Xiaomi arrive en France et chamboule déjà le marché.

Hier, 22 Mai, Xiaomi organisait son arrivée officielle sur le marché français. Grand hôtel Parisien, Presse, fans dépêchés sur place par la marque et VIP face à des représentants de Xiaomi dans une étonnante proximité.

La marque n’en est pas à son coup d’essai et après son arrivée en Pologne et en Espagne, cette implantation n’est ni brouillonne, ni décidée sur un coup de tête. Xiaomi joue aux échecs et risque bien de faire Mat.

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M Wang Xiang, Senior vice President de Xiaomi

Xiaomi, c’est le très bon élève de la classe. Et comme celle de la téléphonie est également surchargée, il s’agit de la nouvelle formule du bon élève, celle adoptée par les enfants d’aujourd’hui : des gamins qui savent se montrer tour à tour énergiques et audacieux avant de remettre un devoir parfaitement propre et lisible à leur prof.

Xiaomi joue cette carte avec un brio qui ferait bien d’inspirer les autres constructeurs technologiques du marché. Ceux en panne de croissance notamment.

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Cela commence par une présentation baignant dans les ors d’un hôtel cinq étoiles parisien. Un apparat qui a sans doute été plus prévu pour les cadres chinois de la marque pour qui toute l’intervention a été filmée avec moult moyens que pour impressionner les peu impressionnables journalistes français.

Hormis les dorures, la présentation baignait également dans l’huile. Des huiles différentes pour être plus précis, histoire d’être bien sûr d’une arrivée sans accrocs. La première, c’est l’huile de coude. La marque a fait un énorme effort de communication pour son intronisation. Si les haut gradés sur place n’ont pas tous pris la parole, certains sont clairement restés dans l’ombre, si les têtes d’affiche avouaient ne connaitre que quelques mots de Français en récitant un « Nous sommes là ! » très phonétique… Le reste de leur communication était parfaitement traduite dans la langue de Molière. Clips vidéos en Français – et parfois réalisés avec des Français mais nous y reviendrons – mais également présentation globale totalement francisée.

Pour comprendre ce qui différencie ici Xiaomi du reste du marché il faut savoir que des marques pourtant parfaitement établies en France, de grandes marques avec des cadres et une structure sur place, ne s’embarrassent plus depuis longtemps à franciser leurs fiches produits, ni leurs communiqués de presse ni même leurs présentations. Les powerpoints proposés sont bruts de décoffrage, avec des prix en dollars modifiés pour les afficher en euros. Le reste est souvent un simple copié collé des éléments en anglais donnés par le siège. Quand Xiaomi arrive en France, la marque le fait donc en mettant les petits plats dans les grands avec gros travail de communication plein de finesses.

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Tapis rouge et clé de bras.

Vous n’imaginez pas les efforts menés par certaines marques informatiques aujourd’hui établies pour parvenir à intéresser les grandes surfaces en France. Je me souviens du travail mené par MSI et sa direction pour atteindre la grande distribution Française, il y a quelques années seulement. Il a fallu attendre l’arrivée des netbooks Wind pour que des enseignes nationales daignent accepter de les laisser rentrer dans leur catalogue. Et à quel prix ! Des sacrifices de marge énormes, des participations aux frais de catalogue, juste pour pouvoir se présenter dans les rayons de certains supermarchés…

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts désormais et Xiaomi profite d’une bien meilleure situation. Pour être précis, le nouvel acteur est maintenant en position dominante et n’a plus forcément besoin de la grande distribution pour réussir dans l’hexagone.

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Chaque point vert représente un engin sous MIUI, la surcouche Android de Xiaomi…

Deux éléments importants sont à prendre en compte. D’abord la marque existe déjà chez nous même si son arrivée officielle a eu lieu hier. Des milliers d’utilisateurs sont déjà équipés et le fait que la marque ait rassemblé des « fans » dans la salle était là pour le rappeler. Les circuits alternatifs qui ont permis au constructeur de venir s’implanter dans l’hexagone sont connus : Importation depuis des sites asiatiques mais également apparition dans des catalogues de vendeurs Français via des intermédiaires. Acheter du Xiaomi en France n’a jamais été impossible et la marque le signale d’ailleurs en présentant une carte des machines activées en Europe ou l’hexagone brille de mille feux.

Ce petit rappel fait pour la présentation a du sonner durement aux oreilles des différents distributeurs lors des négociations pour l’arrivée de la marque dans le pays. Le message en filigrane est assez simple : On est déjà là, on peut continuer sans vous et vous allez y perdre. Autant accepter nos propositions.

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Et c’est sans compter l’autre argument massue de la marque : Amazon. Xiaomi fait désormais partie du catalogue du géant du eCommerce, ce qui signifie que tout un chacun pourra se procurer ses smartphones en quelques clics en ligne. Si le supermarché ou le spécialiste du coin n’a pas le modèle recommandé en stock, il sera alors livré à domicile en quelques jours… Commander sur Internet ne fait plus peur aux français.

En quelques années, on est passé de nouveaux acteurs qui devaient sacrifier énormément de leurs marges pour s’intégrer aux catalogues des hypermarchés à des arrivants qui bénéficient d’une aura suffisante pour faire sans eux. Le monde change.

L’assistance pour cette intronisation reflétait bien ce nouveau scénario : Si la presse était invitée et en bonne place pour recevoir le message de la marque, une belle série de VIP était également de la partie. Il ne s’agissait pas de stars en mal de cachets ou autres personnes du Show-biz que Xiaomi avait décidé d’inviter à l’événement. Non, les VIP sur place étaient des acheteurs, des commerciaux, des éléments importants des rouages de la machine commerciale française.

