Khadas VIM : Découverte de la carte de développement sous Amlogic S905X

La Khadas Vim est, sur le papier, une carte de développement classique. Elle propose un environnement classique issu du monde Raspberry Pi, une assez grande variété de systèmes d’exploitation et l’intention de cimenter une communauté autour de son engin. Enfin, un gros travail de mise en scène et de packaging a été fait pour mettre en valeur cette offre.

La Khadas VIM débarque dans un paquet original, une sorte de petit livre format poche en carton qui renferme la carte. Une manière de mettre en valeur la solution et de la protéger dans le même temps dans un format original.

A l’ouverture du paquet, on découvre quelques éléments inscrits sur sa deuxième de couverture : les principales caractéristiques de la solution. Le SoC Amlogic S905X est en bonne place, il faut dire que la marque a besoin de la reconnaissance de cette puce très exploitée dans les TV-Box pour faire passer la pilule de sa propre jeunesse. Khadas débarque de nulle part face à une Raspberry Pi ou un Odroid… et la marque doit convaincre.

A l’intérieur du paquet, protégé par une épaisse structure en mousse blanche très dense, la carte intégrée dans un boitier et le câble d’alimentation de la solution; Pas de chargeur, il faudra vous en procurer un compatible. La Khadas VIM nécessite du 5V 2.5A en entrée, la plupart des chargeurs USB classiques de tablettes proposent ces valeurs.

Le câble USB est par contre fourni, il s’agit d’un modèle USB Type-A male vers USB type-C femelle. Il est tissé, plutôt de très bonne qualité mais mesure malheureusement que un mètre ce qui est un peu court pour relier un transformateur sur une multiprise au sol.

Vient enfin la carte dans on boitier transparent, elle se présente dans un format « carte de crédit » identique aux concurrentes habituelles comme la Rapberry Pi : 8.2 cm de large sur 5.75 cm de haut et en 1.15 cm d’épaisseur sur son point le plus haut.

Le connectique est, par contre, très différente des solutions Pi : Pas le même nombre de ports et situés à des emplacements différents, la carte ne pourra pas recycler un boitier de Raspberry pour son propre compte. voilà peut être pourquoi l’engin arrive directement avec un boitier sur-mesures. En trouver un dans le commerce ne sera pas possible pour le moment.

Ce boitier est construit intelligemment, c’est un format classique de ce type de carte et il en existe de ce type pour beaucoup de solutions de développement ! Plusieurs couches d’acrylique noir et transparent se superposent pour construire étage par étage un châssis qui enferme la carte. Des ouvertures sont pratiqués pour la connectique comme ici pour les 40 pins du brochage au dessus de la Khadas.

On retrouve les ports habituels de cet univers : Deux USB 2.0, deux I2C, deux UART, un SPDIF, un PWM, un ADC et des GPIO.

On découvre ainsi en façade un petit aménagement permettant de voir le capteur infrarouge double canal coincé en sandwich entre eux couches de plastique translucide.

Sur le côté gauche, trois boutons sont disponibles et accessibles. Ils serviront à démarrer l’engin, à effectuer un redémarrage et le bouton du milieu poura être programé pour que la carte exécute une action.

A l’arrière enfin, on découvre l’ensemble de la connectique de la carte : Deux ports USB 2.0 situés sur les côtés, un HDMI 2.0 avec gestion du CEC pour un signal vidéo UltraHD et un port Ethernet 10/100. l’alimentation via la prise USB type-C est également visible comme on peut apercevoir sous le HDMI la fente du lecteur de cartes MicroSD. Les deux ports USB sont USB Host : Le premier avec une alimentation 500 mA et le seconde en 900 mA.

Démonter le boitier est simple, les 4 vis qui traversent les divers étages en acrylique sont terminées par des petits morceaux de cuivre assez épais pour être manipulés à la main. Pas besoin de recourir à un tournevis sauf si on veut réellement fixer le tout solidement. Dans ce cas là attention à ne pas trop serrer, l’acrylique est en général très fragile. Si vous démontez le boitier, n’hésitez pas à positionner les étages dans le bon sens pour éviter de jouer au puzzle 3D pour remonter le tout. ProTip : Vous pouvez également dessiner au marqueur une pyramide sur un des côtés : la base de celle-ci désignera l’étage le plus bas et ainsi de suite jusqu’au sommet.

En ouvrant le boitier, on accède au matériel embarqué proprement dit et à cette sérigraphie estampillée VIM V1.2. Elle diffère légèrement des images de la carte lors de sa présentation à la presse mais je n’ai pas trouvé de changement technique sur les composants en eux même. Au passage, vous pouvez noter la présence d’un port 4 broches dont je reparlerai plus tard.

