1200 détenus US privés de leur SecureBook suite à un hack matériel

Aux états unis, les Securebook sont des portables transparents fournis aux prisonniers, on voit au travers et ils sont très sécurisés.

Les portables SecureBook ne sont pas les machines de monsieur et madame tout le monde. D’ailleurs, même si ils étaient mis en vente pour le grand public, personne n’en voudrait. Il s’agit d’un de ces nombreux produits destinés au marché carcéral américain. Des produits que l’on reconnait facilement parce qu’ils sont… transparents.

Un magnétophone transparent, sans fonction d’enregistrement

L’administration US juge plus pratique de forcer des fabricants spécialisés à proposer des produits employant des plastiques transparents plutôt que d’implanter des yeux à rayons X aux gardiens. Voir au travers d’un de ces engins permet de voir si aucun produit illégal y transite. Cela permet également de voir la  différence entre les machines. Le magnétophone ci dessus existe en deux versions. La première en plastique classique avec une possibilité d’enregistrer. La seconde en plastique transparent sans bouton Record. En enlevant cette fonction, on est sur que la voix d’un détenu ne puisse pas sortir sans être contrôlée par l’administration. Eviter que des ordres directs d’un chef mafieux à ses hommes puissent être donnés. Cela permet également de créer un marché spécifique, facile à identifier, de produits qui ont le droit d’être vendus et utilisés en prison. Au passage, les détenus qui souhaitent ces produits sont forcés de les acheter au prix fort au système pénitentiaire… De nombreux produits « transparents » sont ainsi proposés à ce public captif : téléviseurs, liseuses, lecteur de CD, casques audio, radios… et même machines à écrire.

Une radio transparente

Tout ces appareils sont collectionnés, certains apprécient leur design transparent et si ils n’ont pas envie de s’en servir, ils aiment apercevoir les entrailles de ces machines. Si la justice US a décidé de cette transparence, c’est évidemment pour des raisons de sécurité et de contrebande. Mais pour d’autres, cela provoque sans doute une certaine émotion esthétique.

Les SecureBook : des ordinateurs portables pas comme les autres

Evidemment, l’informatique est au programme. Beaucoup de détenus essayent de passer des diplômes pendant leur incarcération et y parviennent grâce à des programmes d’enseignement spécifiques mais également des cours « classiques ». Ces cours étant devenus dématérialisés pour la plupart, il leur faut un outil informatique. C’est là que les « SecureBook » entrent en action.

Cette gamme d’ordinateurs portables a été pensée de A à Z pour être sécurisée. Le BIOS est protégé, la machine n’offre pas de liaison vers l’extérieur, elle embarque un matériel un peu vieillot qui se justifie amplement par les usages limités qu’elle est censée octroyer. Sa connectique est ultra limitée avec aucun port USB, sa mémoire est soudée et… l’engin n’avait pas de stockage interne. Il n’est pas vraiment question que ce SecureBook puisse être volé et atterrisse dans une cellule non prévue pour son usage. Il n’est donc possible de s’en servir que sur un dock fixé dans un lieu identifié. Personne ne voudrait évidemment d’un engin pareil. D’autant que ces engins sont vendus probablement au prix d’un portable haut de gamme  aux détenus.

Il y a peu, un de ces SecureBook 5 s’est retrouvé dans la nature. Un internaute l’a acheté sur Ebay et s’est pris au jeu de le hacker. Un challenge intéressant puisque le constructeur a tout fait pour le rendre impénétrable. Son BIOS, par exemple, avait la capacité de se remettre « par défaut » à chaque démarrage. Empêchant ainsi d’altérer sa séquence de démarrage. Son absence de stockage était également un gros challenge et le fait que l’engin n’ait aucune connectique classique un véritable casse tête. Cependant, @zephray_wenting est parvenu à ses fins. Il a d’abord été nécessaire de trouver le mot de passe du BIOS puis de remplacer la puce physique de celui-ci  à chaud1. Il a ainsi pu modifier la machine de manière à lui faire conserver ses réglages en mémoire. Il a également fallu souder un hub USB sur l’engin et trouver un disque dur compatible. Une liste limitée de modèles spécifiques agréés par le BIOS étant obligatoire.

