HP Chromebook 13 : Une percée de ChromeOS dans le monde pro

Au lendemain de la présentation de cet HP Chromebook 13 qui a fuité il y a quelques jours, quelqu’un s’étonnait de lire dans la même phrase Chromebook et pro. Il est vrai qu’à priori ce type de machine n’est pas l’idée que l’on se fait d’un outil professionnel. Mais c’est avoir une vision très particulière du monde de l’entreprise. La plupart des utilisateurs se contenteront parfaitement de l’offre ChromeOS.

Ce nouvel engin est donc une réponse à une demande de plus en plus importante de machines bien équipées sous ChromeOS. Avec un prix de base de 499$, cette solution se déploiera dans diverses configurations pouvant grimper assez haut de gamme.

HP Chromebook 13

HP n’est pas le premier à proposer une solution haut de gamme sous ChromeOS. Le Chromebook Pixel de Google est apparu à 999$ il y  a quelques années mais n’avait pas de véritable vocation commerciale. L’engin était surtout conçu pour montrer les capacités de ChromeOS et inciter les fabricants à se pencher sur la question. Google en avait offert un exemplaire à tous les participants de la Google I/O participant à sa présentation, une belle manière de faire le Buzz et d’introduire sur un tapis rouge ChromeOS dans un bon nombre de rédactions et de bureaux de développement pour pas si cher.

Chez HP la démarche est différente, l’engin est clairement une machine commerciale et là où la plupart des concurrents de la marque Américaine cherchent à proposer des prix au raz des octets, ce HP Chromebook Pixel prend le marché à rebrousse poil.

HP Chromebook 13

La machine de base sera supérieure à de nombreux 15 pouces classiques sous Windows mais les modèles les plus évolués seront également impressionnants : Ecran 1920 x 1080 pixels de base et jusqu’à 3200 x 1800 pixels, de 4 à 8 Go de ram pour débuter mais possibilité de passer à 16 Go de mémoire vive. Des processeurs embarquées allant du Pentium 4405Y aux différents Core m3, Core m5 et core m7 en dernière limite. Des détails mettront également à l’amende de nombreuses solutions moyen et haut de gamme : Le HP Chromebook 13 aura dès ses versions entrée de gamme disposant d’un clavier rétro éclairé, un Wifi de type 802.11ac, deux ports USB 3.1 Type-C et un port USB 2.0 classique plein format.  L’autonomie estimée de base est de 11,5 heures grâce à une batterie 45 Wh.

HP Chromebook 13

Le truc qui change véritablement face à un engin traditionnel, c’est comme toujours le stockage. Ce HP reprend l’habituelle recette de ChromeOS de déporter cette capacité vers le réseau et ne consacre à cette tâche que 32 Go de eMMC.

Ce HP Chromebook 13 sera accompagné en option d’une station HP Elise USB-C permettant de se connecter à deux affichages externes. Des solutions exploitant un port USB type-C pour retrouver des ports HDMI, VGA et USB 3.0 classiques seront également proposées.

HP Chromebook 13 G1

Bref un Chromebook haut de gamme à partir de 499$ qui pourrait effectivement trouver un public pro. La grande interrogation face à de tels engins et un usage industriel reste la question du stockage déporté chez Google. Pour beaucoup, ce n’est pas un souci. Leurs emails et autres gestions de fichiers dans les nuages sont déjà dans les entrailles de Google. Evidemment pour beaucoup de PME ce n’est pas un drame, l’installateur de véranda ou le chauffagiste du coin n’ont pas spécialement de secrets industriels à protéger mais plutôt un savoir faire. Evidemment les grandes  entreprises industrielles ou les utilisateurs vivant d’un secret technique ou de brevets regarderont à deux fois avant de confier leurs données à une entreprise située de l’autre côté de l’Atlantique.


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16 commentaires sur ce sujet.
  • 29 avril 2016 - 10 h 26 min

    Jusqu’à 16 Go de Ram pour Chrome OS, sérieusement ?

    Répondre
  • 29 avril 2016 - 10 h 44 min

     » regarderont à deux fois avant de confier leurs données à une entreprise située de l’autre côté de l’Atlantique » C’est déjà le cas avec Windows 10.

    Répondre
  • 29 avril 2016 - 10 h 47 min

    Pro, pfff, oui et non.

    Par exemple, pour une marchande de fleurs, oui.

    Pour les employés de SAFRAN, EDF, ou tout autre entreprise / organisation gouvernementale en concurrence sur un marché international ce type de machine ne peut être utilisé à cause des questions de sécurité, n’est-ce pas ?

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  • 29 avril 2016 - 10 h 52 min

    @Arnaud: Il est tout à fait possible d’utiliser Chrome OS avec d’autres services de votre choix, aux USA, en france, partout.. y compris pour les plus expert un cloud perso monté sur un dédié ou un serveur virtualisé.

