Compacte bien qu’incomplète, la Intel Compute Card est une solution qui change les usages habituels de l’informatique. On en a déjà parlé par le passé lors de la présentation du concept par Intel, je ne reviendrai donc pas sur les éléments principaux caractérisant l’engin.
L’Intel Compute Card face à deux génération de Compute Stick
L’idée de cet Intel Compute Card est très bien résumé dans son appellation : Il s’agit d’un ordinateur intégré dans un format minuscule. Il n’est pas pour autant exploitable directement et doit être combiné à un appareil qui va l’accepter pour lui offrir les relais nécessaires à son utilisation. Une interface connectique propriétaire permet à la petite solution de retrouver affichage et périphérique d’entrée. L’intérêt de cette solution est donc qu’avec un seul « coeur » de machine, la carte et son contenu, on puisse trouver plusieurs corps de machines différents. Comprenez des formes qui offriront des usages variés : Un mini-PC de bureau, un format All-In-On où l’on glisserait la solution dans un écran ou un format portable où l’Intel Compute Card serait intégrée dans un ordinateur mobile classique et en deviendrait ainsi le cerveau.
Le Dock de l’Intel Compute Card
Les Intel Compute Card sont censées débarquer sous peu, elles ont été présentées par Intel en début d’année et leur commercialisation est proche. Reste à savoir si, pour le moment, elles ont un intérêt pour un utilisateur lambda, les tests de Ian Morrison sont assez éclairants à ce niveau. Ils montrent les performances de la carte sous Windows 10 et Linux.
Le détail de l’Intel Compute Card.
Des tests sous Windows 10.
Des tests sous Ubuntu
L’usage en entreprise est assez clair puisque ce type de solution permettrait à un ensemble d’utilisateurs de travailler de manière efficace dans tout type de configuration : Sur un plateau suivant les besoins du moment, les équipes pourraient se regrouper en cellules en intégrant les cartes dans des machines proches par exemple. Acheter autant de cartes et de lecteurs de ces cartes qu’il y a de salariés est imaginable. Mais il n’est pas sur que l’écosystème se répande pour les particuliers, l’offre va probablement être faible en terme de machines d’accueil. Et l’investissement nécessitera au moins deux achats de ce type pour être intéressant. Il ne sert à rien d’investir dans un lecteur seul, l’Intel Computer Card n’a de sens que si on peut la transposer d’une machine à une autre.
La forme la plus basique de ces solutions d’accueil est un dock, une sorte de gros lecteur de disquettes, qui est capable de prendre en charge et de connecter le minuscule ordinateur en lui offrant des ports USB et des sorties vidéo. La solution prise en main ici est un CD1M3128MK et embarque un materiel assez classique, un processeur Intel Core M3-7Y30. Un choix qui s’explique par ses bonnes performances mais également parce que la puce est très peu gourmande en terme d’énergie, elle dissipe donc assez peu de chaleur : 4.5 watts des TDP seulement. elle est associée à 4 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage un peu particulier sur un périphérique de ce type. Il ne s’agit pas d’un eMMC classique mais d’un SSD piloté par un circuit PCIe NVMe. Je suppose que ces choix ont été faits suite aux retours de la communauté d’utilisateurs des Intel Compute Stick, des formules très compactes avec une sortie HDMI qui se branchaient directement via une prise HDMI. Embarquant des eMMC plus ou moins rapides, ils n’offraient pas tout le potentiel attendu de leur matériel embarqué.
Les résultats des tests sont assez prometteurs et la solution se démène très bien sur les nombreux tests effectués. On imagine que de nombreux usages seront possibles avec le compute Stick : Multimédia, bureautique, retouche photos et jeu léger seront exploitables.
