L’assistant Chat GPT-4o a été présenté hier au travers de vidéos assez étonnantes montrant a quel point cette IA avait progressé en spontanéité, en fluidité et en capacités. Si sur le fond l’objet ne change pas ses réponses qui restent ce qu’elles sont, les possibilités qu’offrent cette évolution enterrent les propositions de Humane et Rabbit.
L’interactivité et la fluidité sont les maitres mots de l’évolution proposée par GPT-4o. On retrouve un temps de latence très très faible qui, si il n’est pas au niveau d’un humain, rappelle celui fantasmé d’un « ordinateur central » comme dans les film de science fiction. Avec une latence de 320 millisecondes en moyenne, on est plus dans un dialogue classique que dans l’attente pénible proposée par les interactions habituelles des IA. Le fait de pouvoir prononcer des phrases longues, voir très longues est également un point très positif dans l’interaction.
Les usages possibles sont assez étonnants. On peut poser des questions à l’IA, l’interrompre, orienter ses réponses en temps réel ou lui demander de changer la manière de les exprimer. Il est également possible de demander de prendre en compte plusieurs médiums en même temps. Vos questions à l’oral mais aussi les éléments qui vous entourent grâce à la webcam de son smartphone. L’exemple de la vidéo ci-dessus qui montre comment le dispositif permet de de résoudre une équation écrite est assez parlant.
Une pelletée de terre sur le cercueil de Humane et Rabbit
Humane lançait en avril son AI Pin avec des retours catastrophiques sur ses possibilités réelles. En mai c’était au tour du Rabbit R1 de se faire étriller. Lents, peu pratiques, souvent dans l’erreur, les deux produits présentés comme des assistants IA se sont révélés être surtout des accessoires onéreux et pénibles. Mais avec la présentation de OpenAI ils se révèlent finalement comme totalement dépassés. Dans la vidéo ci-dessus une personne malvoyante peut écouter son smartphone lui décrire son environnement ou lui indiquer quand un taxi passe devant lui pour qu’il puisse lui faire signe. Des fonctions réellement utiles.
Les interactions proposées par les appareils de Humane et Rabbit sont trop lentes et monotones, elles ne sont pas adaptées à un usage au quotidien. Leur sortie rapprochée alors qu’elles n’étaient clairement pas finalisées montre a quel point les deux sociétés étaient conscientes que leur fenêtre de tir était faible pour avoir droit à une commercialisation. Qui va vouloir acheter un de ces gadget aujourd’hui après avoir vu les démos de GPT-4o sur smartphone ? Il suffira de prendre un abonnement à 20$ par mois chez OpenAI pour l’exploiter avec le materiel qu’on a déjà dans la poche. Un matériel qui voit mieux avec des capteurs photo des gadgets comme le Rabbit R1 ou l’AI Pin. Des appareils qui permettent surtout plus d’interactions et qui ne nécessitent pas d’abonnement 4G ou 5G supplémentaire.
Dire que Humane et Rabbit n’ont plus que quelques mois à vivre ne me parait pas exagéré. Dès que l’offre d’Open AI sera commercialisée sur mobile, ces outils vont disparaitre et l’IA sera intégrée dans le smartphone, comme tout le reste.
Des questions pour le futur
Beaucoup de métiers seront affectés par l’arrivée de ces IA, ce serait se voiler la face que de ne pas le reconnaitre. Les fonctions de traduction automatique ou d’apprentissage proposées par ces services seront sans doute assez pertinentes pour remplacer de nombreux salariés. J’imagine très bien la visite d’un lieu touristique ou d’un bâtiment être proposé par une IA d’ici quelques temps, dans toutes les langues et à toutes les heures sans avoir besoin de passer par un guide. Il suffira de pointer sa caméra vers un détail pour avoir des explications détaillées et les liens afférents. Le tout commenté à vois haute par une IA aux connaissances encyclopédiques.
Même chose pour les heures de cours d’un prof de math ou de français, si le smartphone peut lire et expliquer les règles de calcul ou de grammaire en scannant votre copie, je ne donne pas cher de ces petits boulots à terme. Mais on peut imaginer beaucoup d’autres emplois de ce type qui seront petit à petit remplacés par des IA de ce genre. Des téléconseillers évidemment mais également des IA qui prendront vos commandes dans des restaurants ou autres. Certains n’ont d’ailleurs pas attendu GPT-4o pour déployer ce genre de technologie et il existe déjà des Drive-In qui proposent de prendre vos commandes de repas grâce à ce type d’Intelligence Artificielle.
