L’interdiction faite par l’agence allemande de régulation des télécoms transforme donc les montres connectées à destination des plus jeunes en des objets interdits. La mesure est forte mais elle a été pensée comme telle car l’Allemagne ne veut clairement pas de ces dispositifs sur son territoire.
Lancée le 17 Novembre dernier, cette interdiction a eu des effets immédiats sur le marché allemand de la montre connectée pour enfants puisque des produits ont disparu des rayons électroniques quasi immédiatement. Cette décision n’est pas prise sur un coup de tête et répond à une publication du Bureau Européen des Unions de Consommateurs – BEUC – qui alertait le grand public que ces montres connectées pouvaient être facilement piratées. les constructeurs ayant surtout joué la carte de la séduction sans trop se soucier de la protection des données ou la sécurité des montres distribuées.
De nombreuses failles de sécurité ont été révélées et quasiment toutes transformaient les montres connectées en de véritables outils de surveillance : quelqu’un de mal intentionné pourrait par exemple repérer un enfant porteur de sa montre à la trace en utilisant ses fonctions GPS au départ implantées pour que les parents et eux seuls puissent suivre la montre. Pire, quelqu’un pourrait détourner la fonction d’écoute de chaque montre pour son profit et même communiquer avec le porteur. De telle sorte qu’un scénario d’écoute et de suivi d’un enfant pourrait se solder par une demande de rendez vous à un endroit précis et amener à des disparition d’enfants.
Les LG Kizon
L’autre considération est une écoute pirate plus classique une application permettrait à un enfant de se transformer en véritable micro espion puisqu’un individu pourrait se brancher sur sa montre et écouter toutes les conversations autour d’elle. C’est d’ailleurs un usage clairement défini par l’agence allemande. Les parents utilisent les montres connectées pour écouter d’autres adultes sans les prévenir et donc de manière tout à fait illégale. Instituteurs, baby-sitter, entourage familial…
Grâce aux applications d’origine, ces montres permettaient l’écoute et l’enregistrement de conversations privées avec l’enfant ou autour de l’enfant porteur. Un constat qui amène l’Agence fédérale de régulation des télécoms à conseiller aux parents de détruire les montres connectées en question…
« Avec la Kid Smart Watch KS-120, ne vous inquiétez plus pour la sécurité de vos enfants. »
Je n’ai jamais été un grand fan de ces solutions, je vous en parlais en 2014 lors de l’annonce de la LG Kizon, une montre connectée pour enfant qui ressemblait fort à un bracelet électronique. Toutes les dérives décrites par l’agence Allemande peuvent se retrouver dans ce type de dispositif. Surveillance, positionnement et écoute puisque à la fois traceur GPS et Talkie Walkie. Non seulement la montre peut pousser à ces dérives mais elle relâche la surveillance des parents. C’est même carrément un argument de la marque dans la vidéo ci dessus. En promettant une localisation plus facile des enfants, la montre permet aux parents de les sentir en sécurité. Même si en réalité elle ne fait que surveiller la montre connectée… et non pas le gamin.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
… et comme les administrations en Allemagne, généralement, ne font pas les choses à moitié, non seulement les possesseurs (particuliers) et les revendeurs (professionnels) des ces dispositifs sont tenus de les détruire mais ils doivent aussi documenter la destruction. Un formulaire est prévu pour cela.
j’espère qu’ils ne s’arrêteront pas là, et que ça déteindra sur les autres pays européens, perso j’irai jusqu’à interdire toute machine connectée fonctionnant à base de ROM avec un bootloader fermé (mise à jour uniquement constructeur et donc rapidement obsolète et plein de failles connues)
oh wait … mon mobile de 2011 et ma archos gamepad2 ;(
sérieusement, les machines ARM Android c’est une vraie plaie à cause de ça, pourtant suffirait d’un bootloader non fermé et des sources kernel pour pouvoir créer des outils standard facilitant la mise à jour par tout un chacun
Un exemple à suivre.
Comme tous les humai… euh objets connectés y’a de bons cotés et de mauvais. A quand une plainte contre Google qui nous vend des micros à installer chez soi (surtout contre sa réactivité sur les failles…) ?
degooglisonsinternet.org
‘LLo,
Hé cela va sans doute faire grincer quelques dents outre-rhin juste avant noêl, mais se laisser pousser par « le souffle puissant du progrès » à tous les niveaux s’en prendre un brin en compte les éventuels dommages collatéraux, je dirais juste bien fait !
Article génial. Tous ces objets connectés, notamment l’IoT sont de supers appareils-espions.
On ne se rend pas compte mais, même si on a rien à cacher, c’est très désagréable de se sentir surveillé.
Bref, c’est un choix, mais bon si les autorités allemandes ont carrément interdit cela, cela veut dire qu’elles considèrent ces objets comme un risque sérieux pour leur sécurité.
Ca prend des proportions énormes ces petits gadgets ^^