Apple iPad Pro 2018 : Une nouvelle voie pour Apple

Avec l’Ipad Pro 2018, Apple propose des tablettes aux usages très vastes. Equilibrées, légères et performantes, elles proposent un nouvel usage de l’objet et des perspectives intéressantes pour l’évolution de la marque.

D’un point de vue design, la marque a profité de cette nouvelle version pour faire un peu de ménage. Il faut dire qu’il y avait là aussi de la poussière. L’écran a été agrandi sur le plus petit modèle avec un 10.5″ qui se transforme en 11″ et un 12.9″ qui ne change pas de diagonale mais devient moins encombrant.

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Cette transformation est logique, elle colle avec l’aspiration actuelle des acheteurs qui visent des solutions offrant un meilleur ratio écran/encombrement. Revoir le design de la tablette semblait donc une évidence qui permet de rajeunir l’image de la gamme Pro de manière assez spectaculaire. Apple propose des écrans en 120 Hz et des dalles de belles définitions : 2388 x 1668 pixels pour la 11″ ce qui nous amène à un confortable ratio de 264 pixels par pouce. La 12.9″ quand à elle propose du 2732 x 2048 pixels pour un nombre de points par pouce identique.

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Pour parvenir à ce résultat, Apple a du faire un choix ergonomique important en supprimant le bouton home, véritable marque de fabrique et repère central de l’ergonomie des iPads. Il est remplacé par un geste tactile comme pour les derniers iPhones. Sa disparition permet de profiter au maximum de l’espace disponible pour afficher des données à l’écran. Les bordures fines proposées par la tablette ne devraient pas être un souci pour la prise  en main de l’engin, Apple propose une solution logicielle pour éviter la prise en compte des doigts qui viendraient s’égarer sur la surface capacitive de la tablette.

On peut compter sur la marque pour proposer un calibrage d’écran parmi les plus propre du marché avec, comme d’habitude, un traitement oléophobique de la surface efficace pour éviter une accumulation trop rapide des traces de doigts. Le rétro éclairage, variable, pourra atteindre 600 nits et la marque promet un revêtement anti reflet complet. 

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La logique du précédent modèle est respectée avec une prise en charge des stylets actifs Apple Pencil. La marque précise toutefois que les modèles de stylets précédents ne seront pas compatibles avec cette nouvelle génération. Il faudra passer à nouveau à la caisse et la note est d’ailleurs salée avec un stylet vendu 135€. On peut comprendre qu’Apple développe de nouvelles fonctionnalités avec de nouveaux stylets actifs pour ses nouveaux modèles, il est plus délicat de justifier une non prise en charge – même en ne proposant pas toutes les spécificités du nouveau stylet – de l’ancien modèle.

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La partie audio est en demie teinte, d’un côté on peut s’attendre à une excellente restitution sonore  grâce à quatre haut parleurs intégrés  à l’engin, ce qui promet un volume sonore puissant sans avoir à saturer l’ensemble. Mais de l’autre, Apple pousse sa logique « anti » port jack jusque dans ce nouveau territoire et après les smartphones, c’est donc au tour des tablettes de ne pas pouvoir accepter les bons vieux casques à fils. On suppose que le recours à un adaptateur USB type-C vers jack sera la solution pour ceux qui ont investi dans un casque haut de gamme au format jack1. Plusieurs microphones sont intégrés au châssis pour capturer un signal sonore de qualité tout en gommant au maximum les bruits parasites et utiliser l’interface audio de l’assistant personnel Siri.

Un capteur photo 12 mégapixels est présent sur les deux solutions pour prendre facilement des images. Un second capteur frontal est disponible en 7 mégapixels et qui propose une solution de reconnaissance faciale Face ID utilisant une projection infrarouge pour déverrouiller les tablettes sans avoir à pianoter un code quelconque. Le stockage des deux tablettes s’étalera de 64 Go à 1 To et si tous les modèles embarqueront un Wifi5 (802.11AC) par défaut, certains auront également droit à un modem 4G.

