Douze virgule cinq millions de Raspberry Pi plus tard

Il a fallu cinq ans a la fondation Raspberry Pi pour passer du projet un peu fou de vendre une carte de développement à usage des particuliers comme des entreprises, un format totalement inconnu alors, à un succès commercial planétaire reconnu aujourd’hui.

Cinq ans et douze virgule cinq millions de cartes Raspberry Pi plus tard, le pari fou parait être devenu une véritable institution. La  petite carte et tous ses dérivés apparus au fil du temps est désormais partie prenante dans le paysage informatique mondial. La carte est devenue un objet populaire, un objet de reconnaissance et un marqueur fort du moment.

Raspberry Pi minecraftLa tendance est à la débrouille, au recyclage, au Do-It-Yourself et au moment où beaucoup cherchent à se réapproprier les fondamentaux de l’informatique. Face à des appareils de plus en plus hermétiques, au sens propre comme au figuré, les cartes de développement sont autant de bouées lancées vers des esprits qui s’essoufflent devant l’incompréhension mécanique que représente un smartphone ou une tablette.

Raspberry Pi

Comprendre comment fonctionne un smartphone n’est même plus un enjeu. Comment un engin arrive à afficher des images, calculer un jeu ou délivrer un son, tout cela dépasse l’entendement. Les gens s’en foutent. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne plus et quand ça ne fonctionne plus, on n’en rachète un autre. Les machines sont aussi compactes que complexes, forgées grâce à des technologies qui relèvent de la magie pour la plupart de leurs utilisateurs. La première Raspberry Pi est apparue comme un échappatoire, un objet plus simple, plus facile à comprendre et à prendre en main. Un instrument dont on voit les entrailles et qui montre comment il est fabriqué.

Raspberry-Pi-Zero-camera

C’est d’ailleurs cela qui en faisait un pari totalement fou à sa sortie. Alors que le succès récompensait les objets aux designs les plus léchés, que l’apparence primait souvent sur la compétence, proposer sur le marché une carte mère aux composants visibles, sans design esthétique et avec des petites broches bien visibles, paraissait être aussi viable que de proposer des frigos à des inuits. Personne n’aurait parié un centime sur une société commerciale qui aurait tenté l’aventure et c’est donc bien une fondation qui a lancé la première salve. Avec une cible toute trouvée, celle de l’éducation.

Conçue comme un outil didactique, la carte a été pensée pour apprendre à programmer. Un apprentissage qui passe par la compréhension des composants d’un outil ainsi que leur fonctionnement autant que par la théorie d’un langage particulier. Le fait de prendre en main un objet aussi clairement défini était un atout pour le futur utilisateur de la carte. Ce public, qui aurait dû être confidentiel selon les critères de l’époque, fait tomber les sites de la fondation comme ceux des distributeurs de la carte. Les 10 000 Raspberry Pi produites ne sont pas suffisantes et entre leur sortie à la fin Février 2012 et le mois de Septembre de la même année, c’est un demi million de cartes qui ont été vendues.

Raspberry PiRateBox

Aujourd’hui, la fondation annonce que c’est plus de 12.5 millions de cartes qui ont été vendues à travers le monde, tous modèles confondus. Ce qui fait de la carte un des modèles d’ordinateur les plus vendus au monde, une gamme de produit qui compte désormais fortement dans le paysage informatique. Depuis la fin des ordinateurs personnels « indépendants » comme les Amiga, les Atari ou les Commodore, les modèles de machines informatiques s’écoulent en bien plus petites quantités. Rares sont les ordinateurs qui atteignent les 500 000 unités vendues. Tout simplement parce que l’industrie en propose beaucoup plus de modèles et les renouvelle deux à trois fois par an.

Si il s’est vendu autant de cartes Raspberry Pi, c’est avant tout parce que l’objet est peu cher, qu’il se renouvelle lui aussi et qu’il répond à un besoin. Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas eu 12.5 millions de personnes qui ont appris à coder depuis la sortie de la carte. D’abord parce qu’une partie des possesseurs de l’objet ont souvent acheté plusieurs modèles de cartes. Ensuite parce qu’un bon paquet a du finir oublié dans un tiroir. Si la Raspberry Pi a eu un effet « mode » et en profite encore, si certains ont vu dans ces modèles disponibles pour quelques dizaines d’euros une « bonne affaire », beaucoup n’ont pas réalisé qu’il fallait un investissement en temps et en neurones minimum pour en faire quelque chose.

