Surcouf, petite histoire d’une liquidation judiciaire pleine de paillettes

Sale histoire pour Surcouf, une enseigne qui vivait depuis toujours sur un malentendu et qui s’est probablement trompée de voie pour séduire ses clients. Ces derniers toujours attirés par la compétence des vendeurs et les meilleurs prix que par le star system, l’humour spécialisé des affiches et les gadgets tape à l’oeil des magasins.

Après avoir tout tenté sauf peut être de revenir aux fondamentaux, Surcouf va être mis en liquidation judiciaire faute de repreneur. Aucun candidat ne se serait présenté pour la reprise de la marque de commerce informatique, une des plus connues en île de France de par son ancienneté et le prestige qu’elle a pu avoir à une époque. Le tribunal de commerce va donc probablement recevoir ce mercredi une demande de mise en liquidation judiciaire.

La petite histoire de Surcouf depuis le début de sa décrépitude et de la revente par le groupe PPR au groupe Mulliez est édifiante. Sur un marché où les marges sont de plus en plus faibles la marque a cherché tous azimuts à faire parler d’elle sans pour autant parvenir à trouver sa voie. Ouverture de magasins, de grands magasins, campagnes de pubs de plus ou moins bon goût, opérations marketing à grande échelle, refonte de son site web, rien n’a été oublié si ce n’est peut être de tenter de changer l’image de la marque autrement qu’en refaisant son logo.

Les plus vieux se souviennent d’un Surcouf de bric et de broc, un magasin à l’ancienne à une époque où l’affluence dans les rayons comptait plus que la vente des produits pour le groupe. Le groupe PPR avait reproduit avec Surcouf ce qu’elle avait fait avec le Printemps : Louer des stands à des marques pour exposer leurs produits.

Alors que tout le monde se moquait de la marque à Paris en disant qu’ils allaient voir chez Surcouf avant d’aller acheter leur matériel dans la rue Montgallet d’à côté, PPR en avait fait un argument marketing auprès des marques. En assurant le spectacle, le groupe payait ses charges, ses salaires et faisait tout de même un sacré bénéfice en revendant des tonnes de matériels en tout genre. Le fameux catalogue Surcouf, distribué par palettes gratuitement à l’entrée du magasin était une autre source de revenus réguliers pour le groupe.

Hugues Mulliez

Le début de la crise est né des premières marques qui ont annoncé au groupe ne plus être intéressées par un « stand » chez Surcouf. PPR s’est empressé de revendre son bébé eu plus vite, pressentant la fin d’une époque. Assurer le show avec des promos délirantes, fermer les yeux sur un stock totalement troué et manifestement pillé par une partie du personnel, faire l’état des lieux de la vie du magasin en tant que magasin aurait fait peur à n’importe quel repreneur. Mais le fringuant Hugues Mulliez a tenté sa chance et essayé de remettre l’enseigne en état de marche.

 

Suivez l’étoile…

Refonte de l’image avec un nouveau logo, remise en chantier du site web, changement de politique du magasin avec des caisses de type supermarché et plus de système de paiement décentralisé, ouverture de nouvelles enseignes. Une grosse campagne de pub « Suivez l’Etoile » avec des stars et des effets spéciaux dignes d’un film de Steven Seagall et puis … Et puis rien. L’image de Surcouf n’a pas bougé.

Le travail effectué sur le web a été excellent, les fiches techniques étaient très bien fichues par exemple avec même une indication de stock précise des pièces dispos. Le nouveau logo était bon et les magasins de la marque assez ambitieux. Mais le public n’a pas suivi car cette précipitation a été mal interprétée par la clientèle.

L’image de Surcouf est depuis toujours celle d’un magasin aux prix élevés. Et pour cause, les marques qui payaient leur stand se devaient de faire un max de bénéfices pour assumer ce coût.  C’est aussi leur catalogue qu’elles exposaient en sachant pertinemment qu’elles ne vendraient pas sur place mais dans la rue d’à côté. Les seuls trucs que j’ai pu acheter sur place ce sont les trucs qui ne se vendaient pas ailleurs, à l’époque : Tablettes Wacom, écrans Eizo n’étaient pas distribués par la concurrence type LCDI.  On peut croire à un fonctionnement avantagé parce que les marques vendaient en direct ? Pas du tout, au contraire, elles se servaient de l’enseigne comme catalogue qui vendaient donc au prix public certains produits, donc au plus cher du marché.

Se débarrasser de l’étiquette d’un magasin « qui affiche des prix plus élevés que la rue d’à côté ».