Les tarifs sont comme d’habitude très élevés pour  cette nouvelle gamme. Comptez un prix de base de 899€ pour l’iPad Pro 64 Go de 11″ en Wifi et 1119€ pour la version 12.9″ avec les mêmes caractéristiques. Le modèle le plus performant en 11″ avec 1 To de stockage et un modem 4G grimpera a 1899€ et la version 12.9″ à 2119€. Des prix qui ne comprennent ni le clavier (De 199 à 219€ suivant les diagonales) ni le stylet actif (135€).

L’ensemble est toujours aussi impressionnant de finesse avec 5.9 mm d’épaisseur pour les deux modèles. La version 11″ mesure 24.76 cm de long pour 17.85 cm de large. Le modèle 12.9″ affiche 21.49 sur 28.09 cm. Presque un format A4 21 x 29.7 cm. D’un point de vue poids cela reste confortable également avec 468 grammes pour l’Ipad Pro 2018 11″ et 633 grammes pour la version 12.9″.

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Tout cela est la marque d’une évolution logique de la gamme, le changement de diagonale et l’optimisation de l’affichage dans l’espace disponible sont autant de choix pour lesquels Apple s’est fait largement forcer la main par le reste du marché. Ce qui change vraiment dans ces nouveaux iPad Pro 2018 ne se voit pas d’un premier regard. En intégrant une puce maison A12X Bionic, une solution dérivée des ARM classiques par Apple, la marque s’offre l’opportunité de changer de positionnement d’usage. 

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Difficile de quantifier la performance de cette puce, Apple joue en solo sur le terrain d’iOS et les comparaisons avec des outils existants sur d’autres plateformes sont au mieux peu précises et au pire totalement à côté de la plaque. La marque indique que que son nouveau SoC est 35% plus rapide que celui des précédents iPad Pro en utilisation mono coeur et 90% plus rapide en multi-coeurs. Les superlatifs ont comme d’habitude été très nombreux pour décrire cette nouvelle gamme et parmi les arguments égratignant le plus la robustesse de sa propre auto-persuasion, le fait que la solution d’Apple proposerait la même performance qu’une console de jeu de dernière génération pour une fraction de sa dépense énergétique. Une affirmation aussi impressionnante que contraire à beaucoup de lois de la physique. 

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Ce qu’il faut surtout retenir de ce nouveau modèle, c’est que la marque a désormais un outil qui est calibré pour effectuer des tâches normalement réservées à ses Mac. L’arrivée de Photoshop CC dans une version équivalente à celle des ordinateurs personnels sur la tablette peut être un véritable tournant pour l’écosystème Apple. Certes, cette application iOS particulière aura demandé beaucoup d’efforts conjoints de la part d’Adobe et d’Apple mais cela marque la capacité de la tablette et de son système à se positionner en « concurrent » réel des Mac traditionnels.

Quel est l’objectif d’Apple avec cette annonce de Photoshop CC sur les nouveaux Ipad Pro ? A quoi sert cette montée en puissance insistante de la tablette pour répondre à finalement assez peu de nouveaux défis logiciels pour le moment ?  Il y a trois logiques à suivre avec ce nouveau paradigme.

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La première hypothèse est la moins crédible même si elle soulagerait Apple d’un gros problème. Pousser l’ensemble des applications de MacOS vers iOS est une solution souvent évoquée. Après Photoshop CC, il viendrait beaucoup d’autres applications jusque là réservées au monde Mac qui transpireraient vers les iPad Pro. Mais est-ce pour autant crédible ? Est-ce qu’Apple n’aurait pas mieux à faire en proposant une version hybride de ses Macbooks ? A la manière d’une Microsoft Surface, en reprenant ses composants de MacBooks Air ? Apple pourrait facilement migrer MacOS dans un format tablette. Mais surtout que faire d’un écosystème comme iOS sur tablette si il s’agit de proposer les même services que MacOS ? Les deux ne peuvent pas fonctionner comme concurrents, ce n’est pas stratégiquement souhaitable d’un point de vue développement et cela serait très coûteux pour la marque. Il faudrait convaincre les éditeurs de ce travail et il n’est pas dit que tous suivent cette démarche. Si Apple pousse l’ensemble des applications fondamentales qui ont fait le succès et la réputation des Macs vers iOS, l’offre d’Apple sera considérablement plus floue qu’actuellement. 

