Radxa Rock 2 : Quand les indépendants font du luxe

Qui a dit qu’il fallait être une grande marque pour proposer du matériel de très belle qualité sur le marché des micro ordinateurs ? Si il a toujours été facile de faire le distinguo entre les productions de marques internationales et les machines issues de petits labos indépendants, c’est de moins en moins vrai. La Radxa Rock 2 de nous le prouver.

Tom Cubie n’est pas un inconnu sur ce marché particulier des fabricants de solutions ARM en format carte mère. Il est le papa de plusieurs projets variés qui vont de la CubieBoard à la Radxa Rock. Des cartes conçues et fabriquées de manière indépendante, équipées de processeurs ARM et affichant des performances remarquées.

 

A la différences de beaucoup de cartes de ce type, les productions Cubiennes sont souvent très soignées mais le travail effectué sur cette Radxa Rock 2 est assez  bluffant. La carte est toujours en développement et elle est déjà très aboutie. Si son coeur est commun à d’autres modèles, elle est architecturée d’une manière originale.

Radxa Rock 2

Le SiM et son connecteur particulier avec double détrompeur, on y distingue le RK3288, la mémoire vive, le stockage et diverses puces comme la Realtek en bas à droite ainsi  que les composants de mémoire Hynix et Samsung.

L’objet est en effet composé de 2 éléments : Une carte mère et un SoM, ou Systeme-on-Module, venant se greffer dessus. Ce second élément regroupe en fait le coeur de la machine tandis que la carte mère ne joue que le rôle de support à la connectique de l’engin. Cette solution élégante permet de changer non pas simplement un processeur dans une machine mais l’ensemble de ses composants principaux, très facilement et simplement.

Sur la Radxa SOM actuelle, on retrouve un SoC, un System-On-Chip sous la forme d’une puce ARM Rockchip RK3288 qui embarque 4 coeurs en cortex-A17 à 1.8 GHz et un chipset graphique Mali-T764. 2 Go de mémoire vive, des versions 4 Go sont également prévues, en DDR3 ainsi que 16 Go de stockage de base et une puce Ethernet signée Realtek non détaillée mais qui gère 2 ports RJ45 en gigabit.

Radxa Rock 2

Le SoM vu de dos.

La carte mère embarque, quant à elle, tous les éléments nécessaires au fonctionnement de l’engin . A commencer par des solutions de stockage externe: Lecteur de cartes MicroSDXC permettant d’ajouter jusqu’à 128 Go de stockage, un SATA 2.0 pour connecter un disque dur ou un SSD et 2 ports USB 2.0 ainsi qu’un MicroUSB OTG.

La carte dispose, en plus d’une sortie vidéo HDMI 1.4/2.0 permettant d’afficher du 4K, une sortie LVDS pour connecter un écran de portable sur nappe souple, un port Embedded DisplayPort permettant également du 4K et enfin un port MIPI permettant également du 1080P.

La gestion du son se fait via le HDMI ou part le port casque 3.5 mm classique intégré. Le wifi est intégré sur la carte mère avec un module double  bande 802.11 AC qui offrira de très bons débits. Un bluetooth 4.0 est également intégré ainsi qu’un module 3G et un lecteur de cartes SIM !

Radxa Rock 2

 

La  carte mère avec le SoM monté sur son slot. La connectique est distribuée tout autour.

La Radxa Rock 2 est annoncée comme disposant d’un meilleur support Linux que la précédente avec une meilleure prise en charge des circuits spécialisés et en particulier du chipset graphique Mali. Elle gère nativement la récupération après une panne électrique, le re-démarrage programmé dispose de boutons de démarrage et de reset et embarque une pile RTC classique. La carte dispose même d’un capteur infrarouge natif pour être pilotée à distance.

Enfin, si l’objet peut s’alimenter via un port secteur 5V, un adaptateur pour batterie est également disponible pour en faire un engin embarqué ou plus simplement protégé contre les coupures et autres problèmes de courant.