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Le Senior vice Président de Xiaomi et les Fans Français de la marque

Et tout ce beau monde encadré par qui ? Les fans français… De vrais fans. Identifiés comme tels par un Xiaomi bien malin qui leur avait remis des T-Shirts blancs aux logos oranges. Des gens qui n’ont pas attendu que la marque débarque en France pour acheter leurs appareils et qui sont mis en scène pour montrer leur enthousiasme. Des profils variés avec des métiers différents mais tous partageant la même passion pour le matériel. On se doute que le petit clip monté pour l’occasion a dû être savamment travaillé par l’agence de communication Française de Xiaomi. Le discours est bien calibré, l’image est belle et réunir des fans dans un lieu pour tourner cette propagande ne se fait pas sans une évidente garantie de résultat. Mais il n’empêche, cela fonctionne. Le message passe.

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Lors de l’ouverture de la boutique en Espagne, même ambiance de proximité. La « méthode fan » est bien rodée.

Quel intérêt d’inviter ces fans ? De leur donner un joli T-Shirt ? D’abord, ils montrent l’engouement provoqué par Xiaomi. Un fan, c’est un VRP en puissance, ils le disent eux mêmes : Ils prêchent allègrement la bonne parole et « convertissent » amis et collègues. Si cette conversion pouvait s’avérer difficile hier avec l’obligation d’acheter une marque non distribuée officiellement en France, on imagine l’impact qu’aura l’arrivée de Xiaomi dans le maillage de la grande distribution Française. Et quoi de mieux qu’un fan reconnu par sa marque préférée pour se transformer en véritable héro ? J’imagine que la journée d’hier les a regonflés à bloc, qu’ils ont été entendus par le fabricant et qu’ils sont déjà à l’oeuvre pour le faire savoir. Serrant encore un peu plus fort les liens qu’entretient vraiment le constructeur avec sa base.

Dernier point ? Si les conférences de presse peuvent être parfois assez glaciales en France – on n’applaudit pas forcément à tout rompre quand on prend des notes – le fait d’entourer l’assistance d’une troupe de fans permet de largement réchauffer l’atmosphère. Un détail qui aura du marquer les VIP sur place.

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De fait, Xiaomi annonce sa présence partout : Les grandes enseignes ont du être très attentives à ses arguments. Amazon, Auchan, Carrefour (et donc ses filiales de eCommerce), Boulanger, CDiscount, Darty, Leclerc, Orange, SFR, Bouygues, Free et compagnie. Tous vont distribuer les smartphones du constructeur chinois. De là à dire qu’ils n’avaient plus vraiment le choix, il n’y a qu’un pas que je vais franchir allègrement.

Avec l’arrivée de Xiaomi, c’est une bonne partie de l’écosystème actuel qui va être bouleversé. Je ne donne pas très cher de certaines marques en téléphonie : Archos ou Wiko, dont la spécialité est de coller une étiquette sur des smartphones asiatiques, ne vont plus faire recette face à ces offres mieux situées. Mais d’autres marques plus connues vont également en pâtir. Acer, Asus, Lenovo et même des marques premium comme Samsung ou Apple, tous vont subir l’arrivée des deux premiers modèles de smartphones annoncés pour le moment. Il faut dire qu’ils sont très bien placés au vu de leur équipement. Le Mi Mix 2S à 499.99€ et le Redmi Note 5 à 199.99€ sont de véritables bonnes affaires par rapport à de nombreux produits concurrents.

Comment faire pour un revendeur pour continuer à commercialiser des produits moins bons au même prix ? La marque est déjà assez connue mais son aura va s’amplifier rapidement à mesure que les smartphones seront proposés. Xiaomi est le quatrième vendeur de smartphones dans le monde. La marque est devenue le troisième vendeur de smartphones en Espagne six mois après son arrivée sur ce marché. Je suis curieux de voir le top des ventes d’ici six à douze mois en France. Cela risque d’être particulièrement intéressant.

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Donovan Sung, qui développe la partie Marketing « globale » de la marque

Pourquoi Xiaomi va fonctionner ?

Dans son discours de présentation, une grosse partie a été tournée vers la réussite du modèle Xiaomi. La vitesse de sa croissance et de ses résultats. Présentant son chiffre d’affaire impressionnant et la rapidité à laquelle la marque y est parvenue comme une preuve de sa solidité et de la confiance de ses clients. Il y a certes une grosse différence entre chiffre d’affaire et bénéfices mais la marque montre en tout cas sa rapidité d’implantation. Et l’adhésion de son modèle.

D’un point de vue pratique, la recette Xiaomi est assez simple : Pas de compromis. Si ce n’est celui de la marge. Le constructeur ne lésine pas sur les fondamentaux de ses créations. Leur design est léché, les matériaux employés sont de qualité et la conception des engins comme leur développement logiciel est surveillé avec beaucoup d’attention.

Xiaomi a compris que le nerf de la guerre commerciale pour une marque comme la sienne est dans le produit et non pas dans la communication autour de ce produit. Le but de la marque est de proposer un excellent rapport qualité, performance, prix. Elle compte sur cela pour séduire un public sensible à ces arguments précis : Celui des technophiles. Les autres achèteront toujours en fonction de la côte de confiance : Ce qui fait le succès de marques établies.

Peu de blabla donc et des smartphones performants et efficaces vendus largement moins cher que les solutions concurrentes présentant des caractéristiques processeur, mémoire, stockage et photo parfois inférieures.

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Le design logiciel avec les développements maison fonctionne parfaitement bien. La partie materielle avec des engins sobres et redoutablement séduisants est également très efficace. Le tout fait mouche, il suffit d’avoir un produit de la marque en main pour voir son impact autour de soi. Quand Xiaomi ne fait pas appel a des signatures connues comme Starck pour son haut de gamme Mi MIX, elle compte sur son propre laboratoire de design qui travaille à 360°. Il y a des design que vous ne pouvez pas apprécier mais il n’y a pas de produits de seconde zone chez Xiaomi. Autant sur les smartphones que sur tous les accessoires de son écosystème.