C’est ce déficit d’image qui a sûrement coûté cher à ce nouveau Surcouf. Changer le logo de la marque et matraquer de pub ses futurs clients était peut être utile mais le principal était peut être de se débarrasser de l’étiquette d’un magasin « qui affiche des prix plus élevés que la rue d’à côté ». Cela aurait demandé du temps et donc de l’argent. Argent qui a été investi dans l’ouverture d’enseignes supplémentaires et de la com’ à outrance avec des opérations qui ne se voyaient peut être pas assez lorsque l’on était loin de Paris.

Le mur d’eau de Surcouf Lille, que penser d’autre qu’un slogan « On a du pognon a foutre en l’air » ?

Au contraire ces ouvertures, ce battage ont été analysés par les clients potentiels comme des signes d’une enseigne « qui se porte bien » et donc qui marge bien… Les étiquettes ont la vie dure en France et lorsque l’on voit l’image projetée par les discounters du e-commerce comme CDiscount ou TopAchat on se dit qu’on est pas loin aujourd’hui sur le web d’un catalogue de Surcouf des années 2000. Le « bazar organisé » savamment distillé par certains commerçants est désormais la marque de fabrique d’une enseigne où la bonne affaire est possible. Surcouf a tout tenté pour séduire mais n’a pas cherché à comprendre vraiment ce que voulait son public : Pas d’humour ni d’installations tape à l’œil :  le public voulait de la disponibilité et des prix.

Pas sur que le public adhère vraiment à ce faux humour buzz…

Combien de temps aurait tenu la marque, quelles opérations auraient pu être menées si Surcouf avait choisi la voie du Web en restant cantonné aux enseignes qu’elle possédait lors de la reprise par le groupe Mulliez. Si cet investissement avait été mis en ouvre pour gérer une stratégie web, le groupe aurait peut être pu changer son image à terme.

Ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour ce faire : Importation de PC à leur marque, campagnes de pub avec des QR codes sur les affiches du métro, organisation d’évènements, de concours et autres manifestations ont été mis en place. Cela n’a pas suffi.

 

Reste que ce groupe qui est à vendre depuis Juin est un mastodonte en terme d’image et qu’un acteur de ce marché puisse décider d’en refaire quelque chose serait positif. En terme humain cette annonce est catastrophique pour l’ensemble des employés qui peuvent désormais se retrouver sans emploi. J’en connais plusieurs, un paquet même, et c’est malheureusement le pire scénario possible qui risque d’arriver. 390 personnes au chômage et un repreneur qui pourrait attendre sagement la décision de liquidation pour racheter tous les actifs et se séparer d’eux. Une décision qui aurait du sens dans le cas d’un changement complet d’activité ( L’ex Fnac Micro est restée un PC City pendant 1 an avant de devenir une salle de fitness…) mais qui se priverait d’une belle expérience acquise en cas de poursuite de l’activité.

Surcouf n’a pas été qu’un corsaire pour la France, ça a été également un de ses plus fameux sous marins d’attaque, un des premiers à embarquer un hydravion à son bord et le plus gros du monde à l’époque. La marque est peut-être en immersion pour le moment, en attendant une reprise de l’activité sous une nouvelle forme. C’est tout ce que j’espère pour cette belle histoire et pour ses équipes.


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67 commentaires sur ce sujet.
  • KMI
    10 octobre 2012 - 13 h 32 min

    Le Surcouf de Mérignac on dirait un magasin à l’ère de l’ex-URSS : rayon vide, couleur du magasin sombre avec éclairage blafard.
    A peine on rentre dedans qu’on a envie de ressortir aussi tôt.

    La dernière fois que j’y suis allé il y avait trois vendeurs assis sur des chaise en train de regarder une émission à la télé… Pas un est venu me demander ce que je cherchais…

    Répondre
  • 10 octobre 2012 - 13 h 46 min

    Il suffit de se rendre au Surcouf de Lille pour voir l’étendue du désastre. Ca sent la fin complète, il n’y a plus que les fonds de stocks, et les les rayons vidés sont barrés par du scotch pour éviter qu’un client ne se perde dans le vide.
    Ici, le magasin n’a jamais vraiment décollé. Ca fait des mois qu’on a des échos du personnel sur le « tout va mal », et « c’est désert », « les chiffres sont pas bons ». C’est tragique, parce que derrière il y avait eu aussi le passif de youg’s et la fermeture de quelques enseignes de ce dernier pour ouvrir le navire amiral.
    Au delà de la tristesse de voir que des gens qui dépendent de leur boulot, dans un moment où en retrouver est loin d’être évident, dépendent de la mauvaise gestion d’un rejeton Mulliez est une véritable honte. Mais c’est aussi un peu l’illustration que tout ne se vend pas façon grande distribution, et à la rigueur, ça c’est plutôt rassurant. Malheureusement, le vendeur de proximité est lui aussi en train d’agoniser dans les grandes villes…

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  • 10 octobre 2012 - 13 h 47 min

    Joli billet sur l’histoire Surcouf.

