Le Razer Blade Stealth 13 passe au GeForce MX150

Le Razer Blade Stealth 13 était un ultraportable avec une jambe de bois. En visant les joueurs mais en ne proposant qu’un circuit graphique Intel lié à son processeur, il ne pouvait pas réellement se hisser au rang des performances qu’un Gamer patenté est en droit d’attendre. Les choses bougent quelque peu avec l’ajout d’un circuit graphique Nvidia GeForce MX150 même si ce n’est pas encore la solution qui va convenir à un mordu de jeu 3D. Disons que Razer a mis un pansement sur la jambe de bois… À moins que ? A moins que la performance globale soit finalement moins importante que le marketing pour ce type d’engin.

Le Razer Blade Stealth 13 est un engin impressionnant. Avec 1.28 Kg sur la balance et des dimensions très compactes de 30.46 cm de large pour 21 cm de profondeur et 1.48 cm d’épaisseur il est parmi les plus compacts des 13.3″ du marché. Réalisé dans une coque en aluminium usiné, il embarque un matériel plutôt haut de gamme qui évolue donc avec cette nouvelle version de la machine.

Le processeur embarqué reste un Intel Core i7-8565U avec un circuit graphique Intel UHD 620 déjà assez performant. Razer a décidé d’épauler cette puce avec une option Nvidia GeForce MX150 associée à 4 Go de mémoire vive GDDR5. Il ne s’agit certainement pas de la solution la plus impressionnante du catalogue de Nvidia et les performances de ce circuit ne seront pas très éloignées du circuit Intel en pratique.

On note au passage que Razer fait mention d’un MX150 25 watts, c’est-à-dire la référence la plus gourmande et la plus performante des deux circuits GeForce MX150 existant sur le marché. C’est la première fois que je vois un constructeur mentionner le fait que son MX150 est le plus puissant des deux.

Associé à ces deux puces, 16 Go de DDR3L soudés directement sur la carte mère en double canal. C’est beaucoup mieux que la première version UHD 620 de la machine qui se contentait de 8 Go de mémoire vive. Le stockage est confié à un SSD M.2 PCIe de 256 Go. 

Autre différence, l’apparition de plus d’options d’affichage avec des écrans qui gagnent en définition. L’option de base reste un FullHD classique IPS non-tactile et mat. Mais on pourra également opter pour un écran UltraHD tactile – et brillant – dans le même châssis. Razer insiste sur la qualité de l’écran, chaque machine qui sort de l’usine est ainsi calibrée individuellement pour un affichage 100 % sRGB. Les bordures d’écran sont également très fines et, évidemment, les angles très ouverts.

Ces changements auront une incidence sur le tarif du Razer Blade Stealth 13 puisque la version de base en FullHD et sans circuit Nvidia équipée de 8 Go de mémoire et 256 Go de stockage sera proposée à partir de 1499.99€ en France et 1400$ aux US. Les versions plus équipées avec 16 Go de mémoire et un GeForce MX150 seront proposées à 1600$ et enfin le modèle UltraHD avec 16Go de mémoire, une MX150 et un écran tactile sont annoncés à 1800$.

La connectique ne bouge pas  et on garde un engin assez bien équipé sur ce point : un port USB Type-C Thunderbolt 3.0, un second port USB type-C en USB 3.1, deux ports USB Type-A USB 3.1 et enfin un port casque/micro combiné jack 3.5mm. La machine abrite un dispositif de webcam 720p classique au-dessus de l’écran mais également un capteur infrarouge pour une identification biométrique via Windows Hello.

Le port Thunderbolt 3.0 est important puisqu’il permettra d’utiliser une solution d’affichage externe pour une expérience de jeu plus complète mais également pour piloter différents appareils et affichages. Le fait que le Thunderbolt 3.0 du Razer soit piloté par 4 lignes PCI Express est donc important et à prendre en compte.

Autre détail, si le modèle Intel UHD annonçait 13.3 heures d’autonomie, le modèle UltraHD et MX150 de 25 watts devrait avoir un impact sur l’endurance de la machine. Le passage d’un FullHD à un UltraHD est généralement assez gourmand mais c’est surtout la possibilité de pouvoir lancer plus de titres 3D qui devrait sabrer les capacités de la batterie. Avec un engin plus robuste pour lancer des titres plus variés et des capacités supérieures, le Razer Blade Stealth 13 sera logiquement plus sollicité et devrait faire tomber l’autonomie bien plus bas que le joli score de la machine de base.

Je suppose qu’avec cet engin Razer ne vise pas vraiment les joueur les plus acharnés, ou alors ceux qui ne veulent pas développer une scoliose trop rapide. Razer joue de sa marque et personne ne comprendrait  que le constructeur sorte un ultraportable calssique, sans les fonctions d’illumination RGB de son clavier rétro éclairé, sans son logo ni son savoir faire associé au jeu.

Le client de cette machine sera probablement un joueur mais il ne voudra pas forcément jouer avec cet engin. Du moins pas en mobilité. Il se reconnait simplement dans l’esthétique et le savoir faire de la marque. C’est le même principe que les souris Gaming ou les claviers avec rétroéclairage RGB. Il existe de biens meilleurs claviers que les clavier de joueurs sur le marché d’un point de vue conception et mécanique. Ils n’ont juste pas l’esthétique correspondant aux goûts de tout le monde. Idem pour les chaises de bureau et les chaises de joueurs… Une chaise bien plus confortable et dont le design a été piloté par un ergonome coûtera sensiblement le même prix qu’une chaise vue sur Twitch ou Youtube sous les fesses d’un joueur influent.

Avec ces  Razer Blade Stealth 13, la marque vise donc une communauté et lui propose une solution efficace qui saura jouer quelque peu en mobilité et se connecter à un boitier plus rapide en mode sédentaire¹.

Attention, cela ne veut pas dire que la machine est mauvaise, au contraire, elle semble rudement appétissante et bien finie. Il faut juste être conscient que l’achat de cet engin comprend une bonne part de marketing et des fonctions qui seront foncièrement peu utiles au quotidien.

L’engin est en approche chez Razer France.

1. Bien que je ne doute pas que le gamer, le vrai, le tatoué, ait déjà sous son bureau une machine de jeu complète.