Raspberry Pi Zero W

Mais même si un pourcentage de ces millions de cartes n’aura finalement pas l’effet escompté par la fondation, des millions d’autres ont poussé leurs acheteurs à tenter l’aventure d’une sorte de Meccano informatique; Beaucoup ont été séduits par la carte et son potentiel multimédia. Reprenant un guide en ligne pour la transformer en jukebox multimédia sans aller plus loin. D’autres ont transformé la leur en une console de jeu émulation d’anciennes consoles. Ceux là n’ont fait qu’explorer la surface du projet de la fondation mais ont tout de même fait un énorme pas dans la bonne direction face à la consommation pure et simple d’un écran pratiquée par la majorité de nos contemporains.

Raspberry PiRateBox

Mais le bouleversement le plus sensible de la planète informatique vient de ces milliards de neurones chamboulés chaque jour par ces cartes. Des milliers d’utilisateurs jouent chaque jour avec du code, des fers à souder et des composants pour réaliser des montages, des programmes et parvenir à mettre en oeuvre une idée qui n’aurait pas pu être réalisée par un simple particulier avant 2012.

Raspberry Pi Robot

Je crois que c’est cela le plus grand bouleversement qu’on apporté ces millions de cartes, la possibilité de mettre en oeuvre un projet complexe. De piloter un objet ou de concevoir un système. Le tout sans avoir à dépenser une fortune en composants hors de prix et sans avoir peur de les endommager. Au même titre que les  cartes Arduino, les solutions Raspberry Pi ont libéré un potentiel d’idées et de projets, ouvert les cerveaux à une autre voie que la consommation de contenus, semé des milliers de graines dans les esprits d’une génération. Permis à d’autres plus grands de réaliser des objets qu’ils n’espéraient pas pouvoir fabriquer un jour.

C’est cela, plus qu’un chiffre de vente, qu’il faut voir en filigrane après ces cinq ans d’aventure. Le concept de la Raspberry Pi devrait être intégré à notre cursus scolaire aujourd’hui et, dès le plus jeune âge, une approche complète du fonctionnement d’un ordinateur et de sa programmation devraient être mis en avant à l’école. Histoire de donner aux enfants une chance de participer à leur futur plutôt qu’à le subir.


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36 commentaires sur ce sujet.
  • 21 mars 2017 - 13 h 51 min

    @pierre

    Est-ce que c’est mal venu de citer quelques pages qui donnent des idées de configuration ?

    Comment utiliser son RPI pour Enregistrer le flux vidéo de sa camera de surveillance
    https://cajj.co/blog/index.php?id=20

    Comment se protéger contre les attaques force brute sur les accès SSH
    https://cajj.co/blog/index.php?id=21

    Etc.

    Je comprendrais que tu efface ce post si c’est contraire à l’esprit :-)

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 14 h 32 min

    Haaa, mes petites frambroises. Il y en a bien 2 qui dorment au fond d’un tiroir juste en attente d’un peu de temps de ma part, car des idées de projets c’est pas ça qui manque ;-) mais le temps libre lui…
    J’en ai deux que j’utilise quotidiennement, une en mode squeezebox et l’autre pour surveiller et allumer le chauffage à distance ^_^
    Ça fait bricolage mais quelle sensation de créer quelque chose soit même et d’apprendre en s’amusant !

    Très juste ton point sur le fait que beaucoup ont dû sous-estimer l’investissement tant nous avons l’habitude de tout avoir « sans effort »

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 14 h 48 min

    je fais aussi monter les chiffres… j’en ai 3 dans le tiroir ! :D

    1 – car c’est sentimental… le Rpi1 que j’ai monté avec fiston… mais qui est assez limité !
    1 – Rpi2 car pas adapté à ce que je volais faire… remonté de conso EDF, mais pas de réseau et je vais passer sur une RpiZeroWIFI
    1 – Rpi2 qui attend que ma borne d’acarde soit finit pour reprendre du service !