    Framasoft propose d’ailleurs pas mal de services « cloud » sans pistage.

    Si le chromebook cloisonnait les gens aux service Google tout le monde serait passé à Google+ et aurait délaissé Facebook ;p (exemple baveux inside)

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  • Fly
    29 avril 2016 - 11 h 26 min

    Il y a un truc que je n’ai pas compris avec les Chromebook.
    Ce sont des PC clients reliés aux serveurs de Google ?

    Si ce n’est pas le cas, alors ils peuvent tout simplement faire partie du réseaux de l’entreprise en intranet et ne pas passez par Google pour le stockage de données.

    Les Chromebook n’ont pas de port SD ou MicroSD ?
    On ne sait pas installer des apps de cryptage de données ?

    (Au passage ce HP est vraiment réussis/jolie, le clavier rétroéclairé c’est juste excellent au contraire du ZenBook)

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  • 29 avril 2016 - 11 h 42 min

    @Fly: imagine un linux avec tout ce qu’il faut de base : lanceur d’app, gestionnaire de fichiers, lecteur mp3/vidéo, et pour tout ce qui est app => un navigateur, c’est le navigateur le centre du système, tu n’as pas (ou très peu) d’apps hors navigateur.

    L’autre contrainte est que pour l’utiliser, sois tu as un compte gmail/google avec lequel tu t’identifies (équivalent de ce que peut faire windows 8/10 avec un compte outlook), sois tu te connecte en invité non identifié mais rien n’est sauvegardé en local (préférences, compte google, favoris etc..)

    Si l’application la plus utilisée sur ton pc actuel est uniquement un navigateur (sites, réseaux sociaux, intranet, CRM, etc) alors c’est fait pour toi, sinon faut s’adapter ou passer son chemin.

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  • 29 avril 2016 - 12 h 23 min

    @Dimitri: Merci pour cet éclaircissement.

    Wawe c’est super dangereux, donc on centralise toutes nos données, habitudes à une seule entité.

    Le navigateur des ChromeBooks utilises quel DNS ceux de Google ou du FAI ?

    Il y a un truc que je ne comprend toujours pas, on ne peut pas sauvegarder en local ?

    On ne peut pas installer un autre navigateur ? (Et les apps)

    Tout passe d’office par le cloud ?

    (Désolé pour les questions :-s )

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  • JPR
    29 avril 2016 - 13 h 56 min

    Fly a raison de poser toutes ces questions.
    C’est peut-être le moment de faire un article sur l’utilisation de ChromeOS en entreprise. Les questions de sécurité, de confidentialité, installation d’application, connexion au réseau de l’entreprise mériteraient des développements. Avec des serveurs MS derrière des pare-feu bon nombre d’entreprise sont des gruyères. Quid de ChromeOS ?

    Répondre
  • 29 avril 2016 - 14 h 00 min

    @JPR: Ce n’est pas le rôle de Minimachines, d’autres ont déjà brillament traité du sujet, de long en large.

    Répondre
  • 29 avril 2016 - 17 h 37 min

    Pour apporter un peu d’infos, étant utilisateur de Chromebook, je peux dire que:

    Les Chromebooks sont d’abord faits pour utiliser facilement et pour pas cher la gamme de services Google: Gmail, donc, puisqu’il faut un compte, Calendar, Keep, youtube, et bien sur les Google docs, sheets, slides, qui remplacent facilement MS OFfice.
    Sur ce point, je dirais, que si votre activité pro se limite à utiliser un portail Sharepoint et MS Office, utiser Trello, Salesforce ou d’autres applis dans le Cloud, pas de souci, un simple chromebook fait l’affaire, SAUF à utiliser Word ou Excel à fond, avec macros ou VB, notamment. Si votre compta financière utilise des macros de la mort allant d’excel à Access, c’est cuit.)
    L’avantage des google docs porte sur la collaboration, on peut travailler sur une feuille de calcul et chacun alimente sa cellule en temps réel, idem pour un document. et faire du dev, de la gestion de projet, ça fonctionne très bien pour peu que la bande passante soi bonne, bien sur.
    L’avantage financier tient aussi au fait que ces machines ne requièrent AUCUNE maintenance et n’ont pas besoin de logiciels antivirus, etc.
    D’ailleurs, on peut aussi superviser des comptes utilisateurs, pour notamment limiter l’utilisation à une liste blanche de sites (pour une machine dédiée, par exemple).
    L’impression passe par Google print, donc la déclaration d’une imprimante partagée est simple. Par contre, la confidentialité, ici, est à risque, je n’imprimerais pas mes propales à 1 ME là dessus :-)
    Côté communication, hangout permet de faire de la conf call de bonne qualité, avec partage de documents.
    Pour résumer, un travail de bureau est simple, avec une machine facile à administrer et peu couteuse côté hardware et software.
    Côté stockage, limités à 32GO pour la plupart (28Go en réalité), les chrombooks utilisent Google Drive en priorité (les photos vont dans Google Photos, qui stocke de manière illimitée); mais on peut ajouter des connecteurs dans le navigateur de fichiers vers Dropbox, Box, ou oneDrive. C’est aussi possible de se connecter avec un webDAV.
    Ensuite, des extensions sont possibles, comme VLC, qui complète le lecteur vidéo un peu limité de chromePS
    On peut choisir son DNS, celui de Google est évidemment par défaut, mais on peut en choisir un autre.

