Snapdragon et Windows, un démarrage… mitigé

L’arrivée des premières solutions signées HP et Asus dans les rédactions US lève le voile sur les performances réelles de ces solutions Windows sous SoC ARM Snapdragon 835. On abandonne les discours optimistes de Qualcomm et de Microsoft pour se frotter à la réalité des usages d’une machine moderne. Et le résultat est, disons, contrasté.

La promesse de Microsoft et de Qualcomm lors de l’annonce de ce Windows 10 sous SoC ARM était simple. Ce nouveau duo allait bousculer les normes du marché qui fonctionnait sous x86. Il annonçait des compétences équivalentes à une solution X86 classique tout en proposant deux nouveaux éléments essentiels : une autonomie record et une connectivité 4G pré-installée par défaut. 

Si le cocktail Snapdragon et Windows était appétissant, les mois ont légèrement terni les saveurs promises. On savait depuis quelques temps que la promesse initiale de compétences équivalentes ne tiendrais pas. Tout simplement parce que le système sous ARM aurait la lourde tâche d’émuler les solutions développées sous x86. Cette étape d’émulation ne permet tout simplement pas de proposer un niveau de performances équivalent à celui d’une puce x86. Et cela se traduit par des errements qui auront bien du mal à séduire.

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Le HP Envy x2 sous GeekBench 4 ne fait finalement pas vraiment envie…

Snapdragon et Windows : lenteurs et frustrations

Si il y a bien une chose difficile à faire accepter à un utilisateur de matériel high tech, c’est de retourner en arrière en terme de réactivité. Vous l’avez tous déjà vécu au moins une fois, changer de système ou de matériel pour une solution plus rapide, plus nerveuse se traduit par un nouveau niveau d’exigence quasi immédiat. On est satisfait de la nouvelle vitesse obtenue pendant quelques minutes avant de considérer cela comme sa propre nouvelle norme d’exigence. Augmenter la réactivité de 200% d’un smartphone à un autre n’est satisfaisant, au mieux, que pendant quelques heures. Une bonne nuit de sommeil par dessus le premier essai de sa nouvelle acquisition vous fait oublier le niveau précédent. Et c’est toujours quelque peu étonné que l’on retourne un jour sur son ancien smartphone, son précédent portable pour découvrir son précédent niveau d’exigence en se disant : « Comment j’ai pu supporter ça ? ».

C’est, dans les grandes lignes, pourtant ce que propose l’expérience Windows 10 sous Snapdragon 835. Les divers tests publiés des HP Envy X2 et Asus Novago sont unanimes. La réactivité de Windows 10 est largement en dessous de celle d’un système à prix équivalent1 sous processeur x86. Cette lenteur dans le lancement d’applications semble être un élément remonté par l’ensemble des testeurs avec un appui net sur un sujet particulier. Le lancement de Google Chrome est lent. Il faut presque 9 secondes au système pour vous offrir le premier onglet du navigateur de Google, un lancement d’une lenteur étrange face à un Internet Explorer qui fonctionne de manière très fluide. On imagine que Microsoft n’a pas spécialement eu envie d’optimiser le navigateur de son concurrent. 

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La promesse d’HP : 22 Heures d’autonomie, de la 4G et Windows 10 S

Le problème semble se répéter sur de nombreuses applications qui se comportent bien mieux sur un processeur x86 classique : Netflix, par exemple, prend 6 secondes a se lancer. Outlook réclame 14 secondes pour s’ouvrir et la HP X2 réclame 25 secondes pour démarrer à froid. Si son réveil d’une pause est, par contre, instantané on imagine l’impact au quotidien de ces temps d’accès aux applications. Pour une juste mesure, le testeur de Laptopmag indique les durées de lancement d’applications d’une Surface Pro sous Core i7 avec 16 Go de mémoire vive. Elle démarre en 11 secondes seulement ouvre Chrome en 2 secondes, Netflix en 3 secondes et Outlook en 6 secondes. Cette lenteur se remarque, c’est même exactement cette sensation horripilante décrite plus haut que l’on ressent en retournant sur un vieil appareil. On ne change pas de machine pour retourner à ce type de performances. Le clou semble être le moment où le testeur de LaptopMag relance une seconde fois une application parce qu’elle est tellement lente à s’ouvrir par rapport à son habitude qu’il croit  que l’interface tactile n’a pas transmis son ordre. C’est le type de lenteur que l’on constate sur de vieilles tablettes Android.

