Anandtech détaille une nouvelle gamme de SoC RISC-V SiFive-U8. Des solutions qui se positionnent sur un marché compliqué où règnent en maîtres deux architectures différentes avec d’un côté le x86 d’Intel et AMD et de l’autre ARM.
RISC-V est une technologie assez ancienne désormais mais qui n’a jamais eu les bonnes grâces des constructeurs pour les machines grand public. Il faut dire que si la solution est très souple et capable de choses impressionnante, elle bénéficie des efforts de moins d’acteurs et de moins de moyens que les propositions x86 et ARM. Ce qui s’explique par la plus faible performance de ses puces.
Aujourd’hui, SiFive annonce une nouvelle gamme de SoC RISC-V avec les SiFive-U8 qui devraient se positionner au niveau des puces ARM Cortex-A72 pour les plus performantes d’entre elles. Pour parvenir à ce résultat, SiFive utilise une technologie superscalaire et une architecture prédictive OoO (Out of Order). La marque annonce en particulier deux solutions avec le SiFive-U84 qui se positionne sur ce segment de performances avec un excellent rendement énergétique et un second modèle de SoC baptisé SiFive-U87 qui semble construit pour calcul vectoriel.
Le SiFive-U84 est un SoC gravé en 7 nanomètres qui offre plus de trois fois la performance du précédent SiFive-U74 gravé en 16 nanomètres. Il est plus rapide en fréquence et consomme également moins d’énergie. La marque annonce qu’il lui est possible de créer des puces combinant jusqu’à 9 coeurs fonctionnant ensemble ou indépendamment tout en mélangeant ses puces de séries U7 et U9 dans une combinaison très semblable à ce que propose ARM avec ses diverses technologies big.LITTLE. Même si on ne voit pas trop l’intérêt – mis à part un éventuel gain financier – a utiliser des coeurs U7 si ceux-ci sont plus gourmands en courant et moins performants.
La marque met en avant la très grande efficacité de son cheptel face à des solutions ARM. Face au Cortex-A72, le SiFive-U84 offrirait 1.5 fois plus de performance par watt tout en mettant en avant la miniaturisation de sa puce qui serait deux fois plus petite que celle d’ARM. Reste a savoir qui pourrait vraiment tirer parti de cette offre ? Des particuliers ne seront probablement pas très intéressé par un objet qui rivalise avec un Cortex-A72 qui commence déjà à tirer la langue sur certains usages grand public. SiFive proposera sans doute cette technologie à des professionnels pour des intégrations à très basse consommation mais également dans des solutions de calcul très spécialisées.
La grande force de l’offre SiFive est sans doute liée à sa plateforme RISC-V qui lui permet de construire pour ses clients des solutions véritablement sur mesures pour correspondre à diverses attentes de tailles, de performances et de consommation. Le tout dans une logique de licence que la société propose et qu’elle sait également intégrer depuis d’autres sources. SiFive propose par exemple diverses intégrations externe qu’elle peut intégrer à ses propres constructions. Solutions de sécurité, de programmation, d’IA, ou d’interfaces signées par Nvidia, Mobivell ou Rambus pour n’en citer que quelques unes.
La marque propose diverses cartes de développement destinées a prendre en main ses puces et a maîtriser la technologie RISC-V.
Source : Anandtech
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« Des particuliers ne seront probablement pas très intéressé par un objet qui rivalise avec un Cortex-A72 qui commence déjà à tirer la langue sur certains usages grand public »
Le Cortex A72 est toujours un des meilleurs ARM (le A57 aussi) mais comme aucun soc n’intègre de coeurs armv8 cadencés à 3 ou 4 ghz (ou même 4,5 ghz, on doit pouvoir le faire) qui consommeraient toujours très peu, les performances sont limitées quand vient la comparaison avec des ordinateurs x86.
RISC-V, tout comme PowerPC, sont des architectures malheureusement négligées et écrasées par la concurrence x86/ARM en ce qui concerne les marchés grands publics.
Pour des usages plus pro il en est autrement.
à suivre…
Il est sans doute un peu tôt pour savoir si RISC-V va être l’ISA open-source des processeurs de demain, mais en tout cas après le logiciel le matériel y arrivera c’est certain.
Le besoin de repartir sur des bases nouvelles est là dans l’industrie (le PowerPC littéralement tué par IBM, qui aurait dû l’ouvrir quand Apple a jeté l’éponge, y laisse un vide énorme). Sans même parler de la Chine que Trump a bien réveillé concernant l’importance d’en finir avec la dépendance technologique US.
Pour réussir, il faudra toutefois percer dans des domaines grands public. Le smartphone voir le PC de demain devront y passer, car c’est ces marchés qui tirent les investissements en micro-électronique. Tout ce qui néglige ce marché est voué à l’échec, avant même les processeurs: Le RapidIO c’etait joli, mais devenu injustifiable alors que le moindre périphérique ou switch PCIe coûte bien moins cher et est mieux debuggé par la masse des utilisateurs. Avant cela, côté réseau ATM était fort optimisé et intégrait nativement la qualité de service mais idem, le coût de composants fort bugués et d’administrateurs qualifiés pour l’optimiser faisait qu’il valait mieux aller vers de l’ethernet, même largement surdimensionné (pour éviter les pb de qualité de service!).
Il me semble que l’architecture RISC a son époque offrait une équivalence aux autres processeurs de marque INTEL ou AMD .
Je dois dire que je suis surpris qu’une recherche actuelle se base toujours sur plus de transistors ,de finesse de gravure alors que l’ordinateur du particulier n’est rarement exploité a plus de 10% .