En intégrant cette IA à un smartphone, c’est out un univers qui s’offre à l’utilisateur. Celui d’une connaissance très large des éléments qui l’entourent, d’une traduction automatique de différentes langues, d’une connaissance théorique très pointue sur énormément de sujets. Avec le risque de voir l’effet « calculatrice » se répandre à d’autres fonctions. Difficile de trouver des gens capables de faire des opérations simples sans sortir la calculette intégrée à son smartphone. Calculer un volume, un diamètre ou des pourcentages sur le papier parait bien barbare aujourd’hui. Pire, en interrogeant des utilisateurs qui ont toujours connu la calculatrice a portée de main, ils n’ont absolument pas confiance en leur résultat et vérifient toujours sur une calculatrice leurs propres opérations. Ce type de dépendance à l’outil pourrait bien s’étaler vers d’autres segments comme la grammaire, l’orthographe ou la traduction avec ce type d’IA.
Dans les collèges et les lycées, l’emploi de l’IA pour vérifier le travail réalisé, corriger son orthographe ou trouver une tournure de langue lors d’une traduction est déjà commun. Certains travaillent déjà à 100% avec elle et font leurs devoirs en trois clics et deux copiés-collés. Avec une implantation dans les smartphones ce genre de pratique devrait être de plus en plus courante. Le problème est que si une entreprise ou un lycéen devient « meilleur » avec une IA de ce type à portée de smartphone, tout le monde devra vite se mettre au niveau. On n’imagine pas un lycéen aujourd’hui arriver en cours de mathématique sans une calculatrice programmable, elles sont mêmes demandées par les profs. Est-ce que les profs de langue ou de français demanderont d’avoir un correcteur IA en cours dans quelques années ? Est-ce qu’une personne bilingue en anglais et avec des notions d’allemand pourra se passer d’un abonnement IA pour compléter ses lacunes ? Sera t-il un jour plus pertinent d’ajouter à son CV que l’on est équipé d’un smartphone avec OpenAI que le détenteur d’un Permis B ?
Dernier questionnement, l’impact écologique de cette évolution des usages. Ces aller retour incessants de données, les calculs nécessaires à l’entrainement de ces IA. Tout cela aura sans doute un coût énergétique très important à moyen et long terme. Si toute la planète est équipée de ce type d’outil, cela pourrait avoir des conséquences importantes.
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« On n’imagine pas un lycéen aujourd’hui arriver en cours de mathématique sans une calculatrice programmable, elles sont mêmes demandées par les profs. »
Et arrivé dans l’enseignement supérieur… eh bien même une TI-Collège est désormais interdite car c’est déjà de trop! Il y a une liste très restrictive de calculatrices scientifiques très basiques/non programmables/sans mémoire qui sont seules admises. Très en deçà de la HP28S qui a accompagné mes études supérieures débutées il y a plus de 30 ans…
Clairement, au collège (et avant) puis lycée il y a un gros problème avec les maths et même le calcul de base: Gros changement avec le 1er cycle universitaire qui remets brutalement les pendules à l’heure.
Soyons taquin… Pierre l’article n’est pas passé par l’AI… « Des téléconseiller S! ». Ainsi que « médiums ». Ce mot n’existe pas, pas plus que « medias ». Un medium, des media (origine: latin). Plus sérieusement l’avis de Yann est pertinent (aux limites près qu’on avait le droit de préférer les TI…). De plus, on peut, dans le texte, assimiler « professeur » et « petit boulot »… Ce qui me semble très loin de la réalité. L’intérêt, ce n’est pas le résultet, mais « comment » on y parvient.
@yann: Ca me rappelle le prof d’analyse numérique a la fac qui avait demandé de faire manuellement le calcul de la division avec toutes les étapes, ca a bien fait chouiner la moitié de l’amphi et c’était il y a 30 ans
Dans les autres problèmes que va amener l’IA il y a aussi : comment vont faire les gens pour avoir 50 années de cotisation pour avoir une retraite complète ?
Il est certains que des métiers disparaîtront.
IA et robotisation sonnent le glas des manutentionnaires.
Par contre je trouverai totalement stupide de confier l’enseignement d’enfants (ou pas d’ailleurs) à des machines.
Ce sera à mon avis la meilleure méthode pour obtenir des générations d’élèves bien formatés et sans inventivité, ni créativité.
@to: Hé oui l’IA comme les robots devraient êtres soumis a cotisations sociale sinon, ce sera l’écroulement de la société, car ces technologies, si elles détruisent le travail humain, de facto, elles détruiront le consommateur.