On n’achète pas un portable à ce prix pour qu’il bégaye.

D’autant que ce ne sont pas les seules lenteurs constatées. La navigation entre différents onglets semble marquer le pas. Une latence est constatée sous Chrome encore une fois, elle est invisible sous Internet explorer. Le souci serait donc vraiment lié aux optimisations effectuées pour les outils issus du magasin d’applications de Windows. Rien de dramatique si ce n’est qu’il s’agit de matériels coûtant une petite fortune.

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Les performances du stockage du HP sont également en retrait, l’Asus Novago fait mieux mais on est loin de la moyenne de la categorie

Ces soucis de performances sont sans doutes les plus gros obstacles à l’adoption des machines. On imagine qu’en magasin ce genre de réactivité exposée en tête de gondole fera fuir le client. En vente par correspondance, il déclenchera sans doute un retour du produit dans les 14 jours. On n’achète pas un portable à ce prix pour qu’il bégaye.

 

Les tests sont sortis un peu dans l’urgence et aucune tâche un peu lourde n’est répertoriée dans un usage assez long pour avoir un recul réel sur l’usage des machines. Pour le site TheVerge, les frustrations et problèmes de compatibilité engendrés donnent rapidement envie de retourner sur une solution x86 plus traditionnelle. Pour LaptopMag, le lancement d’un test GeekBench 4 pointe du doigt la solution positionnée largement sous les solutions concurrentes du marché en terme d’usages. La HP Envy X2 affiche 2989 points sur ce test, largement derrière la Surface Pro (8652 points), l’iPad Pro (9414 points) ou le Lenovo Miix 720 (8434 points) s’en sortent bien mieux que la Envy X2. La solution Asus Novago sous le même Snapdragon 835 mais avec 8 Go de mémoire vive reste elle  aussi sous les 3000 points avec un score étonnamment proche : 2954 points.

A noter que les machines sont dépourvues de ventilation et qu’elles savent rester parfaitement stables en terme de température même à l’issue d’un petit stress test.

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Pas de cadeau tarifaire mais une autonomie en hausse

Le HP envy X2 testé est annoncé à 999.99$ HT aux US. Un prix qui, accompagné d’un Snapdragon 835, de 4 Go de mémoire vive et de 128 Go de stockage UFS ne semble finalement pas une très bonne affaire. Il est clair que le passage de x86 à ARM ne fait ici absolument aucune grâce financière aux acheteurs, on aura vraisemblablement un meilleur équipement pour le même prix en choisissant une solution classique. 

Pourquoi opter pour une machine Snapdragon et Windows alors ? Peut être pour profiter d’une bien meilleure autonomie à poids égal. Du moins si l’on accepte de payer la somme demandée par HP. Un test de surf Wifi en continu avec un rétro éclairage moyen demande 14 heures et 22 minutes pour vider la totalité de la batterie du HP Envy X2 sous Snapdragon. Joli score encore amélioré en utilisant le modem 4G du Qualcomm. On passe alors à plus de 15 heures de surf continu. Très bon point.

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On notera au passage que le delta de mesure est toujours aussi compliqué à appréhender pour le grand public. HP, comme les autres, communique sur une mesure d’autonomie en « lecture vidéo locale » et affiche donc un très gros 22 heures d’autonomie dans ses communications. Ce résultat est un chiffre de laboratoire qui ne se retranscrit donc pas sur le terrain. On passe d’une promesse de 22 heures accompagnée d’un astérisque à 15H22 dans le meilleur des cas. Evidemment, HP joue au même jeu sur ses machines classiques en x86 et donc la déception entre la promesse d’une autonomie est la même. Simplement, ici, les chiffres sont plus grands. Pour rappel, Windows 10 ARM devait « briser les règles du marché actuel » en terme d’autonomie.

Il faut noter cependant que les équipes d’HP semblent avoir travaillé ce poste et largement capitalisé dessus. Sur la solution d’Asus le résultat est bien moins bon, le Novago se contente d’un 8 heures et 46 minutes d’autonomie dans les mêmes conditions. On rappellera tout de même que la promesse initiale « théorique » de Qualcomm et Microsoft était de 20 ou 24 heures d’autonomie grâce au duo Windows 10 ARM et Snapdragon 835. On en est loin en pratique.