Car c’est un de autres aspect de l’offre du constructeur : Xiaomi est un touche à tout efficace. Sa stratégie ? Incuber des sociétés proposant des produits pertinents et les distribuer ensuite.

Comment apparaître sur le marché mondial aujourd’hui quand on travaille sur un produit novateur ? En investissant des millions de dollars dans de la pub ? C’est totalement impossible pour la majorité des nouveaux arrivants. En menant une campagne de financement participatif ? Cela restera confiné à une minorité de clients.

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Connaissez vous des marques comme Aqara ou Yeelight ? Peut être si vous êtes technophile mais a priori si vous avez déjà entendu parler de Xiaomi vous n’avez pas forcément entendu parler de ces deux autres. Et pourtant…

Ces marques ont un point commun. Il s’agit de sociétés ayant des brevets propres, un savoir faire technique et des compétences uniques. Aqara conçoit des éléments domotiques et Yeelight des éclairages LED. Pour qu’un de ceux là s’implante durablement à l’échelle mondiale, il faudrait des années et une considérable masse d’argent à investir en publicité. Fort de ces arguments, Xiaomi se pose alors en alternative. La marque investit des capitaux dans ces sociétés et leur permet de travailler sur leurs produits. Elle les décharge du design des engins en profitant de l’occasion pour mieux les intégrer à ses propres gammes. Unifiant ainsi l’aspect et l’expérience de l’ensemble de son offre et apportant la petite touche de polissage nécessaire pour passer d’un bon produit à une solution vraiment séduisante. La marque ne s’est d’ailleurs pas privée de détailler les très nombreux prix de design qu’elle a su conquérir à travers le globe au fil des ans. Pas plus qu’elle n’a oublié d’indiquer les 23000 brevets déposés jusqu’à aujourd’hui dont la moitié à l’international. Cerise sur le gâteau pour un partenaire comme Aqra ou Yeelight, Xiaomi propose en plus d’avancer les fonds nécessaires à la production des produits. Le constructeur offre ainsi un énorme poumon économique à des entités qui seraient confinées à un marché beaucoup plus limité autrement.

Imaginez un constructeur de lampes LED qui reçoit la visite d’un partenaire pareil. Il passe instantanément d’un rôle de fabricant local à un rôle de développeur de nouveaux dispositifs, se débarrasse de toutes les contraintes de commercialisation comme de production et hérite d’une marque prestigieuse au passage. C’est l’équivalent planétaire du petit producteur qui signe un contrat de distribution avec une enseigne nationale. On change totalement de braquet.

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Casques, domotique, cuisine, audio, vidéo, photo, jouets, mobilier… La galaxie Xiaomi est énorme

Et ce scénario de se répéter non pas une fois ou deux pour l’expérience mais à des dizaines et des dizaines de reprises, faisant de la marque le distributeur d’une véritable galaxie de produits en tous genres.

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C’est pour cela que des engins au rapport qualité prix très efficaces débarquent sous la marque Xiaomi : La fameuse trottinette M365, par exemple, a été conçue par Ninebot. Société spécialisée dans les véhicules électriques de ce type et qui a racheté Segway. Xiaomi a injecté de l’argent dans Ninebot et profite de son expertise pour commercialiser sa trottinette avec son propre design à un tarif largement inférieur aux offres concurrentes. Désormais proposée officiellement à 349.90€ en France, elle est souvent deux fois moins chère que les produits équivalents vendus jusqu’alors. Même si de nombreux produits concurrents étaient tout simplement des trottinettes chinoises rebadgées…

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2.46 milliards de Yuans de Chiffre d’Affaire le 11/11/2017 pour Xiaomi; soit 266 millions d’euros en 24 heures

Un marché local colossal et une offre directe.

L’autre point clé de l’offre de la marque c’est son poumon local. Les marchés chinois et indien notamment. Quand Xiaomi lance un nouveau produit sur place, elle n’en fabrique pas des milliers de pièces pour sa sortie mais plutôt des millions. A certaines dates particulières comme le jour de la fête des célibataires en Chine, ce sont plus d’un million de smartphones de la marque qui sont écoulés en 24 heures. Les smartphones moyen de gamme comme le Redmi Note 5 se vendent par millions en asie et en Inde où le constructeur est également devenu un véritable phénomène. Il arrive également assez souvent que le constructeur annonce des précommande de 5, 10 ou même 15 millions de pièces avant même la sortie du produit

Cette production de masse a un véritable impact sur les prix. Monopoliser une usine pour produire chaque semaine des centaines de milliers de machines pendant de longues périodes permet de tirer les prix d’achats des composants et des matières premières au plus bas. Cela offre également la possibilité de rentabiliser au maximum les designs et la Recherche et développement des engins mais également les lignes de production. Cela augmente l’intérêt d’une mécanisation la plus complète possible de la chaîne. Quand on va fabriquer plusieurs millions de produits identiques, cela vaut évidemment le coup de programmer quelques robots à la tâche. Autant d’éléments qui améliorent la rentabilité de la marque sans augmenter le prix des produits.

Xiaomi profite également d’une distribution directe. Il ne passe pas par un importateur ou un grossiste qui va prendre son inévitable commission au passage. La marque va fournir en direct les enseignes partenaires et proposer elle même ses produits. Et le tarif est donc à prendre ou a laisser. Si les partenaires ne sont pas satisfaits par l’offre et le prix public proposé… tant pis. La marque peut se passer d’eux.

