Nouvelle Surface Pro, une mise à jour créative

Cela devait être la cinquième du nom mais Microsoft a décidé d’arrêter les frais et de ne plus souffler les bougies de sa tablette. La nouvelle Surface Pro est donc une mise à jour de l’ancien modèle qui correspond bien à un état d’esprit de la marque. Le maître mot de cette tablette est sans nul doute : Cohérence

La nouvelle Surface Pro est un engin important pour Microsoft, un porte étendard pour toute une gamme de produits déclinés dans tous les sens et un objet qui est devenu à la fois une icône de son savoir faire mais également le symbole d’une lutte contre le rival du système d’exploitation de la marque qu’est Apple. Avec La Surface Pro, Microsoft répond à deux segments chez Apple. Celui de la tablette en se positionnant en face de l’ iPad Pro mais également celui du PC portable et des MacBook. Ce jeu de position ressemble de plus en plus à une partie de Go où Microsoft écoute son adversaire, en assimile les pratiques et les codes et l’étouffe lentement sous le poids de ses propres pièces.

Chaque produit Apple a désormais un concurrent chez Microsoft. Avec les Surface Book, les Surface Laptop, les Surface Studio et les accessoires liés, Microsoft dispose d’une batterie d’éléments qui viennent peser dans la balance du choix des mêmes cibles. Microsoft a d’ailleurs abandonné depuis longtemps la rationalité comptable des concurrents pour éviter d’égrener la litanie des spécifications de ses machines et se concentre sur d’autres aspects, les usages et les affects, une recette très proche d’Apple et c’est logique. Microsoft est le seul autre acteur du marché à pouvoir réellement influer en profondeur sur un système d’exploitation pour qu’il corresponde à son déploiement matériel.

Surface Pro 5

La nouvelle Surface Pro conjugue les services de Microsoft

Pas trop de surprises du côté de l’esthétique de la nouvelle Surface Pro, les fuites passées avaient dévoilé la machine sous suffisamment de coutures pour imaginer toute la garde robe. Celle ci se pare d’une finition en alcantara sur le clavier, une sorte de tissu robuste utilisé également en sellerie et qui apporte une dimension assez luxueuse au produit. On l’avait déjà rencontrée sur le Surface Laptop dont la nouvelle tablette pro adopte d’ailleurs les mêmes coloris déjà annoncés sur le portable. On retrouve donc les bleu, noir, bordeaux et platine. Et cela forme une gamme cohérente avec le portable Surface de la marque.

Surface Laptop

Le Surface Laptop

Quelques autres détails ont été retouchés, des  finitions plus douces sur les angles, légèrement plus arrondis. Le pavé tactile propose cinq points de contact pour coller aux exigences des gestes de Windows 10. La béquille, véritable signature du modèle, s’arme également d’un nouveau mécanisme de charnière. Il faut offrir à la nouvelle Surface Pro une plus forte inclinaison, la solution permet une inclinaison à 165°, soit 20° de plus que la surface Pro 4. Elle offre ainsi la possibilité à la tablette d’utiliser l’outil lancé en Octobre 2016 avec le All-In-One Surface Studio de la marque : Le Surface Dial.

Le petit accessoire rond en forme de palet de Hockey peut s’employer sur l’écran 12.3 pouces de la nouvelle surface Pro. Il permet ainsi de retrouver les capacités originales du dispositif Studio. But de l’opération, continuer à semer la pagaille dans les désirs autrefois évidents des créateurs. Musiciens, designers, dessinateurs et autres remueurs de pixels  ne se posaient pas la question il y a seulement quelques années d’un choix entre MacOS et Windows. Avec ses efforts ces dernières années Microsoft a pesé suffisamment lourd de son côté de la balance pour que ces créateurs réfléchissent désormais entre les deux systèmes.

Surface Pro 5

En agrandissant son angle d’ouverture, la Surface Pro se comporte donc comme un Surface Studio mobile – Le All-In-One ne pèse pas loin de 10 kilos – , l’analogie est évidente et l’usage du Surface Dial est un argument majeur pour donner cette envie à tout type de créateur. Il y a, là encore, une volonté de cohérence de Microsoft qui soigne son écosystème en créant des liens techniques et d’usage entre les différents modèles.