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Une affirmation marketing qui n’a bien entendu absolument aucun sens

Seconde hypothèse, l’habituelle prédiction d’un passage de l’écosystème entier de la marque vers le SoC Apple. Une solution extrême qui mettrait de côté les puces x86 des Mac actuels pour un basculement vers une puce maison. Apple en est capable, elle a bien changé de type d’architecture par le passé et sa mainmise sur son OS lui permettrait ce genre de fantaisie. Cette idée est particulièrement poussée par des gens qui analysent les affirmations de surpuissance des puces Apple par rapport au monde PC2.

Cela voudrait sans doute dire un rapprochement complet des deux systèmes avec, comme pour ChromeOS et Android, la possibilité d’exécuter des applications iOS sous MacOS. A terme, si les développeurs s’adaptent le mieux possible, ce basculement permettrait à Apple d’être enfin indépendant de tout fabricant de processeurs puisqu’il n’utiliserait plus que ses propres SoC. C’est cependant un scénario qui semble difficile à imaginer aujourd’hui, le retour de bâton pourrait être dangereux pour Apple qui aurait beaucoup de diplomatie à mener pour convaincre éditeurs et public du bien fondé de ce changement. Editeurs, car ils devraient s’adapter à ce nouveau dispositif et donc re-développer entièrement leurs applications. Grand public surtout, car il devrait sans aucun doute repasser une énième fois à la caisse pour s’offrir les licences correspondant à ces nouveaux logiciels…

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Troisième hypothèse, celle qui me semble la plus juste. Apple conserve des entités iOS et MacOS séparées avec comme argument la justification des usages. On n’utilise pas une tablette comme l’iPad Pro comme on utilise un ordinateur portable. Outre l’énorme différence proposée par les interfaces, les usagers sont en majorité totalement différents. l’Ipad Pro est l’arbre qui cache la forêt de smartphones tournant sous iOS. Le système est avant tout pensé pour les téléphones et de tablettes. Des engins nécessitant une interface purement tactile. Et ce n’est pas un détail, qui dit tactile dit un usage de l’écran en position absolue : On clique ce que l’on voit sans passer par l’usage d’un curseur qui dématérialise son geste. MacOS au contraire est un système dédié à un ordinateur personnel où la manipulation des objets est beaucoup plus abstraite : On indique une direction relative, une distance et une accélération à un curseur. C’est une différence importante qui justifie totalement les deux univers.

Cette trop forte mixité entre tactile et curseur est l’erreur qui a enterré vivant Windows 8. Mélanger les gestes pour déplacer un curseur ou effectuer une manipulation d’interface sur un PC Windows 8 a été incompréhensible pour l’utilisateur moyen. Je doute qu’Apple ait envie de complexifier l’usage de ses systèmes d’exploitation alors que toute l’alchimie de la marque a toujours été de la rendre aussi limpide que possible. 