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Un des mantras d’HP sur le site de la Envy X2 mais qui ne se reflète pas dans la réalité

Sans compter que cette autonomie en hausse est toutefois à prendre en considération des lenteurs logicielles remarquées plus haut : Un test utilisant le tableur Excel de Microsoft dure une minute plus longtemps sur la machine d’HP que sur les portables classiques de même catégorie : 2’43 sur le X2, 1’44 en moyenne. Est-ce à dire que le gain en autonomie se perdra en longueur d’exécution ? Si il faut un tiers de temps en plus pour effectuer la même tâche pour une machine qui offre un tiers d’autonomie en plus… cela n’avance pas à grand chose.  On manque de recul pour en faire une affirmation mais un engin qui permettrait d’utiliser 15 heures d’affilée un logiciel mais qui demanderait 33% de temps en plus pour effectuer les tâches qu’un portable qui offrirait 10 heures d’autonomie n’apporterait, au final, pas grande aide à l’utilisateur, il lui faudrait juste patienter plus longtemps devant son écran pour le même résultat.

L’ajout d’un modem 4G est évidemment un gros plus puisque l’utilisateur pourra se connecter de n’importe où avec facilité. Les tests ne reviennent pas spécialement pour le moment sur l’usage de cette 4G. La liberté de choix de son opérateur ou les contraintes imposées par le système. C’est néanmoins un gros plus pour la plateforme. Les appareils se comportent en effet comme des smartphones et dès le réveil instantané d’une msie en veille, on est connecté. On peut rechercher une info ou lire ses emails. En profitant, bien sûr, de l’interface clavier/souris, bien plus ergonomique que celle d’un smartphone.

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Que conclure à la vue de ces premiers tests ?

Qu’il faut rester prudent avant tout. Je ne saisis toujours pas quel public sera réellement intéressé par ces machines Snapdragon et Windows au vu des désagréments rencontrés et de leur tarif.

Des voyageurs au long cours ayant besoin de faire tourner des applications de manière connectée 15  heures par jour ? Pourquoi pas. Mais, à prix égal, ils pourraient avoir des engins qui serait bien plus rapides et efficaces avec aujourd’hui la possibilité de recharger quasiment à 100% leur batterie le temps d’une pause casse croûte pas loin d’une prise murale.

Des personnes voulant absolument bénéficier de la 4G ? Oui, pourquoi pas mais ils faut prendre en compte que la réaction des concurrents est en marche. AMD a sauté dans le wagon des Always connected PC et Intel travaille à fond sur la 4 et la 5G. Ses modems vont se déployer rapidement dans les mois à venir comme des éléments aussi courants que du Wifi aujourd’hui. Dans beaucoup de machines moyen de gamme, le fondeur va commencer à concurrencer efficacement Qualcomm sur ce poste. Les anciennes machines peuvent toujours opter pour l’achat d’un smartphone 4G entrée de gamme à 120/150€ qui leur servira de modem 4G ou se servir du leur. Une simple connexion Bluetooth entre le PC et le smartphone et on se retrouve à surfer au milieu de nulle part. C’est efficace et finalement plus polyvalent que beaucoup de solutions intégrées même si ce n’est pas aussi instantané et transparent que la solution de Qualcomm.

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La promesse d’Asus, 22 heures d’autonomie, de la 4G et « Une expérience Windows qui ne vous déçoit jamais »…

Quid de l’avenir ? Qualcomm et Microsoft ne vont pas s’arrêter là. Il semble évident que les prochaines générations de SoC Snapdragon et les efforts de déploiement et d’optimisation de Microsoft vont porter leurs fruits à terme et offrir de meilleures performances aux engins sous Windows 10 ARM. Mais… mais Intel et AMD ne vont pas s’arrêter eux non plus et attendre que Qualcomm les rattrape. Ils vont continuer également à travailler leurs puces. Les résultats obtenus par la solution ARM ici vont s’améliorer mais ils vont devoir affronter des puces x86 toujours plus puissantes. Le travail de ces derniers mois d’AMD semble déjà avoir mis le feu aux poudres et également relancé la machine Intel. Avec un brin de perspective, on se rend compte que les avantages offerts par Windows RT il y a quelques années ont été rattrapés puis dépassés par les machines x86 d’aujourd’hui. Le temps et l’expérience s’accumulent pour tous les concurrents en place.

