Mise à jour du 27/01/2015 : Mon Pipo X7 fonctionne à nouveau, après avoir essayé toutes les solutions, j’ai tenté un baroud d’honneur sur le Pipo X7 : Changement de pile de bios après 24 Heures sans pile, changement d’alimentation, le chargeur de base est vraiment instable voire dangereux, je vous encourage à ne pas l’exploiter du tout.
Avec la nouvelle alimentation et le changement de pile la machine remarche et boote sans soucis. Il ne me reste plus qu’a régler le système correctement, mais ça c’est un problème que je sais gérer. La suite du test pour bientôt !
Billet original du 15/01/15
Curieux, très curieux. C’est l’état d’esprit dans lequel j’étais en finissant de pianoter mon billet de cette drôle de solution. Après tout, l’engin ressemble fortement à ce qui se rapproche de mieux d’une minimachine. J’ai demandé au patron de GeekBuying si il pouvait m’expédier un modèle, histoire de voir ce qu’il a dans le ventre.
Quelque jours plus tard, le livreur de DHL frappe à ma porte. Le Pipo X7 est arrivé, en plein au milieu du CES et je ne peux donc pas ouvrir la boite pour assouvir ma curiosité. C’est désormais chose faite et armé d’un appareil photo j’ai pu mieux comprendre ce que cette machine proposait.
Le Pipo X7, c’est avant tout une double promesse. Celle de laisser l’utilisateur exploiter Windows 8.1 correctement pour un tarif imbattable mais aussi celle de fonctionner dans un silence absolu.
Pipo X7
Processeur : Intel Atom Bay Trail Z3736F quadruple cœur cadencé de 1.33 à 2.16 GHz avec 2 Mo de cache non ventilé
Chipset graphique : Intel HD à 313 à 646MHz
Mémoire vive : Soudée 2 Go DDR3
Stockage : Soudé 32 Go eMMC
Réseaux: Wi-Fi 802.11 b/g/n + Fast Ethernet
Connectique façade :2 USB 2.0, 1 prise casque
Connectique dos : 2 USB 2.0, 1 HDMI, 1 lecteur de cartes MicroSDHC, 1 Ethernet, 1 alimentation.
Alimentation : Chargeur Externe 12V 2.4 A
Poids: 400 grammes
Encombrement : 188 x 129 x 27 mm
Système d’exploitation : Windows 8.1 avec Bing
Logiciel embarqué : Microsoft Office 365 avec 1 an d’abonnement
Prix public : 99$
La promesse, sur le papier est assez bonne puisqu’on retrouve à peu de choses près les composants d’un Transformer Book T100 ou d’une tablette Windows 8 moderne. Avec 2 Go de mémoire vive et 32 Go de stockage, on se dit qu’on ne va pas aller très loin mais au vu du prix de la machine, ce n’est pas forcément très grave. Tout l’intérêt d’une solution comme ce Pipo X7 c’est justement de pouvoir lancer un Windows pour des tâches du quotidien : Du surf, de la bureautique, des jeux et, pourquoi pas des fonctions multimédia.
C’est d’ailleurs assez drôle de voir sur la boite la mention Windows TV Box. Mention très éclairante sur l’objet, à mon sens, puisqu’il ne le destine pas à remplacer un PC classique et plus performant mais bien à devenir un accessoire accolé à un téléviseur.
Le contenu du paquet est sobre. Pas de pilotes, pas de documentation, une simple petite carte de garantie, la machine et un chargeur mural classique de ce genre de solution. Il s’agit d’un 12 volts proposant 2.4 Ampères. L’objet propose des fiches US, il n’y a à priori pas de version Française de ce chargeur. Il faudra donc penser à commander un adaptateur en même temps que l’engin si vous n’en avez pas. A noter que l’objet propose une prise coudée, ce qui est une bonne option, ainsi qu’une petite ferrite et que sa conception générale est plutôt bonne. Il a l’air bien équilibré puisqu’il ne chauffe pas du tout à l’usage. Par contre, chose étonnante, j’ai pris quelques décharges à le manipuler par sa prise… La source de l’épilogue de ce test ?
Vient ensuite la Pipo X7 à proprement parler. Sobre, en aluminium brut légèrement poudré, elle est très compacte et ne propose pas de ventilation sur le dessus.
