Urjar : Recycler des batteries de portable en sources d’éclairage

Urjar est une solution pour connecter une batterie de portable à un appareil électrique standard. De quoi apporter du courant un peu plus longtemps dans les pays où celui-ci n’est pas établi 24H sur 24. Une bonne idée qui propose une alternative au recyclage systématique et parfois bête de nos appareils mais qui pose tout de même des questions.

Pourquoi ne pas utiliser les batteries de portables destinées au recyclage à d’autres usages si elles sont encore valides ? La plupart du temps pour une raison assez simple de compatibilité entre les différentes marques et modèles. Parfois dans la même marque et pour des modèles presque similaires, les batteries ne sont pas compatibles entre elles. Mais alors qu’il est inutile d’espérer l’apparition d’un format universel de batterie pour le moment il est possible de trouver une autre utilisation à ces objets.

Urjar

Une utilisation pour une seconde vie car de nombreuses batteries subissent le mauvais sort des portables. Si un écran de 15 pouces casse, si la carte mère flambe ou autre panne de ce type en dehors de la période de garantie, l’appareil est en général mis au rebut même si dans la plupart des cas de nombreux composants sont encore fonctionnels. Ainsi, pour des panne de mémoire ou de stockage, d’écran ou une simple connexion entre le clavier et la machine, des portables effectuent leur dernier voyage.

Dans le meilleur des cas, ils rejoignent la déchetterie locale qui les poussera dans le cycle de recyclage adapté. Dans le pire des cas, ils atterriront dans la benne à ordures du coin et participeront au pourrissement global de notre jolie planète bleue. Avec Urjar, IBM et les développeurs Indiens Radio studio, veulent trouver une seconde vie à ces batteries encore efficaces en les transformant en solutions d’alimentation électrique d’appoint dans les pays où le réseau électrique n’est pas permanent.

Urjar

L’idée est de connecter la batterie à un éclairage classique par l’intermédiaire d’Urjar. Lorsque le courant est établi, la batterie se recharge tout en alimentant les divers appareils. Lorsque ce n’est plus le cas, la batterie prend le relais et alimente alors radio, éclairage  ou autre élément du quotidien toute seule.

Urjar

Des prototypes sont en cours de test en Inde, chez des particuliers comme chez des professionnels. Plus besoin de fermer sa boutique dés que le soleil se couche alors que le courant n’est plus établi. Quelques néons peuvent suffire à faire tourner un commerce de bouche. Une lampe peut également éclairer un intérieur condamné à la bougie. Ce genre de détail peut faire une énorme différence en terme de vie sociale et d’éducation dans certains pays et l’idée est simplement excellente puisqu’une batterie encore fonctionnelle ou totalement vidée de son cycle de recharge a le même impact écologique en terme de recyclage. Autant les utiliser jusqu’au bout plutôt que de se servir de sources énergétiques comme un groupe électrogène.

IBM a financé une bonne partie du projet qui permet à des testeurs d’exploiter gratuitement les premiers prototypes d’Urjar. A terme, ces objets seront payants et coûteront quelque chose comme 16$ pièce. Une somme importante pour des habitants pauvres mais qui pourrait trouver des financements notamment en interpellant les marques qui utilisent ces batteries.

Reste un détail, si la filière de recyclage existe chez nous même si elle n’est pas parfaite, quid de celle des pays où Urjar et les batteries exploitées seront utilisées ? Est-ce que cette bonne idée de base ne finira pas en désastre écologique avec des utilisations quotidiennes d’une batterie déjà à moitié essoufflée ? Si Urjar devient la source d’une pollution aux métaux lourds en ne prenant pas en compte le traitement des unités de batterie exploitées, ce n’est pas franchement une très bonne solution à conseiller.

Source: Engadget


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5 commentaires sur ce sujet.
  • 9 décembre 2014 - 19 h 00 min

    @Pierre Lecourt
    Excellente analyse, Pierre. En effet, même dans nos contrées où les filières de recyclage existent, seule une petite partie est effectivement recyclée. La grosse partie de nos déchets électroniques finit dans les déchetteries à ciel ouvert du tiers monde.
    Si on sort les batteries du recyclage chez nous, c’est certain qu’on aggrevera le pb.
    Je vois ce genre de projet comme un leurre, un moyen de légitimer notre comportement à l’égard de ces pays.
    Nous leur envoyons une partie de nos batteries et contaminons leur sous sol quoi qu’il en soit. Demain, en plus, nous le leur feront payer…

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  • 9 décembre 2014 - 21 h 50 min

    L’idée est bonne, mais où est l’originalité dans la mise en œuvre ? On trouve ce type de circuits (chargeurs, convertisseurs, etc) pour une poignée de $ sur les sites Chinois.

    Répondre
  • 10 décembre 2014 - 9 h 15 min

    @Forth: ou est l’intérêt de ton com? ou tu as lu : « idée originale »?? et combien de gens parlent et lisent le chinois en France???

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  • 10 décembre 2014 - 9 h 21 min

    @Forth: J’imagine qu’il y a un travail d’optimisation / Adaptation à une grande variété de sources d’énergie plus la possibilité de d’alimenter une source pendant que ca recharge et de basculer automatiquement et proprement. Enfin j’espère :)

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  • 10 décembre 2014 - 11 h 59 min

    En lisant le sujet je me demandai derrière l ecran de fumée de bonne action c’était pas non plus une jolie solution de se débarrasser de batteries et autres produits polluant.

    16$ le bidule, un arduino peut il pas déja le faire?
    passons, quid de qui saura retraiter les batterie pour les adapter à ce système? car c est pas l utilisateur final qui le saura et ce travail aura un cout, pour qui?
    ne vaudrait il pas de « bonne batteries » et là on perd l idée du faux recyclage de batteries. surtout que la plus part d entre nous savons que hors casse, c est toujours nos batteries qui finissent pas nous lacher.

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