IBM Hypertaste : un détecteur pour identifier les liquides

L’IBM Hypertaste ressemble à un gadget tout droit tiré d’un James Bond. Si l’objet est pour le moment enfermé dans un laboratoire Zurichois, il pourrait aider demain à identifier des liquides sur le terrain.

Imaginez une cyber rondelle de citron capable d’analyser les liquides avec lesquels elle est en contact et de vous en délivrer la composition chimique directement sur votre smartphone. C’est exactement ce que propose l’IBM Hypertaste.

L’objet est composé de plusieurs éléments pour analyser et communiquer les composants liquides. Dans sa tranche des capteurs qui plongent dans la substance a analyser et qui réagissent de manière originale. Si IBM a baptisé son joujou une e-tongue, ou langue numérique, c’est parce que l’objet travaille comme une langue humaine travaille avec le cerveau. 

Les différents capteurs analysent et combinent les différentes substance comme le fait notre propre langue et au lieu de réciter une phrase chimique complexe, il apprend a en déduire de quelle substance il s’agit. Basé sur un auto apprentissage en Intelligence Artificielle, l’IBM Hypertaste peut être éduqué a reconnaître différents liquides. En le plaçant dans du vin, du cola ou de l’huile de vidange, il apprendra a identifier ces différents éléments. Via l’application dédiée sur smartphone, vous pourrez lui préciser si il s’agit de tel ou tel vin, de telle substance ou de telle autre. Ce qui permettra d’enrichir ses capacités de reconnaissance.

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L’analyse du spectre de base est donc complété par un enrichissement de son IA qui va développer sa propre base de données et qui pourrait être bien plus fin et pertinent qu’un simple vocabulaire chimique tout en proposant également cette lecture moléculaire. L’idée derrière tout cela est, je suppose, de proposer cet objet à des gens n’ayant pas de bagage scientifique.

IBM décrit l’objet comme capable de vérifier la composition d’un produit manufacturé par rapport à son étiquette. Permettant de déterminer si un fournisseur ne proposerait pas la qualité exacte décrite par le produit dans une bouteille. Un simple récipient pourrait servir  à cette expérience au lieu d’un envoi à un laboratoire indépendant.

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Imaginez dans la vie de tous les jours de certains professionnels, ce que ce genre d’outil pourrait donner. L’IBM Hypertaste pourrait devenir le « goûteur » attitré et sans risques de nombreux métiers dans la restauration. Aider certains pro métiers a déterminer la présence de substances interdites ou dangereuses. Chez les particuliers cela pourrait aider a savoir si l’eau d’une piscine doit être changée ou équilibrée. Imaginez également la possibilité de déterminer si une eau est potable ou non. Pouvoir identifier quel type de filtration il faudrait lui imposer pour la potabiliser.

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IBM parle également d’examen d’échantillon d’urine permettant de créer un profil pour chaque personne. Un profil quand elle est en bonne santé a comparer avec un profil lorsque son état se dégrade. Une sorte d’empreinte génétique facile a analyser du métabolisme. 

Je n’ai aucune idée du coût de développement de cet engin puisqu’il s’agit encore d’une expérience de laboratoire mais l’ensemble des composants n’a pas l’air énorme. Si un tel dispositif pouvait être proposé à bas prix, la partie IA étant déportée vers un serveur via son smartphone, le champ d’application serait énorme.

Source : IBM


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9 commentaires sur ce sujet.
  • 18 juillet 2019 - 18 h 43 min

    Tres bonne déductions des utilisations possibles de l’appareil Pierre.
    La partie surveillance de sa santé me parait une idée géniale, voir un peu futuriste. Faut que je me remette à la page.
    Super article.

    Répondre
  • 18 juillet 2019 - 18 h 51 min

    Cela semble un objet tout a fait pertinent, espérons que cela ne soit pas qu’un projet de labo…
    Je pensais aussi aux allergiques ; qui testerai la présence de leur allergène dans un plat préparé.
    Et aussi, cela permet de vérifier si quelque chose est ajouté dans un verre : une sécurité contre les pervers mais aussi pour garantir les sportifs de haut-niveau qu’il n’y a pas d’additifs « à l’insu de leur plein gré »…

    Bien moins gadget qu’il ne semble au premier abord…

    Répondre
  • to
    18 juillet 2019 - 18 h 56 min

    Apres les chercheurs tueurs (mini drones volants), le goute-poison, y a pu qu’a trouver de l’épice sur Mars et les bouquins de Franck Herbert sortent du rayon SF pour devenir des documents historiques.

