Google prolonge le support de certains Chromebooks à 10 ans

Si vous avez acheté votre Chromebook en 2021 ou plus tard, celui-ci sera pourrait être couvert par 10 années de support logiciel mais…

Certains Chromebooks proposés depuis 2021 seront donc couverts par 10 ans de support logiciel de la part de Google. C’est suite à une recommandation d’une ONG américaine, le Public Interest Research Group Education Fund, qui expliquait que passer son support de 8 à 10 ans sur ces machines pourrait avoir un impact significatif d’un point de vue économique et écologique.

Google a donc, semble t-il, pris en compte ces remarques et pousse donc son suivi logiciel plus loin. Certains Chromebooks lancés à partir de 2021 auront donc droit à 10 ans de support logiciel. Ce qui assurera leur bonne santé pour une très longue période de temps. Certaines machines seulement, le détail est un peu flou, auront droit au même traitement de 10 ans de support même si elles ont été achetées avant. Il faudra que leur administrateur l’active. Le détail de cette évolution n’est pas encore très clair. On ne sait pas si il s’agit d’un support global ou si il ne concernera que les machines vendues à des entités comme  des écoles ou des grands groupes. Et cela même si les machines sont identiques…

Pour rappel, la petite nuance entre cette durée de support et la durée de vie de ces engins vient du fait que Google prend en compte non pas la date de vente du produit comme pour une garantie légale. Mais la date de création du Chromebook par son fabricant. Autrement dit, si vous achetez un de ces engins neufs en 2024 alors qu’il a été lancé en 2022, votre durée de support démarrera en 2022 et la date de fin de ce support terminera donc en 2032 et non pas de 2034. Pour le gros de ces machines, la durée du support varie de 5 à 8 ans suivant les modèles.

Mais dans un autre temps…

The Verge indiquait en mai dernier que certaines écoles US commençaient à regretter un petit peu leur choix d’investir dans ces machines. Parce que les modèles choisis en 2020 avaient beau avoir de 5 à 8 ans de support logiciel, c’est matériellement qu’elle ne tenaient pas le coup. Chose amusante, c’est le même Public Interest Research Group Education Fund qui faisait la remarque de cette problématique.

Le scénario a été assez simple. Pendant le confinement US de 2020 lié au COVID, les école se ont jetées sur les Chromebooks pour pouvoir assurer des cours à distance avec leurs élèves. A 200$ pièce, ces engins semblaient parfait pour assurer un maximum de suivi scolaire au maximum d’élèves. Manque de bol, trois ans après, ces engins tombent en miette. Claviers qui ne répondent plus, charnières cassées et autres soucis techniques. Des aléas qui arrivent également aux machines « classiques » sous d’autres OS mais avec une différence notable. Le prix de revient des pièces détachées est énorme face au prix global de la machine. Un clavier neuf de Chromebook Acer à 200$ est ainsi proposé à 89.99$ seul. Soit quasiment 50% du prix total de l’engin. Le fabricant répond que les partenaires ayant acheté des machines via leurs services dédiés Education bénéficient d’une bonne couverture avec un minimum de 4 années de fourniture de pièces détachées et des prix bien moins élevés puisque le clavier mentionné serait alors à moins de 25$…

Proposer 10 ans de support est excellent, cela assurera à l’engin une grande durée de vie. Mais pour que cela ait du sens, il faut absolument que le matériel suive et qu’il soit réparable. La garantie d’avoir la  possibilité d’acheter des pièces détachées étant limitée à 4 années, cette longue période de mise à jour est par essence difficile à atteindre. Si l’on ne peut pas assurer le bon fonctionnement matériel de l’engin, le suivi logiciel n’a que peu de sens.

Lenovo Ideapad Duet 5 Chromebook

Une évolution plus simple vers Linux

Pour finir, le Public Interest Research Group Education Fund indiquait un point très important dans toute cette équation. La possibilité de libérer les machines de ChromeOS doit être prise en compte. En « fin de support » logiciel, les machines doivent pouvoir être basculées vers d’autres systèmes. En fin de support, lorsque les machines n’ont plus le droit à leurs mises à jour de sécurité, les écoles ne peuvent plus s’en servir. Si le matériel fonctionne toujours, cela fait des milliers de portables fonctionnels qui se retrouvent à prendre la poussière. 

L’ONG invite donc les constructeurs à penser à la possibilité de migrer les machines simplement vers des systèmes alternatifs. Un choix qui permettrait de proposer ces engins à des élèves ou de monter des classes sous système Linux à long terme. Un autre appel du pied fait à Google concernant la possibilité d’extraire simplement les engins des listings de machines contrôlées par l’administration scolaire. De manière, là encore, à pouvoir sortir un Chromebook du système et le transformer en machine classique, administrable facilement par un particulier.


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5 commentaires sur ce sujet.
  • 15 septembre 2023 - 15 h 14 min

    Le problème «matériel» de ces machines c’est peut-être le stockage famélique intégré à la carte mère qui au fur est à mesure des écritures réduit de plus en plus l’espace disponible (déjà relativement réduit) !
    Je me trompe peut-être… Et la taille de la RAM réduite également, sera-t-elle encore suffisante après 3 ou 4 ans ?

    Répondre
  • 15 septembre 2023 - 21 h 57 min

    Si ça pouvait être appliqué aux smartphones, et pouvoir mettre Ubuntutouch ou n’importe quel Os pour se libérer de Miui ou d’un Android obsolète …

    Répondre
  • 15 septembre 2023 - 23 h 21 min

    Je ne peux qu’approuver ! Les constructeurs devraient être obligés à la fin de leur support logiciel de fournir aux clients (au moins à la communauté des plus geeks d’entre-eux) les moyens d’installer Linux sur les machines en donnant accès au bootloader. Et cela devrait concerner tous les produits connectés : enceintes, tablettes, machines à laver, imprimantes, frigo, caméras…
    Les constructeurs mettent déjà du Linx dedans, autant le rendre ouvert dès le début !

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  • 16 septembre 2023 - 2 h 34 min

    La souveraineté souhaitée est parfois difficile/ impossible par exemple en matière énergétique. Par contre en matière logicielle c’est aussi simple qu’une installation Linux qui hors verrou numérique ajouté par le fournisseur est déconcertante de simplicité.

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  • Xo7
    16 septembre 2023 - 9 h 03 min

    Franchement, cela risque de ce faire plus vite que l’on ne le croit. la lutte contre l’obsolescence du matériel est un leitmotiv en Europe. Afin de ne pas se faire tacler, la fourniture d’un accès a un Os tiers est une bonne porte de sortie (même si celà ne fonctionne pas vraiment), l’essentiel est de sauver les apparences… La course en avant ne rend pas forcement utilisable ces matériels au quotidien.

    J’ai aussi une petite question :
    « En fin de support, lorsque les machines n’ont plus le droit à leurs mises à jour de sécurité, les écoles ne peuvent plus s’en servir… »

    A la lecture de cette phrase, j’ai une petite question : le Chromebook de mon fils s’est arrêté d’un coup (fin de support connu). Est-ce du à la fin du support ? J’ai d’abord cru à un problème technique (du à une mauvaise utilisation ou a une usure) ce qui m’a poussé à le mettre de coté pour régler celà plus tard sans vouloir le basculer tout de suite sous linux (présence de données dans le chrome non présentes dans le cloud).
    Si l’arrêt est uniquement du à chrome, inutile de chercher plus loin, je vais tenter de le basculer sous linux et ecraser chrome. Qu’en pensez vous ?

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