    Perso je n’étais pas fan de ce magasin ou effectivement je trouvais les prix plus cher que dans celui d’à côté, j’irai peut-être faire un tour histoire de voir à quoi cela ressemble aujourd’hui (du moins ce qu’il en reste).

    Quoiqu »il en soit cela reste une triste affaire pour les salariés de l’enseigne.

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  • Pat
    10 octobre 2012 - 13 h 52 min

    Billet émouvant sur l’histoire de Surcouf. J’avoue ne jamais y avoir mis les pieds, pour la bonne et simple raison qu’effectivement, c’est moins cher dans la rue à côté.

    Quoiqu’il en soit, j’aime bien ce nouveau et blog frais Minimachines. Merci Pierre pour tes écrits.

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  • 10 octobre 2012 - 13 h 59 min

    J’allais voir le produit chez Surcouf avant d’aller l’acheter 10, 20, 30% moins cher chez Amazon :)

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  • Luc
    10 octobre 2012 - 14 h 28 min

    La politique de la nouvelle direction a bien plombé les résultats ! Je n’ai toujours pas digéré la fermeture du Surcouf de Thiais (Belle-Epine), qui était super profitable, pour en ouvrir un à Lille, tout ça pour promouvoir la délocalisation ???

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  • 10 octobre 2012 - 14 h 38 min

    @Luc: heu, ça c’est du parisianisme à la con par contre…non toutes les fortunes de France ne sont pas planquées à Paris. Pour le coup, c’était de la re-localisation. La base, c’était Youg’s (Mulliez-Auchan) qui rachète l’enseigne Surcouf. Pas l’inverse.
    Pour être « rassurant », ils ont fermé un paquet de Youg’s dans la région si ça peut vous paraître plus équitable.

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  • 10 octobre 2012 - 14 h 41 min

    Dans le Nord, un jour fut Young : Un vrai magasin informatique, un jour devenu Surcouf, tout fut différent…

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  • lee
    10 octobre 2012 - 15 h 14 min

    Sauf que le Surcouf a coulé aussi sûrement qu’il a été inutile :)

    Répondre
  • 10 octobre 2012 - 15 h 47 min

    @lee : Tu sais, l’utilité fonctionnelle d’une force de dissuasion …

    Répondre
  • 10 octobre 2012 - 21 h 49 min

    J’aimerais bien retrouver les pubs de PC Direct d’il y a 20 ans… On n’avait jamais rien vu d’aussi bordélique…

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  • 10 octobre 2012 - 22 h 21 min

    Que de bons souvenirs de ces catalogues épais bourrés de fiches techniques, de gadgets, de connectiques en tout genre….

    Après un salon Technique Leclerc, j’étais allé me promener à Surcouf… J’avais trouvé ça génial : ces produits en masse (Le podium de Geforce Ti-4600 !!!!), ce monde de passionnés.

    Bref, bon courage à tous ceux qui ont perdu leur job. Surcouf premier du nom c’était vraiment quelque chose !

    Répondre
  • 10 octobre 2012 - 23 h 02 min

    , leur prix sont exorbitants, mais je me souviens avoir acheté un PC là-bas, vous savez les pc à l’ancienne qu’on utilise au collège, écran avec une longue tête derrière qui ressemblait au vieux écrans de télé toschiba.

    sauf qu’aujourd’hui on n’a des écrans fin et plats, c dommage c’était une grande marque de l’informatique.
    surcouf

    Répondre
  • 11 octobre 2012 - 7 h 35 min

    Nous sommes tous d’accord les plus a plaindre sont les salariés qui ont données pendant des années et qui vont se retrouver sur le carreau.
    Tout le monde est d’accord nous sommes tous a chercher le meilleur prix car nos salaires pour ceux qui en ont encore la chance d’avoir des fixes ne bougent plus ..et c’est donc une des conséquences.
    Par contre nous étions tous content de nous déplacer pour voir les produits avant d’acheter chez le marchand d’en face qui lui n’exposait pas mais c’est sur le vendait moins cher sans apporter les compétences et les conseils de spécialistes.
    Surcouf était sur ce modèle; modèle qui a complétement disparu.
    Cela laisse donc à réfléchir car sans bon conseils nous n’achetons pas non plus…la preuve en est notre cher site minimachines qui apporte ces conseils; ces bons plans et cette communication si important entre amateurs éclairés.
    Tout celà pour dire ok évoluons mais attention a pouvoir apporter des compléments ou de bien faire évoluer ces enseignes permettant de ne pas laisser les salariés qui ont données de « leurs passions » sur le carreau.
    car à terme nous n’aurons plus le choix et les échanges de « geek » qu’encore une fois nous recherchons tous ici.
    Bon courage donc aux employés de cette structure. Promis demain j’arrête le café au lait lol ;) ET ENCORE MERCI Pierre pour tes idées pour ta passion.