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Xiaomi et l’innovation pour tous

A bien écouter le discours de Xiaomi, on entend presque un discours politique socialiste. Le géant Chinois annonce de « L’innovation pour tous » et promet des produits accessibles au plus grand nombre. Une vision assez humble qui se traduit par de nombreux aspects. Quand des concurrents invitent de vieilles stars sur le retour aux conférences de presse, Xiaomi invite ses fans. La marque semble vouloir démocratiser au maximum des produits technologiques et certains coup d’éclats en ce sens ont clairement laissés leur trace. Les bracelets connectés Mi Band par exemple, vendus trois fois moins chers que les produits concurrents entrée de gamme se sont vendus par millions. La trottinette M365 et certains smartphones apportant des technologies haut de gamme au marché ont réussi l’exploit d’être importés sur les cinq continents. Xiaomi s’est fait un véritable plaisir, on sentait en tout cas les intervenants du constructeur jubiler, en comparant les prix et les caractéristiques des produits concurrents face aux leurs. Un exemple ? Le futur chargeur sans fil à la norme Qi de la marque annoncé avec son nouveau Mi MIX 2S devrait être vendu 19.90€ quand des produits équivalents actuellement sur le marché sont souvent vendus au dessus de 50€…

Plus surprenant encore, Xiaomi d’annoncer que son objectif de marge pour 2018 serait de 5% seulement. Un chiffre au delà duquel la marque « redistribuerait » les bénéfices à ses clients ? Communiste Xiaomi ? Pas du tout. D’abord cette idée de 5% de marge est un objectif particulièrement simple à atteindre. Il suffit de réinjecter quelques capitaux dans son propre business pour retomber sur ses pattes. Prendre une nouvelle participation dans une société externe, augmenter sa publicité ou les salaires via une prime et l’éventuel petit pourcentage de marge en « trop » sera vite oublié.

Quelle stratégie derrière ce discours de partage alors ? D’abord cela continue de mettre en valeur la proximité de la marque avec son public. Une recette qui se traduit par son slogan mondial « Just for fans » et qui a bien fonctionné jusqu’alors. Cette idée du partage technologique permet également un autre tour de passe passe pour le constructeur qui a plusieurs casquettes.

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Son ambition ne se limite pas à une approche de vendeur de matériel mais se tourne également vers d’autres services. Avec un écosystème de produits connectés, des smartphones à la centrale domotique en passant par les balances et autres bracelets sportifs, le monde de Xiaomi est également un univers de données. Des données qui, on le sait, ont une valeur marchande. Le constructeur ne tardera pas à faire fructifier ce trésor d’une manière ou d’une autre.

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Cela passe aussi déjà, en Asie, par des partenariats avec d’autres fournisseurs de services. Miui, la surcouche logicielle de Xiaomi sur ses smartphones sert de véritable passerelle pour des services de divertissement : Films, séries, animes ou jeux. Xiaomi est également un vecteur de cette industrie culturelle qui est très rentable. Enfin, Xiaomi propose des services de paiement local, des services bancaires et des fonctions d’hébergement de données. Autant de petits « à côté » qui participent au bon fonctionnement financier de la marque.

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Xiaomi reste peu gourmand

Le principal point fort de ce nouveau venu sur le marché français est son ascétisme. La marque n’est pas aussi gourmande que de nombreux concurrents. Elle fait également le choix simple de se reposer sur une communauté. Moins de pub, plus de fans. Des « experts » qui vont jouer le rôle de guides auprès du grand public et un effet boule de neige sur le marché. Moins d’argent dépensé en affichages géants, en publicité télé ou en partenariats avec des stars du show-biz mais un investissement plus efficace directement dans les produits proposés.

Ce déploiement à l’international ne coûtera au final pas cher à la marque. Elle trouvera de nombreux nouveaux clients et si je doute que sa boutique Parisienne soit rentable un jour1, il va sans dire qu’elle aura une influence sur le reste du marché.

Xiaomi a pâti, ces dernières années, d’une politique jugée comme trop axée sur une distribution 100% en ligne. Des analystes critiquaient également son manque d’ouverture à l’international. Des éléments jugés problématiques par de nombreux investisseurs. Avec ce déploiement européen depuis un an maintenant et cette nouvelle arrivée en France, la marque montre qu’elle sait corriger le tir.

Je vous avais prévenu, Xiaomi est un très bon élève. Un élève qui risque de faire rapidement de l’ombre à de nombreux camarades de jeu.

Xiaomi en France : Quels matériels et quelle distribution ?

Notes :

  1. Un autre billet va suivre pour parler de la boutique plus en détail

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106 commentaires sur ce sujet.
  • 23 mai 2018 - 16 h 48 min

    @ Pierre :
    Juste félicitation pour le travail fourni qui reflète (chut fallait pas le dire !) ton engouement pour les produits et le business modèle de la marque.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 16 h 55 min

    Xiaomi est le Meilleur !!!
    Mais il faut reconnaître que la majorité
    de leurs concurrents sont soi mauvais, soi trop cher…
    Je ne leur connais pas d’équivalent sur le marché,
    Xiaomi risque vraiment de tout balayer,
    probablement même dans le vélo électrique…
    C’est vraiment incroyable, mais logique
    vaincre par le Meilleur rapport Qualité/Prix…

    Je penses à Apple, Samsung, Google, Amazon…
    qui sont entrain de se faire remonter les bretelles !!!

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 04 min

    Perso j’ai commandé un redmi note 5

    L’entrée de xiaomi sur le marché francais a été bien réalisé, il manque juste certains produits (mais ils vont arriver dans pas longtemps je pense, pour le mi band vu que la conference arrive, le mi band 3 devrait y etre)

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 11 min

    Excellent article, merci. (J’allais dire « Comme d’hab' »)

    Question (peut-être bête..): Du coup, garantie « Nationale », ou « Internationale ». Cad, les produits achetés en Import pourront-ils aller en garantie ?