Surface Pro 5

Microsoft enfonce le clou avec un nouveau stylet, lui aussi décliné dans les quatre coloris. Utilisant le Bluetooth et nécessitant une pile, le nouveau stylet Surface Pen propose désormais 4096 niveaux de pression1 pour retrouver une sensibilité tactile plus complète. La latence est fièrement annoncée, ce qui est assez rare sur le marché des stylets actifs : 21 millisecondes2 seulement entre votre geste et la réponse de l’engin, c’est fort peu et cela ne devrait donc pas perturber outre mesure les habitudes des utilisateurs.

Pour parvenir à ce résultat, Microsoft a intégré un circuit dédié à la prise en charge du stylet dans la tablette, ne laissant plus cette tâche à un couple composé d’un logiciel et du processeur central. L’idée est bonne, il n’y a rien de plus frustrant que d’utiliser un logiciel de  dessin et de se retrouver au milieu d’un dessin avec une horrible latence parce que le processeur est occupé à calculer autre chose d’invisible en tâche de fond. En confiant cette tâche à un circuit spécialisé, Microsoft évite cette perte de fluidité.

Minimachines.net

Mais il y a mieux encore, l’autre grosse frustration de tout amateur de saisie au stylet est qu’il est souvent impossible d’influer sur le trait en manipulant l’objet dans des inclinaisons différentes. On a systématiquement recours à des logiciels qui vont « tricher » en créant une forme ou une empreinte qu’il faudra ensuite essayer de dompter. Avec ce nouveau stylet, Microsoft propose la gestion de l’inclinaison de la pointe, permettant ainsi un trait plus ou moins gras et épais en jouant sur ce facteur et le niveau de pression imposé à l’écran. En combinant ces éléments avec les outils logiciels existant, il y a dans cette surface Pro un véritable outil de dessin mobile qui devrait faire forte impression chez beaucoup d’utilisateurs.

La présence d’aimants dans le corps du stylet permettra de l’accrocher facilement au côté de la tablette et un bouton présent à l’arrière pourra être programmé pour différents usages contextualisés : Gomme dans telle application, surligneur dans telle autre… L’autonomie annoncée est d’une année pour la pile intégrée. Evidemment la nouvelle Surface Pro garde son système de détection de la paume lorsque le stylet Bluetooth est en action, on pourra donc prendre des notes en laissant la main sur l’écran tactile capacitif.

Petit détail désagréable de cette nouvelle donne, le stylet Surface va être extrait de la solution Surface Pro. Il ne sera plus livré par défaut avec la tablette comme avec le précédent modèle mais sera vendu à part. Avec un prix de départ de 949€, on aurait aimé qu’un effort soit consenti sur ce poste par Microsoft.

Surface Pro 5

A l’intérieur de la nouvelle Surface Pro, des bouleversement majeurs

On reste sur un écran 12.3 pouces en 2:3 et non pas en 16:9 ou 16:10 avec toujours une définition de 2736 x 1824 pixels. Un affichage confortable et adapté à des usages portrait comme paysage.

Les vrais bouleversements ont lieu dans le coeur de la machine avec l’arrivée de puces Intel Kaby Lake, la septième génération de puce Core d’Intel. La mémoire vive pourra varier suivant les modèles de 4 Go à 16 Go, quant au stockage, il sera décliné uniquement en SSD de 128 à 1 To. Les choix seront donc variés et les prix tout autant puisque la machine démarre à 949€ et culmine à 3099€ :

  • Intel Core M3-7Y30 – HD Graphics 615 – 4 Go – 128 Go à 949€
  • Intel Core i5-7300U – HD Graphics 620 – 4 Go – 128 Go à 1 149€
  • Intel Core i5-7300U – HD Graphics 620 – 8 Go – 256 Go à 1 449€
  • Intel Core i7-7660U – Iris Plus 640 – 8 Go – 256 Go à 1 799€
  • Intel Core i7-7660U – Iris Plus 640 – 16 Go – 512 Go à 2 499€
  • Intel Core i7-7660U – Iris Plus 640 – 16 Go – 1To  Go à 3 099€

toute la gamme est annoncée en précommande avec une livraison débutant au 15 Juin

Le modèle le plus intéressant est, peut être, celui à 1449€ puisqu’il apportera suffisamment de puissance, d’espace et de mémoire pour être exploité aussi bien dans ses formats tablette qu’en mode portable classique. Les autres modèles en Core M3 ou avec 4Go / 128 Go devraient également correspondre à des usages plus fragmentés. les versions supérieures sont sans conteste intéressantes avec notamment le passage vers un circuit graphique Iris Plus mais la facture commence alors à être très salée.