Windows 10 ARM reste cantonné à des applications 32 bits, ce qui limitera le catalogue des applications possibles. Aucun des testeurs n’a eu la bonne idée de lancer un petit jeu ou une application un peu gourmande pour le moment. Photoshop était montré en exemple à l’annonce de la plateforme et j’aurais adoré avoir un retour sur son comportement. De la même manière, il aurait été intéressant de mesurer les éventuels soucis rencontrés avec des titres populaires en 3D, pas forcément les derniers mais des jeux qui peuvent s’installer sans soucis sur une machine à 1000$ aujourd’hui en x86.

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Windows ARM présente de nombreuses similitudes avec les propositions de Windows RT

Mais la grande inconnue reste l’accueil du public. Il est déjà méfiant car les utilisateurs interessés par ce type de solution n’ont pas oublié l’épisode Windows RT. Il est vrai que cette nouvelle mouture de Windows 10 est plus universelle mais elle pose encore des soucis de performances, ce qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour l’avenir du système. Si les acheteurs ont les mêmes réactions que les testeurs, si ils rencontrent les mêmes problématiques de vitesse et ressentent le même agacement face à un manque de réactivité des engins, je ne donne pas cher des ventes de ces engins.

J’observe attentivement le monde des minimachines dans lequel ces nouveaux venus vont s’insérer et je ne suis pas franchement optimiste. J’ai pu apercevoir l’effet des lenteurs assumées de machines précédemment sorties. Des engins sous Atom Cherry Trail ou des machines sous processeurs Celeron et Pentium se font régulièrement piétiner par des commentaires que l’on qualifiera de virulents par de nombreux utilisateurs. Ces derniers achètent en se trompant évidemment de cible et commentent généralement ainsi : « Ce PC est nul, mon ancien PC sous Core i5 était plus rapide. Je l’ai ramené au magasin ». Le fait que la solution qu’ils choisissent ne coûte que la moitié, voir un tiers du prix de l’engin précédent ne les effleure pas. Ce qui est retenu, c’est qu’il s’agit d’une machine plus récente que l’ancienne. Elle devrait donc, dans leur esprit, offrir de meilleures performances malgré tout.

Que vont penser ces acheteurs face à une machine qui va multiplier leur irritation ? Un Windows 10 S par défaut au démarrage ? Des lenteurs visibles et un manque de réactivité que l’on ne sent pas forcément sur des machines plus entrée de gamme ? Il ne faut pas oublier le tarif demandé par HP ou Asus pour ces engins, il ne s’agit pas de lubies ou de gadgets que l’on  achète sur un coup de tête mais d’investissements avec lesquels on va travailler pendant quelques années. Qui va supporter de patienter 6 secondes pour lancer une application plusieurs fois par jour, 365 jours par an pendant 2 ou 3 ans si sur les autres postes elle se lance en 2 secondes ? Répétez vous cette question par le nombre d’applications que vous lancez au quotidien… 

Ce qui a tué Windows RT, ce n’est pas l’avis partagé de quelques experts jugeant le système trop désertique et problématique. Ce qui a tué Windows RT, c’est un tribunal populaire, celui des clients qui ramenaient leurs machines sous Windows RT en magasin. Confrontés aux lacunes du système qu’ils avaient voulu tester ou face à un défaut de conseil de la part du vendeur, ils s’étaient retrouvé avec un mouton à 3 pattes, un engin avec des fonctions intéressantes mais, au final, bien moins exploitable qu’une machine classique. Le nombre de retours a fait sonner toutes les alertes des revendeurs qui se sont mis  à arrêter de stocker ces engins avant que les fabricants eux même jettent l’éponge et stoppent leur production. 

C’est bien le pire qui puisse arriver à ce couple Snapdragon et Windows aujourd’hui, que le public y goûte et décide tout simplement de le rejeter. Les clients disposent en VPC de 14 jours pour renvoyer l’engin et bien souvent d’au moins 15 jours pour changer d’avis dans les grandes chaines de magasin. Les revendeurs sont déjà assez inquiets et peu vont réellement stocker ces machines. Les lignes de stocks peuvent peser assez lourd avec les tarifs demandés. Alors, si les machines reviennent régulièrement après chaque vente, les rares engins sous puces Qualcomm resteront simplement des produits sur commande avant de disparaitre petit à petit totalement du paysage.

Sources : Laptopmag et TheVerge

Windows 10 ARM : Chronique d’un échec annoncé ?

