Le DEC H-500 est né d’un petit souci pour la Digital Equipment Corporation. Lorsque vous vous appelez DEC et que vous vendez des machines à plusieurs centaines de milliers de dollars à quelques compagnies à travers le monde dans les années 60, vous avez un petit souci de main d’oeuvre. Des machines comme les PDP 8 existent déjà , elles fonctionnent, mais les sociétés à qui vous voulez les vendre n’ont pas de personnel pour les manipuler et en tirer des résultats.
Le DEC H-500 en action
Les ingénieurs qui sortaient alors de leur école avaient des connaissances poussées du mode de fonctionnement de ces engins mais elles étaient toutes théoriques et vu la demande qui commençait à exploser, cela posait quelques problèmes pour le futur de ces pionniers de l’informatique. L’idée de commercialiser le DEC H-500 naît de ce constat. Proposer un engin qui permet de piloter des circuits logiques, primitifs mais fonctionnels, avec des câbles et des boutons. Cela permettait surtout de comprendre le système et sa logique. On ne cherchait pas à calculer un résultat que l’on connait souvent déjà mais à voir si on arrive à programmer un engin qui va donner le résultat espéré. Comprendre sa logique et la manipuler facilement.
Les fonctions logiques de base
Se faire la main sur un système relativement simple ou l’on programme avec des câbles sur un tableau lisible avant de s’attaquer à des engins franchement plus monstrueux. Passer de fonctions logiques basiques comme AND, OR, XOR associées à des bascules vers des circuits qui vont en accumuler des centaines voir des milliers avec des composants analogiques intégrés dans des tubes… Passer de la maquette au réel. Du concret à beaucoup plus abstrait.
Le DEC H-500 original Photo imgur
Cela donne donc le DEC H-500, un caisson en bois avec des fonctions logiques que l’on peut câbler grâce à des prises jacks et les fameux boutons à bascule de l’époque. Un objet un poil encombrant mais bien moins qu’un DEC de l’époque. Et un poil moins cher également. Ces machines ont surtout été achetées par des institutions et des écoles pour former des ingénieurs en informatique mais certains particuliers ont également cédé. La curiosité, l’envie de comprendre a permis à certains de sauter le pas et d’acquérir un de ces engins à la fin des années 60 même si il ne risquaient pas forcément d’avoir la possibilité de piloter un ordinateur par la suite.
La reproduction de Michael Gardi
Michael Gardi propose non pas un plan, mais une véritable leçon technique, sur la réalisation d’un clone de ce DEC H-500 autour d’une carte Arduino Mega 2560. Il liste, étape par étape, les éléments nécessaires à la réalisation de son projet. De manière très détaillée et didactique. Il faut dire que ce n’est pas son premier guide dans le genre puisque, sous son pseudo Megardi, il a publié pas mal de choses par le passé : une magnifique réplique du Minivac 601, le Digi-Comp 1 qui n’est rien d’autre qu’un ordinateur mécanique à imprimer en 3D et plein d’autres choses encore.
Je vous passe les détails de cette création, tout est parfaitement expliqué par l’auteur sur la page Instructables de son projet. Il faudra faire preuve de compétences en électronique et en impression 3D. Le montage n’est pas si complexe et les pièces nécessaires n’ont rien de vraiment spécial. Un série de circuit intégrés SN74xx sont nécessaires à la reproduction des circuits logiques de l’objet. Ils se trouvent assez facilement en ligne. Mais, même si il est largement facilité par le guide, c’est un travail de longue, très longue haleine.
Le résultat obtenu est intéressant et permet de comprendre ou d’expliquer comment fonctionne la logique de base d’un ordinateur. Cela peut se faire avec d’autres solutions techniques, mais celle-ci à le mérite de partager une page d’histoire de l’informatique.
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Ah si j’avais eu ça au collège dans les années 74/76, je serais peut être devenu informaticien, à la place de cela on nous avait expliqué comment faire des trous dans des fiches cartonnés… ce qui était pour moi trop loin de startreck pour être vraiment attractif. Bon d’accord j’ai eu entre temps d’autres occasions de me rattraper mais la première impression est restée…j’ai bien rigolé quand j’ai croisé des lecteurs de cartes perforés dans mes premières années de salarié !
Sérieusement ce genre de matériel manquait vraiment à mon époque, j’ai vite assimilé les fonctions logiques mais ce n’était pas le cas de mes camarades de classe, la théorie c’est bien mais la pratique c’est mieux ! Mon fils qui quitte le collège n’a pas encore abordé le sujet, j’attends de pied ferme le coté pratique.