J’imagine une société gavée d’IA qui se retrouverait avec une panne générale de satellites et autres réseaux de commutation, la fin du monde…
J’écoutais une interview de Dr Laurent Alexandre au sujet de l’IA, en gros, si on se sort pas les doigts pour réguler tout, ça être compliqué, entre les milliardaires qui pour atteindre la vie éternelle grâce a elle et le reste, qui risque de se faire exterminer (prevision en 2100 il y a 2ans et maintenant…2045) toujours « grâce » a elle, aïe.
@PM: Je n’ai rien assimilé du tout hein, c’est juste deux exemples distincts. J’ai autour de moi des jeunes qui ont des profs particuliers de math qui sont des élèves de FAC qui leurs donnent des cours. Et la plupart du temps cela donne exactement ce que fait l’IA dans l’exemple. On pose une équation ou un problème et on la résout ensemble. Ce genre de « cours » devra être remplacé par des choses plus pointues pour rester pertinent.
Pour la définition de medium qui nous préoccupe c’est un terme très employé en science de la communication.
@popol: Je crois que personne n’y pense hormis… les enfants. Il suffit de voir comment Lycéens et Collégiens ont vite appris a utiliser les outils IA pour les aider à la rédaction et aux devoirs de traduction ces derniers mois. C’est assez fou. Ces outils sont dans leurs favoris depuis la rentrée.
@Madwill: Alors juste un mot, Laurent Alexandre est un clown. Ses prédictions sont celles d’un clown. Il y a bien mieux a lire et a écouter au sujet des IA que ses paniques sans fondement.
@Pierre Lecourt: Je le découvrais mais toute fois, aussi clown soit il, je suis assez d’accord avec lui sur le fait de réguler mais bon, comme pour la finances, on sait que c’est une utopie
@Madwill: Il y a matière a réguler oui, mais les prédictions de fin d’espèce ou de vie éternelle c’est du discours formaté pour faire fantasmer son public. Ca n’a aucun sens.
Bah, la faiblesse de l’IA, comme tout outil, c’est l’humain ; quand l’humain sera devenu nul à cause de l’IA, immanquablement l’IA ne pourra plus évoluer et servira plus à rien.
@Madwill : L. Alexandre, l’urologue de doctissimo ? il fait dans l’IA à présent ?
@eeegr: peut-être, je ne n’avais jamais entendu parlé de lui avant, après, c’est peut-être un très bon urologue, proctologue ou chaman, j’en sais rien lol
Toujours est il, que pour moi, l’IA est une tueuse de plaisir, le plaisir d’apprendre par soit même, de créer, d’échanger, d’echouer, etc…tout en prenant le temps et entre humain.
@Madwill: Je crois qu’on est tous d’accord la dessus. Faire rédiger par une IA une fiche de lecture de livre n’a pas le même intérêt que de le lire soit même.
merci Pierre pour ce billet qui apporte des « réponses » (ce Rabbit R1 est définitivement un gadget bidon) mais soulève aussi beaucoup de questions.
Le choix des vidéos dans l’article est pertinent car il illustre bien l’ambivalence de mes sentiments à ce sujet:
* la première m’horrifie par son côté intime et personnalisé (heyy ! , hi, how you’re doing ? …. hmm, hahaha, yeah blah blah blah …). Perso, je préfère la bonne vieille synthèse vocale un peu robotique et impersonnelle, au moins on sait à qui/quoi on a à faire.
* Les deux suivantes sont de bons exemples d’une application utile de l’IA
Somme toute, l’IA nous confronte à de très vieilles questions concernant le progrès technologique, sa course ininterrompue et l’utilisation que l’on va en faire.
Mais avec l’accélération que l’on voit dans ce secteur, la mainmise des opérateurs privés sur la chose (dont l’intérêt envers les utilisateurs n’est pas essentiellement philanthropique) et le cloud comme passage quasi obligé … wouah ! mon instinct animal me dit d’être au minimum circonspect ;-)
Ces démonstrations sont redoutables : journalistes, traducteurs, notaires, personnel politique, avocats, voyantes, conseillers de tous poils…
…L’IA va balayer tout sur son passage sauf les plus brillants.
On va pouvoir coller les étudiants aux champs et dans les usines comme à l’époque de Mao.
La réindustrialisation du pays va pouvoir s’opérer avec sérénité.
I A de la joie !
@Madwill @Pierre
Mais on peut le dire de tous les progrès.