    Répondre
  • 18 juillet 2019 - 23 h 23 min

    Locuste, La Voisin, Marie Besnard…

    Toutes nous disent qu’on casse une petit commerce plus que millénaire avec cet IBM Hypertaste.

    Les goûteurs sont du même avis !

    Répondre
  • 18 juillet 2019 - 23 h 41 min

    C’est un sorte de spectromètre portable ? Impressionnant, effectivement pour les allergiques, diabétiques, l’eau potable, etc, ça prend son sens. Mais je doute de cette utilité, même si j’arrive pas à comprendre le lien Hypertaste > Smartphone > Data lake > ??? si IBM y travaille, c’est que ça intéresse IBM.

    Répondre
  • 19 juillet 2019 - 3 h 57 min

    @prog-amateur

    je ne pense pas qu’il s’agisse d’un spectromètre portable.
    Si c’était le cas, la machine pourrait rapporter des centaines de millions de dollars et ne serait pas proposée comme un simple ‘gouteur’.

    J’imagine que le bidule fonctionne comme notre langue: des récepteurs à certaines molecules qui lorsqu’elles sont détectées envoient un signal électrique. Cela voudrait dire que la machine n’est capable de detecter que les molecules pour lesquelles des récepteurs sont installes et non pas tout type de molecules (à la difference d’un spectro).
    Du coup, en fonction du nombre de type de récepteurs (une vingtaine, trentaine ?), la gamme d’applications du bidule est surement limitée.

    Répondre
  • 19 juillet 2019 - 7 h 39 min

    n’oubliez pas de rincer votre e-tongue entre votre test d’urine et celui de votre cocktail ;-)

    Répondre
  • 19 juillet 2019 - 12 h 28 min

    Ce genre d’invention revient régulièrement dans l’actualité.
    Et pourtant … à part quelques applications professionnelles rien n’émerge vraiment côté grand public.
    Il y a quelques années, la police aux frontières américaines était censée tester un analyseur de substances (via IR) à distance.
    Il s’agissait en fait d’un spectromètre infrarouge.
    Puis, plus rien.
    D’un autre côté la distance d’interaction possible laissait rêveur : plusieurs dizaines de mètres.
    Ok, cela semble nécessaire afin d’analyser des substances explosives.

    Pour autant les spectromètres portatifs ne sont pas absents du marché.
    On a celui-ci (https://www.anton-paar.com/fr-fr/produits/details/spectrometre-raman-portatif-cora-100/
    qui vaut son pesant d’or). Les prix ne sont pas communiqués mais on est au-delà de 10kEUR.
    Bref, on est loin, très loin d’une application grand public.

    C’est dommage car une application grand public immédiate c’est l’analyse des produits de consommation au quotidien : vérifier que tel ou tel grand groupe de l’industrie agro-alimentaire ne nous entube pas avec des produits interdits ou peu recommandés. Combien de scandales sanitaires aurait-on évité dans le passé si, ne serait-ce qu’un laboratoire indépendant, avait pu analyser les produits de consommation courants.
    Ça se fait plus régulièrement à présent, financé par les associations de consommateurs.
    Mais si chacun pouvait le faire et partagé ses résultats (comme on le fait avec ses coordonnées géographiques) ce serait encore plus rapide.
    Mais pour cela les tarifs devraient descendre à qq centaines d’euros. On en est loin.

    Enfin, ce n’est pas un moindre obstacle, nous sommes dans le domaine de la mesure. Si tout le monde sait utiliser un thermomètre, tout le monde n’est pas capable pour autant de réaliser la mesure correctement (thermomètre peu précis, peu fidèle, mesure réalisée en plein soleil, etc).
    Avec un spectromètre ça se complique très vite : pollution de la cellule parce que le mesureur ne l’a pas nettoyée correctement, pollution du produit à mesurer, etc.

    Pas simple comme affaire.
    Mais si des trucs comme celui d’IBM peuvent lancer une mode, ce peut, peut-être, au moins être bénéfique sur le moyen terme.
    db
    db

    Répondre
  • 8 août 2019 - 14 h 13 min

    @Gaduc: je ne saisis pas le rapport entre les spectromètres dont tu parles et cet objet :/

    Ca n’utilise pas la spectrométrie

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