Surface Pro

La connectique ne bouge pas d’un poil, toujours cette idée de cohérence chez Microsoft. Pas d’USB Type-C donc, mais un USB 3.0 Type-A classique, un Surface Connect et un DisplayPort. Cela permet de continuer à exploiter des appareils comme le surface Dock de la marque et d’acheter des adaptateurs vers de l’USB type-C promis par la marque. L’engin est évidemment livré avec un wifi 802.11AC pour se connecter facilement au réseau. Des versions 4G seront également au rendez vous plus tard dans l’année, Microsoft semble être parvenu à résoudre le problème de la barrière posée par le châssis en magnésium pour ces ondes radio.

Surface Pro

Au tableau des bonnes nouvelles accompagnant ces solutions Kaby Lake d’Intel, l’intégration des puces Core M3 et Core i5 avec un système de dissipation entièrement passif. Un exploit qu’il faut souligner chez Microsoft puisque la nouvelle Surface Pro travaillera alors dans un assourdissant silence. La version Core i7 sera refroidie avec un système mixte, mêlant l’usage d’une solution passive et encadrée par un ventilateur en cas de besoin. Elle pourra donc fonctionner de manière passive mais saura se réveiller en cas de besoin3.

Autre bonne nouvelle, une autonomie en nette hausse pour la tablette par rapport à la version précédente. On grimpe à 13.5 heures de lecture vidéo annoncées4, c’est le double sur la Surface Pro 4 et une vraie bonne nouvelle à l’usage. Même si ce chiffre est forcément optimiste, la tablette a beaucoup plus de chance de vous accompagner toute la journée que de rendre l’âme en pleine après midi. Cette autonomie est impressionnante pour un engin qui ne mesure que 8.5 mm d’épaisseur pour 29.2 cm de large et 20.14 cm de profondeur.

Surface Pro

La nouvelle Surface Pro est le gant qui va à Windows 10

Rapide, efficace, à la fois tablette et portable, la nouvelle Surface Pro s’insère dans une gamme désormais connue et reconnue par le pulic. On compare le marché des machines hybrides quasiment systématiquement par rapport à la solution de Microsoft qui en est devenu le mètre étalon.

Il est intéressant de noter que la marque est très jeune sur ce marché et elle prouve qu’en investissant de l’argent sur ce secteur, en recherche et en développement, on peut encore surprendre et progresser. Un constat qu’a bien compris un géant comme Dell après sa reprise en main par son fondateur mais qui a encore beaucoup de chemin à faire chez certains autres fabricants qui semblent s’être lassés d’innover depuis quelques années.

Surface Pro

Microsoft n’a pas le choix, la bataille que la marque a débuté avec la première Surface était sans aucun doute le moyen de redorer le blason de son système d’exploitation face à la menace d’Apple et à ses iPad. Depuis la première Surface Pro lancée en 2012 par Steve Ballmer à l’énorme gamme de Surface d’aujourd’hui, la marque a peaufiné ses outils et son système pour proposer aujourd’hui une alternative convaincante à Apple.

On n’investit pas dans la gamme Surface par dépit ou parce que c’est moins cher qu’un Mac, on achète un produit à part entière et ce choix est grandement motivé par un aspect important qu’apporte Windows 10 aujourd’hui. La surface Pro est à la fois une tablette de loisir et de travail comme l’iPad mais également un portable classique avec son dock clavier. Microsoft ne propose pas de choisir mais bien un outil capable aussi bien de jouer, de divertir, de travailler ou de surfer tout en offrant des outils de création uniques.

Le tableau est parfait, le seul souci est toujours le même, leur tarif est difficilement accessible. La plupart des utilisateurs n’auront d’autre choix que de faire comme pour les tableaux de maître, soit les admirer au musée, ou plutôt dans la vitrine des magasins. Soit s’offrir des copies moins réussies mais beaucoup plus accessibles.

L’ensemble de la gamme est annoncée en précommande sur le Microsoft Store

Notes :

  1. 1024 pour le précédent modèle
  2. 45 millisecondes pour la surface Pro 4
  3. Il est intéressant de noter que le Core i5 et le Core i7 ont le même TDP de 15 watts mais pas le même TDP Down activé en cas de surchauffe. Le Core i5 à un TDP Down de 7.5 watts contre 9.5 watts pour le Core i7… Microsoft compte t-il sur une baisse des performances du Core i5 qui engagerait un mode sous-cadencé pour apaiser suffisamment la chaleur emmagasinée ? Considère t-il alors les deux versions de manières différentes. L’acheteur du Core i7 enclencherait un ventilateur pour ne pas trop perdre en performances pendant que l’acheteur du Core i5 souffrirait plus du throttling ?
  4. Test effectué sur un modèle Core i5 de préproduction, Wifi activé.

