La carte Raspberry Pi est peu chère, efficace et massivement supportée avec des millions de modules vendus sur toute la planète. Un succès qui garantit sa durabilité et l’éclosion de tonnes de projets variés. Par exemple je suis en train de m’essayer à en faire une petite PirateBox pour partager des données avec des amis. A vrai dire la seule limite posée par la Raspberry Pi est votre imagination.
Bon, j’exagère un peu, le côté imagination, tout ça, ça fait SF de gare. En fait il y a 2 limites importantes autour de cette mini carte. D’abord vos compétences qui peuvent rapidement devenir un obstacle majeur même si le but du jeu avec ce type de produit est souvent d’apprendre. Ensuite l’encombrement et les options proposées physiquement par la dite carte peut poser problème.
Si le premier point dépend de vous et de vous seul, le second a été réglé. Le Raspberry Pi Compute Module vient en effet a votre secours pour Raspiberriser les éléments que vous souhaitez. Il s’agit en fait d’un module format So-Dimm, le format des modules de mémoire vive de portables, qui comporte le coeur de la machine. Ce module peut ensuite s’insérer dans un slot dédié et disposer de différentes interfaces.
L’intérêt est double : D’abord cela permet d’imaginer des solutions hyper variées d’un point de vue connectique et ouverture vers d’autres matériels. Avec ce type de solution, n’importe quel fabricant de carte électronique va pouvoir concevoir des modules d’entrée ou sortie spécifique sur lequel on pourra greffer la puce de la Raspberry Pi de ce module. Ce dernier embarque également la mémoire vive et le stockage de base de l’engin.
Avec cette base vous pourrez donc concevoir tout type de solution : Bien sur vous pourrez fabriquer des éléments connus comme un portable, un PC de bureau voire une tablette dans une solution plus fine et compacte. Mais d’autres éléments sont envisageable notamment grâce au support de Linux de plus en plus appuyé sur la carte Raspberry Pi.
Une console de jeu pourrait voir le jour pour jouer à des anciens titres bien sur mais également une foule d’autres choses me passent par la tête :
- Une station de clonage avec une foule de prises USB et une ou deux alimentations externes. Ce genre de produit existe mais ne propose pas toujours la totalité des outils demandés comme la surveillance anti-virus des fichiers copiés ou la vérification des données bit par bit. Avec une vingtaine de ports USB il serait possible de drastiquement réduire les coûts de ce genre d’outil tout en proposant une expertise et une vérification fine des fichiers clonés.
- Une gamme de robots sur mesures, en concevant une carte avec les entrées et sorties nécessaires pour les piloter : Bras mécanique, imprimante 3D, robot véhiculé ou autres, des tonnes de scénarios sont possibles et on peut imaginer une carte capable de s’interfacer avec des éléments techniques variés.
- Un minuscule PC destiné à des usages embarqués comme un drone léger et autonome super programmable.
Plein d’autres scénarios peuvent être envisagés et cela beaucoup plus simplement que d’habitude.
Mais pourquoi ça change quelque chose à ce que l’on connait déjà ?
le gros soucis des fabricants actuellement est d’ajouter de la logique, un processeur et un système, dans leurs productions. Certains concepteurs de ce type de machine, ce type de prototypes pour piloter un robot, un boitier d’automatisation ou autres, sont des pros du microcontrôleur mais ne touchent que très difficilement à une puce plus complexe.
Un robot piloté au centre par une Raspberry Pi. Avec une carte sur mesure recevant le module, l’implantation serait 1000 fois plus proche d’un jeu de Lego Technics que de ce monstre de technique.
C’est plus dur à implanter, c’est difficile et coûteux à interfacer et toutes les sociétés n’ont pas le temps nécessaire pour les interfacer, difficile également de concevoir le logiciel qui fonctionne bien dessus. Il y a bien sur la possibilité d’exploiter une carte externe via une liaison USB depuis un PC mais c’est un autre projet que de concevoir une machine autonome.