Notes :

  1. Et même bien souvent inférieur

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19 commentaires sur ce sujet.
  • 26 mars 2018 - 11 h 46 min

    Bonjour,

    Merci de cet article sur les tests de Windows on Arm. Et je partage l’avis exprimé sur le rapport qualité/prix de ces machines.

    Quand je dépense 150 ou 200 euros pour une tablette chinoise typique en Atom (genre une Chuwi, Teclast,…), je sais ce à quoi je dois m’attendre. Je ne vais pas l’acheter pour lancer le dernier Call of Duty (ou alors pour avoir un slideshow du menu principal). Là j’ai vraiment du mal à trouver une plus-value. Un modem 4g ? Comme tu le dis, mon téléphone en mode modem et c’est réglé. L’autonomie ? Peut-être, mais je ne suis pas mobile au point de dépenser autant pour perdre en performances et subir des limitations.

    Bref, pour moi ce Windows sur processeur Arm est une bonne démonstration technologique, vise un marché de niche, et brûlera certainement ses plumes à tenter de lutter frontalement avec les machines en x86.

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 12 h 03 min

    A ce prix là, pour une configuration de base,
    il n’y a vraiment aucuns intérêts !!!
    Ça semble être un produit mort-né…

    Répondre
  • Alf
    26 mars 2018 - 12 h 07 min

    « Des engins sous Atom Cherry Trail se font régulièrement piétiner par des commentaires que l’on qualifiera de virulents par de nombreux utilisateurs. Ces derniers achètent en se trompant évidemment de cible (…) »

    Présent ! :)

    Bon, sans en remettre une couche sur ma douche froide de l’Atom en 2017 comparé aux merveilleux EEEPc de 2009, je trouve que les tests présentés manquent de rigueur. Certes le produit coûte un prix délirant pour les performances qu’il apporte, mais la puce n’a pas vocation a être comparée à un Core i7.

    D’un côté une puce basse consommation, avec ventilation passive et qui doit traduire le code x86 à la volée, de l’autre côté des puces haut de gamme avec ventilation et qui n’ont pas besoin de traduction du code.

    Pour des tests rigoureux, il aurait fallu tester 2 aspects :
    1) un test sur l’efficacité de l’émulation en trouvant un logiciel recompilé en ARM pour voir combien de pertes il y a à cause de l’émulation (à défaut vu que ça doit pas courir les rues, un benchmark web avec Edge vs Chrome + comparaison de l’écart sur une machine x86)
    2) des tests de performances habituels, en comparant avec les Atom/Pentium/Celeron ainsi que les Core Mx/ix

    Et comme tu dis Pierre dans l’article, ça manque de tests de la partie graphique. Vraiment curieux de savoir ce que les GPU Adreno valent face aux Intel HD Graphics.

    Il y a quelques mois j’avais trouvé un aperçu des performances avec des benchmarks web lancés dans Edge (donc exécution native plutôt qu’émulation), et le Snapdragon 835 semblait 2X plus rapide que ma tablette Atom.

    Bon après, il reste quand même le problème du prix. Je vois vraiment pas pourquoi les constructeurs ont voulu viser le haut de gamme avec une puce qui au mieux de sa puissance (sans émulation donc) fait mieux que du bas de gamme mais reste encore en dessous d’un milieu de gamme. Surtout quand on voit à côté que des téléphones avec la même puce peuvent être vendus aussi bas que 350 euros (Nokia 8 sur Amazon france).

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 12 h 48 min

    « Confrontés aux lacunes du système qu’ils avaient voulu tester ou face à un défaut de conseil de la part du vendeur, ils s’étaient retrouvé avec un mouton à 3 pattes, un engin avec des fonctions intéressantes mais, au final, bien moins exploitable qu’une machine classique.  »

    Un mouton a 3 pattes, c’est mal? Pourtant c’est ce que recherchent les recruteurs et les chasseurs de tete…

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 12 h 57 min

    @Alf: C’est vraiment l’esprit « ricain » qui explique tout ça.
    Aux US on compare pas les machines par les specifications techniques mais par le prix !

    Un PC a 999$ (HT) doit se comparer à une autre solution à 999$. donc tu vas avoir dans la liste des surface, des iPad et même une moyenne qui englobera des solution gaming… Le fait que certains soient des machines ultraportable et d’autres des veaux de 4Kg ne rentre finalement pas en ligne de compte.