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 14 min

    @OuiDocteurBob: Je ne pense pas. J’y reviens sur la partie boutique.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 16 min

    Numérama avait esquissé un semblant d’article dans le même sens que toi, mais là tu pousses le bouchon encore plus loin et de manière bien plus détaillées Pierre :-)

    Les marques établies dans nos contrées, petites et grandes, on vraiment du soucis à se faire. Déjà, les Wiko, Echo, Logicom et autres du même acabit vont se faire laminer en quelques semaines, pour peu que Xiaomi arrive à fournir la demande ! Les marques plus renommées n’auront guère qu’un léger sursit de quelques mois pour réagir.

    Une chose est sûre, dans 5 semaines débutent les soldes…. Il va probablement y avoir du déstockage massif de smartphones divers, poussifs et mal finis (vendus à prix d’or aujourd’hui, et qui n’auront plus aucune valeur demain face aux « premier prix » de Xiaomi !).

    Pour ma part, j’ai hâte d’en voir de visu dans les linéaires pour me faire une idée de l’aspect qualitatif des petites bêtes. Dans l’immédiat, je recherche plutôt un truc équivalent (en plus moderne) de ma tablette Galaxy Note 8.0 ; j’aurais bien tenté la MiPad 3 mais elle est introuvable en stock (encore moins en France) et il semblerait qu’une MiPad 4 serait dans les cartons.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 16 min

    Bonjour, une tite bourse de rien du tout, les points vers ne correspondent pas à des appareils sous miui mais à un appareil connecté de Xiaomi.
    Mi bandes, gateway , téléphone, caméra et autres joyeusetés.

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  • 23 mai 2018 - 17 h 18 min

    Sans parler de la vie privée, on entend souvent en bruit de couloir que les constructeurs/fabricants chinois utilisent leurs appareils pour « espionner » (affaires récentes aux USA de doutes et d’interdiction de vente de routeurs, non ?), ce qui, en comparaison de l’aspiration des données par Google/Apple me fait rigoler.
    Et là personne ne ressort ça ? Etrange.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 19 min

    @Yanael: Nope. Deux cartes ont été présentées. La première les machines sous MIUI. La seconde les machines connectées comme tu le précise. Celle là correspond bien aux appareils sous MIUI.

    @Mxte29Fr: La production de la MiPad3 s’est arrêtée oui, et c’est bien dommage elle est excellente. Et cela manque sur le marché une bonne tablette de ce gabarit.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 22 min

    @Gilles: « Des données qui, on le sait, ont une valeur marchande. Le constructeur ne tardera pas a faire fructifier ce trésor d’une manière ou d’une autre. » après je n’ai ni preuve ni éléments pour accuser qui que ce soit. Je signe mes billets ne tiens pas un site conspi et donc je reste prudent sur les usages supposés de ces données.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 22 min

    Le meilleur article sur Xiaomi que j’aie lu, site US inclus. Bravo et merci Pierre.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 27 min

    Bonjour à tous,
    est-ce que la boutique est déjà ouverte ? Où est-elle ?

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 31 min
  • 23 mai 2018 - 17 h 34 min

    je confirme. :)
    J’ai commande un smartphone Xiaomi a 180 euros grace aux bon plans de Pierre pour remplacer un iphone 5c vieillissant et je ne regrette pas d’avoir quitte la pomme et ses smartphones a 500 euros.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 36 min

    Justement sur les points verts, la France n’est pas si éclairée que cela comparé à la belgique, pays bas et surtout à l’allemagne, là c’est juste monstrueux. Alors il y a bien une histoire de densité de population, mais tout de même. La différence est frappante, alors qu’il n’y a pas encore de boutique dans ces coins là, sauf cracovie.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 17 h 39 min
  • 23 mai 2018 - 17 h 41 min

    @sourioplafond: Il y a seulement 10 ans, un pareil déploiement pour une marque chinoise non distribuée en France aurait été impossible. Après libre à toi de voir cette image comme un verre à moitié vide ou comme un verre à moitié plein. Moi je trouve qu’arriver a pénétrer le marché ainsi, sans support direct, c’est un phénomène plus qu’intéressant.

    Compare le à d’autres marques comme Nubia, Gionee, coolpad, LeEco, Oppo en France…

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 18 h 00 min

    Superbe article. J’ai voulu me rendre à la boutique hier à l’ouverture pour comparer avec celle que j’ai vu à Shanghai mais impossible la queue y était impressionnante sous la pluie, je ne m’attendais pas à un tel engouement « à la Apple » . J’y passerai ce weekend et pourquoi pas refaire le plein de powerbank et d’accessoires en tout genre comme les écouteurs à reduction de bruit. Le projecteur à faible distance m’intéresse aussi.

    Je ne paye pas mes smartphones (hors iPhone), j’ai la chance d’avoir accès à tous les produits chez Samsung, Sony, LG, Huawei (là je jongle entre un S9+ , un P20 Pro et d’autres smartphones pas encore lancés ;) ) mais si je devais acheter un smartphone avec mes sous, je prendrais un Xiaomi. D’ailleurs ce matin, on me demande conseil pour l’achat de Huawei P10 Lite, j’ai orienté l’achat vers le Redmi Note 5 qui je pense répond aujourd’hui à la majeur partie des besoins du marché en ne sacrifiant rien sur l’expérience utilisateur pour un prix ridiculement bas.

    Répondre
  • jc
    23 mai 2018 - 18 h 10 min

    Xiaomi = Huawei = dumping technologique chinois. faut aussi y penser.
    pas demain que l Europe reviendra dans la téléphonie, c est vraiment vraiment triste…
    Tres bon article comme toujours.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 18 h 23 min

    @jc: Ca veut dire quoi dumping technologique ?