    mais j’en ai 2 qui tourne bien…

    mais c’est sur qu’avec 5Rpi (je pense être dans la moyenne… entre les fada qui en mettent 64 en cluster et ceux, plus nombreux, qui en ont acheté 1 sans savoir quoi en faire…)

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 14 h 57 min

    Faut pas abuser, comme si le particulier n’avait que le silex à disposition, avant (2012) les Raspberry/Arduino il y avait déjà les SoC Microchip/Atmel, les PC104,…, les ordinateurs 8 bits (ZX81,oric, amstrad, commodore,atari) pour des réalisations pratiques (et pas que du jeux)

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 15 h 09 min

    @frolix8: Les SoC Atmel étaient disponibles sous quelle forme en 2012 pour un collégien ?

    Quel tarif, ramené aux prix d’aujourd’hui, pour un ZX81, un Commodore, un Atari ou autre face au prix d’une Raspberry Pi ? Un ZX81 c’était 999 francs à sa sortie. L’Amiga 500 c’était 5000 francs à sa sortie…

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  • 21 mars 2017 - 15 h 37 min

    @Pierre Lecourt:
    Pour les SoC Microchip/Atmel dispo en PDIP, juste une plaque à trous et un 5V, les cartes wafer,gold,silver,jupiter pouvant à un prix très abordable, sans aller dans l’extrême (5000fr) il y avait les pocket pc, ….., faut pas être de mauvaise foi pour dire qu’il n’y avait rien d’abordable/d’utilisable avant le raspberry.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 15 h 47 min

    @frolix8: Je suis pas de mauvaise foi… Je constate que les salles de classe ont bénéficié d’un avant et d’un après la RPi. Avant : Rien, le vide, zéro enseignement de l’éléctro en Collège. Aujourd’hui des profs se lancent dans des projets géniaux avec des mômes motivés qui poussent leur parents a craquer un billet de 100€ pour avoir un RPi et toute la panoplie d’accessoires nécessaires pour faire des trucs dingues.

    Et cela à portée de clic en ligne, pas dans des magasins plus ou moins ésotériques et pas grand public. Quand j’étais môme et que j’allais chez Zeus, rue de Budapest à Paris, entre 3 vieilles « dames » fatiguées et 3 sex-shop, on me vendait des condos et des résistances à la pièce et à prix d’or. Et pas question de demander un conseil, j’étais du menu fretin.

    Je ne dis pas qu’il n’y avait rien avant le Raspberry Pi, je dis que c’était cher, que c’était compliqué à trouvé et pas du tout pensé pour des enfants. Aujourd’hui, entre les kits, les sites et la très bonne littérature sur le sujet, un enfant que cela intéresse trouveras son bonheur sans difficultés. Me dit pas que c’était le cas en 2011…

    Ne pas voir l’apport qu’a été la Pi pour le monde de l’éducation, pour la facilité de l’apprentissage de ce type de truc par le grand public c’est soit effectivement être de mauvaise foi, soit être dans une bulle pour ne pas se rendre compte dans quel état était l’offre au début des années 2010.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 09 min

    @Pierre : « Le concept de la Raspberry Pi devrait être intégré à notre cursus scolaire aujourd’hui… »

    Un de mes fils entrant en 6° en septembre, j’ai fait la journée porte ouverte du collège…
    Et… Et… en techno, programmation avec mBlock et cartes arduino. Programme prévu de la 6° à la 3°, avec difficulté croissante.

    Projet de 3° (ou finissant en 3°) : simulation de portail automatique programmé à travers la arduino.

    Moi, j’avais que les maquettes en carton, avec articulation en attache parisienne. Mais, bon, c’était en ’70.