Le Raspberry Pi Compute Module va apporter à tous ces concepteurs de solutions d’interfaces l’intelligence de la carte Raspberry Pi et la possibilité de développer des solutions open source pour les piloter. Au lieu de fabriquer la totalité de la carte, ils vont pouvoir se concentrer sur leur vraie valeur ajoutée et proposer plus facilement des cartes pour les projets qu’ils veulent porter.
Et si j’ai pas envie d’attendre qu’une boite développe une carte ?
Vous allez également pouvoir acheter des cartes « à tout faire » qui accepteront le module So-Dimm équipé du coeur de la Raspberry Pi. Cette carte propose une connectique complète avec des ports HDMI et USB mais aussi une belle série de connecteurs variés parfaits pour piloter des éléments externes (Les schémas complets de ces ports particuliers sont documentés).
La fondation précise que le kit sera abordable, a partir de 30$ par 100 pièces. Un prix tout à fait abordable pour des pros et des industriels mais aussi pour imaginer des séries de produits variés qui seront vendus ensuite avec leurs kits d’extensions propres. A la pièce, le Raspberry Pi Compute Module coûtera un peu plus cher mais devrait rester dans les eaux de la Raspberry Pi telle qu’on la connait.
Vous l’aurez compris, cette carte est plus orientée vers le monde des pros et des amoureux de l’électronique et de la programmation. Du moins dans un premier temps. Car si le succès vient, au lieu de vous servir de la Raspberry Pi pour piloter vos contenus multimédia ou fabriquer un petit poste de travail sous Linux, vous allez acheter des kits complets pour faire des choses bien plus complexes et télécharger les systèmes qui correspondront à ces usages.
De la centrale domotique capable de devenir le cerveau de modules dans toute la maison au cœur d’un appareil comme une imprimante 3D, le petit Raspberry Pi Compute Module a le potentiel de venir s’implanter dans toutes sortes de nouveaux équipements. Machines qui seront d’un coup plus intelligentes et programmables et qui pourront être portées par des communautés entières. Aujourd’hui vous pouvez profiter du code des autres mais demain ce sera non seulement le code mais le matériel qui sera disponible de la même manière. Si un petit malin trouve comment réparer le panneau central de votre lave linge avec une carte prototypée sur mesure et une interface à connecter directement à la place de l’ancienne. Vous pourrez commander sa carte spécialisée et son code source pour remplacer celle-ci. Et si un jour il propose un programme précis de lavages plus adaptés que ceux du constructeur, il suffira de télécharger une mise à jour pour en profiter.
A terme, un bricolage de génie comme ci-dessus, celui d’un four à micro-ondes qui scanne les codes barres de vos emballages pour déterminer la cuisson a appliquer à vos plat et vous envoie un tweet quand ils sont cuits, pourra se créer en utilisant une carte et en achetant le modèle de micro onde grand public compatible. Plus besoin de sortir son fer à souder ! Imaginez un peu ce que cela peut donner pour tous les appareils que vous aimeriez rendre plus autonomes ou intelligents autour de vous. Vous aurez une petite idée de ce que peut apporter cette nouveauté de la fondation Raspberry Pi.
Source : Raspberry Pi
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Une carte très intéressante mais je suis surpris qu’elle ne soit pas proposée moins chère que la classique qui comporte plus d’éléments. Je pense qu’ils auraient pu marquer les esprits avec un prix psychologique canon comme ils l’ont fait avec la première.
@Thomas: Le prix annoncé est pour le kit complet, qui si il est doté de moins d’éléments visibles, affiche tout de même des entrées et sorties spécifiques. Je suppose que la production n’est pas non plus au même niveau :)
Un produit intéressant et qui va dans la logique de la fondation, proposer un produit qui sert à la fois à la formation, mais aussi à proposer des solutions réelles.
Par contre je comprend que ça ne soit pas réalisable pour le moment mais je pense qu’ils va falloir qu’ils pensent à une solution un poil plus véloce dans l’avenir, la domotique exige parfois plus qu’une simple gestion de capteurs.