    Répondre
  • 12 octobre 2012 - 9 h 18 min

    Ca fait plaisir de retrouver la liberté d’opinion et le ton qu’on avait découvert avec blogeee. J’imagine comme tu as du peiner pour refaire tout ça aussi vite et aussi bien.

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  • 12 octobre 2012 - 16 h 22 min

    Je fais un hors sujet, pour signaler un bug d’affichage des commentaires avec le navigateur android (en 2.3) et Dolphin Browser. Les commentaires rétrécissent au fur et à mesure sur leur largeur, une sorte de cadre se fait.

    Suis je le seul?

    Répondre
  • 12 octobre 2012 - 16 h 26 min

    @sourioplafond: non j’ai le soucis avec le même navigateur et pas de soluce pour le moment. Je ne comprend pas ce qu’il interprète mal.

    Répondre
  • 12 octobre 2012 - 18 h 10 min

    @Pierre : je t’avais signalé sur un autre topic un problème avec certaines balises () qui sont écrite en rouge quand on regarde le code avec firefox. Ces balises sont présentes justement au niveau des commentaires. Peut-être que ton bug est lié à ce problème.
    Si Firefox colorise en rouge, à priori, y a un soucis… et donc pas surprenant qu’un navigateur sous Android, moins abouti, n’arrive pas à passer outre pour bien afficher la page.

    Répondre
  • 12 octobre 2012 - 18 h 14 min

    La balise n’étant pas passée, je suppose que tu utilises strip_tags() à la place de htmlspecialchars() ^^

    Je parlais de certaines balises « li » (fermantes) de ton code. Tu as également un lien coloriser en rouge (problème au niveaux des attributs apparemment).

    Répondre
  • HMN
    13 octobre 2012 - 0 h 17 min

    Merci de dire que le personnel piquait dans les stocks, même s’il y a eu quelques brebis galleuses, je prends ça comme une insulte. Il faut savoir, que la sortie du personnel était pire que les contrôles vigie pirate, avec détecteur. Le problème de Surcouf, c’est que l’enseigne faisait de l’ombre à la Fnac, et Ppr s’est empressé de détruire le concepte de stand de marque, et d’augmenter le prix des stands pour celles qui voulaient les garder. La disparition du catalogue, des campagnes d’affichage massives dans le Metro, l’ouverture hasardeuse de nouvelles boutiques, la disparition des produits professionnels ont fait le reste. Contrairement à vos dires, la rue mongallet, ne servait que pour les connaisseurs qui allaient acheter leurs composants, en connaissant les conditions de garantie désastreuses de ces derniers. De plus ppr n’a pas vendu à H. Mulliez, mais l’a céder, ce qui n’est pas la même chose.

    Répondre
  • HMN
    13 octobre 2012 - 0 h 37 min

    Au passage, si la rue montgallet était moins chère, que Surcouf et d’autres, c’est parce qu’il y a toujours eu une double caisse, des employés non déclarés, de la fraude au fisc et autres taxes sur les supports numériques. Si tu y vas maintenant, tu véras que les prix ont nettement remontés. Tout cela depuis que la gendarmerie ferme de temps en temps toute la rue pour contrôler ces magasins. Et je ne parle pas des problèmes de garantie, où le client doit se démerder tous seul à réexpédier son produit défectueux chez le constructeur, parce que le chinois du coin ne veut pas assurer ce que la loi l’oblige à faire.

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  • 13 octobre 2012 - 1 h 41 min

    @HMN: Je parle en connaissance de cause :) Les stocks ont eu des inventaires béants, cela ne veut pas dire que tout le personnel y puisait. Mais pour avoir fréquenté pas mal du personnel de Surcouf depuis 97/98 environ et avoir employé des ex membre du personnel partis après l’arrivée de Mulliez, je sais qu’il y a eu des déconvenues. Il suffit de relire mon billet qui fait bien la distinction entre Tout le personnel et une partie du personnel pour ne pas se sentir insulté. Si quelqu’un écris que tous les blogueurs sont des voleurs, je ne me sentirais pas concerné. « fermer les yeux sur un stock totalement troué et manifestement pillé par une partie du personnel » Nier le problème de vol c’est ce qu’a fait la direction a une époque chez Surcouf et c’est se voiler la face.Chaque vol met en péril la boite et donc les salariés.