Le Hub USB soudé sur la carte mère

Tout cela a été documenté sur un long thread sur Twitter qui n’est plus accessible car son auteur a depuis limité l’accès à son compte… mais cela a été sauvegardé par une de ces applications en ligne qui permettent de faire apparaitre les Threads sur une longue suite de posts2. On y retrouve l’ensemble des processus mis en œuvre qui a permis au final d’installer une distribution Linux Ubuntu MATE sur la machine (et de jouer à FreeDOOM).

Des conséquences désastreuses

Même si au bout du compte le résultat n’est pas accessible à un prisonnier quel qu’il soit, le hack a semble t-il alerté les autorités US. Plus de 1200 machines ont ainsi été reprises à des prisonniers US. Ce qui va mettre évidemment en péril les efforts éducatifs de ceux-ci. Les étudiants ne pourront plus forcément poursuivre leurs travaux de manière aussi facile qu’avant et surtout le calendrier d’études tombe assez mal à cette période puisque les étudiants doivent rendre leurs travaux à cette période.

Cette réaction des prisons américaines est assez compréhensible si on suit leur logique. Je ne pense pas qu’ils aient peur qu’un prisonnier US puisse procéder aux longues expérimentations réalisées par notre internaute hacker. Mais tout simplement que des groupes externes fassent appels à des hackers hors de prison pour leur modifier des SecureBook de la même manière. Afin que ces machines puissent utiliser un système d’exploitation complet, ce qui est interdit en prison. Il ne suffirait plus alors qu’a introduire une de ces machines pour remplacer un ordinateur intact et permettre à un prisonnier des usages totalement proscrits par la justice US. 

@zephray_wenting s’est dit désolé des conséquences de son hack et surtout de sa publication. Si il avait su la tournure des évènements, il ne l’aurait pas rendu public. Les risques sont assez lourds, en plus d’avoir procédé à la confiscation des machines, avec parfois un enfermement à l’isolement du prisonnier pour le faire, les SecureBook pourraient ne pas être rendus aux prisonniers ou être restitués altérés. Les stockages pouvant être effacés ou remplacés par d’autres, ce qui amènerait à réduire à néant le travail de ces étudiants.

Notes :

  1. C’est à dire ordinateur sous tension
  2. Pensez y avant de publier des choses particulières sur Twitter

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20 commentaires sur ce sujet.
  • 11 mars 2024 - 11 h 33 min

    N’ayant aucune sympathie pour les criminels j’avoue que je me fiche un peu de savoir qu’on leur ai confisqué un moyen de divertissement.
    S’ils sont en prison ce n’est pas pour rien, je ne vais pas les plaindre.

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  • 11 mars 2024 - 11 h 34 min

    @Franck:

    * Divertissement ou apprentissage, peu importe

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  • 11 mars 2024 - 11 h 45 min

    @Franck: La prison n’est pas censé être un moyen de se réhabiliter ? Du coup, priver les gens qui veulent s’en sortir de faire des études permettant de quitter la criminalité est peut être pas la meilleure solution non ? Entrer en prison voleur de voitures ou dealer de drogue et sortir de prison avec un master de mathématiques c’est pas mal quand même.

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  • 11 mars 2024 - 11 h 50 min

    @Franck:
    Bonjour Franck,
    Sans aller jusqu’à les plaindre, je tiens à rappeler que dans la majorité des cas, les prisonniers sont destinés à être remis en liberté un jour et qu’il est dans l’intérêt de la société qu’à ce moment-là ils parviennent à se réinsérer plutôt que de revenir dans la délinquance. La formation est un bon moyen d’augmenter les chances que la sortie se passe bien. Après, ça ne s’applique pas au cas (minoritaire je suppose) des personnes qui sont destinées à ne jamais sortir de prison (condamnés à mort ou condamnés pour une durée largement supérieure à leur espérance de vie).