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Pourquoi acheter un iPad Pro avec Photoshop CC alors ? Ou tout autre logiciel pro ou  semi pro ? Alors qu’il existe l’équivalent sur un Mac classique ? C’est finalement assez facile à justifier : Apple ne veut pas se faire concurrence avec lui même mais pense plutôt améliorer ses usages. La marque propose un outil qui pourra servir de support à différents logiciels qui le justifient. L’idée à mon sens pour Apple avec l’iPad Pro est de fournir aujourd’hui ce qu’aucun concurrent ne propose réellement dans le monde Windows. Une tablette graphique portable et performante pour travailler en mobilité. Un engin tout en un pour remplacer une lourde et encombrante solution type Cintiq de Wacom associée à un PC. L’iPad Pro 12.9″ mesure 5.3 mm d’épaisseur et pèse 633 grammes, on est loin des monstres des studios graphiques. Je ne serais pas surpris de voir, à l’avenir, certains autres logiciels pro effectuer cette mutation. Pas tous évidemment mais tous ceux pour qui l’interface tactile peu avoir du sens auront un intérêt a migrer vers iOS : Logiciels d’images mais aussi de musique, de création 3D par exemple.

L’intérêt pour Apple et les développeurs devient ici évident : Le applications vont pouvoir être vendues deux fois au lieu d’une. Un créateur qui va vouloir Photoshop sur son Mac et son iPad Pro aura l’obligation d’acheter deux licences pour deux produits différents. Pour Apple, c’est également la possibilité  de vendre deux machines qui se complètent plutôt que de se faire concurrence.

Notes :

  1. Toujours amusant de voir un vrai pro de l’audio se balader avec un iPhone muni d’un adaptateur Lightning vers Jack audio 3.5 mm lui même branché sur un adaptateur 6.35 mm puis raccordé aux 3 mètres de fil d’un casque studio pro à 800€…
  2. Il faut évidemment remettre les choses dans leur contexte. D’abord comparer une puce qui vient de sortir sur des tâches précises par rapport à un parc  de PC composé de puces très variées étalées sur des années et des années n’a aucun sens. Comparer ensuite des tâches comme la lecture de formats vidéo ou des notes d’un benchmark comme Geekbench ne signifie pas que les engins sont supérieurs ou inférieurs. Vous pouvez avoir un ordinateur – Windows ou MacOS peu importe – surpuissant en terme de calcul mais dénué de tout chipset graphique évolué, sa compétence en décodage de fichiers UltraHD sera nulle. Sera t-il comparable a une tablette disposant d’une fonction de décodage dédiée ?

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22 commentaires sur ce sujet.
  • 7 novembre 2018 - 18 h 04 min

    La comparaison entre les PC W10 sous snapdragon et cet engin, n’est pas flatteuse pour les premiers. Mais d’un autre côté je trouve que les usages de tous ces modèles hybrides restent encore trop flous pour moi.

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  • 7 novembre 2018 - 19 h 01 min

    petite question: y a t’il des personnes qui ont un usage bureautique de leur Ipad pro?
    J’y arrive très bien sur surface… mais windows 10 dessus… je pense que cela serait super faisable sur chrometab… par contre sur IOS j’ai plus de mal: Chaque fois que l’on veut remplir une cellule du tableau on touche l’écran.. idem pour changer d’appli?

    Je serai vraiment curieux d’un retour d’expérience svp

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  • 8 novembre 2018 - 0 h 09 min

    Si j’ai bien compris, la location de Photoshop est valable sur tous ses appareils = il ne faut pas payer pour l’avoir sur pc puis sur ipad en plus, c’est juste le même abonnement avec la même id

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  • 8 novembre 2018 - 0 h 45 min

    @ZeMechant : j’utilise un iPad Air 2 depuis sa sortie et il m’arrive de m’en servir pour bricoler des fichiers Google Docs/Sheets en mobilité, donc faire un peu de bureautique. Mon constat : un peu de traitement de texte ça peut encore passer, même sans clavier physique mais c’est pas confortable. En revanche sur tableur, c’est l’enfer… C’est le genre d’usage ou l’emploi d’un clavier/souris physiques reste indispensable à mon avis.
    En revanche j’ai testé Keynote sur iPad, le powerpoint-like de chez Apple, et là l’expérience est plutôt sympa, l’interface est vraiment adaptée au tactile. Mais ça reste quand même plus limité que sur Mac pour le moment.
    Par contre on peut piloter une présentation lancée sur un Mac depuis la version tablette/mobile de Keynote via le wifi, et ça c’est vraiment puissant!

