FLSUN S1 et T1 : des imprimantes 3D Delta fermées ultra rapides

Les nouvelles imprimantes Delta FLSUN S1 et T1 sont annoncées. Prévues pour 2024 elles vont proposer un grand volume et une belle vitesse d’impression.

Je vous ai déjà parlé des imprimantes 3D type Delta avec des modèles précédents de la marque. Les nouvelles FLSUN S1 et T1 reprennent le même principe que les modèles passés mais se mettent au goût du jour avec un design fermé et une augmentation impressionnante de leur vitesse de fonctionnement.

La FLSUN S1 est très impressionnante sur le papier avec une vitesse d’impression de 1200 mm/s. Pour rappel, les précédents modèles FLSUN V400 sorties en 2022 mettaient en avant une vitesse de 400 mm/s… Et si une mise à jour de cette imprimante leur a permis d’atteindre 600 mm/s, cette évolution proposée par la FLSUN S1 reste importante. D’autant que le format Delta autorise la création de pièces de grand volume puisque le plateau rond de 32 cm de diamètre est surplombé par 13 cm de hauteur d’impression.

Prévue pour la fin février 2024 chez nous, ce nouveau modèle vise un marché semi pro ou amateur « éclairé ». Des utilisateurs exigeants ou ayant un besoin de productivité important. Le format fermé de l’imprimante contraste également avec les précédents engins qui étaient susceptibles de prendre la poussière. Ce choix de fermer la FLSUN S1 est également lié à sa vitesse d’impression qui exige des paramètres de températures très contrôlés. En laissant le dispositif dans une boite, la marque peut mieux gérer les différents éléments. Il faudra, bien entendu, choisir des filaments adaptés pour atteindre cette vitesse, et la première bobine de PLA venue n’offrira pas ces débits. Par contre, les accélérations proposées seront communes à tout type de filament. On parle ici de 40 000 mm/s tout de même, ce qui est assez impressionnant. Trop pour une imprimante normale, la vitesse de déplacement comme la vitesse d’impression doivent être corrigés par des ajustements en temps réel des mouvements, le déplacement trop rapide sans correction pouvant avoir des effets négatifs sur la précision du dépôt des couches. Des algorithmes anticipent ces éventuels défauts et ajustent les mouvements de l’extrusion en conséquence.

Le résultat de tout cela: une impression plus rapide promet le constructeur qui emploie  une tête capable d’extruder 110 mm3/s. Des chiffres impressionnants qui demandent une gestion parfaite de toutes les températures. La ventilation de refroidissement mais également le plateau et la chambre fermée de l’imprimante, tout doit être géré avec doigté. Ce caisson formé par la FLSUN S1 permettra également de baisser la nuisance sonore des mouvements d’impression et ceux des différents ventilateurs embarqués. Les panneaux en acrylique permettront en outre de recycler l’air du caisson au travers d’une filtration à charbon actif et un filtre HEPA pour ne pas rejeter de fumées vers l’extérieur. 

Pour le reste c’est assez classique, on retrouve un plateau magnétique pour mieux détacher les objets imprimés. Ce plateau bénéficie d’une gestion de deux zones de chauffe pouvant aller jusqu’à 120°C. Si l’objet à imprimer est petit, un premier cercle de 22 cm de diamètre sera mis en chauffe pendant que le reste du plateau restera froid. cela économisera de l’énergie qui serait sinon dépensée inutilement. En cas d’impression plus large, le plateau de 32 cm sera également mis en chauffe à la température voulue.

Autre subtilité intéressante, le filament embarqué ne sera plus laissé à l’air libre mais enfermé dans l’imprimante afin qu’il soit maintenu à une hygrométrie maitrisée. Un système de déshydratation permettra de le conserver dans de bonnes conditions. Une bonne idée même si cela veut dire que les bobines devront respecter un certain standard et que le changement de filament sera moins simple au quotidien. C’est probablement le prix à payer pour obtenir les meilleures vitesses d’impression. Evidemment, un détecteur de fin de filament permettra de remplacer une bobine facilement sans perdre son travail. Tout comme il sera possible de résumer son impression après une coupure, volontaire ou non.

Comme toutes les imprimantes 3D modernes, celle-ci propose une calibration automatique avec l’emploi d’une solution Lidar. Le dispositif mesurera la planéité du plateau et modifiera donc la hauteur de dépose du filament en conséquence. En cas de détection d’un obstacle sur la surface, il pourra également réagir et éviter une impression ratée.