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  • 11 mars 2024 - 11 h 51 min

    @Pierre Lecourt: On va éviter le débat philosophique ici je pense, mais perso un criminel qui a tué un innocent (ou sauvagement battu, violé, etc.) n’a pas le droit de vivre pour moi :) !

    Mais pour en revenir à l’article je pense aussi que la réaction des autorités était compréhensible. Ils vont sans doute apporter des modifications et les rendre, mais ça peut prendre du temps.

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  • 11 mars 2024 - 11 h 58 min

    @Pierre : l’approche étasunienne de l’incarcération est sensiblement différente de celle appliquée en EU : elle recouvre
    1 – un aspect punitif (privation de la liberté de circuler, dans le cas d’une infraction qualifié, le passage par la case prison est quasi assurée, si bien que 10% de la population US a eu une expérience derrière les barreaux ; taux d’incarcération porté au sextuple de celui de l’Hexagone),
    2 – et un aspect doublement pécunier (sachant que le système carcéral est largement privatisé) 2.1- libération sous caution, selon l’incrimination, 2.2 – le prisonnier a un statut de travailleur forcé

    L’idée de réinsertion est en outre très peu répandu dans ce système, d’où un taux de récidive élevé.

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  • 11 mars 2024 - 12 h 12 min

    @Raph: Je suis bien au courant de ces particularités. Il n’empêche que ces portables ne sont pas délivrés à n’importe quelle personne qui en fait la demande. Ils sont proposés à ceux qui suivent des cours universitaires. L’information provient d’un média spécialisé dans le suivi des campus.

    En gros, les 1200 portables étant liés uniquement à la production de contenus « bureautique », ils sont quasiment tous proposés à des étudiants. Ceux qui veulent juste écrire leurs mémoires ou autres ont droit à du papier et un crayon.

    Si des gens en prison sont suffisamment motivés pour suivre des études, on peu imaginer qu’ils seront plus à même de se réinsérer ensuite. Après, aux US on peut effectivement se retrouver en prison en changeant simplement d’état – et donc de législation – sans être hors la loi dans son état d’origine. Ce qui amène surement des gens en cellule qui ne sont absolument pas des criminels en puissance.

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  • 11 mars 2024 - 12 h 56 min

    C’est un débat inutile. Il est possible d’aller en prison sans avoir commis de crime grave. Une erreur et hop, derrière les barreaux. Une accusation erronée sans pouvoir le prouver, hop derrière les barreaux.

    Montrer aux gens comment hacker des ordinateurs de prison, je ne vois pas d’intérêt autre que de se faire connaître, mais je peux aussi me tromper. Là aussi c’est une erreur.

    Je rejoints l’article sur les conséquences désastreuses potentielles. La réinsertion est possible, il ne faut pas la gâcher.

    Répondre
  • Xo7
    11 mars 2024 - 13 h 09 min

    Sur le moment j’ai cru que l’écran aussi était transparent afin que l’administration puisse visualiser les contenus affichés sur les écrans ! A la prochaine génération peut être….

    Le système carcéral américain est l’un des pires des pays occidentaux surtout pour les personnes de couleur, au sens américain du terme (qui est bien plus profond que nous pouvons le penser depuis l’Europe – voir Pacahontas par exemple). Je plains les personnes incarcérées a tort qui risquent de perdre une année de scolarité à cause de bêtises ( le hackeur est le dernier maillon d’une chaîne de défaillances). L’arrêt de l’utilisation de ces machines est sans doute plus lié a un recensement qu’à une crainte d’un hack.