Radxa Rock 2

La carte mère Radxa Rock V2 vue de dos, on distingue le support de puces SIM au milieu à droite

Vous l’aurez compris, si la carte venait à s’intégrer dans un materiel générique ou une création sur-mesures, vous seriez à même de changer le coeur de l’engin d’ici quelques temps pour un nouveau modèle pus performant. Il sera possible d’acheter uniquement la Radxa SOM pour la mettre à jour en mémoire vive, stockage et puce ARM d’un seul bloc.

Radxa Rock 2

La carte SoM nue, sans processeur ni stockage, attendant de recevoir les composants. Cette carte pourrait évoluer au fil des ans pour accepter une puce Cortex-A5x, 4Go de mémoire vive et 64 Go de stockage.

Tom Cubie propose ici une solution quasi future-proof avec les spécifications annoncées, si le travail d’optimisation entrepris est à la hauteur de l’ambition de cette nouvelle Radxa Rock 2, et le RK3288 semble profiter pleinement du travail d’optimisation lié à l’arrivée de ChromeOS sur ce type de plateforme, ce pourrait être un excellent investissement.

Il va arriver le moment où finalement les engins de type ARM seront plus modulaires que les PC portables…

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7 commentaires sur ce sujet.
  • fpp
    5 novembre 2014 - 20 h 16 min

    Sympa et complet, mais faudra voir le prix de l’ensemble ?
    Le découpage de la Raspberry suivant le même principe (en moins réussi) me semble avoir pas mal renchéri la solution, pour peu d’avantages au final…

    Répondre
  • 6 novembre 2014 - 0 h 25 min

    Très sincèrement, je pensais que la Radxa II serait en ARM 64bit… Ca sera peut être pour la Radxa III, dommage !

    Répondre
  • 6 novembre 2014 - 0 h 27 min

    @fpp: Le gros avantage est assez difficile a cerner car on a pas l’habitude de considérer ces cartes comme des produits aboutis. Mais mettons que tu achètes un beau boitier en aluminium, que tu l’usine pour laisser sortir la connectique de la Radxa et intègre en plus de celle-ci un bel ampli et un DAC USB de qualité. Potentiomètres en façade, dissipation passive, connecteurs bien câblés. Tu intègres le tout dans ton appartement avec un bon système d’enceintes et d’affichage. Tu es le plus heureux des hommes quand… patatras, 2 ans plus tard, un nouveau format prend le dessus sur la production vidéo que tu affectionnes. Le H.267 mettons. Ton système prend l’eau, ton affichage est parfait mais il faut ré-encoder tout pour en profiter….

    Ou alors tu enlève ton ancien SoM, tu achètes le nouveau pour une poignée de brioche et tu installes une mise à jour de ton système logiciel. Te voila reparti pour quelques années encore avec un très beau joujou encore d’actualité. La carte coûtera surement une coquette somme en tout mais elle a ce bel avantage de pouvoir évoluer.

    Répondre
  • 6 novembre 2014 - 9 h 20 min

    Une interconnexion i2s ça fait tout de suite plus hifi :D

    Répondre
  • fpp
    6 novembre 2014 - 20 h 24 min

    @Pierre Lecourt: en théorie c’est imparable, mais ça fait plus de 20 ans qu’on nous fait le même coup avec les PC, en pratique c’est du flan : le temps que le besoin échoie, plus rien autour n’est compatible :-)
    Par ailleurs, j’ai beaucoup d’admiration pour les Cubie, Odroid et autres petites structures agiles et innovantes, qui animent et secouent un marché bien embourgeoisé… mais j’ai comme un doute sur leur capacité à tenir ces belles promesses dans la durée, et ce n’est pas ce je leur demande !

    Répondre
  • 7 novembre 2014 - 9 h 51 min
  • 24 janvier 2017 - 10 h 13 min

    […] employé dans des solutions de type TVBox comme la Ugoos UT3S, des cartes particulières comme la Radxa Rock2 ou la console GPD XD. Ce choix de SoC s’explique probablement par sa compatibilité avec […]

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