@youri_1er: Plus véloce c’est super simple. Plus véloce et Open source ? Si tu as des idées, je pense qu’ils seront preneurs :)
Voici qui devrait donner du grain à moudre aux bricoleurs. Il faudra avoir un peu plus de compétences ceci dit que pour venir brancher la Framboise actuelle sur la TV.
@Pierre Lecourt: La Rpi est pas vraiment Open sources (même si elle le deviens de plus en plus), surtout au niveau du processeur.
Pour le reste elle l’est (le produit en lui même).
Plus véloce c’est toujours possible, jusqu’ici ce n’était pas spécialement nécessaire, mais cela va le devenir si les application sont de plus en plus gourmandes.
Maintenant est-ce le but de la Rpi que d’être un produit finit? Je ne le pense pas, mais être un produit qui sert à l’apprentissage et au dev’ pour faire du produit finit ensuite oui, ce qui nécessite de s’approcher au plus des caractéristiques des produits existant actuellement.
La Rpi était très cohérente il y a 2 ans pour ces application de dev’, mais aujourd’hui elle l’est de moins en moins (mais elle reste un formidable outil pour la formation, et ça personne n’a fait mieux pour le moment).
Il semblerait qu’un mini-ssd (emmc) de 4 Go est également inclus sur le module lui-même! C’est donc l’équivalent d’une PI avec une carte SD de 4Go.
Dommage que la mémoire soit toujours de 512 Mo , comme sur la PI originale.
On peut rêver pour ce module d’un kit d’accueil avec écran tactile et batterie, qui transformerait instantannément votre PI en tablette.
le but est de créer un standard de carte hote (connecteur SODIMM ..). dans un an ils sortiront d’autres versions de cartes CPU qu’on pourra changer à volonté si on veut plus de puissance.
sinon il faut aller du côté de Beaglebone et d’autres cartes un peu plus up to date.
@youri_1er
moi je n’ai encore rien trouvé de comparable pour faire :
mon serveur web
mon entrée VPN depuis l’extérieur
ma passerelle
mon serveur de mail
mon serveur domotique avec pilotage de la maison avec un smartphone (bon d’accord en ayant ajouté une interface piface)
et autres choses encore
avec une consommation (24/24 bien sur) de quelques watts
la ligne de code ça n’est pas gourmand
Cette nouvelle carte (ou plutot Soc) semble très intéressante. Effectivement plus qu’une solution pour les bricoleurs désireux d’apprendre, la raspberry pi pourrait devenir une solution pour les industriels. D’autant plus qu’elle permettrait par exemple une entrée plus facile dans le monde des objets connectés pour les constructeurs.
Mais je me pose une question : Qu’en est-il de la compatibilité future. Imaginons qu’une marque a fabriqué un réveil connecté avec. La fondation Raspberry pourra t-elle garantir à l’entreprise que son réveil fonctionnera avec toutes les mises à jour hardware de la carte ?
@eugene: Moi non plus, mais ce n’est pas pour cela que la fondation doit rester sur un produit unique et des performances loin des standards.
Sans être un octocore 4ghz elle gagnerais en possibilités à être une petite ARMv7 par exemple.
Pour la domotique avancé (entrées et sortie multiroom tactiles par exemple) ce serait un vrais plus.
@Pierre Lecourt: Je ne suis pas sur que le kit complet sera à 30€:
« Initially, the Compute Module and IO Board will be available to buy together as the Raspberry Pi Compute Module Development Kit.
These kits will be available from RS and element14 some time in June. Shortly after that the Compute Module will be available to buy separately, with a unit cost of around $30 in batches of 100; »
[…] Il y a peu la fondation présentait le nouveau format de sa carte sous la forme originale d&rs… comportant tous les éléments disposés actuellement sur la petite carte mère. Déjà exploité par Nvidia à l’époque du premier Tegra, ce format enlève toute la connectique de l’engin au profit d’une énorme réduction de taille à défaut d’une augmentation de performances. […]