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  • 8 novembre 2018 - 0 h 45 min

    Il faudrait attendre iOS 13 pour avoir tout le potentiel de cette nouvelle puce … Apple ne ment pas sur les perfs… je commence à me dire qu’Apple a un pb technique important pour son avenir avec macOS et qu’elle fait tout pour corriger avec iOS.

    Un fait étrange : Steve Jobs avait dit qu’un os devait durer 10ans et ensuite qu’un nouveau devait sortir, la on en est a 17 ans… 
    Apple a-t-elle un nouvel os en gestation et en secret ??
    L’intégration de la partie radio 5G dans le SOC A12 et la puce T2 (ou de prochaines générations) serait-elle le moment attendu pour sortir cet OS. On parle aussi d’une flotte de satellites en gestation, l’e-sim pourrait être un moyen de basculer tout le monde sur ce nouveau réseau planétaire, une fois qu’il sera opérationnel.

    La continuité des actions serait poussée a son extrême. Adobe va dans ce sens avec un nouveau format PSD adapter cet usage…
    Je pense que cet OS sera aussi porté dans… des lunettes ou la fonction continuité pourrait avoir une place importante https://www.apple.com/fr/macos/continuity/
    Par exemple j’ai commencé un email sur l’iPhone et je m’approche d’un Mac, hop je peux compléter l’email avant de l’envoyer…

    Apple détient des versions pas tout à fait compilées de tous les Apps qui sortent sur iOS (un bytecode qui permet de faire des adaptations suivant l’architecture qui va effectivement lancer le programme) 

    Une graphiste a essayé ce nouvel iPad. Elle pense que l’ergonomie du nouveau stylet est encore meilleure que le précédent et que les solutions Wacom car la latence est très très faible et l’espace entre la pointe du stylet et les pixels très courts, il ne lui manque que Photoshop et la tadaaaa ça arrive.

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  • 8 novembre 2018 - 0 h 56 min

    Eh bien, c’est le retour en grâce d’Apple chez Minimachines ces jours-ci. L’étincelle divine ?

    Dommage au passage de ne pas avoir souligné la non compatibilité souris ou trackpad avec ces tablettes dites « Pro » d’Apple, contrairement à celles qui tournent sous Android. Le mode Dex de la nouvelle Galaxy Tab, disponible aussi sans devoir recourir à un moniteur externe, prouve qu’on peut mieux marier tactile et clavier / souris, pour passer de l’un à l’autre sur une même machine.

    Pour manipuler Photoshop sur l’iPad géant, reliable par ailleurs à un moniteur externe, c’est quand même un pré-requis minimal. Tous les graphistes ou usagers de Photoshop & consorts se sont pas des virtuoses du doigt ou des usagers de stylet ?

    L’usage en longues sessions de traitements de texte ou de tableurs suppose aussi des outils de pointage traditionnels pour être plus productif avec une telle surface de travail.

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  • 8 novembre 2018 - 1 h 38 min

    @Pierre : je ne vois pas de réelle différence entre la première et la seconde hypothèse si on prend comme paradigme d’Apple une fusion de macOS et iOS. Ca me semble inéluctable au contraire.
    Jusqu’à preuve du contraire, Apple ne se soucie plus de sa gamme Pro parce qu’elle ne rentre pas dans ce paradigme, mais si on considère l’écosystème Apple allant de la montre connectée jusqu’au laptop, on peut imaginer dans un avenir relativement proche tout cet écosystème tournant sous iOS et sur des SoC Apple. Cela ne me semble pas impossible, non ?
    Je pense que c’est leur axe stratégique et effectivement cela leur permettra de reprendre totalement la main sur le hard et le soft, ce qui a toujours été l’ambition d’Apple.