Le dock face à un NUC…
Mais leur succès dépendra surtout de l’impact provoqué par l’apparition de cette solution chez les différents constructeurs. sans parler même de prix de revient, on est face à une sorte d’impasse dans cette proposition. Un Intel Compute Card a besoin d’un lecteur spécifique qui mesure peu ou prou la même chose qu’un MiniPC classique. Un NUC ou un Zotac par exemple. Il offre trois ports USB 3.0, un port Gigabit et mesure exactement 15.1 cm de long pour 14.5 cm de large et 2.05 cm d’épaisseur. Un NUC classique mesure 11.5 cm de large pour 11.1 cm de profondeur et 3.27 cm d’épaisseur. D’un point de vue encombrement, on peut dire que les éléments sont donc quasiment identiques.
Le lecteur testé est un DK132EPJ d’Intel, une solution qui a le mauvais goût d’embarquer un ventilateur apparemment actif en permanence. Il s’agit sans doute de la solution la plus basique de l’offre de la marque. Celle nécessaire à son lancement. Tout l’intérêt de l’idée de cette solution étant des machines au design novateur et notamment des portables. Le gros intérêt étant qu’un utilisateur puisse changer facilement le matériel embarqué dans sa machine. Passer d’un Core M3 à un futur nouveau processeur, augmenter sa mémoire vive ou son stockage au bout de quelques années d’usage. On conserve son portable, son clavier, son écran et tout ce qui marche encore et on en change que le coeur de l’engin.
En imaginant plusieurs périphériques, on a également la possibilité de jongler de l’un à l’autre sans avoir à réinstaller ses applications ou synchroniser ses données. Le coeur de la machine reste tout le temps avec l’utilisateur ce qui permet également de sécuriser des éléments importants.
Comme souvent donc, l’intérêt de cette solution d’Intel dépendra du bon vouloir des constructeurs : Si ils suivent le mouvement en proposant des machines – écran, portables, docks – originaux et abordables avec cette compatibilité. La solution aura du sens et probablement du succès. Si les offres se cantonnent à des versions très professionnelles et difficiles d’accès, la solution ne devrait guère trouver d’échos auprès du grand public. La grande question est : Est-ce que les constructeurs ont intérêt à extraire le coeur de leurs machines ce qui diminuerait le prix final des engins mais également leur marge ? Ont-il intérêt à ce qu’un utilisateur puisse facilement mette à jour leur portable ou leur All-In-One en changeant une petite carte plutôt que de racheter le tout ? Malheureusement, on a déjà les réponses à ces deux questions.
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Salut Pierre
Merci pour ces 1eres impressions. Toujours super agréable à lire.
Moi je me pose les questions suivantes :
– J’imagine que les constructeurs, s’ils embrassent le mouvement, packageront ce Compute Card dans un format propriétaire, pour nous forcer à acheter/racheter la « coque » (le chassis) du PC qui ira autour. Donc question compatibilité, je pense qu’on peut tirer un trait dessus, encore plus si effectivement, la marge des constructeurs est challengée. Je ne vois pas un Dell sortir un tel design si le client peut acheter un chassis compatible chez Lenovo par ex
– Ce qui m’intrigue le plus là-dedans, c’est plutôt Intel : 1 Compute Card pour être potentiellement utilisée dans 2 machines (disons 1 PC à la maison et 1 PC au bureau), c’est 50% de vente de CPU et autres composants en moins. Quel est l’intérêt pour Intel du coup ??
– Quid des licences Windows là-dessus ? N’y a-t-il pas certaines limitations en fonction de la diagonale écran (de mémoire) ? Si je passe d’un PC fixe avec un 27 pouces à un chassis de portable avec un 10 pouces, ça doit jouer non ? Et pareil qu’au dessus, Microsoft ne vendra plus qu’une license.
Bref, format TRES intéressant mais je sens que pour des considérations bassement commerciales, ça n’aille pas super loin au final…
Ton avis m’intéresse.
Merci
A+
En vrac…
Oui se balader d’un endroit à un autre avec le strict nécessaire de la machine.
Pour les licences déjà celle d’android est gratuite, celle de windows (limité) risque de suivre dans une certaine mesure.
« Mettre » son ordinateur à la fois dans sa tablette, son portable, son poste bureau et sa télé fait que le consommateur sera obligé de prendre des choses compatibles entre elle. C’est peut être bon pour capter une clientèle? apple le fait bien on pourrait pratiquement dire.