    Ce travers du prix explique aussi le positionnement tarifaire : Le Snapdragon 835 est un SoC haut de gamme et positionné comme tel. Il se retrouve donc dans des machines haut de gamme.

    @Alex: Plutôt à 5 qu’a 3 à mon avis. A 3 pattes on est un peu bancal. A 5 on est stable !

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 13 h 16 min

    J’ai toujours du mal à comprendre pour l’acheteur moyen, le bénéfice d’avoir un modem 4G dans un pc
    Dans la plupart des cas on utilise la 4G de son téléphone, non ?

    j’aurais bien aimé voir une de ces machines équipée d’un Linux pour voir (à application identique) de combien l’émulation ralentit la machine

    Pourquoi ne pas avoir virtualisé classiquement ?
    Un windows10 dans une machine virtuelle genre Virtualbox sous ARM fonctionne plutôt bien
    Seule la durée de lancement (d’abord la couche de virtualisation, puis lancement de l’OS) serait rallongée

    @Pierre
    à ton avis, au final, si ça ne se vend pas, pourrait on voir ces machines livrées avec des autres OS, ou Microsoft sponsorise t-il ?

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 13 h 23 min

    Rien de très surprenant en termes de perf, sauf qu’il semble que les applis Microsoft se comportent plutôt bien, ce qui veut dire qu’elles existent en version Arm ou que les dll utilisées le sont, et donc il n’y a plus d’emulation
    On se retrouve donc avec un Windows 10rt mais avec la possibilité de faire tourner toutes les applis existantes ou presque.
    Donc ça peut toujours faire du sens pour peu d’utiliser majoritairement ou du store. En attendant que les autres recompilent leurs applis en arm.
    Mais effectivement, en attendant, le prix n’est pas en rapport avec le niveau d’accomplissement des promesses…

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 13 h 27 min

    @eugene: Si tu te souviens bien, à la suite de RT les marques n’étaient pas très contentes. Lse pertes étaient lourdes pour certaines. Même pour Microsoft qui avait passé sa capacité de production rapidement de 4 millions de surface RT à 2 millions avant de tout saborder…

    Du coup, je ne pense pas que les marques aient avancé beaucoup sur leurs propres fonds. Microsoft doit payer toute la com et doit même sponsoriser une partie du materiel. A vrai dire, je pense que la porte de sortie des marques c’est… le x86. Les HP Envy X2 et Asus Novago vont se retrouver tôt ou tard en x86 avec des fonctions quasi équivalentes (autonomie moins bonne mais meilleures perfs, 4G etc)

    Les autres marques restent dans l’attente et regardent si ça se vend.

    Aucune raison que Linux débarque sur ces engins, trop complexe a marqueter et en vraie concurrence des Chromebooks. Et pourtant tu as raison, ces machines seraient parfaites sous un Linux équipé logiciellement par défaut.

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 13 h 33 min

    @Blotza: C’est toute la problématique mais c’est indénouable :

    Les performances placent les engins en milieu de gamme au mieux grâce aux fonctions annexes (autonomie/5G). Mais si les constructeurs les positionnent ainsi elles seront encore plus dévalorisées aux yeux des acheteurs. La meule manière de les rendre un peu intéressantes (dans l’idée de captation d’intérêt) c’est de les placer en segment supérieur ou elles luttent donc avec une gamme déjà assez musclée du côté x86.

    Quand sur le marché il y aura des Always Connected PC AMD/Intel placés en dessous niveaux prix et plus rapides, les machines Windows 10ARM seront lessivées. Leur intérêt sera nul mis à part une autonomie théorique entachée par des lenteurs d’exécution.

    Le seul scénario ou les engins auraient du sens ce serait en confrontation de chromebooks : Là avec leur 4G immédiate et leur super autonomie ils tireraient leur épingle du jeu. Mais qui va acheter un Chromebook à 999$ HT de ce type . Il est possible de faire aussi bien pour moitié moins cher.

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 14 h 03 min

    L’intérêt serait un smartphone Windows – Continuum:
    – usage mobile avec les appli adhoc
    – usage bureau avec un socle (pourquoi pas réfrigéré pour booster les performances) avec les appli Windows classiques
    – usage tablette, si on combine un écran de taille 7″ et des accessoires bluetooth

    Même limité aux applications 32bits, il n’y aurait pas tromperie : on peut bien faire tourner les applications Windows standard, et non simplement faire tourner des appli mobile sur grand écran !