    Répondre
  • 8 novembre 2018 - 4 h 36 min

    @Aldo: Techniquement c’est faisable, je pense que ce serait difficile a réaliser toutefois pour plein de raisons. Il suffirait de peu pour que les SoC d’Apple soient balayés par des versions musclées des puces d’Intel et d’AMD vendues a prix cassés. Trop contents alors de pouvoir enfoncer la marque quitte a y laisser des plumes financièrement parlant pour Intel.

    @bunam: Steve Jobs a dit beaucoup de choses que Tim Cook s’est empressé d’oublier.

    Pour la réactivité du stylet, la précédente version de l’Ipad Pro était déjà « absolument parfaite » pour différents graphistes. Mais a ce que j’en juge, ils n’ont finalement pas quitté leur Cintiq… Je crois qu’il ne faut pas fantasmer l’usage de cet iPad Pro. Le nom Pro est intéressant mais il est plus là pour séparer les gammes d’engins que pour véritablement indiquer un usage professionnel. Les pros n’ont pas bouleversé leur méthodes de travail à l’arrivée de la première version. La faute à l’absence de softs ? Peut être… En fait à mon sens le seul réel intérêt de l’iPad Pro 2018 est dans la portabilité de l’objet. L’immense majorité des graphistes utilisent des ordinateurs pour travailler et ceux qui cherchent un outil de dessin ont investit dans une Cintiq qui fait parfaitement le job. Ils se satisfont parfaitement de cet outil de production pour manipuler leurs fichiers chaque jour. Je ne pense pas qu’ils basculeraient d’une Cintiq avec un ordi capable de lancer toutes leurs applications pro pour une tablette avec uniquement Photoshop dont on ne connait pas encore la capacité de calcul (J’ai peur d’une certaine déception à ce niveau sur des tâches lourdes et des fichiers également très lourds.). Mais surtout la chaîne de chaque graphiste est complexe et fonctionne sur des automatismes, des traitements par lots, des programmes et des habitudes maison. Loin encore de ce que peu proposer un iPad Pro. En clair, pour le moment, proposer cette transition abrupte serait pour moi totalement suicidaire car contre productif pour les pro. Les graphistes n’ont que leur temps et leur savoir faire a monnayer. Perdre du temps et réduire leur capacités serait catastrophique en terme de concurrence. Si Apple veut réellement se repositionner sur un secteur grand public, pourquoi pas et plusieurs pistes laissent a penser cela (comme l’inaction de la marque sur son secteur PC/Portable) mais si elle veut conserver les pros, le mouvement me parait fort compliqué a gérer.

    Alors bien sur, Apple peut la jouer Microsoft. Ressortir un Rosetta pour faire tourner du x86 sur SoC ARM comme le fait Windows 10 sous Snapdragon mais là encore je ne serais pas surpris de voir un résultat au mieux décevant. Quand Apple lance Rosetta pour faire tourner les applications PowerPC sur les Core de l’époque, l’avantage est au Core d’un point de vue performances. Ce qui ne sera pas forcément le cas pour les puces ARM d’Apple. Encore une fois les ingénieurs d’Apple sont probablement parmi les plus brillants mais ils doivent être comparables à ceux de Qualcomm et surtout, surtout, ils ne savent pas faire de miracles. Si le futur des Snapdragon pour Windows augmente en flèche sa taille et sa consommation pour aller jusqu’à dépasser certaines puces d’Intel actuelles, c’est qu’il y a un petit soucis dans la stratégie globale du duo Microsoft/Qualcomm. Je ne suis pas certain qu’Apple veuille rentrer dans cette compétition.