    On n’installe pas un système de détection vigiepirate si il y a pas un problème en amont de vol ou de disparition.

    Une cession c’est un autre nom pour une vente. Surcouf c’etait de l’immobilier, du stock, des actifs importants et un CA important. On ne cède pas ca a titre gracieux quand on s’appelle PPR, on le vend.
    On ne connait pas le montant du chèque mais PPR n’a pas fait cadeau de Surcouf à Mulliez, loin de là : La dépeche AFP de l’époque : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iGxDmj4xaEB1y8oogW-R_8fE4MpQ

    C’est pas tout blanc ou tout noir la vie, un peu comme montgallet. A ce que je sache LCDI est toujours debout non ? Preuve que des gens peuvent durer… Quand aux chinois, je crois qu’il y en a très peu parmi les asiatique de Montgallet. Les Asiatiques ne sont pas tous Chinois…

    Maintenant ce billet est plutôt là pour défendre les salariés du groupe. j’en connais encore et je suis très décu de la situation…

    Répondre
  • HMN
    13 octobre 2012 - 8 h 07 min

    Ben heu les deux que tu as embauchés, t’ont dit de conneries. La cession de Ppr, était à 1 €, si ce n’est pas donner ça, c’est quoi. De plus, Ppr a fait trois chèques(de plusieurs millions d’euros) à H.mulliez. Si Ppr, a fait cela, c’est qu’ils ne voulaient pas fermer Surcouf eux-mêmes, ça aurait été beaucoup trop cher une fermeture avec une certaines rentabilité. Il valait mieux que ce soit un autre. Quant aux trous de stock, ce n’était pas dû au vol. Ce sont tous simplement un service achat et un service compta qui merdait totalement. Genre des réappros qui étaient passés avec un stock négatif ou pas loin de l’être, avec un délai de livraison trop long. J’en sais quelque chose: un client commande un produit(4500 €), il m’a fallu faire repasser la commande 4 fois avant d’avoir le produit. Cela a pris un mois et demi. Va gérer le client avec ce genre de problème. Avant Ppr, ce même produit était en stock, et on en vendait plein. Mais chez Ppr, les clients pour ce genre de produits, on n’en voulait plus, il valait mieux faire 20% de marge sur des produits à 49€ (50 par mois) que 30% sur des produits à 4500€ (trois par mois). Perso pour moi les deux pouvaient cohabiter. Ou encore le client qui te prends 50 lasers couleurs, qui est un habitué, ne demande pas grand en remise, si ce n’est qu’il veut se faire livrer directement chez son client. Ben, ça a été galère, mais nous les vendeurs de l’époque, on s’est battu pour le satisfaire(on a vu directement avec le grossiste). Avant ppr, ce genre de trucs était courant, et l’enseigne fonctionnait. Les vendeurs avaient des responsabilités, ils passaient eux-mêmes leurs commandes, ils géraient eux-mêmes leurs stocks, ils géraient eux-mêmes les litiges, ils faisaient le catalogue, etc…
    J’y ai bossé 15 ans, je sais de quoi je parle, moi.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 11 h 06 min

    @HMN: Ben apparemment pas vraiment non. Ce n’est pas la peine d’être hautain, dédaigneux, de tenir des propos tendancieux et de multiplier l’exemple à l’infini et d’en faire la règle.

    « L’enseigne a enregistré en 2008 une perte d’exploitation de 10 millions d’euros et des ventes en baisse (225 millions d’euros, contre 247 millions en 2007). » C’était au moment du rachat. Boite en deficit et donc pas une boite avec une « certaine rentabilité »

    L’enseigne ne gagnait pas d’argent, le cout pour PPR aurait été important en cas de fermeture oui, mais ils gardaient l’immobilier et le reste dans leur poche. Cela remet les choses à leur place. En « 2000 » on puisse faire cadeau d’une telle entreprise me parait délicat, moi.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 14 h 11 min