Les mesures annoncées par les vendeurs sont un peu moins optimistes que les faits. L’engin mesure 18.8 cm de large pour 12.9 cm de profondeur et 2.7 cm d’épaisseur. Le format d’un roman NRF Gallimard pas très épais.
D’un point de vue encombrement, face à un NUC d’Intel on est évidemment dans une solution légèrement plus large et plus profonde mais par contre moins épaisse. L’intégration sera également moins aisée puisque le Pipo X7 ne propose pas de support VESA ni même les éléments permettant une fixation sur ce type de support. Heureusement, la carcasse en métal et le faible prix de l’engin autorisent des modifications du châssis sans trop de risques ni de scrupules.
Sur la face avant de l’appareil, c’est sobre : 2 ports USB 2.0 l’un à côté de l’autre, une prise audio jack 3.5 mm, une led seul témoin d’activité de la machine et un petit bouton en plastique. Le bouton sonne cheap comme souvent sur ces solutions. La carcasse sert de caisse de résonance à chaque clic provoquant un son situé entre le mécanique et le plastique plutôt désagréable. Pas de quoi en faire une maladie mais c’est légèrement désagréable. Les prises USB sont très proches, cela suffit pour un couple de câbles de clavier et souris mais 2 grosses clé USB auront du mal à cohabiter.
La face arrière présente le reste de la connectique du Pipo X7 : Le lecteur de cartes MicroSDHC pour étendre les capacités de base de stockage de la machine facilement. 2 autres ports USB 2.0, cette fois-ci l’un au dessus de l’autre, mais toujours aussi proches… un port HDMI, la prise RJ45 Fast Ethernet de la machine et la prise d’alimentation 12 V standard.
Sur chaque côté de l’engin, des aérations dans des formes géométriques percent la coque. Pour empêcher la poussière statique de s’accumuler, Pipo a judicieusement placé des grilles métallique derrière les ouïes. Sous la machine, une plaque d’acier également très ajourée, avec 4 patins en caoutchouc et une petite étiquette présentant l’objet : Les logos CE, FCC et ROHS sont lisibles sans que j’aie l’assurance qu’ils correspondent à quoique ce soit.
A l’intérieur du PIPO X7
L’ouverture ne demande pas de grands efforts, 4 minuscules vis servent à maintenir la plaque d’acier qui ferme le système. Une fois ôtée, cette plaque d’un bon millimètre d’épaisseur, c’est la surprise de découvrir un châssis beaucoup plus grand que ce qu’il embarque en terme de composants.
Le but est probablement double : Fournir une bonne aération à l’engin qui n’a pas de ventilation et imposer un certain volume d’un point de vue marketing. Plus étroite la machine n’aurait pas le même impact. Sa taille à quelque chose de rassurant. Dernier détail à propos de l’engin, le format est connu, ce type de boitier a déjà servi à des solutions Android, Pipo n’a donc eu qu’à adapter celui-ci à une nouvelle carte mère.
Seconde surprise: la conception simplissime de la machine. Les entrailles du Pipo X7 sont composées en tout et pour tout de 3 éléments ! 4 si on compte le câble et l’antenne Wifi. Les 2 cartes présentes sont fixées sur des entretoises en plastique chromé, elles mêmes collées via un support sur le fond du châssis en aluminium. Pas question de proposer les mêmes entretoises directement extrudées de l’aluminium, cela doublerait le prix du châssis au bas mot.
Ces supports en plastique ne sont évidemment pas très encourageants, la matière choisie sonne faux et on comprend assez mal au premier regard pourquoi le constructeur a choisi une finition chromée. En fait, c’est probablement pour pouvoir exposer les entrailles de l’engin et faire illusion sur les photos. De loin, on peut prendre le support plastique pour de l’aluminium même si il n’a pas la même finition que le châssis.
Cette solution fixée à grand renfort de colle chaude n’apporte pas la même dissipation qu’un vrai châssis en aluminium et il y a de quoi faire beaucoup mieux en bidouillant le Pipo X7. C’est d’ailleurs presque un des intérêts de cet engin, se servir de sa base pour concevoir sa propre solution.
Les grilles d’aération protégeant de la poussière sont là encore collées au pistocolle directement sur les bords de la machine.
Même scénario pour l’antenne Wifi, un système de loquet est intégré au support mais pour éviter qu’elle ne tourne dans le vide et entortille le câble qui la traverse, un peu de glue chaude a été posée sur la partie interne.