    Si c’est pour retrouver une iPad sans pilotage pointeur, ce sera un échec car la productivité s’écroulera. Si c’est pour retrouver un iOS avec une souris alors pourquoi passer par un iPad, autant coller un MacBook Air classique dans un écran et proposer une Surface Air like avec un stylet Apple…

    Répondre
  • 8 novembre 2018 - 5 h 00 min

    @Pierre Lecourt

    « Si c’est pour retrouver un iOS avec une souris alors pourquoi passer par un iPad, autant coller un MacBook Air classique dans un écran et proposer une Surface Air like avec un stylet Apple »…

    Pas d’accord, j’ai eu plusieurs iPad jailbreakés, et la gestion de la souris y était ce qu’il y a de plus transparent. Pas de souris Bluetooth connectée, et alors usage tactile habituel; ni plus, ni moins. Souris allumée curseur et flèche disponibles sans nuire au tactile, mais avec un grand confort d’usage pour tout ceux qui – comme moi – doivent travailler sur du texte en longueur ou à répétition ou encore manipuler des cases de tableur dans tous les sens quand l’iPad est couplé à un clavier externe. Au même titre que Photoshop sur iPad, ce sera forcément plus efficace avec une souris pour une grande partie des praticiens de ce soft.

    Il n’y a pas besoin d’être un grand ergonome pour se rendre compte qu’aller taper du doigt sur un écran de 12,9 » à répétition pendant de la saisie de textes est un non-sens absolu.

    Qu’Apple cesse tout simplement de brider la norme Bluetooth. Certains usagers n’en demandent pas plus. Rien qui ne remettrait là en cause les grandes qualité du iPad en mode Touch. Certains usagers du MacBook ne franchissent pas le pas vers l’iPad à cause de ce manque, et de celui d’un gestionnaire de fichiers digne de ce nom.

    Auparavant, le stylet était déjà un accessoire jugé futile et ignoré d’Apple. Les temps ont bien changé.

    Répondre
  • 8 novembre 2018 - 5 h 38 min

    Pierre, à l’usage j’ai pu comparer différents usages bureautiques et de calcul « scientifique » sur pc(8086k)/pc(xeon)/potable(i7)/surface pro et la surface s’en sort plutôt bien elle fait le boulot en mobilité sans changer de logiciel et sans trop pénaliser les temps de traitements.
    je ne comprend pas ce qu’apporte de plus cet ipad Pro par rapport à Surface Pro et son eventail de logiciel pc.

    Répondre
  • 8 novembre 2018 - 9 h 32 min

    Pendant ce temps chuwi and co sortent des hybrides qui tiennent la route et qui font le job

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  • 8 novembre 2018 - 12 h 38 min

    @embedded: Ce ne sera pas au niveau calcul que tu auras une réponse. C’est d’ailleurs le pourquoi Apple et Adobe travaillent a pousser Photoshop dessus. Après il faut prendre en main un iPad Pro et son stylet pour comprendre la fascination des graphistes pour l’objet. Et le pourquoi les graphistes attendent l’arrivée d’outils comme Photoshop dessus.

    @adel10: c’est de mieux en mieux niveau finitions et usages mais cela reste tout de même très en dessous de ce que propose Apple en terme de finitions. Evidemment ce n’est pas du tout le même tarif non plus et on imagine bien que Chuwi & co ne jouent pas à armes égales.

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  • 8 novembre 2018 - 15 h 08 min
  • 8 novembre 2018 - 15 h 50 min

    @bunam: Oui, c’est un SoC ARM classique quoi… Le big.LITTLE d’ARM existe depuis 2011.

    Avec encore cette bêtise sur la XBox One S… La One S c’est 50 Watts de TDP en jeu, le Bionic doit tourner dans les 4.5/5 watts a priori. je veux bien que les ingés d’Apple soient bons mais cela voudrait surtout dire que les ingés de MS sont TRES mauvais. Pour info la XBox One d’origine tourne à 110 watts en jeu… Le travail d’optimisation pour la One S a été énorme donc.

    Cela ne veut pas dire que le A12X est mauvais hein, juste que ce que calcule une XBox One S et ce qu’affiche un iPad Pro n’est pas pareil et ne sera jamais pareil. Comparer les deux est donc très illogique et/ou purement marketing.

