La forme de ce contrôleur USB tout comme ses fonctions et l’intelligence de son design m’ont tout de suite séduit. L’objet est bien réalisé, reprend des éléments classiques et contourne certaines problématiques de coût de manière assez subtile pour un résultat vraiment étonnant.
Sobre, dans une carcasse en bois mise en valeur par ses instruments métalliques, ce contrôleur USB Pure Data est une vraie réussite esthétique pour un objet manufacturé par un particulier. Pour bien comprendre son intérêt, il faut parler de Pure Data qui est une création libre, développée par de nombreuses personnes autour du travail de base de Miller Puckette. Il fonctionne comme un environnement modulaire que tout un chacun peut adapter à ses usages en temps réel afin de créer de la musique. A l’instar des solutions de type Moog qui utilisaient des composants électroniques pour produire du son, Pure Data emploie des contrôleurs USB pour piloter ses algorithmes et modules sonores.
Il est ainsi possible de contrôler Pure Data avec tout type d’instrument Midi ou contrôleur USB. On peut très bien composer à la manette avec boutons, mini-joys et gâchettes en adaptant l’environnement. Mais fabriquer un instrument soi même avec une interface USB permet de choisir finement les éléments les plus adaptés à ce que l’on veut jouer ou expérimenter.
Ce contrôleur USB est parfaitement taillé pour cela, l’expérimentation sonore, la recherche de boucles ou de sons originaux. La boite est constituée de capteurs variés que l’utilisateur peut manipuler de façon naturelle : Deux plateaux de disque dur ont été recyclés comme interface semblable à des vinyls de DJ. Ils sot modifiés sous leur surface de 77 zones noires qui vont servir de marqueurs de détéction.
A 3 mm de distance sous chaque plateau on retrouve un émetteur infrarouge et un capteur infrarouge, le tout permettant de détecter facilement la rotation des disques en signalant leur sens de rotation et la vitesse de celle-ci. Ces donnés sont ensuite dirigées via une interface Teensy USB vers le micro ordinateur. Des contrôleurs supplémentaires permettent de manipuler les données de manière plus classique avec des zones tactiles et des potentiomètres.
Le tout est relié logiciellement via des bibliothèques Arduino.
Une fois câblé, le dispositif se referme et permet une utilisation très classique.
L’interface graphique a été réalisée avec Processing pour afficher la détection des deux disques et permettre une manipulation plus intuitive. On remarque la présence de boutons sensibles à la pression qui permettent d’influer sur le son suivant les éléments programmés dans Pure Data.
Je suis assez surpris et admiratif de la qualité de cet objet, sa simplicité relative et l’expertise de son auteur. Il me semble que ce type d’interface est particulièrement bien trouvée pour des tonnes d’usages. Elle coûte peu cher à fabriquer et permet une accessibilité intéressante pour différents utilisateurs. On peut aussi bien imaginer des plateaux tournant pour piloter des coordonnées à l’écran et permettre une navigation sur une borne via un système très résistant à laisser en public tout comme une déclinaison pour offrir plus de liberté à une personne avec un handicap moteur. Il sera parfois plus simple de manipuler ce type d’interface que des éléments plus fins et difficile a saisir.
C’est également une belle démonstration de ce que peut faire un projet ouvert : Un envirronement de programmation musical libre qui engendre un outil à son service, lui même partagé sur Hackaday. Ça me semble parfait.
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Je crois que c’est l’une des premières fois où je n’ai quasi rien compris de l’article, mais ça doit venir de moi. :-)
En revanche produit super esthétique, surtout fait par un particulier
@Sqalg: @Sqalg:
Nous sommes 2 alors :-)
En même temps, je ne connais rien à la musique, et je n’ai pas regardé le logiciel en question…
Bravo au réalisateur pour ce bel objet, comme toi c’est tout ce que j’ai pu « voir » :-)
Je partage ton extase sur le sujet: j’avais eu l’idée, mais pas les competences, d’un tel projet.
Son interet est d’interfacer physiquement des interactions qui ne sont generalement que virtuelles.
Pouvoir constater visuellement, concretement, qu’un fonction est enclenchée, simuler un environnement de controle, tableau de bord, par exemple, ou meme controler physiquement, analogiquement, la variation d’un « parametre », avec en bonus une « resistance physique » qui ajouterai à la precision de la manipulation.
Le seul reproche que je pourrais trouver, c’est qu’ici, l’on est en face d’un d’un peripherique d’entrée, il lui manquerait juste la possibilité de faire un retour physique des divers changements d’etats programmés pour telle ou telle fonction.
…et que ce ne soit pas une campagne kickstarter! ;)
Pour avoir fréquenté un temps des personnes qui usait et abusaient de Pure Data, je me permets une petite précision. Si la création musicale est l’usage majeur Pure Data, il n’est pas limité à ça. c’est un moyen de créer des algorithmes de manière graphique, un peu a l’instar de Scrath dans l’éducation, mais en beaucoup, beaucoup plus puissant; je me rappelle d’un projet que j’avais vu qui modifiait une capture vidéo en temps réel avec des artefacts visuels en fonction du son et de la luminosité captés.