Il faut dire que Rob wyatt n’est pas n’importe qui, il a été un des papa de la première XBox de Microsoft et partenaire de nombreux projets dans l’industrie du jeu vidéo. A l’époque, c’est à dire en Juin 2018, il est présenté comme la colonne vertébrale de la solution Atari VCS. L’homme qui va tout faire tenir debout.
Source : Atari.com
Ce vétéran de l’industrie du jeu vidéo, avec un gros carnet d’adresses et de vraies connaissances techniques pour réaliser la Atari VCS, Atari n’en a pas vraiment besoin à l’époque. Rob Wyatt est surtout là pour présenter le projet et lui donner un peu de crédibilité. Il en a vraiment besoin puisque la communication de la marque accumule les « boulettes ».
De gauche à droite : Joe Moak (débarqué du projet1) – Rob Wyatt (démissionnaire) et Michael Artz (CMO d’Atari toujours là)
Si la Atari VCS n’a pas besoin de Rob Wyatt c’est parce qu’il ne s’agit pas d’une console, pas d’un matériel particulier. L’engin est juste un boitier construit autour d’une solution AMD commercialisée déjà depuis des mois. N’importe quel concurrent d’Atari peut très bien acheter une carte mère AMD Ryzen V1000 et proposer exactement le même niveau de performances que la VCS. Il n’y a pas de développement de circuit graphique particulier, pas de puce sur mesures. Juste un Ryzen V1000 avec 4 ou 8 Go de mémoire vive et 32 Go de stockage eMMC. La seule partie qui nécessite un développement, c’est la partie logicielle. Le Linux maison qui fera tourner les jeux Atari de l’époque et qui promet un sandbox destiné à accueillir des projets perso. On peut considérer que le vrai travail de développement matériel de la solution est dans ses accessoires, des manettes de jeu qui sont gérées de A à Z par un professionnel extérieur qu’est PowerA.
Pourquoi embaucher Rob Wyatt alors ? Peut être pour ouvrir des portes, trouver les meilleurs partenaires, avoir un peu d’expérience pour gérer le projet. L’équipe de direction d’Atari n’en a aucune et n’a jamais construit ce genre d’engin. Rob Wyatt se retrouve donc en position de chef de chantier pour coordonner les différents métiers.
Seulement voilà, comme je vous le disais il y a peu, Wyatt est parti. Atari n’a pas fait de grosses annonces pour signaler ce départ comme ils avaient fait des communiqués de presse pour annoncer son arrivée. Mais il est bien parti. Il a communiqué à The Register les raisons de son départ… Et celles-ci sont assez amusantes. Enfin pas pour lui évidemment
Rob Wyatt et sa compagnie Tin Giant n’ont pas été payés par Atari
L’architecte en chef de l’Atari VCS a quitté le navire parce qu’au bout de 6 mois de labeur, il n’a pas vu un seul billet vert. 6 mois sans salaire pour lui ni entrée d’argent pour sa société. Depuis le 4 Octobre, il a repris sa liberté en démissionnant purement et simplement de son poste d’architecte de la VCS.
« Atari n’a pas payé la moindre facture depuis 6 mois » pour son travail de consultant. « En tant que petite structure, nous pouvons nous estimer heureux d’avoir survécu aussi longtemps »… Il précise également que sa volonté de se lancer dans un nouveau projet baptisé Gameboard n’avait rien à voir avec sa démission. Ce projet est en recherche et développement depuis des années, avant même son contrat avec Atari.
Le travail en cours de Tin Giant et Rob Wyatt n’est pourtant pas terminé, comme Atari a décidé de construire – en partenariat avec AMD – une solution maison de carte mère, il y a encore beaucoup d’efforts de conception et de debug des cartes reçues ces derniers jours. Ce travail échoue donc à un nouveau venu dans l’équation, SurfaceInk, un sous traitant qui va s’occuper de finaliser le matériel.
Difficile de voir l’impact de ce départ sur la situation de la Atari VCS. Est-ce que SurfaceInk va parvenir à tenir les délais déjà reportés de livraison de la console ?
