1 million de dollars pour financer des jeux Ouya

Effet Boomerang pour Ouya, la console Android qui s’est fait connaitre et a pu se développer grâce à Kickstarter et son financement participatif, lance un appel aux développeurs de tous poils. 1 million de dollars de récompense pour les développeurs ayant une bonne idée mais n’ayant pas les moyens de la financer, Un jeu dangereux ?

Ce retour d’argent du financement participatif de base de la console vers les utilisateurs est assez étonnant, la marque ne demande pas moins aux développeurs intéressés de construire leur propre campagne Kickstarter et de la signaler via un logo « Free the Game » afin qu’ils soient identifiés comme faisant partie du cheptel de jeu de la Ouya.

Console OUYA

Free The Game

Apres avoir levé plus de 8.6 millions de dollars sur KickStarter Ouya  a pu concrétiser ses ambitions et proposer au marché sa console. Avec un peu plus de 200 jeux officiellement en ligne, le magasin d’application de la Ouya commence à se remplir mais la marque veut semble t-il donner un coup d’accélérateur au phénomène et utilise donc la méthode qui a si bien marché pour elle.

L’idée est donc d’encourager les donateurs a financer un jeu pour la Ouya, si le budget atteind ou dépasse les 50 000$ et que le jeu convient aux exigences de la console, alors le montant obtenu sur Kickstarter sera doublé. Avec un maximum de 250 000$ par titre et dans la limite du million de dollars mis en jeu.

Ouya roadshow at E3

fOUYAge de gueule.

Ouya cultive a fond son image d’engin « né de la volonté du peuple » acquise grâce à son succès de financement participatif. Elle entretient une vision assez primaire du jeu indépendant contre les majors qui « s’en mettent plein les poches ». Son show lors de l’E3 montre bien ce processus marketing : La marque a squatté le parking d’en face du salon du jeu. Avec une théorie bien manichéenne de trublion dans le jeu bien « huilé » des annonces en rafales des grands studios et des constructeurs de consoles next-gen.

Seulement le « Free the Game » de Ouya pour ce projet ressemble à une vaste supercherie. Derrière cette volonté affichée d’encourager l’indépendance des développeurs, surfant sur la gamme « Indie » appréciée et supportée par de nombreux joueurs, la marque ne fait que les enfermer à nouveau.

En effet les indépendants qui auront signé pour cette aventure de financement participatif avec bonus de la part de la console se verront obligés de laisser leur titre exclusivement sur la plateforme Ouya pour une durée minimum de 6 mois. Impossible de lancer son titre sur le Google Play d’Android ou iOS. Cela ressemble moins à une libération du jeu qu’à une mise en cage.

freeze

« Freeze the game »

En gros, tous les jeux ayant une chance potentielle d’avoir du succès populaire grâce à un financement massif de la part des internautes seront aidés par Ouya en échange d’une mise en cage pour 6 mois dans la foulée. La prise de risque n’est pas si importante pour la console puisque les jeux qui ne réuniront pas les 50 000$ n’auront probablement pas de public et ne bénéficieront pas d’aide.

Reste a savoir si les 6 mois ne sont pas dangereux pour les éditeurs de jeu, on sait que certains studios sont capables de proposer des copies de vos idées en un temps record et rester chez Ouya et son petit parc de materiel pendant 6 mois peut permettre a des développeurs de proposer votre idée sur le Google Play d’Android et rafler la vraie cagnotte de plusieurs dizaines de millions de téléchargements.

« Free the Game » chez Ouya ? Le retour de boomerang peut s’avérer douloureux et l’image d’illustration de ce billet n’était pas uniquement pour se moquer du design de la manette de cette console.


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13 commentaires sur ce sujet.
  • 18 juillet 2013 - 19 h 46 min

    Rien de nouveau. Ils financent donc ils exigent une exclusivité. C est normal.
    En tout cas moi j’ai fait mon choix. Pour jouer, j ai precommandé la ps4.

    Répondre
  • 18 juillet 2013 - 19 h 59 min

    @Toys: Oui, iols se comportent exactement comme les autres consoles et autres « Big Compagnies » du marché, ceux qu’ils dénoncent.