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 18 h 25 min

    @sourioplafond:
    Niveau domotique par exemple, les pays-bas en sont bien plus friands que nous et une plateforme libre nommée Domoticz y a d’ailleurs ses origines.
    Maintenant, autant pour un téléphone ou un laptop (azerty à venir? Franciser le discours c’est bien, les claviers c’est mieux!) bien foutu a prix convenable je me poserais la question d’être client chez eux… autant des trucs destinés à tourner 24/7 dans mon intérieur, je ne suis client d’aucune solution devant sortir à l’extérieur pour être fonctionnelle. A la fois pour des questions de vie privée et que cela fonctionne encore si mon FAI a des vapeurs.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 18 h 30 min

    L’IPO de Xiaomi à HK vous en pensez quoi?

    Je réside à HK et ça m’est accessible, mais ma crainte principale se trouve dans la protection des données personnelles, chose qui n’existe pas ou peu avec les smartphones d’Asie, et cela va de même pour Xiaomi je pense. Un scandale sur les données personnelles et hop, Xiaomi peut perdre la cote en Europe (et surtout en Allemagne, là où les points verts sont les plus présents sur une des photo de l’article). Je vois ça comme une belle épée de Damoclès plannant au dessus de Xiaomi Europe

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 18 h 34 min

    Un grand espoir de voir des video-projecteurs à focale ultra-courte à bas prix bientôt…

    Répondre
  • Koa
    23 mai 2018 - 18 h 43 min

    Mince, entre ton engouement pour les produits de la marques dont j’ai bénéficié grâce à tes bons plans et mon retour d’expérience (et celui de mes amis à qui j’ai véritablement vendu les produits), j’ai l’impression de devenir un fanboy !
    Merci Pierre, et tant que leurs produits continuent de valoir le coup, continue tes publications tests ! :)

    Répondre
  • Dan
    23 mai 2018 - 18 h 55 min
  • 23 mai 2018 - 19 h 00 min

    «Acheter du Xiaomi en France n’a jamais été impossible et la marque le signale d’ailleurs en présentant une carte des machines activées en Europe ou l’hexagone brille de mille feux.»

    Et c’est rien comparé à l’Allemagne.

    Répondre
  • jc
    23 mai 2018 - 19 h 47 min

    @Obarthelemy:

    l’etat chinois subventionne largement ces fabricants. objectif casser la concurrence. c est de la vente a perte déguisée a échelle mondiale.
    ils vont un jour débouler avec les bagnoles, tu auras une Espace au prix d’une logan…ca va piquer !

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  • 23 mai 2018 - 19 h 48 min

    Merci Pierre pour cet article qui fait plaisir à lire, pour un fan de longue date des produits Xiaomi.

    Le produit dont je rêve depuis un bon moment et qui tarde à venir, serai un drône genre Mavic Air ou Mavic Pro, à la sauce Xiaomi.

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  • 23 mai 2018 - 19 h 54 min

    J’achète Xiaomi depuis des années !
    Jamais déçu de mes achats … Tous les produits sont de bonne qualité même les moins cher … (Mon répétiteur wifi acheté 2€ il a envoyé à la retraite un netgear bas de gamme à 30€)

    Maintenant que le frein de l’importation n’est plus la , j’espère qu’ils vont avoir du succès !

    En espérant que ça donne à réfléchir aux autres constructeurs !

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  • 23 mai 2018 - 19 h 54 min

    @jc: Tu as une source ?

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  • 23 mai 2018 - 20 h 01 min

    @Sopilou: bas prix, non mais en français, dispo et AVEC sav et garantie, YES !!!
    c’est le modèle que j’attends le plus (avec l’auto-cuiseur de riz, la bouilloire, l’aspi robot quand le mien sera dead, et plein de petit truc etc etc)

    @Pierre Lecourt: MERKI !!!
    c’était l’article que j’attendais sur l’ouverture (je m’en doutais un peu en même temps)

    comme xiaomi, complet, propre et bien finit

    parfait
    st cloud l’égyptien !
    (et tant pis pour la pluie de @@@@@)

    CLIENT XIAOMI DEPUIS LE REDMI 1S

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  • 23 mai 2018 - 20 h 03 min

    Bel Article Pierre.
    Pour ma part, un truc hyper important: je vais pouvoir récupérer la TVA !!!

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  • Dan
    23 mai 2018 - 20 h 32 min

    @jc:
    Je ne pense pas que le terme « dumping technologique » soit approprié, mais par contre « dumping » tout court oui, c’est évident.
    Le « dumping technologique » c’est autre chose, c’est quand par exemple une entreprise délocalise son industrie polluante dans un pays où les réglementations en matière d’écologie sont moins contraignantes. De cette façon elle ne met pas en oeuvre les technologies écologiques adéquates dans son pays d’origine.

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  • 23 mai 2018 - 20 h 42 min

    @Pierre Lecourt:
    @jc : En soi-même,ce n’est pas une surprise quand on connais la mentalité Asiatique Chinoise…
    hors du Communisme, point de salut et c’est aussi complètement valable pour les entreprises Chinoises,
    elles sont complètement au service de l’État Chinois !
    Il y a un dumping, qui permet justement d’assimiler les technologies,
    mais aussi l’économie au niveau mondial…

    Il y a un impérialisme Chinois comme il y a un impérialisme Américain !
    Les Chinois ‘jouent’ le dumping sur les prix et ils ne peuvent être vaincu,
    c’est une question de coûts asymptotes, sans parler du protectionnisme Chinois…

    Alors que les Américains et les Européens jouent la planche à billets,
    mais cette stratégie va bientôt montrer ces limites…
    car c’est une forme de vaste escroquerie économique au niveau mondial !

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 20 h 48 min

    Euh, quand le gouvernement Chinois subventionne uns société, genre China Post, elle ne s’en cache pas. Hors rien ne dis qu’elle le fait pour Xiaomi. Alors les « on dit » ou « c’est connu que » je m’en méfie. Que le gouvernement Chinois subventionne les matières premières c’est un fait. Comme nous on subventionne nos entreprises au niveau des emplois…

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 20 h 59 min

    SYMPA comme annonce .
    Reste que le produit qui m’intéresse chez EUX ,c’est un portable avec clavier AZERTY et Windows Français .
    Ceci dit si le 13 pouces est entre 450 et 600 ,je le prends même avec un QWERTY UK .