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8 commentaires sur ce sujet.
  • 25 mai 2017 - 0 h 15 min

    La Surface Pro de la maturité. En attendant les test pour confirmer les dires de MS, le travail fait sur l’autonomie devrait faire de ces hybrid iconique de vrai devicee mobile. Et les bonne perf du digitizer les place maintenant en crédible concurrent des produit Wacom de la gamme Cintiq mobile.
    Par contre, l’abs d’usb-c est tjs incompréhensible (la pérennisation du dock proprio est une fausse excuse, l’un n’empêchant pas l’autre). MS se la joue Apple avec cet enfermement du client ds son écosystème. Le passage en option du stylet est aussi une pingrerie dont Redmond aurait pu se passer vu le tarif assez salé des appareil.
    Malgré cela, cette New Surface Pro semble être une réussite.

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  • 25 mai 2017 - 7 h 35 min

    Elle est magnifique, et ça doit être un vrai bonheur de pouvoir enfin travailler dans un format 3:2

    Répondre
  • 25 mai 2017 - 7 h 50 min

     » MS se la joue Apple avec cet enfermement du client ds son écosystème.  »
    parcequ’ils utilisent d’usb plein format ils enferment le client ??? l’usb-C n’a aujourd’hui pas le moindre intérêt sur cette machine et si ils en mettent un, il faut absolument garder le Display-port et l’usb plein format qui sont aujourd’hui les deux formats les plus standards qui soient en entreprise.

    Répondre
  • 25 mai 2017 - 10 h 26 min

    Petit truc pour ceux qui veulent du type c , MS a dans les cartons un adaptateur vers type C depuis le surface connector apparemment ^^

    Sinon effectivement c’est la surface de la maturitée, hâte d’avoir les reviews

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  • 25 mai 2017 - 12 h 15 min

    @[email protected]:
    L’usb-c permet d’utiliser n’importe quel dock usb-c du marché sans être obligé de prendre leur dock proprio, hein. Faut arrêter d’être naïf. On est en 2017 et si MS n’intègre tjs pas de port usb-C (qui est très compact donc c’est pas un pb de place), c’est pour pousser l’utilisation de son dock proprio. Avoir un 2eme port usb (de type C tant qu’on y est) sur ce genre de machine, c’est loin d’être du luxe. Mais faut croire qu’avoir le choix, c’est une notion de plus en plus étrangère pour le consommateur docile…

    Répondre
  • 25 mai 2017 - 15 h 38 min

    l’usb-3 permet de brancher les « dock » du marché … justement, on est pas obligé de changer nos hubs en gardant le plein format.
    j’ai pas vu le moindre appareil usb-c en entreprise, 0, aucun.

    après c’est sur qu’avoir les deux c’est le top. de la a dire que c’est une stratégie d’enfermement … c’est un peu délirant ^^

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  • 25 mai 2017 - 18 h 21 min

    Baver devant la vitrine
    Acheter une copie
    …je prends la 3e voie : Attendre patiemment sur leboncoin, tel un pêcheur du dimanche, que le bon poisson 🐟 s’accroche a ma ligne 😊

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  • 25 mai 2017 - 19 h 14 min

    @kantfredo:
    « justement, on est pas obligé de changer nos hubs en gardant le plein format »
    Ma femme a le new Macbook avec un port usb-c. Mon ultrabook du boulot est aussi en usb-c, comme mon smartphone. Si j’achète une Surface Pro, c’est pas pour mettre à la benne mon dock, hein ;-)
    Donc oui cette obstination de MS à refuser à son device phare la connectique de l’avenir (même Apple y est passé) est clairement une stratégie bassement commerciale pour pousser ses accessoires Surface.
    De toute façon, MS sera bien obligé d’y venir à l’usb-c:
    http://www.papergeek.fr/usb-type-c-thunderbolt-3-intel-forcer-microsoft-pc-adopter-port-universel-ultra-rapide-28743
    M’enfin, cela n’empêchera pas la New Surface d’avoir un beau succès (mérité à mon sens) :-)

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