Aller à pied sur la route c’est mieux que dans un avion à 1000 km/h. Tricoter de ses mains un pull plutôt que de l’acheter chez Zara. Faire la cuisine c’est mieux que d’acheter un plat micro-onde etc.
Les progrès permettent si on choisit de les utiliser de réduire drastiquement le temps consacré à des tâches et c’est ensuite à chacun d’utiliser le temps rendu disponible au mieux.
@Beaubarre: En pratique tu noteras tout de même que les progrès ont juste permis de déporter les temps de travail vers d’autres activités. Jamais on a été plus automatisés et pourtant l’âge de la retraite vient d’être repoussé.
@Luc: Je me demande dans quelle mesure ces amorces stéréotypées comme « Hey » ou le petit rire d’intro ne sont pas des techniques pour commencer la réponse rapidement pendant que la machine continue de chercher. Gagner du temps. C’était la technique de mon père pour le calcul mental. Tu lui posais la question et il commençait par te répondre un truc du genre « alors c’est facile, tu vois pour faire cette opération, il faut utilise telle méthode et ça donne » et pendant tout le temps où il disait ça et ben en fait il faisait les calculs dans sa tête le gros malin. Et tu avais l’impression qu’il répondait du tac au tac.
Merci Pierre.
Juste une précision : GPT-4o va devenir le modèle gratuit dans les semaines qui viennent. Même plus besoin des 20$.
Open AI l’a annoncé hier.
Quelques rumeurs prévoient la sortie de GPT-5 juste après l’annonce des nouveautés de Google sur l’IA (Gemini ou autres) ce soir à la conférence de 19h. Même si c’est un peu plus lointain dans le temps, ce sera sans doute cette version 5 qui deviendra le modèle payant à sa sortie.
@Paul: Je crois que pour avoir la vision ce sera payant.
Sans être un spécialiste, j’ai trouvé intéressant cet article, et ses sources :
https://www.lefigaro.fr/sciences/l-intelligence-artificielle-ment-triche-et-nous-trompe-deja-et-c-est-un-probleme-s-inquietent-des-experts-20240511
@Paul, @Pierre Lecourt: Quelque part, il faudra bien payer la bande passante, le temps de calcul etc d’une façon ou d’une autre
Et pour les « hmm, ahhh ! » @Pierre Lecourt, moi je suis un habitué au genre R2-D2 avec un gyrophare orange sur la tête pendant qu’il mouline ;-)
@PM: Tiens cette vidéo est assez éclairante sur le « chemin » et non pas le simple fait d’accéder à la réponse :
https://twitter.com/OpenAI/status/1790089513387143469
Quand je te parlais d’un « prof » de math en cours particulier, je parlais exactement de cela.
Ne vous inquietez pas. Le capitalisme gagne TOUJOURS. Ce sera ravageur, mais c’est pas grave, ca permettra à certains de brasser toujours plus de pognon au détriment du reste.
Alors je n’ai AUCUN doute que l’enseignement basculera vers l’IA pour les cours, tout ce qui pourra economiser de l’humain se fera au détriment de celui-ci, absolument tout.
re,
Autant je souscris a tes analyses assez souvent et je suis d’accord avec toi sur une bonne partie de l’article, mais je ne suis pas d’accord avec ton analyse sur la partie éducative. Un apprentissage passe (et c’est surtout vrai avec les plus jeunes) en grande partie par l’émotion (encouragement du professeur ou d’un proche, compréhension subite après plusieurs essais pénibles) et plein d’interactions que les machines ne sont encore capable d’émuler. Un professeur est capable d’ajuster son niveau d’explication juste en regardant les élèves, la plupart n’ont même pas besoin d’exprimer le fait qu’ils sont largués, souvent le prof l’anticipe.
Pour ma part, je constate bien souvent un usage contre productif des outils informatiques dans l’éducation nationale. Mais c’est un autre sujet.
De plus, il y a tout un aspect dans l’IA (j’ai horreur de ce mot trop marketing ! Il décrit mal le contenu des algorithmes derrières) que je trouve problématique, l’IA n’a pas de moralité et ou pire elle peut raconter des trucs faux. Cela aura forcement des conséquences economiques ou autre.
Déjà que les gens ne savent plus compter de tête, ni s’orienter sans Waze, ça va engendrer des générations de débiles désorientés, Alzheimer précoces et encore plus de déclin des interactions sociales déjà bien en bernes. Mais bon il y a une limite à tout ça, une fois qu’il n’y aura plus aucun ouvrier dans les usines, plus aucun serveur, téléconseiller, graphiste, qui va consommer?
