La licence de processeurs MIPS se fait racheter par Wave Computing

Les processeurs MIPS ont eu leur heure de gloire, ils ont été au coeur de machines mythiques comme les Silicon Graphics, les consoles Nintendo 64 et les Playstation 1 et 2. Aujourd’hui, ces puces ont disparu du quotidien des utilisateurs et ont migré vers des salles blanches.

les puces MIPS sont des dérivées de l’architecture RISC qui ont vraiment eu un gros impact sur l’informatique moderne par leur déploiement massif dans les années 80 et 90… Dernièrement, elles ont été remplacées par des solutions diverses et leur dernier bastion auprès du grand public dans les système embarqués a été sévèrement attaqué par les puces ARM.

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L’Octane 2 de SGI sous un duo de MIPS R12000 à 400MHz : Un monstre à l’époque

MIPS est devenu un processeur de salles serveurs et de super calculateurs. La Chine s’est emparé de ses possibilités avec ses supercalculateurs sous processeurs Loongson qui utilisent cette architecture. De même, la Russie a emboîté le pas à la Chine et a décidé également de  développer des puces MIPS sous sa gamme de processeurs Baikal. L’idée, ici, est de ne pas dépendre d’une technologie Intel jugée « trop américaine ». Des puces basées sur une architecture MIPS mais développées par des chercheurs locaux. Des enjeux stratégiques et militaires expliquent ces choix.

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On n’est donc pas trop surpris de voir une société comme Wave Computing racheter MIPS. Il s’agit d’une société qui développe des solutions d’Intelligence Artificielle et de Machine Learning. Les capacités de calcul de la puce sont décrits par Wave Computing comme un atout majeur pour son développement. De là  à savoir si Wave va créer une nouvelle puce basée sur MIPS pour son usage propre et ainsi proposer une solution clé en main proposant matériel et logiciel, il n’y a qu’un tout petit pas qu’il est facile de franchir en imagination.

Puisqu’on parle d’Imagination justement, c’est Imagination Technologies qui détenait la licence MIPS, il y a encore un an. Mais suite à la décision d’Apple de se passer de leurs puces graphiques pour leurs tablettes et smartphones, Imagination a cherché de l’argent frais et a revendu MIPS à Tallwood. Qui n’en a rien fait si ce n’est le revendre un peu plus tard à Wave Computing…

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MIPS ne reviendra probablement jamais dans votre quotidien, à moins que vous ne passiez votre vie dans une salle blanche entourée de supercalculateurs. Maintenant, on peut imaginer que le tandem Wave Computing / Mips Computing puisse faire des étincelles sur ce marché particulier. Il y aura fort à faire face aux mastodontes du secteur actuel mais j’aimerais bien lire une petite histoire de David et Goliath en informatique pour la fin de cette décennie… Cela fait si longtemps.

Source : Mips L’image d’illustration est un détail d’un MIPS R4000 disponible sur Wikimedia


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7 commentaires sur ce sujet.
  • 18 juin 2018 - 14 h 08 min

    C’est tout de même occulter le fait qu’on trouve du MIPS dans beaucoup de SoC orienté réseau, de cpu RaLink/Mediatek dans les petits routeurs/ap wifi (et même des Livebox) jusqu’à des équipements plus massifs comme des Juniper et UBNT à base de Cavium…

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  • dja
    18 juin 2018 - 14 h 42 min

    Super proc. Petit pincement au coeur en voyant la SGI Octane.
    On avait des SGI O2 en 98 dans mon école d’ingé, ~200Mhz, capable à l’époque de faire strictement la même chose que le stupide Animoji d’Apple en 2018… cherchez l’erreur.

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  • Ted
    18 juin 2018 - 15 h 02 min

    Ah MIPS, ça sent bon les années 90. Maintenant les supercalculateurs n’y touchent plus.
    C’est pas juste pour faire du patent troll ?

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  • 18 juin 2018 - 15 h 16 min

    @JaXX: Oui mais c’est généralement fermé au grand public tout cela… Je ne minimise pas la présence de MIPS aujourd’hui. Simplement ce n’est plus une société leader en terme de présence dans le domaine des CPU.

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  • 18 juin 2018 - 21 h 45 min

    @JaXX: gros +1 je vois mal ARM détrôner MIPS sur les équipements réseau parce qu’il consomme plus et que la puissance attendue sur ces équipements ne dépasse pas le GHz (400 à 800MHz dans la plupart des cas) et MIPS intègre tout ce qui est nécessaire dans ses SoCs comme le chiffrement et le réseau

    je pense que l’intérêt de MIPS aussi par rapport à ARM doivent aussi être les brevets, moins de contraintes de conception pour les fondeurs

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  • 19 juin 2018 - 7 h 04 min
  • 20 juin 2018 - 0 h 37 min

    Mouais. Bon. C’est un peu pathétique.
    MIPS s’est fait racheté par une start-up qui n’a pas encore vraiment vendu le moindre produit.

    MIPS c’est mort, crevé, kaputt. Plus personne n’en veut. Cavium, Broadcom et les autres ont jeté l’éponge.

    La compatibilité avec le jeu d’instructions historique n’a pratiquement plus aucune valeur, MIPS a d’ailleurs créé plein de variantes. RISC-V est une version libre et réactualisée des MIPS (sans les bêtises d’il y a 30 ans comme les branchements retardés), et il y a maintenant des OS, des compilateurs qui le supportent.

    Il reste des brevets? Bof. S’il avaient vraiment de l’importance, Intel les auraient déjà rachetés.

    Le plus valable est probablement les processeurs eux-mêmes, des centaines de milliers de ligne de code en Verilog, qui doivent pouvoir être réutilisés.

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