Amazon met à jour son Fire Stick TV et lui apporte la fonction Alexa

Cela fait deux ans que la première Amazon Fire Stick TV est sortie, une mise à jour était donc bienvenue pour maintenir un certain intérêt pour le produit aux yeux des consommateurs mais aussi profiter de l’évolution naturelle du marché. Il aurait été contre productif pour Amazon de continuer à livrer un produit dépassé alors que sa puissance d’achat lui permet probablement de ne pas sentir la différence économique avec l’ajout de ces nouveaux composants.

En précommande à 39,99$ aux US, la nouvelle Fire Stick TV passe ainsi d’un Wifi 802.11b/g/n de base à un module Wifi 802.11ac 2 x 2 MIMO plus rapide associé à un Bluetooth 4.1, une bonne idée car ce type de solution est vendu au même prix aujourd’hui ou quasiment que l’ancien protocole. Avec des sticks généralement coincés derrière des téléviseurs, tout bonus possible pour augmenter la vitesse de transfert ou l’accroche du signal est une bonne nouvelle.

Pour le reste , la solution d’Amazon ne brillera pas en performances mais s’offre tout de même un SoC MediaTek 8127D. Il s’agit d’un quadruple coeur Cortex-A7 cadencé à 1.3GHz associé à un chipset ARM MALI -450 MP4. Parmi les raisons qui ont probablement poussé Amazon à choisir ce modèle, la gestion du HEVC et surtout une gestion complète des DRM permettant de sécuriser les flux vidéo en streaming et du HDCP 1.4. Ce qui permet à Amazon de proposer un bouquet de services de streaming compatibles aux US :  Amazon Video, Netflix, Hulu et HBO.

C’est à ce moment précis que l’on est content de pouvoir dicter un ordre de lecture à sa télévision.

Pour le reste, pas de gros bouleversement dans le stick, 1 Go de mémoire vive et 8 Go de stockage eMMC. L’objet reste équipé d’un port HDMI, d’un port MicroUSB utilisé pour l’alimenter. la Fire Stick 2016 mesure  8,59 cm de long sur 3 cm de large et 1,26 cm d’épaisseur. Par contre, la télécommande évolue, elle embarque désormais la fonction Alexa avec un micro embarqué. On retrouvera donc la possibilité de choisir ses programmes avec un ordre vocal, de poser des questions à son téléviseur, de piloter de la domotique mais aussi la fonction de garçon de courses d’Amazon.

A 39,99$ pièce, l’objet reste compatible avec les jeux, les applications et les services d’Amazon habituels et promeut, en prime, le service de commande à distance vocale de la marque. Une manière de séduire et de ferrer le client potentiel assez efficace puisque ce service Alexa est ici présenté comme une option originale et secondaire alors qu’elle s’avère très vite pratique voire indispensable… Mais ces 40$ ne sont, à mon  avis, qu’une étape, la guerre qui s’annonce entre Google, Amazon et Apple qui veulent tous les trois proposer des solutions de ce type, va amplifier les baisses à moyen terme. Il n’est pas impossible qu’avec l’évolution des produits et des coûts de production, il soit possible d’acheter un jour un de ces objets à un prix bien plus bas. La publicité, les partenariats et le gain potentiel de clients amortissant, évidemment, le tarif de l’objet.

Amazon commence à s’intéresser à l’Europe avec Alexa, la solution débarque en Allemagne et en Angleterre, je pense qu’elle ne sera plus très longue à conquérir la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Le problème de la reconnaissance de la langue étant surtout un problème de gestion de ressources pour Amazon, plus qu’un souci technique. D’ailleurs, Amazon a encore augmenté le volume des emplois concernés par cette solution en cherchant à embaucher plus de 400 personnes supplémentaires pour son service dédié à Alexa. Développeurs, ingénieurs logiciel, gestionnaires produits, experts marketing, développeurs web et beaucoup d’autres profils de postes sont ainsi recrutés par le marchand en ligne afin de faire évoluer plus rapidement son produit.

L’annonce probable de la sortie effective de Google Home aujourd’hui est une des raisons de ces mouvements de fond, la concurrence avec Google va être rude notamment parce que le moteur de recherche a des moyens de pression évidents sur des partenaires pour les « encourager » à proposer des produits avec son protocole en face d’Amazon et parce qu’il est difficile de dire non à une société qui détient autant de cordes à son arc que le papa d’Android, de ChromeOS et le numéro un de la recherche en ligne.