Le plus alarmant est sûrement les armes autonomes ceci dit.
Bref les gens qui se réjouissent et jouent la hype me semblent bien douteux.
@ross: Ah mais je ne dis pas que c’est bien ou pas bien, tu m’a mal saisi. Je n’encourage absolument pas a passer par une IA, je prédis juste que plein de monde va y passer.
Parce que ce sera moins cher et jugé comme « suffisant » par plein de monde. Quand un élève de fac t’aide pour la grammaire ou la géo, évidemment qu’il prend soin de s’adapter avec ta capacité d’apprentissage et ton appétit. Il peut même adapter ses cours pour coller à ton rythme ou tes goûts, créer une complicité et autre. C’est un ressort fondamental de l’éducation.
Mais voilà un cours d’une heure avec un prof particulier c’est au minimum un mois d’abonnement à Chat GPT. Et donc plein de gens vont suivre cette voie par simple soucis économique.
Alors oui ce ne sera pas optimum, cela ne vaudra jamais ce qu’un bon prof est capable de faire à un élève (inverser une moyenne ou transformer une matière jugée rébarbative en une passion) mais ce sera la solution la plus simple et la moins chère. Beaucoup de parents ne jugent pas utile de tenter de rattraper des moyennes en perdition, certains verront sans doute ici un moyen d’y remédier.
@to: mon prof d’analyse numérique avait demandé d’implémenter l’algo de la division en C. Je trouvais ça débile vu que je voudrais en 68000 qui faisait des divisions (entières certes) très bien en une seule instruction. J’ai retourné le devoir en montant que le compilateur (Pure C) utilisait cette instruction plutôt que l’algorithme, désassemblage à l’appui. Il a apprecié, j’ai eu une bonne note. L’IA m’aurait donné un algo, je préfère aller au bout des choses :p
Si une personne utilise chatgpt mais ne saurait avoir confiance dans sa capacité de juger la pertinence du résultat, ni faire le boulot tout seul, ni s’empêcher de le faire vérifier par l’IA qand il le fait, à la longue, il sera moins performant que celui qui utilise l’IA et sait faire en confiance pour ne pas avoir le besoin de vérifier par l’IA. Alors ce deuxième sera préféré. Mais ce processus sera moins rapide que de nos jours, et cela risque de refroidir les ardeurs au départ.
Et en plus, on a le risque que les chefs soient totalement inconscients de ce genre de choses et n’y voient aucun mérite.
@Yann : moi, ma première calculatrice était une hp32s. Elle serait encore autorisée et performante. Mais elle a rendu l’âme. :-(
Tant que les boîtes d’IA ne sont pas rachetées pas Cyberdyne Systems in est tranquilles..
@Jean-Pierre:
La 32s se programmait et serait donc interdite! Pas la peine d’acheter des Numworks aux lycéens, ils pourront les revendre après le BAC!
Par contre, il y a 2 ans j’avais racheté des piles à ma 28S… et elle fonctionne sans pb depuis! En plus, avec le RPN, les enfants ne savent pas s’en servir et me la piquent pas. Ils constatent par contre quand il m’arrive encore de les aider combien je vais plus vite et fais moins d’erreurs.
@citral:
idiocracy est l’un de mes film préféré
@yann:
mais pour utiliser le RPN il faut savoir compter, ou tout du moins connaître les priorités.
@Madwill: le surnom de Laurent Alexandre est le « Surfeur d’Argent », à tous les sens du terme :-)
@yann: Mes HP21 et HP41c continuent à bien se porter, malgré leur âge qui approche dangereusement le demi-siècle… L’« obsolescence programmée » n’existait pas encore à l’époque…
@Pierre; PM a raison, un médium, des média … précisément dans le domaine concerné.
@Pierre Je n’avais pas lu que le point ne concernait que les cours particuliers. Pour l’usage (voire mésusage) de termes par la « science de la communication », on peut s’attendre à tout de la part de ces « sachants »; voir les religions depuis la nuit des temps.
@popol: Je suis partagé. Ce film est vraiment consternant du point de vue « cinématographique », mais l’idée de départ sur laquelle s’appuie le scénario est redoutable, et dangereusement plausible. A déconseiller aux poètes, mais l’idée de départ est savoureusement grinçante. A voir ;)
Le problème de l’IA et des llm ; ils peuvent très bien se tromper et ceci avec le même aplomb que quand ils disent la vérité.