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  • 21 mars 2017 - 16 h 09 min

    @Pierre Lecourt:
    Si on parle d’éducation c’est autre chose, on ne parle pas de l’implication d’une seule personne mais de tout de l’ensemble, il faut l’argent, le matériel, un formateur, du temps, des enfants impliqués….. un peu complexe pour l’éducation même si j’ai pu constaté, dans les années 80, que certains (très rares) collèges offraient des cours (travaux pratiques) de langage LSE.
    Certes avant il fallait aller dans des boutiques d’électroniques, mais au début des années 2000, avec l’apparition de l’ADSL, d’ebay et des forums (HAM radio,….) l’accès était largement facilité et les prix largement abordables (et les produits d’occasion accessibles) , c’est pour cette raison que ces boutiques ont disparu.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 14 min

    @OuiDocteurBob:
    Je complète mes propos : Je ne connais pas du tout le programmes. Je ne pense pas qu’il aille jusque à ce que j’ai vu.
    Mais, à mon avis, c’est dû, surtout à 2 profs hyper-motivés, et (vraisemblablement) au retour positif des élèves.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 14 min

    @OuiDocteurBob: J’ai passé deux trimestres de cinquième a faire un porte serviette brodé en toile de jute… quand je vois ce que font les mômes aujourd’hui, je suis ravi pour eux !

    @frolix8: La Raspberry Pi permet de piloter un projet pour 25€, dispose d’une énorme communauté et a apporté un format de HAT lui ouvrant la porte à des milliers de solutions de la plus basique à la plus complexe. Avant son arrivée, tout cela était cher et réservé à des initiés. C’est pas qu’il n’y avait rien, c’est que c’était inaccessible au commun des mortels et encore plus au mortels mineurs.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 17 min

    @OuiDocteurBob: C’est souvent le cas. Depuis toujours les clubs infos c’est le fruit de profs motivés… La différence maintenant c’est qu’ils peuvent avoir un labo fonctionnel pour une salle de classe sans demander un budget démentiel.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 36 min

    @Pierre Lecourt:
    Pour 25€ on a juste le kit pour le pi 0, désormais on trouve plus puissant pour moins cher que le raspberry (carte de dev, box android, voir mini pc si on prend on compte le kit de base nécessaire au rasp.) , donc effectivement il ne reste à raspberry que la communauté.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 42 min

    @frolix8: On s’en fout de la puissance en salle de classe… Ce qui compte c’est de pouvoir enseigner un processus, reproduire un code, l’améliorer et là, la communauté fait toute la différence.

    Je vais en faire quoi de ma box Android en classe ? Je vais lui coller comment un capteur de température pour faire une station météo et créer des interactions entre le code et le monde extérieur. Si tu ne prend que la perf comme mesure alors oui, le RPi n’est pas une révolution mais ça serait comparer un bus 45 places et un coupé sport 2 places pour emmener une classe de 30 gosses à la piscine.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 43 min

    @Pierre Lecourt:
    Et concernant les cartes au format HAT, des cartes à $20/30/+ avec $3/5 de composants !!!

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 16 h 58 min

    @Pierre Lecourt:
    oui simplement en connectant (BT, WIFI,USB Serial) un arduino/esp/… à un système android (ou un mini PC).
    Les premiers raspberry étaient une révolution mais pas les suivants, à part le DIY je vois pas l’intérêt de monter un NAS avec un Rasp (avec un LAN915) ou d’utiliser un Rasp pour piloter juste un relais et/ou un capteur (y’a des cartes plus adaptés)

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 17 h 08 min

    @Pierre Lecourt: même expérience à 100% et pour l’exemple, ma fille de 8 ans en CM1 a le droit a des cours de découverte avec le Rpi …

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 17 h 09 min

    @SPERLI: A corriger (trop vite sur le clavier) –> CE1

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 17 h 24 min

    @frolix8: Oui et ben ? chacun est libre d’acheter. Si tu commences a réfléchir comme ça tu vas devoir te passer de : Télé, ordi, machine à laver, frigo…

    @frolix8: Troquer donc une carte avec des composants accessibles facilement et des pins programmables sous Linux pour une box sous un android propriétaire avec une connexion Bt/USB ? Franchement, non merci. Je ne vois toujours pas l’intérêt pour un apprentissage de l’électro. J’y vois par contre beaucoup d’inconvénients.