Un même poste pourra servir pour une personne qui vient tel jour et a une autre un autre jour. Chacun repartant avec son ordi. Cela se conçoit facilement en milieu pro. mais aussi associatif, dans des hôtels, dans une même famille. Reste effectivement la compatibilité entre marque. Tout dépends ce que représente la partie écran clavier et autres dans la marge constructeur.
On peut concevoir une personne avec plusieures compute-card. Chacune dévolue à une utilisation différente ou un système différent. Certes on peut déjà le faire simplement avec des disques dur amovibles.
D’un point de vue sécurité aussi. On se barre avec l’intégralité de son ordinateur, pas de risque de voir qq’un installer à l’insu de notre plein gré ou pas un malware ou flashé un bios.
c’était du en vrac…
Une sorte de smartphone sans écran ?
Franchement, je m’imagine plus mettre mon téléphone dans un boitier car je n’ai pas envie de promener un boitier supplémentaire. Reste le problème de l’utilisation téléphone lorsque l’on s’en sert comme PC, mais vu ma faible utilisation téléphonique, ca passe sans problème.
Salut,
moi je m’interroge sur ce genre de solutions…
On a déjà droit à des solutions modulaires pour smartphone, certains s’y sont essayé et essayent encore (Asus avec son Phonepad, Samsung avec son Dex, Windows…)
Pour un particulier, . Je peux bien saisir l’intérêt de ce genre de solution, on vit avec et pour notre téléphone, on y retrouve à peu près tout et hormis des problématiques d’espace de stockage, avec un téléphone qui tient la route, on peut envisager faire toutes les opérations de bureautique multimédia classique. (suffisant pour la grande majorité du public).
Dans le monde pro, on se retrouve de plus en plus bas dans la hiérarchie avec un smartphone. Donc pareil, la continuité entre les 2 mondes PC et smartphone est toute trouvée et l’utilité d’un doc sur lequel on vient simplement connecter son téléphone est facilement compréhensible.
Mais un PC transportable? Il va finir par faire doublon avec le téléphone. On va avoir son smartphone et son compute card dans son sac en permanence? Et pour la sécurité des informations? Il est nettement plus facile de voler un compute card qu’un PC portable…
Moi je vois plus une version d’Android qui se mue en version PC une fois connectée à un dock en USB 3. Quitte à avoir des applications en sommeil en mode smartphone qui sont activables en mode PC, et inversement.
Ou encore mieux, un dock connectable en bluetooth / induction, tu poses ton tel dessus, ça devient un PC, ton tel sonne, tu le prends dans ta main, ton boulot se met en mode attente, et redevient dispo quand tu reposes ton tel sur son socle bluetooth / induction.
Là oui, je le vois bien l’intérêt. :-)
Je vois plutôt un usage inverse d’une solution transportable : un cœur d’ordinateur à brancher et multiplier partout…
Les données restent stockées et centralisées, mais accessibles selon l’endroit de l’utilisateur. Ce dernier se déclare sur « un » poste ou « un autre » auquel est connecté un compute card, un système quelconque permettant d’éviter les connexions simultanées (carte, smartphone, identification bio…) ou les « enlèvements » intempestifs (vols…)
Ce n’est pas un problème pour Microsoft, certainement pas pour Intel. Et les solutions du type Dex sur smartphones seront vite larguées du point de vue efficacité et performance, et reléguées à un usage peu intensif.
La vrai confrontation sera avec les chromebook dont la simplicité de l’OS ne permettra pas d’exploiter à fond la puissance de ce mini ordinateur disponible partout.
Mode Perso « on » : Hello … tu n aurais pas loupe le rendez vous tu serais deja en train de jouer avec ;)Mode Perso « Off »
@Will: donc en format utile?
J’aurais bien imaginé une compute card compatible avec le format de slot sur les téléviseurs (les trucs CI+ & co). Histoire de transformer tout écran TV en ordinateur nomade.
Un compute card, un combi clavier BT (que tout geek possède avec son media center), et hop… ça fait presque rêver.