    Mais là, on tombe sur un os : un appareil qui fait tout sera toujours plus gros qu’un appareil spécialisé…

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 14 h 11 min

    C’est clair que quand je vois la réactivité de mon chromebook HP à 220€, son autonome de 8/9h, je vois mal le moindre intérêt à ces PC ARM/Windows.
    Et qu’on ne me parle d’applications, à part ds le domaine pro, je ne vois pas ce qui manque à ChromeOS.

    À+

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 14 h 13 min

    Mouais, mouais, mouais.
    L’ARM ça fonctionne très bien : Debian sur X7 ou Debian sur Cortex-A53, ma foi, c’est comparable.
    Pas fait de comparatif graphique.
    Forcément si on fait de la traduction au passage, ça le fait moins bien. Je n’ose imaginer le nombre d’interruptions par seconde.
    J’imagine que le duo a fait des tests en laboratoires, une présérie et que ces résultats sont apparus très nettement durant la phase de développement. Non ?
    Alors qu’on bien pu penser les décideurs ? Que les utilisateurs ne verraient rien complètement accros au monde Microsoft qu’ils sont ?
    J’avais pourtant cru comprendre que uMou avait évolué sous la férule de son nouveau chef : bien moins tourné vers lui-même et prêt à utiliser un Chrome en pleine conférence lorsque IE ou Edge fait la tête.

    Bref, il est urgent d’attendre …

    db

    Répondre
  • Alf
    26 mars 2018 - 15 h 24 min

    @amike: Gros +1 pour le Windows Phone.

    @DanG: J’ai pu toucher seulement deux fois un appareil sur ChromeOS, et j’ai pas trouvé ça super. Je veux bien croire que ça fasse l’affaire pour certains, mais c’est loin d’être interchangeable à 100% avec un PC Windows. Exemple tout con : essaye de faire une présentation avec une temporisation des diapositives customisée (les 3 secondes par défaut sont beaucoup trop courts) en mode hors ligne. Pour une raison qui m’échappe, il faut forcément faire un export en « présentation web », et cette présentation n’est pas accessible dans le Google Drive hors ligne.

    Mise à part les soucis de mode hors ligne, il est vrai que la fluidité de l’interface et des défilements est impressionnante comparé à la puce qui est dedans, mais certains trucs prennent quand même bien leur temps pour s’ouvrir (les Slides de Google Docs notamment).

    Du coup il faut se dire que pour Windows ARM, si on recompile tous les programmes en ARM, c’est potentiellement les mêmes performances que les ChromeBooks. Logiquement, dès aujourd’hui Edge devrait être aussi fluide sur ces appareils que Chrome l’est sur les ChromeBooks, et donc ça couvre les mêmes usages qu’un ChromeBook.
    Après… il reste le gros problème du prix.

    Répondre
  • 26 mars 2018 - 19 h 20 min

    Ne fallait il pas être tres naif pour croire qu’un Arm emulant un x86 (réputé pour être une cata en terme d’énergie) allait faire des étincelles ? Les x86 sont des catastrophes ambulantes mais survitaminés à coup de technologies bien chères. Comptez le nombre de transistors dans un x86 et dans un Arm ! Y’a pas de Miracle !
    Et M$ qui triche un max en compilant son navigateur pour éviter l’émulation et mettre la pâtée à chrome, lamentable.
    Ça fera de bonnes machines en promo pour Linux pour peu que Qualcomm diffuse des drivers…

    Répondre
  • Alf
    26 mars 2018 - 21 h 43 min

    @aiRVB: « Et M$ qui triche un max en compilant son navigateur pour éviter l’émulation et mettre la pâtée à chrome, lamentable. »

    Est-ce que Microsoft empêche Google de compiler une version ARM de Chrome ?
    Est-ce que Google sur ses propres OS fait tourner Chrome dans une machine virtuelle Java comme les autres apps ou est-ce qu’ils font un navigateur qui tourne en natif ?