    Encore une fois tu confonds un objectif de performances avec le chemin a parcourir pour parvenir à un objectif, chemin qui est le but en soi du processus puisque cela concerne des apprentissages.
    « à part le DIY je vois pas l’intérêt de monter un NAS avec un Rasp »

    Moi non plus mais encore une fois le sujet c’est justement le DIY et l’apprentissage. :

    « Au même titre que les cartes Arduino, les solutions Raspberry Pi ont libéré un potentiel d’idées et de projets, ouvert les cerveaux à une autre voie que la consommation de contenus, semé des milliers de graines dans les esprits d’une génération. Permis à d’autres plus grands de réaliser des objets qu’ils n’espéraient pas pouvoir fabriquer un jour. »

    Si je devais faire un tuto « fabrique ton NAS toi même » je n’aurais probablement pas une Raspberry Pi en tête comme élément de départ.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 17 h 24 min

    @SPERLI: Et ça c’est le pied :) Je sais pas si ça l’intéresse mais c’est vraiment un super angle pour débuter.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 17 h 59 min

    La où on voit l’évolution.. c’est que construire un ordinateur à partir de blocs de composants, c’est ce qu’on apprenait en 3ème année Informatique à Supelec en 75.. et même si j’ai bossé dans le logiciel toute ma carrière le fait de comprendre les internes m’a souvent évité de faire des C… donc oui mettons cela au programme des collèges, ainsi que la programmation ( on parle de LSE plus haut.. c’est avec cela que j’ai débuté ) qui permet de développer sa créativité ( tout le monde n’est pas bricoleur) ..
    Et merci à Mini-machines..

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 21 h 08 min

    Pour moi,le Raspberry pi, ça a un côté Steampunk qui m’attire énormément.
    La mécha, la bricole associée à un peu d’informatique, où les projets les plus élabores sont issues de choses les plus simples maispoussées à l’extrême.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 21 h 12 min

    Alors j’adhere pas du tout avec l’aspect « educatif » des rpi. On apprends rien de comment ca fonctionne, hormis le fait que tu lances python sous linux. Et les entrailles de ce trucs sont aussi complexes qu’un organnisme, avec le vestigial inclus; c’est un VPU qui fait tourner un RTOS avec un arm en co-pro qui accessoirement accessible aux utilisateurs. Petite conclusion d’extremiste, vous voulez apprendre des trucs, choppez une HP48G d’occasion sur leboncoin ou autre et apprenez le langage RPL user et sys. C’est infiniment a la fois plus fondamental et plus fun.

    @eugene

    sympa les liens, surtout la config ssh; t’as pas mentionné fail2ban ?

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  • 21 mars 2017 - 21 h 13 min

    @agumonkey:

    pps: pour l’apprentissage, je me tourne soit vers des SBC avec une conception plus nette (iMX6, HiKey) soit vers les microcontrolleurs ala ESP8266, ATTINY85.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 21 h 22 min

    @Pierre Lecourt: En classe, on lui a montrer des objets électronique du quotidien (balance / volet roulant et commande / calculatrice …) puis le RPi et ce qu’on pouvait en faire avec un peu d’imagination –> je vois en elle le meme plaisir que lorsque en primaire j’ai découvert le TO7-70 et la programmation en basic. @+

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 21 h 50 min

    @agumonkey: Tu te projettes ptet un chouilla depuis un point de vue expérimenté.

    Entre une tablette ou un smartphone, soit l’univers informatique des plus jeunes, et une RPi il ya un monde d’apprentissage. Sur le premier t une fait que consommer des trucs pré-machés au travers un écran tactile

    Sur le second tu vois de visu les composants nécessaires. Passer une demie heure avec des gamins a leur montrer que telle puce sert à ceci et tell autre sert à cela est très enrichissant. Quand tu utilises les bonnes images et que tu dit que cette entité calcule les données stockées sur telle autre et puisées de cette troisième, que tout cela voyage au sein de la carte et que ça envoie les infos ensuite vers une sortie vidéo… L’approche est fondamentalement différente.

    Les enfants ont vite le déclic et parmi les premières questions qui leur viennent il y a des « m’sieur, mais on peut écrire nous sur la mémoire ? ». Alors qu’ils sont spectateur des contenus ludiques d’un écran tactile, ils se ^posent la question d’être acteur d’un contenu stocké sur une RPi. Et là, le « Hello World » traditionnel entre en scène, avec derrière tout l’élan de la programmation.