    Me souviens quand, en 1984, la petite startup dans laquelle je travaillais a fait faillite et à 10h du matin, réunion, on nous annonce : « nous fermons, au revoir ». Ni une ni deux, je prends le RER A, direction Gare de Lyon. A midi, un cv à la main, j’ose aller sans rendez-vous au secretariat du PDG de l’époque (et fondateur) Mr Dewavrin. Il me reçoit sur le champ, regarde mon CV (je n’avais aucune expérience de vendeur, j’étais un peu geek et fou d’informatique) et me dit texto « Vous commencez demain matin, bienvenue ». Ca a duré une minute pour me faire embaucher. L’époque où Surcouf était en pleine expansion et où l’emploi n’était pas un problème aussi grave qu’aujourd’hui. Premiers pas au rayon accessoires informatiques et filtres écrans puis les scanners pros et enfin pour finir le stand Epson.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 14 h 26 min

    Les num fait un renvoie sur l’article. Voilà de quoi booster le nbre de visiteurs uniques!!
    Les affaires repartent ;-)

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 14 h 47 min

    @Pollux: C’était ça la force de Surcouf : Des vendeurs passionnés et une équipe qui s’intéressait à son sujet transversalement : Du stock aux vendeurs. Il y avait des institutions chez Surcouf, Docteur Zicmu par exemple, ou les gars savaient comment résoudre des conflits d’IRQ sur des cartes Turtle Beach improbablew…

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 14 h 49 min

    Très bon article, on voie bien ici la plume d’un ancien plein d’expérience.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 14 h 54 min

    @the grocon: Le pseudo me fait sourire, soit tu me connais TRÈS bien, soit c’est un hasard… Sinon je suis déjà un ancien ? Je tombe de haut.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 00 min

    plume : çà doit être une allusion à blogeee.
    Ancien : çà veut sans doute dire plus de 30 ans.
    Plein d’xp : c’est un rôliste.
    Très bon article : no comment
    voie : je pense que le message caché est ici. Une voie de garage. Sinon, grocon aurait sans doute écrit on voit.
    Il faut sans doute attendre la suite.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 01 min

    Nous nous sommes croisé IRL et sur le web, dans des temps glorieux !
    Je suis content de ton évolution après ton expérience dans les deux boutiques, tu as bien rebondit, et tu le mérite vraiement, j’ai eu le plaisir d’avoir eu tes conseils, tout cela remonte à loin maintenant, mais, j’ai gardé une très bon souvenir de toi.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 05 min

    @the grocon: En fait ca me fait penser a mon premier site perso: PC Shop ou mon pseudo était Grocon… Et à l’époque je parlais déjà des boutiques dessus… ;)

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 10 min

    Encore plus vieux que blogeee, c’est une allusion à RTEL, et d’une page sur un magasin sur la rue de hauteville, et puis d’autres après, et ailleurs, dommage la fin.

    Je ne voulais pas parler de cela ici (par rapport à ce que tu avais eu à l’époque), c’était un clin d’œil.

    Oui, plus de 30 ans (33 même).

    C’est toujours agréable de te lire, et j’ai bien choisie mon pseudo pour te faire un coucou (edit, j’ai mis une bonne adresse mail à l’instant).

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 12 min

    Sinon, oui, il n’y à qu’un grand ancien comme toi pour avoir fait le « billou » sur un dollar du « Juste Prix », et l’interface d’HFR, au temps de webomatic.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 46 min

    Hey j’ai vu cet article via les numériques et c’est un plaisir que de te retrouver Pierre, ça me manquait vraiment Blogee =) Bref longue vie à toi et à ton nouveau site.
    Concernant Surcouf c’est vraiment dommage pour les employés espérons qu’ils aient tous des portes de sorties.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 56 min

    Comme je viens d’écrire sur le forum des numériques, merci à eux de parler de minimachines.net ; c’est un geste noble, de la part d’un site très exposé : cela permettra à certains de revenir lire Pierre, qui le mérite.