Atari lance un contrefeu et annonce la disponibilité d’un port M.2
Atari vient opportunément de mettre sa page de communication sur Medium à jour.2 On peut y voir quelques photos de la carte mère de la Atari VCS et des schémas techniques censés rassurer les personnes ayant avancé de l’argent à la marque depuis plusieurs trimestres. Ces schémas, largement floutés, montrent le travail accompli par la marque en terme de hardware. Rien que du très classique, on peut y voir une carte mère, un ventilateur et le châssis en ABS de la console. C’est plus une imagerie interne destinée à l’usine qui va prendre en charge l’assemblage de l’objet qu’un document technique de conception.
Un élément est plus intéressant, puisque la marque confirme la présence d’un port M.2 pour pouvoir étendre la mémoire de stockage de la machine. On apprend également que les barrettes de mémoire vive sont bien des SoDIMM classiques et que les possesseurs de la version 4Go de la VCS pourront passer en 8 Go en ouvrant leur boitier. Impossible de savoir si il sera possible de démarrer l’engin sur le SSD M.2 au lieu des 32 Go de eMMC pour le moment mais cela reste une excellente nouvelle.
On découvre des finitions un peu plus sérieuses que celles présentées auparavant par la marque. Les plastiques et les bandes de bois collées dessus semblent de très bonne facture avec une excellente finition des évents d’aération.
Ce qui me conforte encore et toujours dans mon idée de base. Si Atari avait proposé un boitier nu, jouant sur la vague nostalgique, pour que tout un chacun puisse intégrer une solution maison, l’histoire se serait passé autrement. Avec un boitier pouvant accepter une carte mère MiniITX et des finitions au même niveau, Atari aurait livré son produit depuis longtemps à des utilisateurs ravis. Le taux de SAV aurait été quasiment nul, la gestion des mises à jour, la fourniture de pilotes et le suivi de l’aventure d’un point de vue logiciel et technique aurait été bien plus simple à envisager pour la marque.
Le retour sur investissement aurait également été excellent. Avec un boitier et une offre d’accès aux jeux en streaming, les manettes de jeux de PowerA et la mode d’il y a un an pour les consoles rétro, le projet aurait surement rapporté gros sans coûter très cher en investissement et en image pour Atari. La marque est en effet en train de subir un contrecoup boursier assez sévère…
Notes :
- Joe Moak est parti d’Atari peu après l’arrivée de Wyatt qui mécaniquement lui piquait son poste. il a lancé Maestro, une boite de design industriel.
- Opportunément parce qu’entre les deux dernière mises à jour, il s’était écoulé plus de deux mois alors que les deux dernières mises à jour ont lieu à une grosse semaine d’intervalle…
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
RIRES ,avoir de gros projets et pas vraiment de sous pour les réaliser .
Avec un peu de chances ,ATARI revendra le boitier a SONY pour une PS-6 ou a NVIDIA pour la nouvelle SHIELD TV .
Bref ,il aurait fait un truc simple sans prise de tete cela serai déjà en vente .
Après tout c’est qu’un bête PC destiné a l’émulation .
Comme diraient les inconnus : « Et c’est le mimi, et c’est le rara…. et c’est la mémerde… », bref, encore une fois une idée qui semblait belle sur le papier a été gâchée par le pognon, l’incompétence, et les abrutis façon startuppers et pro de la « communikaychieun »…
Y’a t’il encore quelqu’un de compétent chez Atari ?
Comme tous les bons feuilletons, tu nous avais annoncé la fin dès le départ il y a des mois (années?).
Il est faux de dire qu’,Atari ne vas pas bien financièrement, les 3 dernières année elle a fait des profits et ses capitaux propre s’élèvent à 22 M€…
@TORTEY: C’est vous qui le dites.
[…] rien faire avant un changement – logique – de processeur. Les divers soucis rencontrés avec ses développeurs et autres mésaventures, la solution s’en tire pas si mal […]
[…] vaut mieux s’en tenir à son savoir faire ou s’associer à des partenaires sérieux et ne pas oublier de les payer si on veut fabriquer un produit dans le monde […]