    @SPERLI: Quand tu fait comprendre à un enfant que tu pourrais programmer toi même et très facilement des trucs comme : Un programmateur de Micro-onde ou un ascenseur, ils pigent assez vite les possibilités du truc.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 22 h 20 min

    @agumonkey:

    Merde j’ai glissé sur mon clavier. Ca la fout mal pour mon speech …

    @pierrelecourt oui et non, c’est vrai que j’ai un long parcours avec les ordinateurs; j’ai aussi plus du tout l’amour naif des ordinateurs. Quand tu parles d’elan de la programmation avec un « hello world » c’est typiquement tout ce que je cherche a fuir, qui est la base quasi universelle de tous les cours de programmation et qui me ferait presque pleurer tellement selon moi c’est tout sauf de l’informatique ou de la programmation.

    Cela dit c’est une position un peu extremiste, vu que c’est a contre courant du monde actuel. Alors je comprends tout a fait qu’au niveau lambda, pouvoir ne serait-ce que ouvrir un peu l’esprit des gens (enfants ou vieux) sur comment prendre la main sur la machine c’est un pas assez significatif (euphemisme). Et c’est peut etre le meilleur point de depart pour eviter de perdre 80% de l’audience. Mais je reste sur ma position, c’est educativement une demi impasse.

    Un ordinateur c’est une calculette avec une immense feuille de papier pour les calculs intermediaire, ni plus ni moins. Un rpi ne te dit pas ca, et parce que tu branches des fils a une led alors c’est noel. J’approuve pas.

    ps: j’ai oublié un truc. Le RPI était revolutionnaire pour le prix annoncé. 25$ ? sauf qu’ensuite y’a eu pleins de changements, puis de faux frais. Au final pour avoir carte + clavier, souris, alim, ecran, stockage, coque tu t’en tires pour 100e ou presque. A ce prix la t’as un pc portable d’occasion. Tu peux le demonter et le remonter si ca te chante, et t’es pas obligé de faire des cabrioles pour avoir un reseau anémique qui bloque le bus usb.

    Répondre
  • 21 mars 2017 - 22 h 52 min

    @agumonkey: Comme tu le remarque, le « Hello world » est plus qu’un pas, c’est un changement d’état d’esprit. On passe de gamins qui ont pris le pli d’une informatique qui leur sert des trucs sur un plateau (jeu, musique, vidéo) a des gamins qui comprennent qu’ils peuvent être les acteurs de ce qui se passe sur un écran. Ce pas là est devenu super important aujourd’hui car il n’est plus du tout dans les fondamentaux du quotidien.

    Ton premier ordi, tout comme le mien a du être une machine qui n’affichait rien d’autre qu’un curseur en l’allumant et où il fallait travailler avant d’avoir le moindre pixel affiché.

    Alors OK, un ordi c’est mieux. Mais demande aux enseignants que tu croises, la difficultés qu’ils ont a avoir les fonds nécessaires pour monter une classe info. Demande à une maîtresse ou un maître de primaire si c’est simplement possible ? Dans la classe de ma fille la plus grande en primaire ils avaient un PC Pentium IV avec écran cathodique sous un vieux Windows pour lancer des CD Adibou. Voilà ce qui était le monde info de sa classe. Il faut bien comprendre que pour la moitié d’entre eux la souris et le pointeur étaient une découverte.

    Aujourd’hui des salles se retrouvent avec 10 ou 15 RPi et des tutos simples et reproductibles par un enseignant motivé (et chanceux d’avoir eu les fonds/dons nécessaires) pour 15 élèves en demi groupe. Alors oui ça te parait un peu gadget d’allumer une led, je comprend. Mais ne serait-ce que faire le rapprochement entre code et exécution physique et voir leur oeil s’illuminer quand ils modifient tout seul la durée du clignotement en faisant juste varier un chiffre dans leur code. Parce qu’ils ont compris que c’était l’élément important de leur bout de code. Oui c’est con mais crois moi, ce n’est pas du tout une demi-impasse, c’est un premier pas magique et important. le premier mouvement d’un énorme engrenage qui n’avait jamais alors bougé, coincé entre celui de la logique et celui de la créativité.

    Et ce premier pas là il est désormais possible pour un enseignant.

    Il lui est par contre impossible de commander des portables d’occasion, ni de se mettre à des langages de programmation complexes. Si il lui est possible de suivre un tuto à la lettre avec de l’aide de la part d’équipes d’enseignants motivés qui partagent leurs cours en ligne, il n’a pas le temps materiel de faire beaucoup plus.