    C’est un peu comme dire qu’un VTT et un char M1 Abrams peuvent aller à la même vitesse : Ok le bon VTTiste atteindra également les 70 Kmh sur route en descente. Mais le char pèse 54 tonnes quand le cycliste ne dépasse pas les 100 Kg. Comparer les deux sur le plan de la vitesse n’a aucun sens.

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  • 8 novembre 2018 - 16 h 05 min
  • 8 novembre 2018 - 16 h 13 min

    @bunam: Non.

    Cela s’appelle « Heterogeneous multi-processing » ou HMP. Cela existe depuis longtemps par exemple avec les Séries 5 de Samsung Exynos ou… l’Apple A11 ! Le premier SoC HBM fût toutefois un HiSilicon K3V3 avec 4 cores sorti en… 2013.

    En HMP l’ensemble des coeurs fonctionne en même temps pour apporter plus de puissance. Les coeurs les plus légrs ne sont pas désactivés.

    Il existe même des SoC mélangeant 10 coeurs : Deux groupes de 4 fonctionnant en Heterogeneous associés à 2 coeurs plus légers fonctionnant en big.LITTLE classique avec l’autre ensemble. Le Helio X20 de Mediatek (2015) par exemple. rien de nouveau sous le soleil donc.

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  • 8 novembre 2018 - 17 h 02 min

    @bunam: Hello, voici l’avis youtube d’un type (énervé ^^) qui s’y connaît un peu en hardware. En gros, pas de surprise là où tout les médias donnaient la puce Apple A11 carrément meilleure qu’un Intel Core i7 à cause d’un score sur Geekbench :

    https://www.youtube.com/watch?v=1g9EnSA51Ms

    A mon avis, y a peu de possibilité que l’A12 fasse un bon énorme en avant (beaucoup de gens seraient intéressés d’en faire autant avec un ARM), en général, c’est de l’optimisation.

    Répondre
  • 8 novembre 2018 - 17 h 49 min

    y’a quand même un problème de fond que je ne m’explique pas sur le positionnement « pro » de ces ipads : en l’état ils ne peuvent pas utiliser de stockage externe (clef, hdd) via l’usb C. (de manière simple, j’entends : utiliser photoshop sur son ipad pro et copier le fichier sur une clef pour le partager par exemple, sans passer par une bidouille à base d’app supplémentaire). Je me dis que le pro qui va mettre 2000 balles dans une config ça va l’étrangler de ne pas pouvoir faire ça. Je vois mal comment Apple pourra tenir cette position.

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  • 8 novembre 2018 - 18 h 42 min

    @Raphaël Merci pour le retour… donc effectivement pour de la bureautique on a pas le choix: pour ce type de produit seul windows 10 serait efficace… et peut être bientot Chrome OS

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  • 8 novembre 2018 - 20 h 58 min

    @ZeMechant : ouais ou juste n’importe quel ordinateur avec un clavier et une souris du coup, peu importe l’OS. La suite Office existe sur PC et Mac, LibreOffice sur Linux, Google Docs et Office365 absolument partout…

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  • 8 novembre 2018 - 23 h 49 min

    @Raphaël je parlais du format tablette clavier détachable ! J’utilise essentiellement la suite Google sur Mac Mini et sur Chromebook. Je trouve que Mon chromebook est efficace mais pas aussi mobile que mon ancienne surface 3 (la version non pro… celle qui prend en feu silence)
    En fait j’adorerai une Pixel Slate avec un clavier AZERTY

    Répondre
  • 29 novembre 2018 - 17 h 44 min

    Les prix laissent rêveur : 899 euros le petit ipad pro 11 pouces + 135 euros le stylet + 199 euros le clavier (quand les deux derniers articles sont fournis gratuitement par des concurrents. Après, ce n’est pas de l’OLED, en 2018… Et cet ipad pro est le plus fragile et le plus pliable jamais construit par Apple…

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