    Répondre
  • AS
    18 juillet 2013 - 21 h 37 min

    1 million de dollars pour financer des jeux ??
    Ça être quoi comme jeux, vu le prix que coûte un seul jeu en dev!!!

    Répondre
  • 18 juillet 2013 - 22 h 47 min

    MAIS BORDEL ils ont collecte je ne sais combien de fois plus d’argent que prevu !!

    ET CE SONT CEUX QUI ONT RECU CETTE BOUSE qui doivent encore payer pour des jeux en esclus sur la console qui devait etre tres ouverte et avoir plein de jeux gratuit ???

    Frenchement j’aurai deja fais une campagne de remboursement !!

    Répondre
  • 18 juillet 2013 - 23 h 17 min

    Et le mettre sur google play mais disponible au téléchargement 6 mois plus tard? Sinon, il doit bien y a voir des licences/droits pour éviter ça.

    C’est vrai qu’il faut que la ouya est du contenu aussi sinon pourquoi l’acheter?
    Par contre, ça me gène plus cette sélection des dev: ce n’est plus l’originalité qu’il recherche mais le succès quel qu’il soit poir pousser à l’achat de la ouya…
    L’appât du gain peut faire pousser les bonnes idées, mais l’attrait pour le projet aussi, et ça aurait été préférable dans ce cas.

    Répondre
  • 18 juillet 2013 - 23 h 27 min

    Plus les annonces et news sur cette « console » apparaissent plus elle m’intéresse de moins en moins.
    Car au final elle n’apporte rien en plus des autres console du marché (Encore une énième console fermé)
    Et moi qui pensait en faire une petite machine multimédia et de petits jeux … vraiment déçu.
    Il me reste que les box et clé PC

    Répondre
  • 19 juillet 2013 - 0 h 40 min

    vos commentaires sont assez pitoyables je trouve…

    Répondre
  • 19 juillet 2013 - 1 h 05 min

    special@pote

    un projet participatif avec les pertes pour le client/citoyen je me demande comment ce projet na pas vue le jour en france decidement on est vraiment en declin de partout.
    Dommage

    Répondre
  • 19 juillet 2013 - 8 h 48 min

    C’est vrai que c’est délicat pour les développeurs de breveter leurs oeuvres ou les « licencer ». Le juridique n’est pas vraiment leur domaine et les brevets, ça coûte cher.
    Mais bon, 6 mois bloqués, est-ce si grave Pierre ? La copie va si vite ?

    Répondre
  • 19 juillet 2013 - 12 h 29 min

    Mort de rire sur le « freeze the game » avec Schwarzy, bien vu ! ;)

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  • 19 juillet 2013 - 19 h 27 min

    @ jujudk : m’est avis que tu as lu l’article en diagonale. Ca ne parle pas de faire payer les joueurs, mais du fait qu’Ouya va se payer des exclusivités avec son propre argent (celui qu' »ils ont collecté je ne sais combien de fois plus (…) que prévu »). Comme tous les constructeurs font, pour s’assurer des titres sur leur support…

    Six mois pour une exclusivité n’est pas une durée si longue que ça, cela permettra aux développeurs de rentabiliser leur investissement sur d’autres supports moins d’une demi-année après la sortie sur Ouya. Je ne vois rien de choquant ou scandaleux dans cette politique.

    Répondre
  • 25 mars 2014 - 12 h 24 min

    […] Cet esprit de découverte et cette ouverture imposée par Ouya aux développeurs est désormais abandonné. La marque confirme qu’il ne sera plus obligatoire de proposer une démonstration jouable pour apparaître dans leur catalogue. Plusieurs raisons sont évoquées en mettant en avant le choix offert aux développeurs et la plus grande liberté que cela leur donne. un argument un peu bancal lorsque l’on se souvient que ce même Ouya tentait il y a peu d’empêcher les créateurs de déposer leurs titres sur d’autres plateformes en échange d&…. […]

  • 29 juillet 2015 - 11 h 03 min

    […] une politique de magasin d’applications qui changeait, en mal, de semaine en semaine. Trahi par une promesse d’aide aux développeurs qui s’est transformé en vaste blague dans la …. Des trahisons à répétition de tout ceux qui ont lancé le produit en croyant aux promesses […]

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