AMD Ryzen 7000 : Zen 4 et RDNA 2 pour 15% de performances en plus

AMD profite du Computex pour lâcher des infos beaucoup plus précises sur ses nouveaux processeurs Ryzen 7000.

Avec un passage à l’architecture Zen 4, la montée en gamme vers des solutions proposant jusqu’à 16 cœurs et 32 Threads cadencés à 5.5 GHz, un basculement vers le PCIe 5.0 et la mémoire vive DDR5, c’est l’avalanche de points clés que déroule AMD pour ses Ryzen 7000. Cette nouvelle génération au nom de code Raphael, compte bien continuer à sabrer les parts de marché d’un Intel qui a retroussé ses manches et regagné du terrain en proposant des puces Alder Lake de plus en plus rapides.

Le Computex, grande messe informatique rassemblant des constructeurs internationaux de matériels et de pièces détachées PC, a donc accueilli un AMD en grande forme. La société présentait les Ryzen 7000 avec la promesse d’un gain de performances de 15% par rapport aux Ryzen 5000. Alors évidemment, si vous vous souvenez de l’apparition des premières puces Ryzen et de l’architecture Zen par le passé, vous ne pourrez pas manquer de vous souvenir de la bouffée d’air apportée par ces solutions face à un Intel ronronnant. Des puces qui augmentaient les performances d’une génération à l’autre de manière spectaculaire, des gains de 20 ou 30% d’un coup. Le marché avait, une nouvelle fois, l’impression d’avancer à grandes brassées. Avec le Ryzen 7000, AMD est plus dans la mesure. Le gain est bien là, mais on reste dans une augmentation plus sage par rapport aux offres précédentes dans le meilleur des cas. 15% face à du Zen3 en single Thread, c’est bien. Mais ce n’est plus les scores des débuts malgré une hausse sensible de la consommation de ces puces qui pourront atteindre désormais 5.5 GHz.

C’est peut être parce qu’en plus de la performance, AMD s’est rendu compte qu’il fallait désormais jouer sur d’autres postes. Intel a en effet lancé une ribambelle de services  autour de ses puces. Les Core ne servent plus seulement à calculer plus ou moins vite. Ils dialoguent, communiquent, font d’autres choses. Ces fonctions sont maintenant demandées par les acheteurs et par l’industrie. La majorité des gens ne comprennent pas pourquoi telle plateforme propose, par exemple, un Thunderbolt si pratique et pas celle là. Si les gens n’arrivent pas à mettre à genoux les processeurs actuels, à part les joueurs qui comptent de plus en plus sur les caractéristiques de leurs circuits graphiques, passer à une solution proposant 15% de performances en plus n’est pas si important aujourd’hui. Mais dialoguer avec un Wifi rapide, se connecter en USB 4.0, piloter des éléments externes comme du stockage ou une carte graphique dans d’excellentes conditions, voilà qui peut faire la différence.

AMD passe donc à la DDR5 sur deux canaux, tout comme Intel avant lui. Cette évolution est logique puisqu’elle permet à la marque de profiter d’une plus large bande passante et de vitesses plus élevées. Elle en profite également pour passer au PCIe 5 avec 24 lignes dédiées.

Le tout est gravé de manière séparée. Les cœurs de calculs, les Chiplets Zen 4, sont ainsi gravés en 5 nanomètres. Le duo chipset et circuit graphique RDNA 2 est quand à lui gravé en 6 nanomètres. Le tout est monté à la manière d’un SoC qui variera suivant le nombre de coeurs proposés. Le nouveau bloc RDNA 2 est accompagné des gestionnaires spécialisés de DDR5 et de PCIe5. Le tout profite ici d’une finesse de gravure qui devrait lui apporter un bien meilleur rendement. Les Ryzen 5000 sont en effet gravés en 12 nanomètres, soit deux fois plus que les nouveaux blocs RDNA2 des Zen 4. Cette évolution offre assez d’espace à AMD pour intégrer ses RDNA 2 sur toute sa gamme. Gravée deux fois plus finement, les Unités de Calcul du circuit graphique sont beaucoup moins encombrantes. Ainsi, toutes les puces Ryzen 7000 en profiteront, gommant au passage la lettre G derrière certaines versions des puces actuelles. Processeurs aux capacités Graphiques alors que celles dénuées de cette lettre s’en dispensaient.

Toutes les puces Ryzen 7000 seront donc autonomes d’un point de vue graphique, il ne sera plus nécessaire d’embarquer une solution secondaire pour profiter d’un affichage. Mieux encore, il est vraisemblable que mis à part certains usages spécialisés, ce circuit graphique RDNA 2 soit suffisant pour la très grande majorité des usages : jeux non compétitifs, multimédia, vidéo en UltraHD et autres travaux créatifs. Toutes ces actions pourront être menées sans soucis par un Ryzen 7000 quel qu’il soit.

