Beelink admet et corrige un souci avec son MiniPC GTR7

Le Beelink GTR7 est un MiniPC assez musclé. Avec des processeurs AMD Ryzen 7 7840HS et Ryzen 9 7940HS ayant un TDP de 35 à 45 Watts, il a besoin d’un système de dissipation assez complexe. Mais Beelink est gourmand avec ces puces et leur demande encore plus. Si le TFP Moyen est limité à 45 Watts il est possible de le débrider bien plus haut.

Nativement la puce peut fonctionner jusqu’à 54 Watts, ce qui est déjà une consommation difficile à gérer dans un MiniPC. Mais Beelink a décidé de pousser plus loin les processeurs en leur offrant la possibilité d’un Overclocking. Le BIOS du GTR7 permet en effet de les pousser à 65 Watts de TdP. Ce qui permet d’atteindre des capacités de calcul plus élevées mais qui augmentent très sensiblement la température du processeur.

Beelink estime  ses puces à 65°C en mode 54 Watts et jusqu’à 72°C en mode 65 Watts. Les processeurs d’AMD peuvent largement encaisser ces températures mais, il est fortement possible qu’au lieu d’augmenter les performances globales, cela les réduise. Les processeurs sont en effet munis d’une sonde interne qui mesure leur température en permanence. Celle-ci est analysée et une partie de leur code prend des décisions en fonction des seuils atteints. A une température donnée, jugée trop haute par les concepteurs, le processeur se met en protection. La fréquence de fonctionnement est alors immédiatement abaissée pour que la température baisse. Ainsi au lieu de proposer plus de vitesse de calcul, celle-ci est largement sabrée jusqu’à ce que la température atteigne à nouveau un niveau normal. La fréquence des cœurs augmente alors de nouveau et le processeur reprend son fonctionnement au TDP demandé. Jusqu’à ce que la situation de surchauffe se représente encore et que le graphe des performances de la puce finisse par faire des dents de scie.

Le problème étant que l’on préférera avoir en général un processeur proposant une performance moyenne stable plutôt qu’un épisode d’une minute très rapide suivie de deux minutes de fonctionnement très lent.

Lors de sa sortie le boitier du MiniPC proposait un châssis assez classique avec un système de ventilation aspirant de l’air frais des côtés et du dessus de l’engin pour le recracher sur la partie arrière. Un dispositif qui permet en général à un MiniPC de brasser assez d’air pour refroidir efficacement des ailettes vers lesquelles la chaleur du processeur a été conduite par un système de caloducs de cuivre.

Malheureusement pour Beelink, cela n’était pas suffisant. Après étude, la marque a décidé de proposer une nouvelle plaque inférieure à installer sous le châssis. Celle-ci se différencie de celle d’origine par l’ajout d’une série de trous permettant à l’air de pénétrer également par le dessous de l’engin. Une aspiration qui se situe exactement sous un second ventilateur et qui doit participer au refroidissement global de la machine et de cette zone en particulier.

Ce second ventilateur du GTR7 a pour rôle de refroidir le reste des composants. Mémoire vive, stockage et autre. Cette zone inférieure du châssis a tendance à accumuler de la chaleur et pourrait poser problème au dispositif tout entier.

Beelink propose donc de nouvelles plaques inférieures pour fermer l’engin avec ces ouïes de circulation d’air placées sous le ventilateur. Un changement qui semble résoudre les soucis de la machine. Cela permet en tout cas de faire baisser la température de la zone de 3 à 4 °C. 

Beelink minimise l’impact de ce changement de capot en indiquant que les MiniPC GTR7 peuvent très bien fonctionner avec la solution d’origine sans aucun problème pour leur usage ni pour leur durée de vie… Mais d’un autre côté, ils proposent aux clients ayant acheté cet engin de les contacter pour obtenir gratuitement une nouvelle plaque inférieure pour leur MiniPC.

Ils indiquent également que les nouveaux GTR7 dorénavant livrés à leurs détaillants comme à leurs clients en direct seront tous équipés de cette version du châssis. Si vous êtes dans ce cas de figure vous pouvez demander à Beelink l’envoi de votre solution de remplacement via l’adresse [email protected]. Il vous faudra leur donner vos coordonnées ainsi qu’une photo du code barre de votre machine.

La question que je me posais lors de la présentation de la machine me revient clairement en mémoire. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Cette montée en puissance peut avoir du sens sur des PC de formats classiques notamment parce qu’ils peuvent supporter des ventilations et autres systèmes de refroidissement complexes. Mais sur un MiniPC, je ne suis pas sûr que cette course à la montée en puissance en Watt soit souhaitable. Car outre le risque de surchauffe, il y’en a un second qui n’est pas mentionné ici et qui m’interrogeait déjà en mai : le bruit.

Non seulement la ventilation nécessaire est importante pour le fonctionnement du processeur mais il est désormais obligatoire pour Beelink d’ajouter un second ventilateur dans la machine. Deux moteurs qui tournent et qui créent de la nuisance. Deux pièces mécaniques qui peuvent tomber également en panne, se désaxer et rendre l’engin pénible à utiliser.

Je n’ai rien contre l’idée d’une Minimachine plus rapide mais les scénarios proposés par Beelink lui même ne sont pas forcément encourageants. Passer de 35 watts à 54 watts fait gagner quelques pourcents de vitesse en plus sur des tâches créatives ou sur le jeu. Passer ensuite de 54 à 65 Watts permet d’aller encore un peu plus vite. Mais mis bout à bout cela ne change pas vraiment les possibilités de la machine. Et j’ai bien peur qu’entre 35 et 65 Watts l’engin ne se transforme pas par miracle en outil totalement productif. Cela restera un MiniPC non destiné aux professionnels du graphisme, de la 3D ou de la vidéo. Même les joueurs chevronnés auront plus intérêt a utiliser une solution avec une carte graphique secondaire accélérant leur affichage.

J’ai l’impression que ces solutions d’overclocking  sont des pansements sur des jambes de bois. Il servent d’excuses pour se donner l’illusion d’un MiniPC pouvant rivaliser avec une tour haut de gamme. Mais ce n’est pas forcément le but de ces minimachines. On peut largement y proposer l’équipement d’une station de travail d’il y a quelques années mais il sera mécaniquement impossible de lutter en terme de performances contre un PC moderne. 

Je crois que l’objectif de ces machines est ailleurs. Cela peut être la recherche d’une solution très abordable ou bien une minimachine discrète autant en volume d’espace qu’en volume sonore. Mais penser qu’on pourra remplacer un PC ultra puissant de format tour avec ce type d’artifice n’est pas vraiment raisonnable.

Le GTR7 a l’air très performant et cela semble être une belle minimachine. Mais chercher à y voir un « monstre » en grattant 20% de performances grâce à un double ventilateur et un fonctionnement à 40 décibels est-il vraiment raisonnable ?

Beelink GTR7 : premières puces Ryzen « Phoenix » dans des MiniPC