Au final, on a donc un système en croix, avec 12 entretoises en plastique, qui vient se coller au fond du châssis pour supporter les cartes et la plaque du fond. Un système très malin à défaut d’être le plus efficace possible. Pourquoi malin ? Parce que le constructeur a tout à gagner avec cette solution comme on le détaillera plus bas après examen du reste des composants.
L’antenne Wifi fait bonne figure mais il est dur de déterminer ses réelles capacités à ce stade, le maigre fil qui disparaît dans le plastique blanc peut s’avérer efficace comme être calamiteux. La bonne nouvelle étant qu’il sera facilement possible de changer cette antenne contre un modèle plus convaincant puisqu’elle est montée sur un support non soudé à la carte mère.
Carte mère qui en dit long sur la conception de l’engin. Elle a en effet conçue avec un double souci économique et logistique. Il fallait pour cete Pipo X7 de la modularité et une très grande facilité d’installation. Le machine ne nécessite absolument aucune compétence de montage et on peut confier les tâches à effectuer à un parfait néophyte. Après lui avoir montré 2 ou trois fois les étapes à effectuer, il saura manier le pistocolle ou le tournevis nécessaire à chaque étape.
Il est fort possible, si ce n’est tout à fait sûr, que Pipo ne soit pas le fabricant de cette carte mère qui ressemble plus une solution universelle destinée à équiper un maximum de solutions du même style.
La carte n’a pas de marque, pas de référence précise, juste une petite sérigraphie précisant sa révision et la puce intégrée. Pas de quoi remonter à la source et surtout pas de quoi gêner le partenaire qui, comme Pipo, l’intégrera dans ses châssis.
On se rend très vite compte que les circuits ne profitent absolument pas de la dissipation théorique du châssis en aluminium. On aurait pu espérer un renflement en métal de la coque ou l’ajout d’un petit parallélépipède d’alu pour venir faire entrer en contact le processeur et le châssis pour améliorer la dissipation. Il n’en est rien, il y a bien un pad thermique mais je doute qu’il soit franchement efficace.
Comme si le constructeur avait oublié cette partie. En rajoutant un simple morceau d’alu entre ce pad marron et la coque il y a probablement moyen d’améliorer le refroidissement de la machine. Bizarrement la croix en plastique collée dans l’engin empêche cette opération puisqu’elle recouvre en partie l’aluminium du châssis qui fait face au processeur, il aurait suffit au constructeur d’orienter la jonction entre les deux côtés de cette croix vers la carte fille pour régler le problème. Mauvaise conception ou recyclage opportun, difficile à dire.
Toujours est t-il que le processeur, la mémoire vive et le PMIC (La puce qui gère le courant dans la carte) sont protégés par cette plaque d’aluminium très fine. Les deux derniers composants sont couverts d’un petit pad thermique pour assurer un contact avec l’aluminium.
Le PMIC choisi est un XPowers AXP288 conçu pour les solutions Intel Bay Trail par la marque Chinoise XPowers. Un élément lowcost nécessaire pour construire des solutions abordables dans de ce type et qu’on devrait retrouver en masse cette année.
Le processeur est bien un Intel Atom Bay Trail Z3736F comme nous l’indique sa sérigraphie : La séquence SR20D est en effet associée à cette puce.
Ce processeur est un des éléments prometteurs de la machine puisqu’il permet de proposer de bonnes performances globales pour un investissement minimal. Equipé d’un chipset vidéo relativement efficace, capable de prendre en charge de nombreux formats de vidéo en temps réel, cet Atom est la pierre angulaire de la machine. Ce qui lui offre la possibilité d’exécuter Windows 8.1 correctement. Proposé pour une vingtaine de dollars sur le marché par Intel, il est probablement vendu ici en package prêt à l’emploi en même temps que le reste des composants par un assembleur qui fabrique les cartes mères en masse.
Le choix d’une intégration d’un Z3736F au lieu d’un Z3735F comme sérigraphié sur la carte mère semble donc lié à une opportunité de la part de l’assembleur. Soit Pipo a exigé une solution plus efficace, soit le constructeur a eu la possibilité de se procurer des Z3736F à bon prix. Les deux sont compatibles avec le même socket en BGA592.
Le stockage est confié à une puce 32 Go eMMC 4.5 Samsung KLMBG4GEAC-B001.
La mémoire vive est également signée Samsung avec 4 modules de 512 Mo K4B4G16460-HYK0 en DDR3 1.35v.
