Zenbook S13 OLED : un ultraportable OLED tout en finesse

Autant ne pas vous le  cacher plus longtemps, le Zenbook S13 OLED n’est pas une machine grand public. Son prix de base est de 1799€ pour  sa version la plus légère. C’est évidemment un prix très élevé qui le range dans la catégorie des « machines qui font rêver ». Les rares qui pourront se l’offrir en auront pourtant pour leur argent.

Parce que Asus a mis les petits plats dans les grands avec ce Zenbook S13 OLED. Tout y est savamment travaillé. Sa coque, son design, son affichage, ses performances et même ses services. C’est un engin véritablement exceptionnel qui nous est présenté ici.

Un Zenbook S13 OLED solide, léger, fin et performant ? La magie d’Asus

Sur le papier, le Zenbook S13 OLED est un engin incroyable. Avec un petit kilo sur la balance et une épaisseur de 1.09 cm sur sa partie la plus fine, il réussit bien des tours de passe passe en proposant non seulement des services complets mais également une bonne réserve de puissance.

Le premier élément qui saute aux yeux sur  sa fiche technique vient de son gabarit. Le poids, l’épaisseur mais également les dimensions de ce 13.3 pouces sont étonnantes. Avec 29.62 cm de large pour 21.63 cm de profondeur, la machine reprend le gabarit d’une feuille A4 et l’encombrement d’une revue. Et le plus étonnant, c’est que l’engin ne cache pas une étonnante panoplie d’outils en interne. 

Pour commencer, le Zenbook S13 OLED propose un écran qui affiche des qualité étonnantes. La dalle de 13.3 pouces propose une dalle Lumina OLED qui s’étale dans une diagonale occupant quasiment tout l’espace disponible. L’écran affiche en 2880 x 1500 pixels sur 85% de son support. La colorimétrie est garantie comme étant 100% DCI-P3 et la dalle pousse sa luminosité à 550 nits. Une gestion HDR True Black 500 est également en place pour proposer des noirs profonds et des zones lumineuses colorées et éclatantes. Petit bémol lié à la finesse globale de l’appareil, avec 1 cm d’épaisseur au total, la dalle ne dispose que de très peu de place. Asus indique que ses équipes ont sélectionnée une dalle sur mesure afin de grapiller 30% d’épaisseur par rapport aux autres modèles. Une dalle préservée par une protection solide qui la rend brillante alors qu’elle n’est pas tactile. A voir comment se comportera cet affichage en conditions extérieures réelles.

Derrière l’écran, Asus propose un châssis en alliage aluminium-magnésium découpé dans un bloc de métal par une machine outil CNC. Un choix qui permet de conserver une structure solide mais qui a évidemment un gros impact en terme de prix. Le choix de proposer un toucher « céramique » sur la surface du capot par divers processus chimiques rend la solution plus solide et insensible aux traces de doigts. La partie qui embarque le clavier bénéficie du même traitement de sa coque afin de proposer un engin fin et solide. Assez pour passer sans encombre les équivalences d’endurance des tests MIL-STD-810H assez exigeants.

Sous le capot, on retrouve un équipement d’ultrabook autonome. Deux modèles sont annoncés en Core i5-1335U ou Core i7-1355U. Des puces de 13e génération, à basse consommation d’énergie, fonctionnant entre 12 et 55 Watts suivant les besoins du système. Des puces de 13e génération donc, épaulées par des circuit Intel Iris Xe aux performances tout à fait remarquables mais pas vraiment à associer à une idée de jeu. Autour de ces processeurs jusqu’à 32 Go de mémoire vive LPDDR5 soudée à la carte mère et sans possibilité d’extension. Le stockage pourra grimper à 1 To grâce à un SSD NVMe PCIe X4 dont on ne connait pas les possibilités d’extension mais je doute qu’elles soient simples. 

Une connectique très complète

Il y a un point sur lequel je voudrais m’attarder, c’est sur la connectique proposée. Depuis des années que les ultraportables s’amincissent, on me répond systématiquement que l’espace disponible pour proposer une connectique variée devient impossible à gérer. Pas la place de ménager l’espace nécessaire à un nombre de ports importants. Plus la place de proposer autre chose que de l’USB Type-C. Ou « il faut faire un choix entre autonomie et connectique » car la taille de la batterie est affectée par les ports qui empiètent sur l’espace intérieur d’un portable.

Cette excuse est servie et resservie en boucle par de nombreux fabricants, Asus compris, depuis des années. Je l’accueille en général de manière assez dubitative car je  vois bien en soulevant les capots qu’il existe des solutions pour proposer la connectique nécessaire en optimisant l’ensemble des postes. Le ZenBook S 13 OLED nous montre qu’il est parfaitement possible de proposer de la finesse, de l’autonomie et une connectique complète.