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 15 h 56 min

    Un petit HS à la lecture des propos de certains:
    Le monde des Geeks à l’ancienne comme on l’appel est fait d’histoire de passionnées et comme tout passionnés de personnes qui connaissent par la force des choses un peu plus que les autres l’évolution du monde informatique et qui savait à quoi correspond le terme IRQ la débrouille et et j’en passe; de nos jours ces « experts » officieux sont toujours présent afin de pouvoir apporter leurs savoirs aux plus grand monde et éviter ce que j’appelle les pièges « marketings » que nous proposent tous les constructeurs pour nous donner l’envie de consommer; je pense que vue les temps difficiles ces GEEKs là ont de bo jours devant eux pierre et d’autres en font parties !
    Pour l’histoire de SURCOUF je suis également ce ceux qui pensent que c’est triste d’en arriver là; premièrement pour l’ensemble des salariés sur le carreau (qui a dit que j’étais syndiqué lol); par contre je suis sûr que d’autres pistes non abordées aurait pu éviter cette catastrophe; pour preuve ce que LDLC que pierre connait bien est aujourd’hui l’une des seule grande enseigne indépendante qui « résiste » au temps et aux attaques de la concurrences et pourtant ils ne sont pas les moins chers du marché…tous cela pour vous dire que le meilleure compromis reste la qualité (Service; Accueil; SAV; présence sur le web et dans des points de distribution et le choix tous cela agrémenté de pro que l’on paye correctement) !
    Pour avoir pu « tester » les boutiques asiatiques et les boutiques fr; la meilleure qualité de service reste l’enseigne indépendante faites de passionnées permettant un avis éclairé de l’écoute, un accueil, du choix évidemment nous sommes tous d’accord cela a un PRIX; personnellement je sais pourquoi je n’ai jamais acheté de micro-informatique dans une grande surface; Sans préjuger du fonctionnement financier de SURCOUF ne le connaissant pas je pense que tous nous avons une responsabilité à notre échelle et devons donc trouver le bonne équilibre entre PRIX ET QUALITÉ ET ACHAT ! Ce que même en ces temps difficiles je fais autant que possible.
    Bug

    Répondre
  • 13 octobre 2012 - 18 h 49 min

    […] Sale histoire pour Surcouf, qui vivait depuis toujours sur un malentendu et qui s'est probablement trompée de voie pour tenter de séduire à nouveau…  […]

  • 13 octobre 2012 - 19 h 15 min

    Très sympa l’article.

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  • 13 octobre 2012 - 20 h 13 min

    En tant que jeune geek j’adorais venir à Surcouf Daumesnil pour farfouiller et acheter entre deux aller retour entre le magasin et la rue d’en face, le pc au meilleur rapport qualité prix, mon premier vidéo projecteur, mon premier picoprojecteur, mon premier téléphone à écran couleur, mon premier écran lcd, mes accessoires pc… bref une espèce de Mecque de l’initiation informatique (que la FNAC ne réussit pas à ce jour malgré ses efforts).

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  • 14 octobre 2012 - 22 h 11 min

    Apres un mois bien chargé en terme d’occupations pour moi, et n’ayant pas pu suivre ce qui c’etait passé avec cnet, c’est un vrai plaisir pour moi de retrouver Pierre Lecourt grace aux Numeriques.

    longue vie a MiniMachines.net :)

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  • 15 octobre 2012 - 1 h 29 min

    SAlut à tous,
    content de retrouver les blogeestes de la première heure sur ce blog tout frais.

    Surcouf, la fin…
    Ces derniers temps, je n’y allait plus car les prix du net me convenaient mieux et les conseils de vendeurs quels qu’il soient ne m’interessent pas.
    On est entré dans l’ère du consommateur qui se fait son opinion avec ses propres moyens et qui payent en un clic à des heures où toutes les boutiques roupillent.

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  • 27 octobre 2012 - 3 h 44 min

    Mouais… Moi, ce dont je me rappelle de Surcouf, quand je le fréquentais en 1999, c’est que certains vendeurs étaient malhonnêtes, et que certains services, par exemple le service après-vente, se fichaient vraiment du monde !
    À l’époque, ceux des vendeurs qui étaient honnêtes auraient dû faire virer les vendeurs voyous. Et s’indigner du service après-vente. Mais je pense qu’à l’époque, parmi les vendeurs, personne n’en avait grand-chose à faire du client.
    L’image déplorable de Surcouf, ils en sont tous responsables. Il est maintenant trop tard pour pleurer.

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  • 17 novembre 2012 - 10 h 09 min

    Triste tout de même,

    J’ai de bon souvenir dans ce magasin, la fête d’internet en 1999 par exemple :
    le stand ou le week end on t’offrait de la barbe a papa, c’était dans les années 90.
    Les produits introuvables ailleurs sur le Net ou dans le 12eme.
    La foule, et l’ambiance foire, c’était quand même quelque chose, et une autre époque.
    Ce magasin avant qu’il ne devienne une boutique à la con basique il y à 6/8 ans, avait quand même de gros avantages, les stands :

    – Tu pouvais tester claviers, souris, et manette de jeux ! Même les trucs de ouf pour la simulation aérienne !
    – La partie bibliothèque était très bien aussi.
    – Le stand connectique, ou tu trouvais toujours le truc que tu ne trouvais nul part, et qui te sauvais ta semaine ou ton week end.
    – Le catalogue, était une véritable bible, que tu prenais pour toi ou tes copains quand tu passais là bas.
    Et ce même super catalogue, tu le retrouvais dans toutes les boutiques du 12 eme ou sur le bureau de n’importe quel informaticien qui était distribué sur des palettes devant le magasin et qu’il fallait avoir.