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 21 h 11 min

    @Pierre Lecourt:
    Rappelle-Toi l’article sur l’Orange Pi :
    https://www.minimachines.net/a-la-une/orange-pi-steven-zhao-52858

    La recette Chinoise.
    – Aujourd’hui toutes les cartes Orange Pi sont vendues au tarif BOM (Bills Of Material),
    ce qui veut dire à prix coutant !

    -Est-ce que cela signifie que le coût des ingénieurs, des locaux, du matériel de développement, du design et tout cela… Ce n’est pas impacté dans le tarif d’une carte ?

    -C’est bien cela.

    -Mais comment est-ce possible ?

    -Nous bénéficions de subventions du gouvernement.

    Et voilà une affirmation qui coupe le souffle. Orange Pi est une société privée dans un système de dumping d’état. C’est ce que l’on peut en dire d’un point de vue occidental, des accords internationaux et de tout le montage conceptuel destiné à protéger les grands industriels bien établis.

    Le plan à 3 ans est de vendre dix fois plus d’Orange Pi que de Raspberry : la cible est clairement identifiée !

    Lorsque l’on dispose du gouvernement chinois comme principal sponsor, toutes les ambitions sont permises !

    La volonté du Gouvernement Chinois est d’asseoir les positions de la Chine sur la concurrence mondiale,
    et pour cela, tous les moyens sont bons !!!

    Je dirais que cet article sur Orange Pi était très claire en terme de guerre économique,
    alors que ce n’est qu’un exemple parmi d’autres !

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 21 h 12 min

    Sans vouloir faire le fanboy, sur la partie que je connais un peu, la domotique, deux remarques.
    L’applicatif est soigné, par rapport à des tas de « chinoiseries » ou la partie logicielle est bâclée avec un copier-coller de SDK, on voit bien qu’il y a des vrai développeurs qui sont payés pour coder. Cela n’est pas toujours immédiatement apparent à cause d’une localisation souvent partielle (des bouts d’IHM en mandarin cela fait désordre). Mais ce n’est pas parce que les devs sont mal faits juste que la localisation n’était pas (on peut supposer que cela va changer) et de loin leur priorité. Par contre, ce qui choque, c’est l’opacité des devs, pas de what’s news détaillé, bien sur il y a la barrière linguistique, mais même avec Googgle translate nada. Et quand il s’agit de piloter une centrale domotique c’est gênant.
    Autre point, la sécurité. Il commence à sortir des audits de sécurité, et les gars qui les font sont étonnés : les devs de Xiaomi font tout comme il faut, encryptage, non réutilisation de clé ou de comptes. Ceux qui se sont attaqués à l’aspirateur ont tout juste réussi à installer un firmware trafiqué en éventrant la bestiole et en court-cercuitant le proc avec du papier alu pour le faire passer en factory mode!
    Bien sur je parle de sécurité, pas de confidentialité : votre voisin ne peut pas prendre le contrôle de votre aspirateur, mais Xiaomi connaît tout de la topographie de votre appart.

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  • yv
    23 mai 2018 - 21 h 25 min

    Merci pour cet article intéressant sur les Xiaominimachines.

    Répondre
  • jc
    23 mai 2018 - 21 h 25 min

    @Pierre Lecourt:
    C est tout de meme etrange qu une societé qui n a meme pas 8 ans soit deja si puissante !
    Nos amis chinois ne sont pas des Bisounours, le « régime » a des rêves de conquête, physique technique et intellectuel.
    ils sont passés maitre dans la manipulation a grande echelle, youtubers et autres sites d’info proposant des coupons discount sur Gearbeast, meme minimachines et ses incrédules lecteurs sont tombés dans le panneau !
    Ne soyons pas naif.
    pour les sources ca doit se trouver sur Qwant :)
    Heureusement il nous reste le pinard pour oublier nokia ericsson siemens ou alcatel.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 21 h 32 min

    Et des hotesse qui ne servent à rien.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 21 h 32 min

    L’immense majorité de l’electronique est déjà fabriquée en Asie du Sud est ou en chine. Je ne vois pas trop ce que ça va changer du coup. La différence est ailleurs… je ne pense pas que Xiaomi ait la nécessité de devoir avoir une croissance ou une marge à 2 chiffres pour satisfaire les investisseurs ou les fonds de pension…
    c’est sûr que pour les boites qui margent à fond tout en ne faisant que du design, elle vont. le sentir passer, à fortiori si elles se contentent de faire du rebadgeage.
    Ça oblige clairement les concurrents à inventer plutôt que de se contenter de copier. Et ça marche encore pour des boites françaises comme Seb qui arrivent à sortir des produits rentables, fabriqués en france… et innovants.
    Bref, c’est comme l’arrivée de free, ça ne peut que donner un coup de frais.

    Mais du coup Pierre, les bonnes affaires vont prendre un coup dans l’aile ! Qui ira acheter du Xiaomi en chine maintenant :)

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 21 h 49 min

    Merci Pierre,
    La lecture d’articles sur d’autres blogs ou sites m’a laissé sur ma faim.
    J’ai dévoré le tien avec un immense plaisir et avidité.
    J’apprécie cette analyse très fine (comme souvent), pertinente et captivante de l’approche de Xiaomi.
    Perso j’ai suivi tes bons plans pour débuter en domotique/éclairage avec les composants Xiaomi.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 22 h 09 min

    @JeanD: Quel est le rapport entre Xiaomi et Orange Pi ? Si les acteurs comme Orange pi le disent clairement c’est que l’état ne s’en cache pas. Pourquoi s’en cacherait t-il pour Xiaomi ? Si l’état subventionne Xiaomi alors il subventionne également Lenovo, Acer, Asus, Oppo, LeEco, ZTE, Huawei et compagnie ? Si c’était le cas les concurrents US/Coréens et autres ne feraient pas la moindre protestation ?