Sur cet engin qui embarque une batterie de 63 Wh, on retrouve un ensemble de ports très complet. Pas moins de deux Thunderbolt 4, au format USB Type-C donc, mais également un USB 3.2 Gen2 Type-A et une sortie HDMI 2.1 plein format. Un Jack audio combo 3.5 mm est également présent pour brancher un casque micro. Il ne manque guère qu’un port Ethernet pour proposer une connectique complète et on comprend au vu de l’espace qui reste au HDMI que ce port n’est effectivement pas possible à intégrer dans l’engin. D’autant qu’avec une connexion Wi-Fi6E¹ et un recours possible à un accessoire en USB comme un Dock Thunderbolt, l’accès au réseau est toujours possible.

Cette connectique est assez impressionnante et s’explique probablement par un gros travail d’intégration et de développement. La vraie raison de son absence sur des machines plus classiques n’est donc pas liée à un manque d’espace mais bien à un marché différent. Le travail que représente la conception de ce type d’engin et sa construction doit avoir un coût qu’il est possible d’absorber dans un PC de ce tarif. Ce sera beaucoup plus compliqué de le justifier sur un engin plus entrée de gamme. A moins que Asus ne capitalise sur ce travail et fasse de l’exception qu’il propose sur le ZenBook S 13 OLED un exemple répété sur plusieurs gammes.

Une ergonomie globale très confortable

L’ultraportable propose une charnière Ergolift qui permet de soulever l’arrière du châssis en se rabattant en dessous. Cela ouvre l’angle du clavier pour un meilleur confort de frappe tout en permettant une meilleure ventilation des composants internes. La frappe est classique avec un dispositif rétro éclairé bien distribué de type chiclet. Pas assez d’espace pour intégrer un vrai pavé tactile et aucun recours au Numpad du constructeur. Ce fameux pavé numérique lumineux qui vient s’afficher en rétro éclairage sous le pavé tactile une fois activé. Pas plus de place pour un lecteur d’empreintes. J’ai bien l’impression que ces « gadgets » ont été remisés faute de l’espace nécessaire à leur intégration dans un boitier de si faible épaisseur. Les contournements habituels sont donc employés. La reconnaissance faciale servira de roue de secours biométrique à Windows Hello et les chiffres seront accessibles via des combinaisons de touche ou un pavé numérique extérieur. Le pavé tactile est immense, caché sous une feuille dalle de verre pour une glisse confortable. Il est compatible avec les gestes de Microsoft et offrira donc toute une panoplie de services.

D’un point de vue audio, on retrouve deux éléments importants. D’abord le recours à une solution de ventilation comprenant deux ventilateurs et un système de caloduc. Solution devenue classique sur ces gammes mais complexe à intégrer dans un espace si limité. Je n’ai pas idée des modèles de ventilateurs choisis mais je suppose qu’il s’agit de solutions ultrafines qui peuvent parfois provoquer des sons désagréables lors de fortes rotations. Asus poussant les processeurs dans leurs retranchements avec, par exemple, des séquences de boost à 20 Watts de TDP au lieu des 15 Watts classiques, il est possible que l’engin soit au final assez désagréable lors de travaux lourds. Si la conception même des puces de 13e génération d’Intel est parfaite pour se satisfaire de cœurs à basse consommation pour des usages légers comme de la bureautique, le recours à ce type d’engin pour des travaux de rendu vidéo ou de calcul pourrait être moins confortable.

La restitution sonore de l’appareil est des plus classiques avec une paire d’enceintes pilotées par Harman Kardon qui dirige le son vers le support et non pas l’utilisateur. Ce genre de solution peut être confortable ou désagréable au quotidien, suivant les usages et la qualité des intégration. Bien entendu, le ZenBook S 13 OLED est Bluetooth et il propose également un jack audio pour compenser le maigre espace disponible pour une paire d’enceintes de qualité. 

Mais ?²

Un très bel engin donc, pas donné évidemment mais bien construit. Une machine qui promet un excellent service dans une enveloppe vraiment ultraportable. Le ZenBook S 13 OLED a l’avantage de ne pas laisser indifférent et de proposer une bonne réserve de performances sans avoir à trimballer un paquet d’adaptateurs. Avec ce type d’engin, Asus propose une alternative très crédible à d’autres poids lourds du secteur et en particulier les LG Gram ou autres Dell XPS 13. Reste à faire la part des choses entre le service rendu et le confort donné par rapport au prix demandé. Les tarifs d’Asus picotent un peu pour ces modèles.

1. Et Bluetooth 5.3 piloté par un chipset Intel AX211 classique.
2. Asus propose cette image dans son dossier de presse comme « Scénario Photo ». Une image censée représenter un usage de l’engin. Cela m’a fait sourire car j’ai bien du mal à voir à quoi sert la machine photographiée ici. Je suppose que c’est pour son côté « vert » que la photo a été prise.