    Si tu espères que les enfants de primaire ou de collège tombent d’amour pour du code pur aujourd’hui, tu espères beaucoup trop. Il y aura 99% de gosses qui abandonneront en route. Si tu espères que des enseignants vont se mettre a additionner des heures d’apprentissage pour un bout de code qui ne fait même pas partie de leur programme, les gosses sortiront de collège avec l’idée que l’informatique c’est du traitement de texte mais aussi et surtout des vidéos Youtube et des jeux où on envoie des oiseaux sur des cochons.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 6 h 38 min

    @Pierre Lecourt:

    J’ai beaucoup beaucoup a dire sur le sujet. Je contredis pas ton avis, il est sensé; et apparemment tu connais des profs, ce qui n’est pas mon cas. Je dois mettre mes idées en ordre, ca fait quelques années que je pense au sujet sans vraiment en faire quelquechose.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 7 h 35 min

    J’en ai 3 à titre perso, et j’apprecie les distributions qui se simplifient. En ce moment un sur yunohost et un sur pihole au quotidien, ça fonctionne très bien et ça m’a permis de bien m’initier à Linux sans planter une grosse tour pc :-)

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  • 22 mars 2017 - 9 h 56 min

    @agumonkey: Disons que, comme tout ce qui est géré par l’état, la réalité d’un concept doit se tricoter avec la réalité du terrain. Espérer le meilleur pour l’éducation passe forcément par des compromis.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 10 h 29 min

    @Pierre Lecourt:

    Entierement d’accord; le truc c’est que le rpi n’était pas un projet politique/national a la base. Faut reconnaitre que son impact est surtout sociopsychologique, ca a généré de l’interet, un « buzz » qui crée des elans et des communautés (ce qui aide pour motiver les educateurs a se faire la main et proposer des projets/cours). Mais dans le fond c’est pas l’objet en soit qui a de la valeur.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 10 h 41 min

    AMHA, le plus important, côté élèves, c’est que ça permet de démystifier (orthographe ?) le truc. Les mômes comprennent que c’est pas inabordable, qu’ils peuvent êtres acteurs.

    Je repense à un sketch des Guignols sur l’évolution des processeurs…
    En (très) gros, des mecs en blouse programment un 4004 pour aller sur la lune, et au final des mômes utilisent la puissance d’un Ipad juste pour mater sous les jupes des filles.

    C’est la démarche qui fait la différence.

    Et, en mode « MyLife », après avoir fait joué à « Les voyageurs du temps » mon gosse de 10 ans (qui a aimé). Je me mettrais bien à la carte de dev pour rebondir sur les cours de techno de 6°. A suivre.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 10 h 48 min

    @agumonkey: Ah mais je ne suis pas fan de l’objet. Pas plus que je suis fan d’un clavier ou d’un tournevis en fait. Mais il faut reconnaître que l’objet est bien foutu et qu’il permet des choses que le grand public ne pouvait pas faire avant lui.

    Répondre
  • 22 mars 2017 - 18 h 24 min

    Pour avoir « jouer » en assembleur sur Z80 et 80C51 sans Internet (surtout avec une certaine carte Scalp d’Elektor), je dis qu’ils ont de la chance les jeunes d’avoir accès à ces outils comme le Raspberry-Pi ainsi que l’Arduino et leur eco-système de partage sur Internet.

    J’utilise les deux en plusieurs exemplaires maintenant.

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  • 22 mars 2017 - 18 h 45 min

    Le gros plus du Pi, par-dela lhardware et son prix, c’st la communauté. Autant je suis dégouté de Linux en général, autant sur Pi, non peut faire des choses fun et/utiles sans recompiler des noyaux, découvrir des bugs, et passer des heures a la peche a la bonne doc (caché au milieu de 10 mauvaises docs). C’est ca qui change tout.

    Le semaine derniere j’avais mon neveu, il pleuvait, hop, on a fait une console rétro, moitié-moitié lui et moi. Avec un PC et Linux, on serait toujours sur gparted (la derniere fois, j’ai pas dépassé ce stade-la, incompatibilité avec le machin de boot Linux)

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