    Il y a pas de triche de la part de Microsoft, et si Google le veut bien ils auront aucun problème à proposer une version de Chrome compilée en ARM (la preuve ça marche bien sur les téléphones Android et les ChromeBooks en ARM).
    Ou bien ils vont faire comme sur Windows Phone, du blocage en se disant que le fait de pas pouvoir accéder aux applis Google vas convaincre les gens de ne pas aller sur la nouvelle plateforme. (Pour rappel, Microsoft avait proposé à Google de payer pour les frais de développement, ils ont refusés, puis Microsoft à fait des applis YouTube etc. et Google à fait des requêtes DMCA pour forcer Microsoft à les retirer du Store)

    Répondre
  • 27 mars 2018 - 12 h 50 min

    @Alf:
    En même temps, quand on est concurrent, il ne parait pas exclu d’éviter de coopérer et participer à donner un peu de crédibilité aux solutions du camp d’en face!

    En prime, ici, la solution ne tiens techniquement pas la route et le temps passé à travailler dessus serait d’avance perdu…

    Alors ils prennent un pot de popcorn et s’assoient devant l’épisode 2 d’un bon film: « Coke en stock… à Redmond »!

    Et se marrent bien, car toute la base de leur écosystème tourne sur des sources ouverts (qui change d’une crèmerie d’un portage limité et d’une cross-compilation) avec un applicatif indépendant de la plateforme via sa VM à bytecode (Java).

    Même pour cette dernière, ils ont toujours pris soin de rester éloigné de toute solution technique qui les lierait trop à une plateforme matérielle: Ils n’ont jamais utilisé le jeu d’instruction Jazelle sur ARM, tombé en désuétude de ce fait.

    Tout ceci leur fait éviter les besoins d’émulation matérielle, ce qui n’est pas possible chez Microsoft dans un écosystème de source fermés imposant la compatibilité de binaires. Un handicap qu’ils essaient de contourner depuis des années sans changer de modèle, de différente manières: Il y a eu .NET (resté cantonné à Windows, donc en pratique au x86, si on élude Mono) pour contrer Java, des projets de faire un OS micro-noyau simple à porter et qui ne serait qu’une VM à bytecode .NET servant à abstraire du matériel tout ce qui tournerait au dessus… puis comme ca n’a pas vraiment amorcé, désormais l’émulation matérielle.

    La solution micro-noyau/.NET aurait sans doute pu fonctionner, sur le principe. L’autre problème étant la faculté de Microsoft à construire des usines à gaz cumulé à des conventions de codage rendant les choses peu lisibles pour les gens qu’ils voulaient attirer dans leurs filets pour constituer une base applicative riche: Des gens qui viennent du libre.

    Franchement, des sources Windows c’est pénible à lire. Pareil pour ce qui vient du côté Wintel d’Intel (qui a par contre su développer en parallèle le Lintel, avec un support matériel qui passe les filtres et remonte sans problème dans le noyau Linux) et de leurs partenaires (éditeurs de BIOS, ces derniers étant sans doute les rois du ni fait ni à faire…).

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  • 27 mars 2018 - 13 h 43 min

    Effectivement, cette premiere génération semble mort née. J’espère cependant qu’ils vont continuer dans cette voie. La puissance de calcule des puces Cortex augmentent de manière exponentielle, d’ici une ou deux générations, l’émulation sera peut être mieux prise en compte même si je pense que le plus gros chantier de Microsoft est de réussir à convaincre les éditeurs et développeurs de signer des versions ARM quitte à prendre en charge une partie du coût pour que l’émulation devienne l’exception (pour la rétro compatibilité) mais pas la règle.

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  • 27 mars 2018 - 14 h 52 min

    Les Atom X5 sont des processeurs « mono taches » c’est à dire qu’ils satisferont les utilisateurs qui, comme moi, font une chose après l’autre. Exemple : je fais un cours, je lance mon PPT, puis j’ai besoin de lancer VLC en support et tout marche bien. Autre exemple : je suis en sédentaire, je travaille sur Word, en parallèle j’ai besoin de Firefox pour mes recherches Web et de Zotero pour récupérer des références, là encore tout passe.
    Un Asus T102HA tiens 8 heures dans des conditions normales d’utilisation (voire plus en baissant la luminosité). Avec une batterie externe, on augmente cette durée. Question rapport qualité/prix, la comparaison avec un ARM serait intéressante à calculer

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  • 2 avril 2018 - 21 h 26 min

    L’annonce vient de tomber ce soir sur le site Macgo…

    Apple annonce les 1ers Macs sous ses processeurs ARM « maison » dès 2020. Enfin !!!

    Il reste donc 2 années aux autres constructeurs pour réagir avec leur Windows 10 ARM. ;)

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