    Si par contre votre travail est effectuée sur une station de travail, on est plus dans le scope. traitement image, vidéo, 3D, CAO, etc. sont hors de portée, sauf à STREAMER depuis une machine virtuelle, ce qui doit être possible.

    Le dernier avantage d’un chromebook est justement qu’on ne peut (presque) rien y installer, et donc que la sécurité des données y est plus grande, à moins que Google ne nous espionne complètement avec ces machines, mais son intérêt est plutôt de vendre du contenu à la iTunes aux jeunes générations, d’ou l’accès prochain au Google Play Store depuis les chromebooks:

    http://mychromebook.fr/google-play-store-arrive-bientot-sur-chrome-os-et-chromebook/

    Enfin, pour ceux qui bidouillent, un passage en mode développeur et un crouton plus tard, on a un ubuntu sous Unity ou XFCE4…

    Répondre
  • 29 avril 2016 - 17 h 40 min

    Q@brousse.ouillisse: question stockage, j’oubliais qu’on peut utiliser les 28GO, brancher des clés/disques USB ou encore une carte SD sur tous les chromebooks.

    Répondre
  • Fly
    29 avril 2016 - 20 h 59 min

    @Dimitri et @brousse.ouillisse,je vous remercie encore d’avoir eu l’amabilité de prendre de votre temps pour expliquer.
    Passez un bon Weekend ;-)

    Répondre
  • 30 avril 2016 - 12 h 01 min

    Le monde de l’entreprise, mon cher Pierre, est complètement paranoïaque, à un degré qu’on ne peut imaginer qu’en immersion totale.

    Qu’un utilisateur y trouve son compte, oui bien sur, mais qu’un responsable de la branche info signe un bon d’achat de machine sous googleOS de son joli nom, c’est pas le genre de chose qu’on va voir souvent.

    En entreprise on a (je ne juge pas la qualité des softs hein) : office et adobe plus des applis métiers. Mais aussi un tas de gadgets, badges et cartes dont le seul but est de garantir au maximum la confidentialité des dossiers.

    Alors le jour que les plans du dernier machin très cher se retrouveront sur google, il vaudra mieux ne pas être la personne qui a commandé les machines !

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  • 1 mai 2016 - 16 h 15 min

    Sans compter que produire ces machines c’est se priver du marché chinois : ici rien ne fonctionne de Google sans VPN.

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  • 2 mai 2016 - 17 h 43 min

    @Dadoo: oui, il est paranoiaque, mais il se contente de Windows et la version 10 étant un nid à mouchard, comment vont faire les sysadmin pour gérer ?
    Et c’est aussi vrai avec Android. J’ai constaté que les paramètres d’accès (incluant certificat de sécurité et mot de passe réseau) de la messagerie mon android pro ont été remis par Google automatiquement (c’est une option lors de l’initialisation de la machine) lors de la réinitialisation complète de mon téléphone android…Même si c’est crypté et automatisé, ça craint !
    Mais pour les documents, seul Google print me semble représenter un risque, car tout le contenu des impressions passe par le net et on sait que Google a une techno de reconnaissance de caractère très efficace.
    Et comme on ne sait pas ce qu’ils font avec nos données…le truc de nous faire croire que c’est que pour la pub, c’est bidon.

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  • 2 mai 2016 - 22 h 35 min

    @brousse.ouillisse : c’est très différent, windows 10 travaille en local majoritairement et google en distant majoritairement même si chacun peut virer sa cutie au besoin, leur adn est fondamentalement différent. Ensuite Windows est régulièrement décompilé par toute sortes de magazines pour test et autopromotion qui va avec, car le code est SUR la machine, sous google le code est SUR leur serveur et morcelé comme c’est pas possible…

    On reproche toujours plus de choses à M$ qu’à Google, je ne sais pas pourquoi. Je me suis amusé à regrouper et décrypter (base 64) un peu la page de garde de google, qui fait (alors que c’est à priori interdit) du crossdomaine pour récupérés des pigeons dont ils ont perdu la trace…

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