    @jc: « pour les sources ca doit se trouver sur Qwant :) » sur Qwant je peux trouver des preuves que la terre est plate ou des informations a propos de la mémoire de l’eau… Je vois pas ce qui te permet de dire que les lecteurs de minimachines sont crédules ou incrédidules ni même de quel panneau tu parles ? Cela ressemble plus à un discours de pilier de bistrot qu’à des arguments censés si tu veux mon avis.

    Encore une fois c’est facile de commenter un billet avec un pseudo sans preuves ni même la moindre info viable. Mais je ne peux pas me permettre ce jeu là. Pas plus que vous n’accepteriez qu’un voisin anonyme écrive sans preuve que vous ne payez pas vos impôts locaux en le placardant dans toute la ville parce que vous avez de arrangements avec la mairie. Etayez votre discours avec des arguments, des faits, des preuves autres que « bisounours » et vous aurez un vrai scoop. en attendant…

    @Blotza: C’est clair, ca va faire mal à mes finances mais c’est le jeu. Je peux pas lutter contre. Autant l’accepter.

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  • 23 mai 2018 - 22 h 32 min

    Merci Pierre pour cet article.
    La question que je me pose quand même est, vont-ils françiser les applications comme mi home. Il serait intéressant de pouvoir se localiser en France avec ma M365 et non en Mailand China.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 22 h 35 min

    Bravo Pierre. Super article ! super boulot comme d’habitude !!

    Pareil équipé xiaomi telephone, aspirateur, montre GPS, etc …

    C’est vraiment du très bon matos.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 22 h 45 min

    @Pierre Lecourt:
    La colossale dette Chinoise (publique et privée) dépasse 250% du PIB, ce qui est énorme
    pour un pays aussi gigantesque que la Chine !

    Il y a énormément d’entreprises ‘zombies’ en Chine, ne survivant que grâce
    aux subventions et crédits ! Et il y a plus de 150.000 entreprises d’État…

    Les prêts gouvernementaux à certaines entreprises Chinoises pourraient être assimilés
    des formes de subventions déguisées, car rien ne dit que ces prêts seront remboursés !

    Il faut regarder la Chine non pas avec une mentalité Occidentale,
    mais avec une mentalité Chinoise, et là ça change TOUT…
    J’ai vécu en Asie et c’est vraiment autre chose…
    Les Chinois au niveau stratégique ne jouent pas aux échecs,
    mais au jeu de Go, pour eux, le temps n’a pas d’importance…
    pourvu qu’ils placent leurs pions et prennent le contrôle !

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 22 h 47 min

    @jc
    C’est tout de même étrange qu’un vendeur d’ordis et de baladeurs de second rang soit devenu en à peine 10 ans un leader hégémonique des smartphones. Nokia aurait pu dire Apple m’a tué.
    Xiaomi reprend les principes capitalistes des occidentaux, les associe avec la gigantesque capacité de production chinoise (ce qu’on pense de la Chine de son régime politique n’y changera rien).
    L’attitude chinoise d’aujourd’hui est celle d’une culture 3 fois millénaire (Chine=empire du milieu= centre de tout), qui émerge après 150 ans d’éclipse et d’hégémonie occidentale.

    Je suis un fidèle lecteur de minimachines et sûrement pas un incrédule ni un naïf.
    Il est inutile de crier au complot, débattre suppose d’être factuel et d’argumenter honnêtement ; Pas de FUD, cites tes sources.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 23 h 07 min

    @JeanD: Dettes publiques :
    Française 96.5% du PIB en 2016
    Italienne : 132% du PIB en 2016
    Grèce 180% du PIB en 2016
    US : 106% du PIB en 2016
    Japon : 250% en 2016

    Est ce cela veut dire que tous ces pays sont remplis d’entreprises zombies financées par les gouvernements ? A en juger par les événements sociaux en ce moment j’ai bien l’impression que les états ont plutôt tendance a se désengager de tout financement au profit du privé.

    Est-ce que Xiaomi est une entreprise d’état ou une entreprise privée ? Avez vous des preuves d’un quelconque financement d’état de la marque ? Tu devrais savoir que l’Etat chinois combat ces entreprises « zombies » comme tu dis et que leur statut change pour du 100% privé ces dernières années. Il est d’ailleurs intéressant de voir que ces entreprises nationales d’état sont renflouées économiquement par les nouveaux acteurs 100% privés comme Alibaba ou … Xiaomi !

    Ce portrait des entreprises d’Etat que tu dresses correspond à des sociétés plus locales, des usines de province. Mais il ne s’agit pas des géants comme Xiaomi, Tencent, JD ou Lenovo… plutôt d’entreprises de plus petit calibre qui ne jouent que sur le marché intérieur. C’est ce que je dis plus haut en parlant des subventions de matière première. L’état subventionne l’acier eu niveau local en finançant a perte des aciéries par exemple. cela permet de conserver un bon niveau d’emploi dans certaines province et sert l’ensemble de l’économie chinoise. Mais l’état qui injecte de l’argent dans une société comme Xiaomi pour qu’elle puisse revendre des smartphones ensuite ailleurs ? Cela me parait difficile. A la moindre trace d’un agissement de ce style et c’est le scénario ZTE pour la marque : Une fin de commercialisation aux US comme en europe ou une amende colossale.

    Répondre
  • 23 mai 2018 - 23 h 17 min

    @Pierre Lecourt: Merci Pierre, de cette info, de cet article et enfin de ce blog :)
    Faut que j’aille faire un tour, j’espère que c’est pas trop bondé !

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