L’évolution des projets portés par les cartes de développement Raspberry Pi a chamboulé son écosystème. Avec les premiers modèles, on retrouvait des montages assez basiques pour des usages robotiques ou d’assez simples interactions avec le monde extérieur. Aujourd’hui, ce sont de vrais ordinateurs qui portent tout types de projets. D’un usage intensif d’analyse de données à la gestion d’une série de jeux rétro, le monde des Pi s’est largement ouvert.
Ce qui n’a pas changé par contre, c’est la fragilité des cartes MicroSDXC. Par construction, la majorité de ces cartes ne dispose que d’un nombre de cycles d’écriture limité. Des leur mise en vente sur le marché, ces éléments de stockage entament leur dégénérescence avant de devenir petit à petit, inutilisables. Pas très grave quand on monte un programme fait pour être plus lu que modifié comme un robot qui va effectuer toujours la même tâche. Pas très grave non plus quand on se sert de sa carte pour noter des éléments météos comme la température, la vitesse du vent et la pluviométrie. Quelques octets chaque heure à inscrire en mémoire ne pose pas de souci majeur. Mais cela devient un problème quand on jongle avec des centaines d’images de jeux rétro, quand on navigue 5 heures par jour sur internet avec sa carte depuis un système Linux ou quand on s’amuse à analyser des vidéos avec le support d’une IA et d’un NPU.
Pour pallier à cela, le marché a développé des solutions plus endurantes, des cartes MicroSDXC au nombre de cycles lecture/écriture plus important. Vendues en général un peu plus cher que les cartes classiques, ce ne sont pas les plus rapides du marché mais des cartes à destination d’usages nécessitant plus de sécurité des données.
Raspberry Pi a décidé de proposer le même genre de cartes développées en interne. L’idée étant d’éviter toute perte de données mais également de ne pas voir ses fichiers se corrompre au bout de quelques mois d’utilisation classique. Expérience vécue par pas mal d’utilisateurs de cartes de développements au fil des ans. Pour y parvenir, plusieurs éléments ont été mis en place à commencer par la gestion du CQHCI.
Le Pi 5 est la première carte de développement de la marque à proposer cette certification CQHCI (Command Queueing Host Controller Interface), les autres étant équipées d’un contrôleur SDHCI (pour SD Host Controller Interface) pour dialoguer avec les cartes MicroSDXC. La puce Broadcom du Raspberry Pi 5 prend en charge le CQHCI qui va mieux gérer les transferts de données et assurer non seulement de meilleurs débits mais également une gestion plus efficace du nombre de cycles avec les cartes à cette norme. Ainsi, avec une carte montrant une compatibilité CQHCI au système, ce dialogue particulier sera établi. La carte sera dorlotée par le système et ses débits plus soutenus.
Ces modèles sont surtout intéressants d’un point de vue tarifaire car les cartes de type « endurance » sont souvent proposées à des prix plus élevés puisque à destination des professionnels. Ici cela reste raisonnable avec des tarifs publics sous les 10€ pour la 32 Go, et sous les 13€ pour la 64 Go. Ces cartes peuvent également être préinstallées avec le système maison en usine pour plus de facilité d’usage.
Evidemment, un des gros points forts de l’arrivée des Raspberry Pi 5 a été d’intégrer un port PCIe, ce qui a entrainé une foule de développements variés dont énormément de supports pour ajouter des SSD NVMe à cet écosystème. Dans tous les cas de figure, aucune carte MicroSDXC ne fera le poids face à un SSD de ce type et il est largement préférable, en terme de vitesse, de sécurité et de fiabilité, d’utiliser un SSD pour ses données. La carte MicroSDXC, SDHCI ou CQHCI reste surtout utile pour des montages légers.
A noter également l’apparition de « Bumper » chez Raspberry Pi. De petites protections en silicone qui viennent épouser la forme de la carte. Proposées à 3.5€, ces formes souples vont protéger vos montages les plus simples mais également assurer une protection pour vos cartes pendant leur transport.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
ahhh ?! interesting ! faudrait trouver ce qu’elle a réellement dans le ventre surtout.
d’hab je tablais sur des microSD pSLC chez Kingston, mais la réf SDCIT2/64GBSP tourne à 55/60€, c’est du béton mais ça douille
@JaXX:
Vu le prix, je doute que ce soit du pSLC ces cartes framboise. Je ne connaissais pas ces kingston, a priori on serait plutôt sur 70-80€ actuellement pour la 64GB, ce qui fait cher. Et 33€ pour la 32GB, ce qui est plus raisonnable.
J’étais pour ma part passé à des cartes en Ax (norme faite pour les extensions de stockage smartphone/tablette, donc prévues usage 24/7 et pas du séquentiel): Les Sandisk extreme pro en A2 64GB sous partitionnées en 32GB pour artificiellement permettre au wear-levelling d’avoir de la réserve font aussi le job depuis quelques années chez moi pour mon PI3+Domoticz.
Mais si je dois changer, je préférerais aller vers du pSLC 32GB plutôt que de finasser.
Utilisée dans un appareil qui ne gère pas le CQHCI, une carte SD de classe A2 n’est pas plus rapide qu’une carte de classe A1, et ça peu de gens le savent. La classe A2 (le CQHCI côté carte) est maintenant très répandue dans l’offre des cartes SD, mais on ne peut pas en dire autant du CQHCI côté host.
C’est une très bonne chose que Rasberry prenne ce sujet au sérieux.
Les cartes SD Rapsberry ne font donc pas grand-chose de plus que n’importe quelle carte A2, du moins en théorie. En pratique, à part Sandisk certains fabricants auraient pris des raccourcis dans l’implémentation du CQHCI, ce qui empêcheraient certaines cartes de donner leur plein potentiel dans le RPI 5. Ce qu’apportent les cartes Raspberry, c’est l’assurance que tous les détails ont été testés et optimisés, afin que la compatibilité soit maximale.
@yann: au besoin : amazon.de, actuellement 57€ + ~5€ de livraison
mais oui, là j’ai commandé des 64 pour un besoin un peu orienté raspi/desktop à tout faire où je pouvais moins prévoir la place nécéssaire… pour du restreint les petites cartes suffisent bien
Etonnament, pour une marque à la réputation un chouilla cheap, ils ont des perles, j’ai commandé qqs dizaines de DC500M en SSD pour des serveurs et du CEPH, ils devraient survivre aux caisses :)
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