    Répondre
  • 11 mars 2024 - 14 h 03 min

    L’idée de permettre l’usage d’un laptop impérativement connecté à un dock précis placé dans une cellule est quand même « compliquée ». Certes, la bonne vieille salle informatique cela fait vieillot et c’est pas en cellule mais au moins cela se surveille bien et avec du matériel standard qui peut être sécurisé de manière plus légère/classique (comme en entreprise sensible, en résumé). Et on peut y avoir un réseau isolé permettant certains enseignements dans ce domaine.
    Mais si le but est aussi de créer une économie d’appareils spécifiques…

    Pour le risque possible suite à ce hack, en France, on a le mode examen des calculatrices avec la petite LED… qui ne se bidouille tellement pas que passé ce gag au BAC, dans le supérieur même la TI collège c’est déjà trop pour être accepté aux examens!

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  • 11 mars 2024 - 17 h 17 min

    Sujet de l’emprisonnement philosophiquement très glissant, en effet. Mais n’y aurait-il pas comme un éléphant dans la pièce avec la contrebande de smartphones en détention, rendant ce type de laptops sécurisés plutôt caduque ?

    Répondre
  • 11 mars 2024 - 23 h 31 min

    Heureusement que les gens comme vous sont encore minoritaires chez les électeurs et politiques français, parce que sinon Badinter aurait lutté pour abolir la peine de mort pour rien.
    Les notions d’humanisme et de progrès semblent vous échapper Mr Franck. Un criminel est un être humain, pas un chien qu’on abat parce qu’il a la rage.

    Répondre
  • 12 mars 2024 - 7 h 47 min

    @@ Franck:
    Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse: Des chiens pires qu’enragés (car un animal, même sauvage/pas son état normal, ne vaudra pour ce qui est de torturer/tuer jamais certains ‘humains’) il y en a.

    Et à ce niveau, c’est pas la psycho (rien de tel qu’un fou pour ‘espérer’ en comprendre un autre, c’est un peu ma vision de ce domaine pour lequel un taux de réussite digne du pile ou face serait déjà excellentissime) qui les récupère.

    Moi ce qui me dérange au plus haut point avec la peine de mort, comparé à une vie d’enfermement, c’est que ce n’est hélas pas les exemples qui manquent d’innocences prouvées, parfois après des décennies. Hors on peut sortir qqun de taule et réparer (autant que possible) l’erreur… mais pas le ramener à la vie.

    Répondre
  • 12 mars 2024 - 23 h 55 min
  • 13 mars 2024 - 0 h 03 min

    @Pierre Lecourt: Bonsoir à toi
    Pierre ainsi qu’à tous le minimachinautes.
    Intervenir en prison, ok, (pour les enseignants, c’est surtout maths et français), déjà dans les années 70-80 ma mère enseignait en prison HQS, le français, c’était dur certes, mais un énorme respect pour elle !!
    2024, je prends, « un peu » le relais et intervient en maths pour des détenus. (on relativise, 60 heures par an). Quoiqu’il en soit , au delà de la matière enseignée, je fais plus du social et de psy que des maths. Ma question principale étant (car ils s’interrogent) que vont-ils faire à leur sortie de prison…??
    Pas le temps de les former, peu de programmes pluriannuels..
    Oui on s’éloigne du blog et de ses problématiques, néanmoins, je sais qu’il y a quelques (en réalité) de personnes qui depuis 2018, ont évoluées professionnellement, accompagnées de ce blog pour le choix du matos, malgré un parcours chaotique.
    C’est aussi en quoi ce blog est utile (car il permet aussi aux personnes qui veulent « rebondir » de s’équiper en matériel à prix « juste »)
    Bref, je ne suis pas très doué pour communiquer…
    Mais je peux attester que ce blog a permis à des personnes d’acquérir du matériel correspondant à leur besoin à moindre coût (prix juste), certes, mais surtout, répondant à leur besoin réel.. Et c’est la vrai plus value de ce site. Acheter selon nos besoins d’usages.