Si les 15% de performances en plus vous laissent de marbre, c’est probablement parce que vous venez d’investir dans un circuit de génération précédente. Vous avec probablement raison de rester peu impressionné par ce gain. Mais si vous disposez d’un processeur de génération antérieure, ce changement devrait attirer votre vigilance. Et cela pour au moins deux éléments. Le premier est lié à l’évolution de la plateforme avec plus de services donc, des composants plus rapides et évidemment une augmentation des performances.

Le  second a trait au changement obligatoire de Socket. Car un des constats qui peut être fait sur cette gamme est lié à son changement de plateforme. Il vous faudra obligatoirement une nouvelle carte mère AM5 pour profiter des Ryzen 7000.  Impossible d’employer une carte mère AM4, les nouveaux socket LGA avec 1718 pins sont obligatoires. Est-ce un mal ? Non. Le socket AM4 a accompagné AMD depuis 2017, sur plusieurs générations de processeurs et la marque en a fait un argument fort de son offre. Les cartes mères AMD évoluaient au fil des années mais nombre d’entre elles ont pu changer de puces et ainsi évité aux clients de la marque de renouveler toute leur machine. On peut espérer que les nouveaux AM5 proposeront la même chose, d’autant qu’avec la naissance du marché de la DDR5, ils peuvent démarrer une longue carrière. AMD mise d’ailleurs beaucoup sur ce type de mémoire puisque aucun des chipsets qu’elle a annoncé ne prend plus en charge la DDR4.

Les 24 lignes PCIe 5.0 seront un avantage indéniable pour les utilisateurs. Offrant une vitesse et une bande passante adaptée aux stockages NVMe les plus rapides et aux circuits graphiques les plus poussés. Les 14 lignes USB avec prise en charge des formats USB 4.0 seront sans doute suffisants pour compenser l’absence du Thunderbolt d’Intel. L’adjonction d’un support du Wifi6E et de Bluetooth LE 5.2 facilitera l’implantation de ces formats par les différents fabricants. Ce qui comblera l’écart entre les offres Intel et celles d’AMD. La prise en charge, enfin, de 4 sorties vidéo avec du HDMI 2.1 et du DisplayPort 2 seront – même si cela ne sera pas une obligation pour les constructeurs de cartes d’implanter ces fonctions – une possibilité très intéressante sur différents marchés.

AMD a annoncé 3 chipsets pour ses cartes avec trois visées différentes. On retrouve ainsi le B650 pour les cartes entrée de gamme avec du PCIe 5.0 pour le stockage, le X670 sur un milieu de gamme très complet qui ajoute le PCIe 5.0 pour les circuits graphiques secondaires et le X670 Extreme sur le haut de gamme en « Full PCIe 5.0 ». Des cartes mères souvent assez onéreuses mais qui compensent leurs tarifs par leurs fonctions avancées et le fait que l’on puisse les conserver sur plus d’une génération de puces. La marque fait au passage l’effort de proposer un nouveau socket qui sera rétro-compatible avec les anciens dissipateurs. Un détail appréciable même si les solutions ne seront pas forcément au niveau des demandes de dissipation de processeurs beaucoup plus chauds. Les Ryzen 5000 sous plateforme AM4 se « contentaient » de 105 watts de TDP tandis que les nouveaux Ryzen 7000 demanderont jusqu’à 170 watts pour les plus performants…

Prévus pour cet automne avec un probable gros focus pour la fin de l’année et les fêtes, les nouveaux Ryzen 7000 vont continuer à être savamment orchestrés au fil des mois pour créer de l’attente autour de leur sortie. L’occasion pour certains de mettre des sous dans leur tirelire et pour d’autres de continuer à voir le reste de l’offre s’étoffer et notamment la réponse d’Intel à ces annonces. AMD a, semble t-il, rattrapé beaucoup de retards accessoires, si les deux marques jouent clairement au coude à coude d’un point de vue performances aujourd’hui, il apparaissait plus qu’important qu’AMD stabilise son offre sur les éléments accessoires sur lesquels Intel a travaillé ces dernières années : l’USB 4.0, le Wifi6, les lignes PCIe 5.0 offrant d’excellent débits sont des éléments clés aujourd’hui. La puissance du circuit graphique intégré en est un autre et il est clair que le RDNA 2 implanté dans cette nouvelle gamme pourrait donner à AMD un argument supplémentaire pour faire basculer les acheteurs.

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2 commentaires sur ce sujet.
  • 27 mai 2022 - 12 h 58 min

    A lire le billet et les commentaires sur ASMedia ASM4242 pour les questions autour le support de l’USB4 et les éventuels délais liés.

    Répondre
  • 27 mai 2022 - 13 h 33 min

    Voici la question posée et la réponse de Robert Hallock, directeur du marketing technologique, à propos de l’USB4 sur les Ryzen 7xxx (Raphael).
    de l’USB4 pour Raphael:
    « Q-> You announced USB4 on Rembrandt, but we haven’t seen anything about it on the Zen 4 slides.
    A-> We’ll get into USB configurations later in the summer, but you should have already seen some motherboards announced with USB4 support, I think from Gigabyte this week. »

    Répondre
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