Snapdragon W5 : Qualcomm promet 2 x plus pour 2 x moins

Le Snapdragon W5 est la nouvelle solution de Qualcomm à destination du Tech-a-porter. Un SoC sobre et efficace mais…

Le petit monde des montres connectées et autres bracelets sportifs a largement évolué ces dernières années avec des propositions désormais bien distinctes. Les Snapdragon W5 et W5+ de Qualcomm semblent être la solution rêvée pour l’une de ces deux voies.

Minimachines-07-2022

Les Snapdragon W5 et Snapdragon W5+ sont des puces à destination des objets les plus complexes de ce marché particulier. C’est à dire les montres et autres bracelets embarquant un système d’exploitation complet comme Android Wear. Gravés en 4 nanomètres, ils développent d’après leur créateur deux fois plus de performances que les Snapdragon  4100 et 4100+ que la marque a lancé en 2020. Mieux encore, ils seraient moitié moins gourmands que leur prédécesseurs !

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La puce embarque toujours quatre coeurs ARM Cortex-A53 mais la partie graphique est plus élaborée, beaucoup plus haute en fréquence également. Le coprocesseur Core M-55 tourne désormais à 250 MHz et pourra prendre en charge bien plus de choses en parallèle que le précédent Cortex-M0 à 50 MHz. Qualcomm a même ajouté une solution de machine learning Ethos-U55 pour dresser l’objet à son usage. Autre changement technique majeur, la prise en charge de mémoire vive LPDDR4-2133 quand le précédent circuit proposait de la LPDDR3-750 MHz. Cela permettra de piocher dans un catalogue désormais beaucoup plus vaste de composants.

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Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Qualcomm assure que les nouveaux venus améliorent beaucoup de postes. La prise en charge du Bluetooth 5.3 BLE par exemple, de fonctions d’hibernation ou de veille profonde. De quoi assurer des autonomies supérieures à la semaine en usage normal. 

Les puces embarquent désormais le circuit graphique Adreno 702 qui permet des affichages complexes et des animations. Qualcomm vante ses mérites pour assurer des animations sur les montres équipées de ses puces. Mais beaucoup d’autres choses sont présentes dans le petit SoC. Des capteurs pour les fonctions santé comme le suivi cardiaque, les mouvements et autres capteurs. Un module audio capable d’encoder et de décoder des signaux pour dicter des ordres ou passer des coups de fil à travers sa montre. Des possibilités d’intégration de capteurs photos avec jusqu’à 2 modules en 16 mégapixels. Et puis toute la clique des éléments classiques comme le NFC, les fonctions podomètre, GPS et autres.

Reste un petit problème. Si Qualcomm assure avoir des dizaines de designs de montres équipées de ces puces en préparation, cela reste un marché désormais minoritaire sur le segment. Les montres connectées sous Android Wear ne font plus recette et de nombreux fabricants ont basculé vers des solutions différentes. En particulier vers des puces RISC-V fabriquées sur mesures et beaucoup moins gourmandes en énergie. C’est le cas de Huami qui assure les productions de Xiaomi, par exemple. Les bracelets et montres Xiaomi offrent des autonomies plus importantes que leurs homologues sous Android Wear. Bien entendu, en contrepartie, ils ne peuvent pas embarquer les fonctionnalités des solutions Android. Il n’y a pas de dialogue entre la montre et le smartphone hormis des fonctions basiques de multimédia ou de déclenchement d’appareil photo. Les notifications sont évidemment bien remontées du smartphone vers ces système sous RISC-V. Une application propriétaire sur les smartphones fait le travail de traduction et de transmission des informations vers la montre ou le bracelet via Bluetooth.

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La Samsung Galaxy Watch 4

C’est le public qui choisira au final entre ces deux philosophies avec tout de même un gros handicap pour les solutions Android Wear et les nouveaux Qualcomm Snapdragon W5. Si les puces de la marque étaient plébiscitées avant l’apparition des alternatives RISC-V, elles sont désormais beaucoup plus rares sur le segment. Les sorties Android Wear ne sont plus aussi fréquentes qu’autrefois. Qualcomm lui même n’a que deux designs à présenter sur ses futures puces pour le moment : Pegatron et Compal, deux OEM qui fabriquent pour d’autres marques. Fini le temps où les fabricants les plus prestigieux de la planète se battaient pour proposer leurs montres connectées Android Wear. Beaucoup ont jeté l’éponge. Reste des fabricants moins connus  en Europe comme Mobvoi  qui prépare une TicWatch Pro 3 Ultra équipée de la puce.

En face, les solutions RISC-V sont certes moins performantes en terme de fonctionnalités mais proposent une meilleure autonomie, des notifications et des services de santé efficaces. Et cela pour une fraction du prix des modèles équipés de puces Qualcomm. Le Mi Band 7 de Xiaomi est vendu moins de 55€. Le Mi Band 6 est à moins de 40 et le Mi Band 5 est régulièrement visible à moins de 20€. La montre de base de la marque est à 70€… Les dernières montres Wear OS comme la Galaxy Watch 4 sont proposées entre 250 et 300€… Et n’embarquent plus forcément des puces Qualcomm.

J’ai désormais la nette impression que ceux qui veulent une montre design, complète et parfaitement calibrée pour des usages avec un smartphone se penchent du côté des Apple Watch. Que ceux qui cherchent avant tout un usage basique pratique et abordable sont attirés par des modèles loin d’Android Wear et que ce système a désormais bien du mal à trouver sa place entre les deux univers. 


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4 commentaires sur ce sujet.
  • 21 juillet 2022 - 8 h 11 min

    Salut Pierre, comme d’habitude : très bonne analyse et excellente conclusion que je partage totalement.

    Il faut également rajouter à cela le manque d’intérêt porté par Google à son système Wear OS, et ce, depuis des années maintenant !

    A cause de cet aveu de désamour, beaucoup de personnes se sont retrouvées (à mon image) avec un montre connectée, achetée à 300+ euros, utilisable à 50%…

    Je me rappelle, par exemple, que sur ma Huawei Watch, un bug apparu dans WearOS a fait que la dictée des SMS ne fonctionnait plus… et ça a duré plus d’un an (!!!) avant que Google ne veuille bien ENFIN sortir un patch…
    Idem : plusieurs mois sans pouvoir passer d’appel téléphonique depuis la montre.

    Donc forcément, ça n’aide pas non plus, quand le fabricant se désintéresse totalement de son OS…

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  • 31 juillet 2022 - 12 h 09 min

    Salut Pierre,
    Un message tardif mais j’ai une question sur ces montres basiques.
    Est-ce qu’il est possible de dicter ses messages (sms au moins) depuis ces montres ?
    C’est la raison principale pour laquelle je ne bascule pas sur ce type d’appareils.
    Je rêve d’une remplaçante à ma vieille Pebble mais je suis coincé à cause de ce « détail ».

    Merci

    Répondre
  • 31 juillet 2022 - 16 h 22 min

    @Lionel: Sur les solutions non Android Wear c’est impossible. Le dialogue se fait surtout du smartphone vers la montre et très peu dans le sens inverse.

    Répondre
  • 31 juillet 2022 - 19 h 36 min

    @Pierre Lecourt: Merci du retour.
    Du coup, je suis coincé sur les smartwatch à faible autonomie dont je n’utilise qu’une faible portion des capacités.
    Je ne comprends pas comment Pebble avait réussi ce tour de force d’une communication bidirectionnelle avec le téléphone.

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