    Répondre
  • 13 mars 2024 - 20 h 41 min

    @@ Franck:
    @@ Franck:
    On te sent piquer au vif et du haut de ton désaccord tu te permets d’être insultant, hautain et donneur de leçons…
    (Heureusement que les gens comme vous sont encore minoritaires — Badinter aurait lutté pour rien — Les notions d’humanisme et de progrès semblent vous échapper — Un criminel est un être humain — un chien qu’on abat…)
    Peut-être que tu t’es mal exprimé mais tu as été agressif avec lui alors qu’il a juste donner (sans agressivité) sont avis.

    Du coup ça me donne envie de défendre Franck :
    J’aide au resto du cœur et je vois beaucoup de français avec 5 repas par semaine, pas de chauffage (un de nos habituée septuagénaire est mort avec 6° dans l’appart) et toutes les exclusions, isolement et solitude possible…

    Donc moi aussi ça ne me dérange pas pour ces prisonniers sachant qu’en France, ils ont trois repas minimum par jour, le chauffage, du karting et la piscine pendant que des innocents crèvent dans la misère.

    Répondre
  • 13 mars 2024 - 21 h 58 min

    Je crois que l’histoire des piscines et des kartings c’est un délire populiste mis en avant par des gens qui n’ont jamais mis un pied dans le système carcéral. Ni d’un côté des barreaux ni de l’autre. Si les prisonniers avaient droit à des luxes de ce genre, avec nos 75 000 personnes en prison actuellement, il y en aurait beaucoup plus des pistes de karting et on croiserait pas mal de voitures de Centrales devant les piscines… La réalité c’est que les prisonniers occupent les prisons entre 120 et 200% de leur capacité maximale. Qu’ils ont peu de luxe, peu de sorties et une seule « promenade » même si le nom est mal choisi.

    La question que tu poses est bonne : pourquoi les français ne peuvent pas faire leurs 3 repas par jour, ne peuvent plus se payer de logement, ne peuvent plus prendre une retraite digne et paisible et coupent leur chauffage ?

    La question que pose cette question est tout aussi bonne :

    Est-ce que les français sont à la rue, affamés et avec une électricité trop chère à cause du coût de son système carcéral ?

    Ou est-ce que les responsables de cette situation sont ailleurs ? Personnellement je ne suis pas certain que ce la décision de libéraliser l’électricité ait été décidé à la Santé. Ni que de repousser l’âge de la retraite et de sucrer les prestations sociales pour les plus âgés ait été voté à Fleury-Merogis. Je suis même pas certains qu’un vote ait eu lieu.

    Moi aussi cela m’énerve et me révulse de voir des étudiants ou des mères de famille à la rue. Des grands mère à la soupe populaire et des gens qui bossent qui peuvent pas se payer un appart parce que c’est trop cher. Mais loin de moi l’idée de me dire que c’est de la faute d’un type en prison qu’un Papy n’a pas de chauffage chez lui.

    Le vrai coupable ne mettra justement jamais les pieds en prison.

    Enfin, n’oubliez jamais, la prison cela n’arrive pas qu’aux autres. Entre l’accident, le coup de sang et le petit écart qu’on se permet en de disant que « ça passe ». Les prisons sont pleines de gens qui quelques jours avant juraient leurs grands dieux qu’ils n’y mettraient jamais les pieds.

    Répondre
  • 13 mars 2024 - 23 h 41 min

    @Erikos:
    Dans l’ensemble je suis assez d’accord avec toi et tu soulèves des points intéressants également.
    Effectivement le(s) problème(s) est plus gros que ça et, je te rassure, je ne pense à aucun moment que c’est de la faute des prisonniers.
    C’est juste que j’ai du mal avec l’injustice que j’ai exprimée.
    Merci de t’être exprimer aimablement, c’est agréable.

    Pour ce qui est des distractions, je t’invite à voir cette vidéo qui a dus t’échapper :
    https://www.youtube.com/watch?v=xUR9O69vV2w

    Je te l’accord, ce n’est pas pour toute les prisons mais il suffit d’une seule pour que ça gêne car je suis sûr que tu es comme moi : ça devient difficile de vivre.