    Bref, le Surcouf d’avant sont rachat par Hugues Mulliez, était quand même incontournable de l’informatique en Ile de France, avec le mythique magasin de Daumesnil, c’était quelque chose, et c’était aussi une autre époque, pour beaucoup ou nous avons commencé l’informatique, perso et pro (pour ma part c’est le cas).
    Une page se tourne, je ne regretterais pas l’ancien magasin de l’époque Mulliez, mais, la période historique depuis la création jusque vers 2005/2006, ou c’est devenue un magasin complètement fade et sans intérêt.

    J’espère que le personnel vas réussir à retrouver du travail le plus vite possible, la fermeture de cette enseigne est une sorte de champ du signe, marquant la fin d’une époque déjà révolue, celle de l’assemblage, pour l’achat de produit tout en un de constructeur, et d’autre smart phone.

    Fin de transmission.
    A vous.

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  • 26 novembre 2012 - 23 h 51 min

    @MajorA: ne mêle pas Auchan à Surcouf, sinon, nous ne serions pas au Pôle emploi, nous, le « Mulliez » qu’on a récupérer, c’est le looser de la famille. comme quoi le nom de Mulliez ne fais pas tout. et dans le cas précis de Hugues, ça ne remplace pas la compétence.

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  • 6 janvier 2013 - 20 h 53 min

    Bonjour,

    Je suis peut-être hors sujet mais j’ai acheté récemment un ordinateur chez Surcouf qui est toujours en garantie et qui bien entendu juste après la fermeture rencontre un problème … Quelqu’un saurait me dire ce qu’il faut entreprendre comme démarche ?

    Merci d’avance !

    RIP SURCOUF et mon TOSHIBA :(

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  • 7 janvier 2013 - 1 h 07 min

    @songz: contacter le sav toshiba directement
    la date de fabrication de votre machine sert pour la garantie (en gros il vous demanderons un numéro de série au dos de votre portable)
    ils sauront la date de fabrication et si votre matériel est encore sous garantie (s’il l’était encore chez surcouf, il le sera encore chez le constructeur)
    vous ferez alors un RMA avec toshiba (il faudra peut être leur renvoyer le portable, un conseil faites des backup de vos données) et prendront en charge le sav
    vous pourrez aussi voir avec eux s’il est possible de passer par un « centre-revendeur- sav physique toshiba » (c’est possible asus, le fait en région parisienne par exemple) si un centre ou revendeur-reparateur existe près de chez vous
    à part pour de leger soucis (genre mauvaise configuration de windows ou virus), surcouf faisait pareil (retour constructeur si soucis matériel), là c’est vous qui le ferrez directement avec toshiba sans intermédiaire
    d’expérience cela va BEAUCOUP PLUS VITE (je le fais souvent pour des disques durs par exemple)
    allez voir quand même chez un revendeur près de chez vous pour etre sur si le soucis vient bien du MATERIEL et pas du logiciel (windows, virus ou mauvaises config)

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  • ZP
    14 avril 2013 - 0 h 34 min

    Bonsoir, je suis un ancien parisien, où j’ai vécu jusqu’en 2005, mais pour moi, SURCOUF est toujours resté le concept de référence, dommage que la folie des grandeurs et d’expansion du repreneur ait causé sa perte…

    Tous les principaux achats que j’ai effectué pour notre Association ont être effectués avenue Daumesnil, et la principale raison en était le choix, la réelle compétence des vendeurs, qui savaient vraiment de quoi ils parlaient pour conseiller sur leur stand, et quoi qu’on en dise, notre facture n’était pas plus élevée qu’en achetant ailleurs avec le SAV irréprochable sur place… Et nous avons souvent été dépannés sur place !

    Il est bien regrettable que cette surface unique ait disparu, si seulement il avait pu en rester quelque chose d’autre que des regrets amers.

    Un ancien client, déçu par la cession du SURCOUF de l’époque de PPR à H. MULLIEZ (et des conséquences qui ont suivies), si seulement le seul magasin de l’avenue Daumesnil avait pu être repris par ses salariés !

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  • 15 avril 2013 - 18 h 34 min

    C’est surtout pas sympa de n’avoir jamais remboursé un ordi retourné.

    J’attends en pure perte un remboursement qui ne viendra jamais.
    Si quelqu’un a une démarche a entreprendre, hors juridique (c’est déjà fait), 200 euros c’à fait mal !

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  • 16 mai 2013 - 18 h 36 min

    […] Après Surcouf et plus récemment Virgin, le commerce de produits High-Tech Français continue de souffrir. […]

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