Les LLM inventent des réponses quand ils ne savent pas.
Ça, il faut le contrôler.
Sinon je suis assez d’accord avec toi.
Il y a aussi le problème de l’orientation des réponses. Auparavant c’était le journal, la chaine télé, le journaliste qui voyaient le monde a travers un certain prisme. Avec l’IA en plus il va falloir de nouveau une période de découverte pour se rendre compte que là aussi les réponses sont orientées selon un autre prisme. Un peu comme quand le web s’est développé et qu’à un instant ce qui était écrit sur une page était pris pour argent comptant, les mécanismes de défense étant à ce moment affaibli face à la nouveauté.
Enfin pour la traduction & Co on revient aux outils déjà existants qui devaient tout balayer sur leur passage. Oui ils sont utiles pour dépanner dans une langue étrangère mais ils restent dépendant d’un smartphone chargé, d’un bon réseau, d’un abonnement. Bref beaucoup de conditions. Et cela va pour du ponctuel, pas pour de longues périodes.
Expérience perso: en apprenant le brésilien il y a quelques années certains avaient tourné en ridicule mon effort d’apprentissage en ouvrant des apps qui faisaient de la traduction à la volée. Quand je leur ai demandé comment ils faisaient dans les zones isolées ou alors après s’être fait volé leur portable $$$ (ce qui est plus que probable au Brésil ^^´ ) là il y a eu un petit silence…
Bref en ce moment cela bouge dans tous les sens mais il va falloir attendre un an ou deux pour que la poussière retombe et que l’on commence a voir les impacts réels au quotidien.
@Laurent: « ils peuvent très bien se tromper et ceci avec le même aplomb que quand ils disent la vérité. »
j’ai eu l’exemple dans un code review avec un junior qui m’a balancé une réponse chatgpt comme juge de paix. Problème la réponse était fausse (démontrable) malgré le fait qu’elle soit très très bien tournée. Bien écrite, concise, claire et avec des exemples simples et parlant. Mais dans le fond complètement fausse.
La confiance et l’assurance de chatgpt dans sa réponse sont probablement les éléments qui m’ont le plus troublé. Cela demande d’etre vraiment sur de soit pour oser contredire dans ce genre de situation.
@Blotza: Ouais mais nous on était là pour apprendre comment ça fonctionne en vrai depuis la pure theorie jusqu’au ras du metal en passant par toutes les etapes donc pas question de feinter ;)
Salut,
Merci pour tes articles passionnants.
Dans ma boîte (globale), on vire à tour de bras. L’idée est d’avoir une marge de profits de 30% pour augmenter/maintenir la valeurs des actions… On est près de 50,000 employés. Ainsi on réduit les coûts opérationnels (OPEX) et on remplace les gens par notre IA interne (et encore immature). On nous balance: On utilise l’IA pour sublimer vos capacités…
Je poste cela car le futur probable proposé à la fin de l’article impacte plusieurs centaines de postes aujourd’hui (avec toutes ses conséquences sur la société).
Une nouvelle révolution industrielle v2 ou la fin d’un système?
@Nikotttin: Tu n’es malheureusement pas le seul a me dire ou m’écrire ça. Dans plein de boite des IA boiteuses servent surtout d’excuses pour rendre plus facile des licenciements. Avec à la clé une surcharge de travail pour « ceux qui restent » parce que les promesses de l’IA ne sont pas « encore » au rendez-vous.
Je ne sais pas ce que cela va donner à terme mais il va clairement y avoir des turbulences…
Pour les consommations de data, serveurs et bandes passantes, il existe de plus en plus de modèles qui tournent en local sur les machines. On peut citer les français de Mistral qui joue à fond cette carte.
Apple n’a encore pas dévoilé grand chose, mais l’expérience utilisateur étant leur passion, il est probable que leur IA tourne en local sur leurs devices augmentant le temps de réponse même déconnecté.
A voir.
Ces histoires d’IA avancent vite, très vite, et je reste impatient de voir la suite, où cela nous mène. Bon, après peut-être parce que je ne m’inquiète pas pour mon métier : technicien de proximité. Même si beaucoup de choses peuvent être automatisées, aller poser un écran sur le bureau d’un utilisateur reste un taf humain pour quelques temps encore :) (Boston Dynamics je surveille !)
En ce moment on a une overdose des dangers de la soi disant « ‘intelligence artificielle » , tout en oubliant allègrement notre « bêtise naturelle »
@Cid: Absolument! :)
https://www.youtube.com/watch?v=cpraXaw7dyc