Un système de caméra embarquée permettra de réaliser des timelapses des  impressions mais également de vérifier son impression à distance. Le logiciel embarqué pourra également détecter des impressions ratées en cours : filament qui n’accroche pas et qui fait des « spaghettis », plateau décollé du support qui se balade, supports qui se détachent et autres accidents classiques du genre. Le logiciel qui gère la machine est baptisé FLSUN OS mais est en réalité une version adaptée sur mesures de  Klipper. Pas d’infos pour le moment sur son ouverture technique à des modifications.

D’un point de vue technique, la FLSUN S1 mesure 32 cm de large sur 66 de profondeur  pour une hauteur de 1.10 m. Elle propose une alimentation de 1300 W  et pèse… 39 kilos ! Elle permet d’exploiter une connexion USB ou du Wi-Fi et s’annonce compatible avec les slicers les plus répandus du marché : Cura, Simplify3D, PrusaSlicer et Flsun Slicer. Elle sait prendre en charge les filaments classiques et les modèles plus techniques : PLA, PLA Carbone, ANS, TPU, PETG, PVA, PET… Le prix annoncé est de 1299$.

Plus accessible, la FLSUN T1 est également plus classique dans son approche. La zone d’impression est plus petite avec un diamètre de 26 cm pour 33 cm de haut, elle est fermée mais moins volumineuse que sa grande sœur. La T1 mesure 44 cm de large pour 19 cm de profondeur pour 84 cm de haut.

On conserve le filtrage interne avec un charbon actif et une solution HEPA. La vitesse annoncée est également élevée avec une impression maximale de 1000 mm/s et des accélérations de 30 000 mm/s pour un débit de 90 mm3/s. On retrouve beaucoup de points communs avec la machine précédente : compensation de résonance des mouvements, nivellement automatique, bobine de filament intégrée dans le châssis, reprise d’impression après coupure, détection de fin de filament; zone de chauffe de plateau double zone, support magnétique, connexion USB et réseau. Des différences sont néanmoins présentes comme l’absence de caméra embarquée…

Le poids est divisé par deux avec 16.8 Kg, la consommation passe à un plus raisonnable 450 watts et le prix tombe à 499$.

s1


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2 commentaires sur ce sujet.
  • 5 décembre 2023 - 16 h 39 min

    Ils essayent de reprendre le train depuis que BambuLab a un peu tué le game depuis un an.
    Par contre la super racer ne fait pas du tout 600mm/s comme ils l’annoncent fièrement. La hotend équipée étant un dérivé volcano + cht plafonne à 30/32mm^3 de flow, donc 32/0.4/0.2 => 400mm/s en sachant que le refroidissement et l’extruder en bowden ne suivent pas.

    Les promesses sont belles avec les nouvelles : 110 de flow, 40K d’accel, cpap, hepa…
    => Il y a de quoi titiller les records mondiaux de speedbench :D

    Par contre ca reste une delta, mauvais ratio encombrement/taille utile de print.
    Et pour moins cher il y a des P1S…

    C’est aussi très drôle de voir tout le verbiage pour essayer de vendre du nouveau alors qu’ils ne font qu’utiliser du klipper et les fonctions basiques : input shapper, pressure advance…

    Ils vont jusqu’à pomper directement le cpap de chez hevort/vzbot :’)

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  • 7 décembre 2023 - 13 h 56 min

    @Tronklou : ça tombe bien, ils parlent de la V400 et pas de la SR ;)

    Perso, pour avoir plusieurs Carthésiennes et plusieurs Deltas, je préfère largement mes Deltas.
    Les courbes qui sont vraiment courbes, la vitesse d’impression et la gestion de l’accélération (certes, maintenant rattrapée par certaines Carthésiennes) sont également bien meilleures…

    Certes le format est possiblement moins pratique chez certains (mais vu le prix du m² dans certaines villes, vaut mieux une imprimante de 1m de haut pour 30cm² de base, qu’une imprimant de 20cm de haut pour 1m² de base… Si tu veux mon avis)

    Après, le seul défaut (pour moi), c’est la surface d’impression ronde, quie ne permet pas de sortir, sur ma V400, des pièces en 310×310 comme sur ma plus grande Carthésienne. Mais 90% du temps je m’en débrouille très bien…

    Bref, comme dirait l’autre : les goûts et les couleurs… Toussa toussa… ;)

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