C’est sur qu’une architecture plus ancienne et mieux gravée offrirait encore aujourd’hui du potentiel .
Imaginons nos AMIGA 1200/3000/4000 avec un vieux Power PC gravé a 14 nano et tournant a 1 Gihz voir 2 Ghz
#ptipaj : nous n’avons visiblement pas tous le même usage de nos machines.
Hello, les comparaisons sont intéressantes et j’espère voir un jour le RISC-V dans les rayons. En revanche, comment ont-ils testé ces applications/jeux, est-ce vraiment compatible ? Merci
Je suis assez surpris de voir qu’aujourd’hui tout semble a la fois basé sur la puissance de la machine alors qu’en fait nos utilisations et applications n’en demande pas forcément beaucoup .
Je suis d’accord qu’une machine dédiée a du traitement d’encodage vidéo ne réclame pas la puissance d’un PC a 500 euros.
Inversement la plus part de nos utilisations restent basiques et a part un GAMER je pense pas que nous ayons PC neuf a 1200 euros dans une pièce dédiée .
Il y a un marché pour pas mal de processeur ,reste que le coût d’un processeur est une chose et que c’est autant la carte mère et l’utilisation demandée qui reste a la fin .
Exemple on demande pas a un MAC d’avoir une carte graphique HD hyper chère car ,il y a peut de jeux moderne compatible MAC .
A l’inverse un joueur sur Android peut avoir besoin d’un ensemble offrant un bon graphisme et une certaine vitesse d’exécution .
Pour simplifier ,il est évident qu’un processeur Intel Atom peut faire tourné un téléphone sauf qu’il ne lui faut pas un WINDOWS Phone comme OS .
Idem pour LINUX qui évolue plus vers des machines puissantes que vers une gestions de processeurs de type ARM .
En pratique ,il existe beaucoup de possibilités mais exploitons nous les bonnes ?
J’ai souvenir d’une époque ou ayant répondu a un sondage de chez SONY concernant l’éventuel achat d’un MINIDISC ,j’avais précisé que ce type de produit ne m’intéressait pas car n’exploitant pas le format MP3 .
Je laisse les insultes reçut et le fait qu’étant utilisateurs j’avais pas spécialement l’esprit d’un concepteur de produit .
La Grande Histoire et le Marché a donnée raison a APPLE avec son lecteur qui prenait le MP3 .
Pour l’usage numérique de stockage de données ,le format MiniDisc a été abandonné ,imaginons ce produit utilisé de manière plus large ,il pourrait être encore utilisé sur les PC et autres appareils musicaux .
Ce format MiniDisc aurait remplacé la disquette et le CD-ROM ,après reste a voir la durée dans le temps mais un support magnétique est t’il moins durable qu’un support gravé ?
@ptitpaj: Un processeur intel atom même vieux fait tourner windows 10 sans soucis.
L’important (juste pour l’os en lui même je parle, je parle pas de faire tourner des jeux récents), c’est plus le stockage et la quantité de mémoire vive que le processeur tant que celui-ci a au moins 2 coeurs.
@eeegr:
Power PC n’est qu’un petit avatar de la surpuissante architecture RIOS/Power qui arrivera à sa version 10 en 2020
Ne t’inquiète pas, si le consortium (principalement IBM) voit l’occasion de le relancer (qui sait avec une ISA offrant l’émulation, voir le décodage en native des instruction RISC V), ne sois pa sinquiet, ils ne s’en priveront pas
@Bastien B:
Power est quand même en grosse perte de vitesse ces derniers temps par rapport à Intel sur le secteur des serveurs.
La vérité c’est que depuis une dizaine d’années sur le secteurs des CPU serveurs X86 est en train de prendre de plus en plus de place.
Power 9 avait quand même beaucoup de mal à être compétitif par rapport aux Xeon mis à part certains cas très précis.
De toute façon c’est assez simple de savoir si une architecture est en perte de vitesse: si c’est en train de devenir open source c’est que ce n’est plus une réussite commerciale.
C’est vrai pour Open Power, Open Sparc, RISC V…
@Alu:
Je vois qd même une grosse différence: depuis l’absorption de SUN par Oracle, ce dernier n’a pas mis un radis dans le développement, ni de solaris (ça se comprend, trop générique, pas de plus-value face à linux) ni du sparc64, et s’est contenté de tirer un max de dividendes de technos bankable comme Java
Sauf épisode loupé IBM a tj deux entité « microélectronique » distinctes mises régulièrement en compétition sur l’évolution du power (à moins qu’elles aient été fusionnées depuis, j’ai pu manquer qq épisodes)
Oui il y a perte de vitesse mais le tout intel, déjà annoncé à l’époque de l’Itanium ne s’est jamais vraiment concrétisé
Le X86-64 bénéficie d’un effet d’échelle et permet l’assemblage de solutions peu coûteuses et très performantes (surtout si AMD), mais il n’a pas la capacité de mise à l’échelle des solutions risc type ARM (ou peut être bientôt risc V), et ne bénéficiera jamais du niveau d’optimisation qu’offre certaines archi dédiées mainframe comme Power
Et pour être franc, j’ai une certaien affection pour cette archi car à l’instar d’O/S 2 c’est avant tout un vrai travail d’ingénieur à l’ancienne, c’est à dire en metant ce qui faut comme pognon sur la table avec comme mot d’ordre « développez moi un truc qui défouraille et fait la différence »
Le problème chez IBM c’est que si côté ingénierie ça développe des solutions innovantes, les architectes, stratèges et commerciaux n’ont jamais été doué pour les promouvoir dans un écosystème cohérent
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