont désormais largement dépassées et tout ce qu’elles étaient capable de faire alors est parfaitement possible pour un processeur moderne. Si vous êtes toujours dans l’idée que ces processeurs sont incapables de réaliser les tâches du quotidien, vous faites probablement erreur.

Le gros point fort de ce changement de technologie, le fait d’utiliser une architecture Gracemont au lieu d’une solution Gemini Lake ou Jasper Lake, c’est qu’Intel unifie ses processeurs. Qu’il s’agisse de puces Core ou de ces nouveautés Alder Lake-N, c’est la même famille, la même architecture. Pour les puces haut de gamme, ce sont des coeurs Efficient et pour cette puce entrée de gamme, les coeurs uniques. Tous les travaux logiciels de pilotes et d’optimisation seront bénéfique pour l’ensemble de la chaîne. C’est une rationalisation très pertinente de la gamme.

Pour en revenir au NiPoGi GK3 Plus

L’engin ne change donc pas de format mais modifie pas mal son équipement. Ce nouveau modèle est désormais équipé de 16 Go de mémoire vive en DDR4-3200 en double canal. C’est le maximum qui puisse être géré par le N95, les processeurs Celeron de générations précédentes étaient, quant à eux, limités à 8 Go de mémoire vive. Le stockage monte à 512 Go. Il s’agit d’un SSD NVMe au format M.2 2280 très classique. Probablement un PCIe X3. Pas la solution la plus rapide du monde mais il serait un peu ridicule et pas forcément idéal de monter un SSD haut de gamme dans ce type d’engin. Le processeur n’en tirerait pas spécialement partie et il aurait tendance à faire surchauffer l’ensemble.

Le trio N95, mémoire et stockage de base est à mon sens très intéressant. Très homogène et surtout très suffisant. Si le boitier comporte un emplacement 2.5″ pour ajouter un stockage SATA 3.0 supplémentaire, je suppose que ces composants de base seront suffisants pour la très grande majorité des utilisateurs que ce NiPoGi GK3 Plus vise. C’est la machine idéale pour équiper des postes bureautiques, multimédia et web. Le confort proposé devrait être très satisfaisant et la présence d’autant de mémoire vive devrait offrir un vrai multitâche.

Pour le reste, on retrouve un équipement très classique. La connectique est composée de trois ports USB Type-A en façade. Un port USB 2.0 et deux USB 3.0. Sur la partie arrière, un second port USB 2.0 Type-A est présent et il est entouré par deux sorties vidéo HDMI , un port Ethernet Gigabit et un port jack pour brancher un casque avec micro. Sur le côté droit de l’engin, une sortie VGA est également disponible pour connecter un écran plus ancien. Le NiPoGi GK3 Plus sera capable de piloter trois affichages en même temps.

Un module Wi-Fi5 et Bluetooth 4.2 est intégré à l’appareil pour des échanges sans fil classiques. Un équipement efficace à défaut d’être de dernière génération. L’ensemble mesure 14 cm de large comme de profondeur pour 4.5 cm d’épaisseur. Son alimentation est externe et il pourra être aussi bien accroché à un meuble ou derrière un téléviseur avec son adaptateur VESA que posé discrètement sur un coin de bureau. Le tout est livré avec Windows 11 Pro préinstallé d’origine.

Ce NiPoGi GK3 Plus est au final une assez bonne nouvelle. Compte tenu de son équipement, c’est une solution qui me parait intéressante pour divers profils. Typiquement un PC suffisant pour une utilisation basique d’un PC moderne. Le PC pour des retraités peu férus d’informatique mais qui veulent pouvoir utiliser confortablement leur machine. Le PC de remplacement d’u vieux poste qui tombe en ruine avec un équipement déjà présent en terme de clavier, souris et vieil écran VGA. C’est le PC suffisant pour faire ses devoirs, remplir sa déclaration d’impôts et faire de la vidéo conférence confortablement. C’est également une machine qui, au delà des préjugés sur l’entrée de gamme qui ont la vie dure, saura parfaitement développer des clichés numériques. Piloter des logiciels 3D pour réaliser les plans de ses futurs travaux. Une machine aussi bien apte à diffuser des contenus vidéo en UltraHD qu’elle sera capable de lancer des vieux jeux confortablement.

A gauche le prix sans Prime, à droite le prix avec Prime.

Reste le tarif. Le NiPoGi GK3 Plus est apparu sur Amazon à 399.99€ avec 100€ de réduction immédiate. Et 359.99€ avec toujours 100€ de réduction pour les abonnés Prime. A ce prix « Prime », l’engin revient donc à 259.99€, ce qui est, ma foi, assez intéressant par rapport à son équipement. Bien sur une version du même engin sous Celeron J4125 est encore bien moins chère avec 8 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage on la négocie à moins de 160€. Ces 100€d’écart comprennent cette évolution du processeur, le doublement de la mémoire vive et le quadruplement du stockage.

C’est ce qui fait la principale différence sur ce modèle. Le NiPoGi GK3 Plus dans cette version N95 est un PC déjà complet et qu’il ne sera pas nécessaire de faire évoluer. Il est suffisant et homogène. Parfait pour les usages décrits et il ne sera pas nécessaire d’y plonger les doigts ni à réception ni dans quelques années. C’est là son principal attrait à mon sens. C’est le PC qu’on va installer chez un ami dont la vieille machine « qui lui suffit » met 5 bonnes minutes à démarrer. L’engin qu’on déploiera chez de jeunes retraités qui veulent faire de la vidéo conférence et lancer un jeu de cartes de temps en temps. Un engin qui se fera oublier en tant que PC mais satisfera tout le monde en tant qu’outil.

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4 commentaires sur ce sujet.
  • ALF
    2 février 2023 - 15 h 41 min

    Z’ai cru voir un ‘rominet

    Répondre
  • Pad
    4 février 2023 - 12 h 24 min

    Je cite « C’est le maximum qui puisse être géré par le N95, les processeurs Celeron de générations précédentes étaient, quant à eux, limités à 8 Go de mémoire vive. » Pourtant il y a bien un modèle avec 12Go de mémoire vive (qui du coup, ne sert à rien?)

    https://www.amazon.fr/gp/product/B0B1ZKRYHX/ref=ask_ql_qh_dp_hza

    Répondre
  • 4 février 2023 - 14 h 17 min

    @Pad: C’est ce qu’indique Intel sur ses spécifications. J’aurais du écrire « C’est le maximum qui puisse être géré par le N95, les processeurs Celeron de générations précédentes étaient, quant à eux, limités diplomatiquement à 8 Go de mémoire vive. »

    En réalité les Celeron peuvent piloter jusqu’à 16 Go sans problèmes mais cela a permis a Intel de créer une différence de capacité artificielle sur ses fiches produits. Reste à savoir sir les N95 peuvent effectivement en gérer plus de mémoire ou si cette limitation est réelle.

    Répondre
  • 12 février 2023 - 14 h 19 min

    Produit intéressant mais je reste sceptique sur la fiabilité des puces mémoire utilisées, BIOS, SSD et RAM.
    Sur ces machines pas chères, on a souvent des composants qui lâchent bien avant que le processeur soit fatigué…

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