On distingue plusieurs éléments immédiatement: Le soC au centre, à droite de ce dernier, la mémoire vive avec les deux premiers modules de 512 Mo. En dessous, le stockage eMMC de la carte et à gauche, en plus clair, la puce Wifi. Sur le dessus, toute la connectique et à l’opposé les 40 broches de la carte.

A l’arrière, on observe la présence de 2 puces de mémoire 512 Mo supplémentaires. Au dessus on distingue le lecteur de cartes MicroSD et la prise RJ45. La position des trous de fixation dans la carte est assez particulière, ils ne forment pas un rectangle mais une sorte de trapèze.

Le coeur de l’engin est confié à un Amlogic S905X quadruple coeur, Khadas annonce que son support est plutôt complet puisque l’engin est livré avec Android 6.0 sur son stockage interne mais qu’il est également compatible avec OpenELEC 7.0 et Ubuntu 16.04. Beaucoup d’informations et de sources sont disponibles sur le Github de Khadas. On y retrouve, par exemple, un code source linux 3.14 et un U-Boot en plus des schémas détaillés de la carte.

La mémoire vive disponible est identique suivant les modèles de l’engin : toujours 4 modules de 512 Mo pour un totale de 2 Go de ram.

Le stockage est par contre différent, les modèles de base se contentent de 8 Go de eMMC. Les version Khadas VIM Pro disposent d’un module eMMC V5.0 KLMAG2WEPD-B031 signé Samsung de 16 Go.

Une différence de version qui se retrouve également dans le module Wifi embarqué : La version Pro propose ce chipset Ampak AP6255 802.11AC avec du Bluetooth 4.2 tandis que la version de base propose un Ampak AP6212 en Wifi 802.11b/g/n et du Bluetooth 4.0. ¹

Point positif, la présence d’un support antenne IPEX qui permettra d’utiliser une solution externe déportée loin de la carte. Un excellent choix pour de nombreuses solutions qui veulent pouvoir à la fois cacher la carte mais profiter d’un bon débit Wifi. On note, au passage, la présence d’un connecteur d’alimentation standard pour une batterie afin de brancher la Khadas VIM loin du réseau électrique. Ce genre de connecteur rend également possible l’usage d’une batterie classique comme onduleur en branchant d’abord la batterie et en alimentant celle-ci au courant électrique : Cela peut être pratique pour certains montages.

La carte dispose, en outre, d’un port 4 broches VIN que l’on voit en photo un peu plus haut : Il permet d’alimenter la carte avec une alimentation supplémentaire en plus de l’USB type-C et la batterie. Son intérêt est de fournir du courant suffisant pour d’éventuels accessoires alimentés par la carte comme une webcam ou un stockage en USB HOST. Il accepte 5.2 Volts maximum pour 2 Ampères. On note, au passage, que la Khadas VIM embarque deux fusibles en 900 et 2600 mA pour protéger ses circuits.

Autre particularité de la Kadhas VIM, l’usage d’une antenne patch séparée et non pas d’une antenne intégrée sur le PCB de la carte. Je n’ai, à cette heure ci, aucune idée de la qualité du signal proposé mais c’est en tout cas une option qui pourrait donner de biens meilleurs résultats en Wifi comme en Bluetooth.

On découvre ensuite un circuit Pulse H1102NL qui prend en charge de manière autonome le réseau 10/100 Ethernet. Dans la vidéo, je laisse entendre qu’il s’agit d’un montage sur USB 2.0 et il n’en est rien finalement. Je pensais que ce composant était le PMIC de la carte, il n’en est rien, c’est bel et bien un gestionnaire Ethernet à part entière.

En façade on découvre le port infrarouge double canal qui permettra de recevoir des signaux de deux sources différentes. En prenant en compte la possibilité de piloter d’autres appareils via sa fonction CEC, cela ouvre pas mal de perspectives en usage multimédia.

Bref, une carte originale, bien construite et qui semble pour le moment parfaitement lancée pour se faire une jolie place au soleil. Son prix n’est pas délirant : La version 2Go / 8go WifiN est proposée à 45.27€ tandis que la version 2 Go / 13 Go Wifi AC est à 58.86€.

Cerise sur le gâteau, elle est livrée avec, sur son stockage interne, un Android 6.0.1 abritant Kodi Beta 17 et un accès au Google Play Store. Le tout parfaitement fonctionnel et fluide dès le premier démarrage.

1. Persuadé d’avoir reçu la version de base je me trompe d’ailleurs de chipset en tournant la vidéo.