    PS : quand on entend il y a 3 jours que Salah Abdeslam, le célèbre wakbar avec ses 130 morts au tableau de chasse était très mécontent car se salle de musculation ne lui plaisait pas, ça passe mal…

    Répondre
  • 14 mars 2024 - 0 h 24 min

    @dgrgt: Oui, 2 détenus sur 75 000 donc, ont fait du karting lors d’un évènement organisé par le système pénitentiaire Français. 2 détenus. Tout le reste a été monté en épingle par une presse qui a omis de citer ce détail et un Ministre qui a fait semblant de découvrir ce fait alors que l’activité était organisée. Et avait pour but de :
    – Montrer la réalité de la prison à des jeune pour éviter qu’ils y aillent.
    – Rapprocher des équipes de surveillants de certains prisonniers pour améliorer leur réinsertion.
    – Récompenser des prisonniers engagés dans une voie de réinsertion.

    Tu as le détail de cette affaire ici : https://www.ouest-france.fr/societe/prison/karting-en-prison-cinq-questions-sur-la-polemique-autour-de-kohlantess-a-fresnes-e31dd5cc-21d8-11ed-a185-6588d059195b

    J’ai pris un journal de la presse quotidienne régionale pour ne pas avoir un parti pris de la part d’un journal trop orienté politiquement. Les faits sont clairement établis, notamment le fait que l’ensemble de l’opération a été payée par des sponsors et en aucun cas par l’état et donc nos impôts. Comme je l’écrivait plus haut, c’est juste du populisme monté en épingle par certains pour pointer du doigts des « coupables » faciles alors que les vrais coupables de la situation des gens qui mangent aux resto du coeur ne sont pas là.

    La réalité de la situation pénitentiaire c’est une surpopulation carcérale chronique qui rend fou et empêche toute réinsertion justement. Je ne parle pas de transformer les prisons en palace, elles ne sont pas là pour ça. Mais quand on atteint des taux de surpeuplement avec des pics à 250% (10 dans une cellule de 4) tu ne peux même compter sur un effet rédempteur de la peine.

    https://www.ouest-france.fr/societe/prison/point-de-vue-prisons-francaises-letat-de-demission-17d6029a-f554-11ed-9a00-58a9ada1f55a

    Que dire sur Salah Abdeslam ? Je ne le porte évidemment pas dans mon coeur mais la manière dont sont rapportés les faits est là aussi assez laxiste. Ce prisonnier particulier est à l’isolement. C’est à dire qu’il vit 24H/24H dans une cellule de 10m² surveillée. Et cela va durer 4 mois et demi. En raison du fait de son statut très particulier lié au terrorisme, il n’est en contact avec AUCUN autre détenu. Et du coup il va dans une salle de sport à laquelle il a droit (c’est la loi qui le veut) comme les autres détenus. Tout comme la promenade et la bibliothèque. Mais il y va seul. Ce n’est pas une salle de sport comme veut le faire croire la presse mais une cellule de 8M² avec 1 appareil posé au sol. D’autres prisonniers détenus dans les mêmes conditions partagent ce même genre de procédure – et souvent la même cellule « aménagée » à tour de rôle. Ce n’est pas si rare d’avoir des détenus à l’isolement.

    Quand à cette histoire d’équipement qui ne lui plait pas. Grand bien lui fasse. Je suppose qu’il n’aime pas la nourriture non plus, ni d’être enfermé 24H/24 sous surveillance constante, ni de pouvoir parler à personne sinon à un surveillant. Mais de là à croire qu’on va y changer quelque chose, c’est un fantasme de journaliste. Il peut râler tant qu’il veut, cela ne changera rien à son quotidien. Il n’a pas la télé dans sa cellule, juste lui même, ce qu’il a fait et des bouquins.

    Répondre
  • 14 mars 2024 - 18 h 51 min
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