Le mini circuit Wifi 802.11 b/g/n est trop mal sérigraphié pour être identifié convenablement. C’est censé être un RTL8723BS classique avec prise en charge du Bluetooth 4.0. Dans la pratique, les deux composants sont effectivement identiques.
Sur la carte mère, quelques logos de gestion de recyclage sont présents sans que l’on sache évidemment si ce Pipo X7 fait réellement partie d’un programme de ce type.
A vrai dire, le plus intéressant vient de la carte fille puisque son intégration est révélatrice de ce qui nous attend dans les mois à venir. Avec cette simple carte, Pipo est apte à sortir plusieurs designs différents de cette même machine basée sur la même carte mère. L’architecture de la machine est très simple, simpliste même et en changeant la pièce de plastique chromée collée sur le châssis on peut déplacer les entretoises disponibles facilement. Facile alors d’imaginer que cette carte fille ne se place plus en face d’un Pipo X8 mais sur le côté pour donner l’illusion d’un changement. Facile aussi d’ajouter un troisieme port USB, un second port jack ou un simple port infrarouge sur l’engin, il suffit en réalité de changer la carte fille en y intégrant directement une puce de hub USB
Si un design ne donne pas les ventes espérées, il sera donc facile d’adapter la production : Changement de plastique, usinage différent de la coque et changement de carte fille donnent un nouveau PC sous Windows : Les recettes des machines antérieures sont reprises et adaptées. Comme du temps des lecteurs de Divx de salon, où les platines étaient en interne 100% identiques, seule la coque va véritablement changer.
Remonter l’engin ne m’a pris que quelques minutes, avec 4 ou 5 personnes sur une chaîne il est possible de monter énormément de ces Pipo X7 chaque jour, sans avoir recours à des experts ni développer des circuits complexes. Faire voyager 2 ports USB de cette manière sur des fils est bon pour un support optionnel livré avec une carte mère afin qu’un particulier rajoute quelques USB à l’arrière de son boitier, aucun constructeur de renom ne ferait ce genre de manipulation. Mais c’est la force de cette Pipo X7 de pouvoir s’adapter à la demande facilement et rapidement sans nécessiter des investissements lourds en recherche et développement et donc sans augmenter la note pour le client final. A 90€ cette machine est intéressante, à 150€ personne ne ferait le choix d’une solution importée d’Asie.
L’autre intérêt de cette solution est plus pragmatique pour nous. Il est possible et même facile d’entrevoir toutes les possibilités offertes par cette construction simpliste : Une coque facile à fraiser avec une simple miniperceuse, de la place à revendre dans ses entrailles, une possibilité d’améliorer la dissipation de l’engin, le Pipo X7 est le paradis des bidouilleurs. En quelques minutes, il est facile de rajouter quelques ports USB sur le côté en glissant un HUB dans la machine : Je soupçonne l’emplacement non soudé au dessus à droite d’être un troisième port USB non intégré. A partir de ce point, avec un peu de soudure ou avec un simple cable depuis un port externe, il sera possible de rajouter des tonnes de fonctions en interne : Une clé USB Tuner, un stockage USB de plus, un capteur infrarouge qu’on fera sortir facilement en façade ou une sortie optique SPDIF en ajoutant un DAC directement dans l’engin.
Loin d’être repoussant, le design de cette Pipo X7 me rappelle les boites de Meccano ouvertes et leurs infinies possibilités. L’engin me rappelle également fortement les premiers netbooks que tout le monde bidouillait de la sorte.
Epilogue : Reste un détail embêtant, la machine reçue a été allumée juste après ce déballage et le remontage de l’engin. Elle a démarré et j’ai commencé à l’installer. Problème, après un simple reboot, elle n’a plus donné un seul signe de vie. Le changement de transformateur et les diverses tentatives de récupération n’ont pour le moment pas porté leurs fruits.
C’est embêtant parce que cela recule d’autant la seconde partie de ce test, peut être la plus intéressante, celle qui montrera ce dont la machine est capable. Est-ce un signe de mauvaise qualité ? Ce genre de panne « au déballage » est malheureusement possible sur tout type de solution. Du portable pro à plusieurs milliers d’euros à la clé USB, les composants sont parfois sujets à ce genre de problèmes. En attendant de voir comment solutionner cet imprévu, je reste donc positif sur la viabilité de cet engin.
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Ça m’intéresse aussi, comment changer la pile CMOS.